Travailler en informatique tout en conservant du temps libre

a marqué ce sujet comme résolu.

Ce à quoi je fais référence est la réponse A. Le nombre de postes principalement, le nombre de personnels non chercheurs (administratifs, techniciens …), les budgets pour obtenir du matériel ou pour organiser des choses…

Le nombre de personnes obtenant un poste de chercheur permanent (si c’est que tu entends par nombre de chercheurs) est en chute libre. J’ai pas les sources là sous la main (je pourrais chercher quand j’aurais du temps) mais voilà le premier résultats sur Google pour les maîtres de conf (source) :

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Tous les ans, 1500 à 2500 personnes deviennent chercheurs. Et ce nombre diminue depuis une vingtaine d’années.

En parallèle, tous les ans quelques centaines de personnes quittent le statut de chercheur. Donc tous les ans, le nombre de chercheurs en poste augmente de 500 ou 1000. C’est ça ? Sinon comment expliquer que le nombre de chercheurs au CNRS par exemple a été multiplié par 4 en 50 ans, donc depuis ce fameux âge d’or auquel tu faisais référence.

Sur la base de la même source mise en lien dans mon message précédent, dans les graphiques suivant, on constate que depuis une dizaine d’années le nombre d’enseignants chercheurs reste stable. Donc il y a autant d’entrants que de sortants.

Mais moi je commente pas les raisons qui poussent à recruter des chercheurs ou non, ceux qui gèrent ça doivent avoir leurs raisons (qu’on approuve ou non, je ne suis probablement pas compétant pour en juger). Je commente la situation vécue par les jeunes chercheurs, dont la souffrance est en attendant bien réelle.

Merci pour vos nombreux messages. Ca m’apprendra à poster ce genre de sujet avant de partir en week-end.

Mais généralement, tu travailles quand même une bonne partie de la journée sur ton sujet, après, il y a les collègues qui viennent te demander ton avis, un coup de main ou autre, donc ça casse un peu le rythme, tu bosses quelques heures avec sur sa problématique autour d’un thé (ou un café).

C’est un problème majeur dans mon stage : je suis seul à travailler sur la partie R&D (j’imagine que la start-up utilise le stage pour débroussailler le terrain à faible coût). Et l’isolement est accentué par la barrière de la langue.

Tu comptes continuer au Royaume-Uni par la suite ? Car oui, 8h par jour je pense que c’est effectivement assez fatigant. En France tu pourrais par exemple avoir des journées plus courtes.

J’aimerais bien un an ou deux oui, pour que l’anglais ne soit plus du tout un obstacle. Qu’entends-tu par journées plus courtes ? 35h au lieu de 40 ?

Pour ce qui est de l’aspect répétitif, tu peux avoir un travail avec différentes tâches bien distinctes à réaliser dans la journée, même en entreprise.

C’est un bon point, je note.

La solution peut être le temps partiel. Si tu te libères du temps dans la semaine, c’est du temps que tu peux alors consacrer à d’autres contributions.

Le problème est que le temps partiel ne semble pas très répandu en informatique (mais je ne me base que sur des on-dit).

Quand tu es stagiaire, l’entreprise ne parie pas sur toi, elle considère que dans 6 mois, tu ne seras plus là. Et donc elle te demande d’être productif autant que possible. Certains diront qu’elle t’exploite. Mais normalement, même si l’entreprise considère que tu es là pour bosser, rien ne t’empêche de t’arrêter 20 minutes, de te connecter sur ZdS, de te changer les idées au cours de ta journée de travail.

Dans un second temps, quand tu es ’installé’, l’entreprise parie sur toi. Elle a besoin que tu sois productif, mais elle a aussi besoin que tu restes au top, que tu saches ce qui se fait ou se dit ici ou là. Et donc, dans tes 40 heures hebdomadaires, tu as du temps pour consulter des tutoriels, pour assister à des séminaires, pour faire ce que tu considères utile pour toi.

En l’occurrence, ce n’est pas un problème pour moi. J’ai très (trop) peu d’encadrement et suis incité à me former. Le souci est que je n’en ai presque plus envie. Il faut dire que j’ai un profil un peu exigent parce que j’aime bien le contact de la nature et l’effort physique. Donc rester devant un écran toute la journée…

C’est normal d’avoir un choc quand tu passes de la vie étudiante à la vie active : tu as d’un seul coup beaucoup moins de temps libre. Mais je pense que petit à petit on s’y fait.

