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Pourquoi devons-nous changer de téléviseur en 2016?

La TNT c'est numérique

En AVRIL 2016, si vous avez un ancien téléviseur, il faudra le changer pour pouvoir recevoir la TNT. Plus précisément c’est le décodeur TNT qui doit être changé, mais comme il est intégré au téléviseur… Du coup, une question se pose : pourquoi les anciens téléviseurs n’avaient pas besoin de décodeur, alors que les nouveaux, si ?

La réponse en vidéo

Notons : j'entends par "télévision récente" les télévisions qui ont le logo :

HD TV

Analogique versus Numérique

TNT : digital yourself

Dans les années 2000, l’ensemble des fréquences allouées à la télévision a été ré alloué pour fournir une nouvelle technologie prometteuse en terme de qualité et de capacité à multiplier les chaînes gratuites.
Cette technologie, c’est la Télévision Numérique Terrestre1.

Le mot « Numérique » est ici opposé au mot « Analogique » qui était la forme que prenait la télévision avant la TNT. Oui, « Analogique », c’est souvent synonyme de « vieux ». Mais il faut bien comprendre que ça va plus loin que ça. Lorsque vous avez la télévision – ou la radio – analogique, le système utilisé est relativement simple. On va deux secondes oublier les mécanismes qui vous permettent de choisir votre chaîne de télé ou de radio pour se concentrer sur comment on peut envoyer un flux d’images.

Un des premiers transistors analogiques (Crédit wikipédia)

Dans la méthode analogique, à l’ancienne donc, les choses sont faites « au plus simple ».
Prenons l’exemple du son.

Lorsqu’un animateur parle, il fait vibrer l’air. Cette vibration est transmise jusqu’à son microphone. Ce dernier possède un matériau spécial qu’on dit piézoélectrique et qui permet, en gros, de transformer une vibration sonore en un signal électrique. In fine, la régie peut obtenir une « visualisation électrique » de la voix de l’animateur.

Le signal analogique de votre voix (source : IRCAM)

Ensuite ce courant électrique est amplifié, puis il est envoyé vers l’antenne relais la plus proche qui retransmettra le signal jusqu’à votre poste. Votre poste recevra le signal, puis tenter de lui enlever les impuretés, qu’on appelle « bruit », puis il va le transmettre directement au haut parleur qui vous permettra d’entendre la voix initialement enregistrée.

On appelle ça la chaîne d’acquisition du signal. Du point de vue de l’auditeur, elle se résume en :

  1. Bouche
  2. Micro
  3. Amplificateur
  4. Émetteur
  5. Récepteur
  6. Amplificateur
  7. Haut-parleur
  8. Oreille

Durant ces étapes, seul "ce qui transporte la voix" est changé. Du coup, toutes les caractéristiques de votre voix sont conservées, notamment on dit qu’elle est continue. C’est cette caractéristique – avec toutes les variations de l’intensité et des tons – qui font qu’on parle d’un signal analogique.

Et pour l’image, l’idée est identique. Sauf qu’au lieu de représenter la pression de l’air, on va préférer découper l’image en éléments d’imagepicture element en anglais, abrévié pixel – qui porteront chacun le mélange de trois nuances : le plus souvent une nuance de rouge, une de vert et une de bleu. Le mélange final donnant la couleur que vous verrez.

Pour la TNT, ce n’est pas très différent. Ce qui change c’est ce qui est transporté.
En fait on va changer un peu ce qu’il se passe avant l’émetteur et après le récepteur. Reprenons notre micro. Les vibrations de l’air sont toujours transformées en courant électrique – amplifié pour être exploitable –, mais cette fois-ci on va ajouter un composant entre l’amplificateur et l’émetteur.

Codage numérique

Ce composant aura pour travail de numériser votre voix. La numérisation ça se passe en deux étapes. La première consiste à prendre des échantillons. Plus précisément, on va lire des points précis du signal électrique. On en lit environ 128 000 par seconde pour des raisons techniques2.

Echantillonage d’un signal (puffskydd)

La seconde étape consiste à lire un tableau de valeurs et de convertir notre mesure comme il se doit. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on va décider de quelle sera la précision de notre mesure. Puis on va créer un tableau de valeur comme celui-ci :

Valeur mesurée Valeur envoyée
De -5 à -4V 0
De -4 à -2.5V 1
De -2.5 à -1V 2
De -1 à 0V 3
De 0 à 1V 4
De 1 à 2.5V 5
De 2.5 à 4V 6
De 4 à 5V 7

La précision utilisée est bien évidemment plus importante mais l’idée est là. Du coup maintenant plutôt que d’envoyer la voix « brute » vous allez envoyer une suite de nombre 1072417230101 par exemple.

Comme tout est géré par de l’électronique très performante, on ne peut gérer que deux « états » : haut ou bas. Du coup plutôt que de coder les nombres envoyés avec des 4567, on ne va utiliser que des 0 et des 1, c’est ce qu’on appelle l’écriture binaire.

Nous allons donc envoyer notre suite de 0 et de 1 au téléspectateur. Et pour cela il va falloir décider de comment on représente un « 1 » et un « 0 » quand on est sous forme d’onde3.

Décider cela, c’est créer un code. Donc on va mettre un composant électronique qui encode les 0 et 1 en ondes et les envoie.

Vous avez deviné la suite, du côté du téléspectateur, il va falloir « décoder » tout ça pour en faire une image. On crée donc un… décodeur.

Un décodeur TNT (source Wikipédia)

Tout cela est bien évidemment régi par une norme internationale, on l’appelle Digital Video Broadcasting - Terrestrial. Cette norme définit les formats possibles, les fréquences utilisables et le taux de bruit maximal acceptable. Comme tout évolue, cette norme devrait passer en 2020 au DVB-T2, ce qui génèrera un changement d’antenne par la suite.


  1. L’acronyme TNT et sa signification sont uniquement usités en France. L’administration centralisée ayant pris à charge le passage du système analogique au système numérique, elle a cherché à pouvoir communiquer autour d’un terme simple à comprendre et à retenir. 

  2. qui sont plutôt bien expliquées ici

  3. En fait on peut faire passer la télévision par autre chose qu’une onde hertzienne : un câble coaxial – norme DVB-C chère aux cablo-opérateurs en France)–, par câble ethernet (DVB-IPTV). La télévision Hertzienne n’est que la plus ancienne et la plus démocratisée. 

Un peu de qualité

Tout ça c’est bien beau, mais vous n’avez pas l’impression qu’on s’est compliqué la vie pour rien là ?

Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais quand on est passé de l’analogique à la TNT, on nous a dit « la qualité sera meilleure », alors, me direz vous, où est la « qualité »1 ? Là il faut comprendre une chose : lorsqu’on envoie des données d’un point A à un point B, elles arrivent toujours modifiées au point B.

De gauche à droite, de haut en bas : Un signal faiblement bruité, le signal théorique, le signal moyennement bruité, le signal composé pour moitié par les parasites

En fait il y a plein de perturbations autour de nous : les courants électriques, les autres appareils qui envoient des ondes… Ces perturbations font que le récepteur a l’impression de recevoir autre chose que le signal de départ. C’est pour ça que de base votre téléviseur analogique semble avoir une image de mauvaise qualité.

Avec le numérique, en soi on ne change pas vraiment le phénomène, on a toujours une onde qui est perturbée et qui est mal perçue par votre télévision.
Cependant, un des avantages du numérique, c’est que l’on peut désormais ajouter des informations (de nouveaux chiffres) pour s’assurer qu’on reçoive le bon signal. Par exemple, on peut répéter deux fois les chiffres. Comme ça si ceux que l’on reçoit sont différents deux à deux, on sait qu’il y a eu une erreur.

Bon, c’est pas la solution la plus efficace, soyons clairs ! Tout simplement car ça prend beaucoup de place et qu’en plus on ne sait pas trop quoi faire quand il y a des erreurs.

En fait le but du jeu serait d’ajouter des nombres qui sont calculés intelligemment pour que si une erreur est détectée, le décodeur soit carrément capable de la corriger tout seul sans l’aide de personne.

La TNT utilise une variante du codeur/décodeur de Viterbi2 qui est adapté au fait qu’il peut y avoir beaucoup d’écho dans les ondes hertziennes. L’explication mathématique du décodeur de Viterbi est assez complexe, et tout aussi passionnante, mais son concept est aussi simple qu’élégant.

Le codeur de Viterbi c’est, en quelque sorte, une carte mémoire (comme celles de la PSOne) avec plusieurs cases (ici 3) qui au début n’a que des 0. La seule différence est qu’à partir de chaque case mémoire, il y a des « chemins » qui sont créés. Et au fil du chemin on fait des additions sur les 0 et les 1 (quand on n’a que ces deux chiffres, on parle volontiers de bit) qui composent le signal numérique. Puis, à la fin, on réassemble les résultats en les mettant les uns à la suite des autres.