J’ai l’impression que s’y faire revient à se résigner à vivre une vie sous-optimale.

En bref : la recherche, c’est pour s’y donner à plein temps de vie, pas pour un job qui s’arrête une fois rentré à la maison.

C’est une bonne chose à savoir. D’expérience, je me lasse assez vite et doute qu’il existe une activité que je puisse faire intensément sur le long terme.

Donc 9h-18h est somme toute normal. Sinon je ne vois pas pourquoi les stagiaires seraient eux aussi à ce rythme.

J’ignore si c’est ce que tu voulais dire, mais je ne comprends pas cet argument de la norme. L’autre jour, quand un ami en stage en France a demandé à un autre stagiaire à Londres pourquoi il faisait un peu plus d’heures que prévu sur son contrat, le second a répondu « il n’y a qu’en France qu’on compte ses heures ». Mais la question n’est pas là. La question est : comment souhaite-t-on allouer son temps de vie ? Se baser sur la norme des 35h pour y répondre, c’est arrêter la réflexion sacrément tôt.

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Donc 9h-18h est somme toute normal. Sinon je ne vois pas pourquoi les stagiaires seraient eux aussi à ce rythme.

J’ignore si c’est ce que tu voulais dire, mais je ne comprends pas cet argument de la norme. L’autre jour, quand un ami en stage en France a demandé à un autre stagiaire à Londres pourquoi il faisait un peu plus d’heures que prévu sur son contrat, le second a répondu « il n’y a qu’en France qu’on compte ses heures ». Mais la question n’est pas là. La question est : comment souhaite-t-on allouer son temps de vie ? Se baser sur la norme des 35h pour y répondre, c’est arrêter la réflexion sacrément tôt.

Non, ce que je voulais dire, c’est que 9h-18h, c’est des horaires qui ne font pas faire d’horaire supplémentaires (donc normales). Sinon, on aurait des problèmes avec les stagiaires (que l’on est censé virer du bâtiment à 18h). Et je crois qu’il n’y a qu’en France ou on critique une personne qui en fait un peu plus en disant que c’est indubitablement néfaste pour les autres ^^.

Et je crois qu’il n’y a qu’en France ou on critique une personne qui en fait un peu plus en disant que c’est indubitablement néfaste pour les autres ^^.

Je pense qu’il ne faut pas trop se reposer sur ce genre de préjugés. Et je ne suis pas sûr que ce soit un argument convaincant. On pourrait parler par exemple du rapport des asiatiques au travail (du moins en Corée du Sud et au Japon). Là bas le travail a une importance plus forte qu’ici, il faut y consacrer toute son énergie. Ils ont une mentalité très différente, mais aussi une pression énorme et ça n’a pas du bon d’un point de vue psychologique. EN plus d’être improductif, au delà d’un certain volume horaire, tu es inefficace.

Si tu vas dans des pays nordiques (Pays-Bas, Allemagne, Scandinavie), travailler plus que le contrat n’est pas bien vue non plus car on estime soit que tu n’as rien foutu ou que tu t’es mal organisé. Les raisons diffèrent, mais la finalité est la même.

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Hello,

Je vais te donner mon ressenti un peu en marge de la discussion sur la recherche qui est un monde que je ne connais pas du tout.

Les premières années de travail sont (je pense) plutôt difficiles dans notre métier ("Ingénieur en système d’informations" c’est volontairement vague / vaste).

On sort d’école sans beaucoup de légitimité, et, c’est une question de caractère, mais ça peut être difficile à vivre. On est immergé dans un monde professionnel où tout va très vite, où les sommes investies peuvent être énormes, sans avoir vraiment le bagage de l’expérience qui permet :

  • de relativiser

  • d’éclairer certains choix

Au plus on est laissé seul dans ces premières années, au plus la vie professionnelle peut paraître difficile, mais bien sûr, c’est très formateur.

Ce que tu vis me semble légitime, et ça m’est arrivé aussi. Débarquer avec un peu d’expérience scolaire + bénévole + perso (mini-projets persos, lectures, etc.) et se trouver confronter à des mécaniques qu’on ne connaît pas (stacks techniques "du marché", industrialisation, etc.) d’une ça fout la trouille, de deux ça consomme énormément de temps, parce que ça demande de se former, d’apprendre, de se viander, aussi, alors qu’on est souvent dans un cadre qui nous impose (ou qu’on s’impose) une certaine pression : rapport de stage, "résultat" de stage (j’ai envie que ça fonctionne au final, d’arriver à un résultat concret).