Un codeur de Viterbi simple

Lorsque le premier bit arrive, il rentre dans la première case de la mémoire. Et les chemins se mettent en action. Lorsque le deuxième bit arrive, il rentre dans la première case et force le premier à se décaler dans la deuxième, les chemins se mettent en action. Et ainsi de suite.

Etapes suivantes du codeur

Et du côté du décodeur ? En fait le décodeur va juste tenter de « deviner » le message d’origine avec le message qu’il a reçu.

S’il reçoit la suite « 11 », il va faire deux supposition soit « j’ai reçu 0 », soit « j’ai reçu 1 ». Il va « encoder » 0, puis 1, et il va voir ce qu’il s’est passé. Comme avec « 0 » les deux bits générés sont différents, il va donner la note « 2 » à 0 et la note « 0 » à 1. Pour l’instant, le plus cohérent c’est de dire qu’on a reçu 1.

Et au fur et à mesure qu’il reçoit des bits, le décodeur va prendre celui qui a la plus petite note parmi ceux des hypothèses juste avant, et voir ce qu’il se passe si on lui fait suivre 0 ou 1. Si la note du nouveau bit est plus basse que tous les autres nombres déjà évalués, alors on garde cette hypothèse-là, sinon on en teste d’autres. Et ainsi de suite…
Et grâce à ça on arrive à corriger un grand nombre d’erreurs, le but étant d’avoir l’image la plus proche possible de l’image de départ. Donc, la qualité est là !

Le numérique se permet d’ajouter des informations pour corriger des erreurs car c’est dans sa nature de prendre moins de place que l’analogique, on dit qu’il y a gain de bande passante.
Même avec toutes les informations que l’on a ajoutées, le transfert des données télévisuelles est bien plus léger, c’est pour cela qu’on a pu voir arriver la télévision Haute Définition et ses sœurs (THD, UHD…).


  1. Je mets les guillemets pour bien mettre en avant combien le concept de "qualité" est flou et dépend de nombreux paramètres. Cet article ne met en exergue que le Rapport signal à bruit (SNB) et la définition mais la fréquence de rafraichissement, la justesse de l’image… participent autant à la qualité du rendu final. 

  2. Un Tp que vous propose l’université de Bordeaux vous permettra d’en comprendre les effets. 

Le codec soit avec toi !

Et du coup là on va pouvoir boucler sur notre introduction pour comprendre pourquoi il faut changer les décodeurs TNT.

L’avantage indéniable du numérique, c’est qu’il vous permet d’avoir un son et une image de qualité alors qu’au départ on n’a pris que des échantillons. Le problème c’est que comme on est obligé d’ajouter plein d’information pour corriger les erreurs, on n’a plus assez de place pour faire passer tout ce qu’on a enregistré. Du coup il faut encore trouver une astuce. On appelle ça la compression.

La manière la plus simple de comprimer un fichier consiste à le découper en blocs de plusieurs bits. Par exemple 8.

Puis on regarde combien de valeurs différentes il y a. S’il y en a moins de 128 (2^7), alors on peut créer un tableau de conversion qui va numéroter de 0 à 127 tous les motifs. Et comme on ne va que de 0 à 127, on peut se contente de 7 bits plutôt que de 8. Vous venez de gagner 12.5% d’espace !

Mais c’est pas assez ! Alors on va plus loin, et on se dit « Bon, il y a des nuances que l’œil humain ne peut pas voir, que l’oreille humaine ne peut pas entendre alors… on va les sacrifier ». On dit alors qu’on fait de la compression « avec perte ». Là les règles mathématiques sont nombreuses et complexes à comprendre. Je ne les présenterai donc pas.

Par contre une fois qu’on a décidé de la méthode de compression, on dit qu’on a créé un « codec » de vidéo (ou de son). Puis on va mettre la vidéo et le son dans un « conteneur »1 et envoyer tout ça à la personne. Il fut un temps où les gens se contentaient de la définition standard (720 x 576 pixels) ou de la simple HD (1280 x 720) et le format pour transporter ça s’appelait le MPEG-2.

Mais aujourd’hui tout le monde veut du FullHD, de l’UltraHD, du 4K… Du coup on est obliger de changer les différents algorithmes et de mettre du MPEG-4.

Seul problème, si votre téléviseur n’est pas compatible avec la FullHD, il ne sera pas compatible avec la MPEG-4. Or en 2016 toute la TNT sera envoyée sous MPEG-4 que la chaîne soit HD ou non.


  1. L'idée du conteneur est réaliste pour les vidéos qui sont dans un DVD ou que vous téléchargez (légalement) sur votre ordinateur avant de les voir. La TNT est un flux constant d'image et de son, les mettre dans un "conteneur" qu'on doit ouvrir et fermer serait contreproductif. Néanmoins l'idée que je désirais faire passer c'est qu'on a une norme d'encodage + une norme de représentation du son + une norme de représentation de l'image et que c'est tout ça qui fait que votre téléviseur est compatible, ou pas. 


Si votre téléviseur (ou votre décodeur externe) n’est pas compatible avec la HDTV, il faudra le changer, sinon gardez-le ! Je rappelle que ce genre d'équipement consomme beaucoup d'énergie à être produit, ne le changez pas si cela n'est pas nécessaire.

Un téléviseur compatible avec la HD possède le logo :

HD TV

Attention, au début de l'apparition des téléviseurs LCD, vous avez sûrement eu le logo "HD READY", celui-ci ne vous renseigne que sur la définition de l'image, mais il se peut que vous deviez quand même le changer !

(icône du tutoriel partagée par https://www.flickr.com/photos/poniendocolor/)

19 commentaires

Très sympa, cependant il y a un problème selon moi à la fin /

Si votre téléviseur n’est pas compatible avec la HDTV, il faudra le changer, sinon gardez-le ! Je rappelle que ce genre d'équipement consomme beaucoup d'énergie à être produit, ne le changez pas si cela n'est pas nécessaire.

Normalement c'est faux, il faudra éventuellement un décodeur externe qui supporte le MPEG-4 qui peut donc faire fonctionner les flux modernes même sur une vieille télévision.

+2 -0

C'est presque plus une question qu'une remarque, mais je me demandais un truc.

De mes vagues souvenirs de traitement du signal, j'ai l'impression que le passage à un signal numérique ouvre aussi la porte à d'autres modulations, si on reprend la radio comme exemple, on rajoute aux modulations AM / PM la possibilité de moduler en QAM (phase ET amplitude).

Peut-être que c'était déjà utilisable en analogique, mais je vois pas trop comment ça fonctionnerait, sachant qu'en QAM on va moduler des séries de bits (4-QAM => codage de {00, 01, 10, 11}, etc.).

Outre cette question purement personnelle, l'article est simple à comprendre tout en abordant des notions importantes de traitement du signal, bien joué.

EDIT : pareil pour les modulations QPSK, bref toutes les modulations basées sur un diagramme de constellation. EDIT² (pardon je parle tout seul) : en fait le passage au numérique permet tout simplement d'utiliser des modulations… …numériques : ASK, FSK, APK, QAM, OFDM… qui sont beaucoup plus efficaces que les modulations analogiques, et qui dit plus efficaces, dit débit beaucoup plus important.

+1 -0

De mes vagues souvenirs de traitement du signal, j'ai l'impression que le passage à un signal numérique ouvre aussi la porte à d'autres modulations, si on reprend la radio comme exemple, on rajoute aux modulations AM / PM la possibilité de moduler en QAM (phase ET amplitude).

Eh eh… Même si je connais un peu ces problématiques, c'est en dehors de mon champ d'expertise et surtout… du sujet de l'article. Ici on est plus dans un article "découvrez ce qu'est un signal numérique à partir d'un problème tout à fait terre à terre".

OK j'avais tout simplement loupé :

Le numérique se permet d’ajouter des informations pour corriger des erreurs car c’est dans sa nature de prendre moins de place que l’analogique, on dit qu’il y a gain de bande passante.

Normal que tu ne rentres pas dans les détails, je comprends complètement mais j'avais zappé ce passage en lisant dans le train. Du coup il me semblait manquer quelque chose : tu disais qu'on passait au numérique pour "la qualité" en parlant de QoS et non pas de débit. Je pense que la raison principale du passage au numérique c'est justement d'augmenter drastiquement le débit max possible dans le canal de transmission (c'est M. Shannon qui dit ça, non ? me rappelle plus). Les codes correcteurs c'est un plus (essentiel hein) mais pour moi ça venait après.

Désolé donc, ça vient du fait que j'avais lu trop vite. Tu abordes bien le sujet.

+0 -0

Très bon article, je rejoins juste Renault sur le point du décodeur externe il faudrait changer

Si votre téléviseur (ou votre décodeur externe) n’est pas compatible avec la HDTV, il faudra le changer, sinon gardez-le !

Par

Si votre téléviseur (ou votre décodeur externe) n’est pas compatible avec la HDTV, il faudra vous procurer un décodeur externe, sinon ne changez rien !

Et la on serait cohérent avec le message écologique qui suit et que malheureusement beaucoup trop de gens oublie aujourd'hui pour un gain de "qualité"

Sinon l'article me parait très abordable pour un débutant (même si étant dans la telecommunication je ne suis pas vraiment un bon repère). Pour moi c'est une réussite.

+6 -0

Mais aujourd’hui tout le monde veut du FullHD, de l’UltraHD, du 4K… Du coup on est obliger de changer les différents algorithmes et de mettre du MPEG-4.

Si par MPEG-4 tu entends du flux encodé H.264/MPEG-4 AVC, alors je pense qu'il y a une petite erreur pour ce qui sera de la "UHD-TV". Actuellement, avec une diffusion en DVB-T on transmet certainement ce flux-ci pour du Full HD, mais pour du UHD TV 4K, ça sera certainement du H.265/HEVC qu'on diffusera en DBV-T2, en France. D'après notre très cher CSA :

En particulier, il relève que les normes de diffusion et de codage DVB-T2 et HEVC devront être utilisées pour les services en ultra-haute définition et pour les services qui seront diffusés sur de nouveaux multiplex après le 5 avril 2016. Cette disposition permettra d’envoyer aux acteurs un signal fort pour le développement de ces technologies encore plus performantes, dans le but d’offrir, à moyen terme et au-delà de l’étape de généralisation de la norme MPEG-4 en avril 2016, de nouvelles évolutions de l’offre de la plate-forme TNT.

(source : http://www.csa.fr/Espace-juridique/Avis-du-CSA-au-Gouvernement/Avis-n-2015-16-du-30-septembre-2015-sur-un-projet-de-modification-de-l-arrete-du-24-decembre-2001-relatif-a-la-television-numerique-hertzienne-terrestre-fixant-les-caracteristiques-des-signaux-emis )

Par ailleurs, la tour Eiffel avait fait l'objet d'un test pour diffuser du flux HEVC en DVB-T2 (source : http://www.csa.fr/Espace-juridique/Decisions-du-CSA/Ultra-haute-definition-experimentation-a-Paris ).

J'imagine que le test a dû être concluant…

+1 -0

En particulier, il relève que les normes de diffusion et de codage DVB-T2 et HEVC devront être utilisées pour les services en ultra-haute définition et pour les services qui seront diffusés sur de nouveaux multiplex après le 5 avril 2016.

le terme clef est "nouveau multiplex".

La HD/THD passe déjà par le MPEG 4 (les canaux "HD de TF1, Fr2, M6, Arté, HD1, 6ter…) tout en restant DVB-T. Par contre les nouveaux (qui apparaissent donc après avril 2016, donc le futur standard HD de Fr3, Fr5, TMC…) devront être compatible DVB-T2 bien qu'ils seront sûrement au début diffusé sur les canaux DVB-T pour être compatible avec tout le monde. Parfois la centralisation à la française ça a du bon.

Oui oui, j'entends bien, mais en fait je soulignais plutôt le HEVC. Ce qui me perturbait c'est que ta formulation laissait entendre que le futur pour l'encodage de l'UHD serait du H.264/AVC, or ce serait plutôt du HEVC. Effectivement on a dû changer l'algorithme de codage pour profiter pleinement de l'UHD en restant dans des bitrate décents, et cet algorithme c'est justement le H.265/HEVC (parmi d'autres bien-sûr) et plus trop le H.264/AVC.

J'ai un peu brodé avec le DVB-T2, oui, je n'aurais pas dû… Mon propos portait en réalité uniquement sur l'AVC vs. HEVC ;)

+0 -0

Ce qui me perturbait c'est que ta formulation laissait entendre que le futur pour l'encodage de l'UHD serait du H.264/AVC, or ce serait plutôt du HEVC.

Disons que ma "formulation" est trop "vulgarisée" pour entrer dans ce genre de détails. Le problème actuellement c'est que tout le monde va passer au MPEG-4 peu importe la norme HD (ou SD) qu'il y a derrière (puisque je peux diffuser du SD sur du MPEG-4, c'est pas gênant).

Excellent article, par contre j'ai un problème concernant cette image:

On a l'impression d'avoir affaire à un repliement de spectre d'un signal sinusoïdal, alors qu'il s'agit simplement de l'échantillonnage d'un signal basse fréquence. Du coup je ne comprends pas bien la présence du signal haute fréquence en rouge.

Je verrais plutôt quelque chose comme ça:

Du site puffskydd.free.fr

M'enfin, c'est du chipotage :p

+0 -0

En fait, sur cette image, on avait un exemple d'aliasing de fréquence : le signal original (en rouge) est échantillonné à une fréquence trop basse (l'intervalle entre les points est trop grand) pour pouvoir être rendu correctement, et quand le signal est "recomposé", le résultat est la courbe bleue, son alias.

+0 -0

Pour quelle raison ceux qui ont une télé analogique et un récepteur TNT devront-ils changer de récepteur ?

Le récepteur TNT reçoit un signal analogique (par voie hertzienne même les données numériques sont transmises en modulant une porteuse), le convertit en numérique et en extrait les informations. Si la norme numérique change, pourquoi ne suffit-il pas d'une mise à jour du logiciel ("firmware") du récepteur ?

Si la norme numérique change, pourquoi ne suffit-il pas d'une mise à jour du logiciel ("firmware") du récepteur ?

Car tout n'est pas piloté par logiciel. Pour assurer une certaine rapidité dans la réponse donnée, une partie non négligeable du décodage est directement câblé entre les différentes puces du circuit imprimé. Si j'ai choisi de parler de l'algorithme de Viterbi alors que c'est une variante assez éloignée qui est utilisée, c'est pour montrer combien c'est possible de se représenter ce décodeur non pas sous forme de programme logiciel mais d'un simple ensemble de câblage et de mémoire électronique.

Le décodage et la décompression du flux est donc fortement lié au matériel et si le matériel n'est pas à jour, tu ne pourras pas lire le flux, désolé.

Je lis l'article que maintenant, il est très bien. :-)

Par contre je ne suis pas d'accord avec ce passage :

Avec le numérique, en soi on ne change pas vraiment le phénomène, on a toujours une onde qui est perturbée et qui est mal perçue par votre télévision. Cependant, un des avantages du numérique, c’est que l’on peut désormais ajouter des informations (de nouveaux chiffres) pour s’assurer qu’on reçoive le bon signal. Par exemple, on peut répéter deux fois les chiffres. Comme ça si ceux que l’on reçoit sont différents deux à deux, on sait qu’il y a eu une erreur.

Le numérique est de meilleure qualité même sans rajouter des bits de détection/correction d'erreur. La principale raison pour laquelle le numérique est de meilleure qualité, est que les signaux sont binaires et que après nettoyage le signal est quasiment aussi propre que d'origine. Si on a par exemple un niveau 5v perturbé qui passe à 4v, cela ne changera rien en sortie, car il sera tout de même interprété en niveau logique 1.

Ce signal analogique sera affiché tel quel à l'utilisateur, donc avec beaucoup de perturbation :

signal analogique perturbé

Tandis que les même perturbations sur un signal numérique :

perturbations sur un signal numérique

Seront supprimées sur le signal de sortie :

signal numérique après traitement

En gros, on trace une ligne à 0v et tout ce qui est au dessus c'est un 1 logique, tout ce qui est en dessous c'est du 0 logique.

Dans la pratique ce n'est pas tout a fait ça (enfin ça dépend du protocole utilisé), car quand on reçoit un signal plus ou moins proche de 0 (genre 2V), les données sont déclarées comme non fiables et un signal je n'ai pas compris, pourrais-tu renvoyer l'info stp est envoyé à la source.

Note : les images ne sont pas libres de droit, si il faut corriger le tuto tu dois en trouver d'autres. :D

+0 -0

En fait, je ne serais pas aussi clair que toi à ce propos.

Aujourd'hui, pour envoyer beaucoup d'info (typiquement l'ultra hd, ou le 4K) sur un flux hertzien on est obligé d'utiliser un codage assez complexe qui n'a pas que deux états et qui porte sa propre horloge. Du coup Le signal est bien plus sensible aux erreurs qu'un signal binaire.

D'ailleurs le codage que du donnes est plutôt mauvais car il ne porte pas son horloge, du coup il y aura une dérive et une perte forte de qualité.

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