Donc je dirais : pas de panique pour l’instant. C’est bien que tu "n’acceptes pas" cette situation, et que tu gardes à l’esprit que ce n’est pas ce que tu souhaites vivre au final. Plutôt que de l’accepter sans broncher.

Quelques éléments pour te rassurer, à défaut d’apporter vraiment des solutions :

Ce secteur vit le "plein emploi". Franchement, travailler dans l’industrie "IT" est un luxe incroyable. "Software is eating the world" qu’ils disent… Bah profites-en. J’aime pas trop dire ça, parce que j’ai vu des gens abuser de ça notamment en entretien d’embauche et jouer les princesses, mais tu seras, si ce n’est demain en sortie d’école, dans quelques années en grosse grosse position de force. Donc à toi d’être droit dans tes baskets : soit autant exigeant avec ton employeur que tu ne l’es avec toi-même. Il n’est pas rare (du tout, et ça devient même très fréquent) que les employeurs se mettent en 4 pour attirer de très bons développeurs / architectes / etc. Ca veut quand même dire disposer d’un certain bagage. A toi de le construire comme tu le souhaites. Certains tirent partie des boîtes de prestation pour ça, d’autres préfèrent trimer assez violemment dans des startups / PME et s’investir à fond dans un domaine fonctionnel qui leur plaît (mais du coup : peu de bénéfices comme les comités d’entreprise / mutuelles costaudes, et des horaires souvent très demandant). A toi de choisir, essaie, fais-toi une opinion.

Point numéro 2 : TOUT LE MONDE fait de l’IT. Ca paraît con dit comme ça, mais c’est une incroyable force. Un ingénieur en aérospatiale, en génie civil, en logistique (encore que…), dispose d’un panel de choix d’entreprises plus limité qu’un "Ingénieur IT" (encore une fois c’est vague c’est fait exprès). Pour toi, ça veut dire le choix de ton employeur. Banque, finance, assurance ? Commerce de détail ? Santé / Médical ? Et ça peut être un bon axe de recherche aussi. Choisis la boîte d’abord, et regarde s’ils n’ont pas un département IT qui fait des trucs (peut-être même de la R&D hein) qui t’intéressent.

Il y a encore quelques années, les grosses boîtes non spécialistes de l’informatique faisaient énormément appel aux SSII. Et j’ai l’impression, en regardant un peu autour de moi que c’est en complète révolution. Les boîtes veulent des profils techniques qui savent faire, chez eux, en interne. Profites-en. Que tu aies envie de bosser chez Oui-SNCF, Terres d’aventure, Meetic, RTE, le Centre Spatial, etc.

Peut-être qu’aujourd’hui tu n’es, ou ne te sens pas, en position d’aller chercher un job de rêve, dans une entreprise qui colle à tes envies (nature + sport visiblement), si ça peut te rassurer : ne t’inquiètes pas, ça viendra nécessairement. Peut-être pas demain, en sortie d’école, peut-être pas dans un an. Mais c’est sûr que oui. Reste vigilant comme tu l’es ("aïe, c’est pas tout à fait ce que j’avais envie de faire"), c’est bien, et garde cet objectif en tête : trouver un poste dans lequel tu te plais, où tu apprends des choses et où tu conserves du temps libre.

Je suis presque désolé de citer Steve Jobs parce que… … Mais dans son discours à Stanford il y a deux trucs à garder à l’esprit dans ta situation :

  • "connecting the dots" : tes expériences doivent te servir plus tard. Tu ne peux pas savoir a priori lesquelles, mais au bout du compte ça viendra. L’important est d’apprendre, et de "se respecter soi-même" (si tu te rends compte qu’en travaillant autant tu te mets en péril => change)

  • "Your work is gonna fill a large part of your life and the only way to be truly satisfied is to do what your believe is great work. And the only way to do great work is to love what you do" => dès maintenant : si tu n’aimes pas ce que tu fais, ça fait un peu princesse de dire ça, désolé, mais profite du marché. Change.

EDIT : j’ai oublié une partie de la question. Ca me paraît normal et sain qu’après avoir passé une journée à développer tu n’aies pas envie de développer sur ton temps perso. C’est normal, et sûrement que ça changera, peut-être en même temps que ton job évolue. Si tu te retrouves à moins développer (besoins d’un projet etc.) tu te lanceras peut-être dans un "week-end projet" amusant. Trouve un autre truc pour ton temps libre, ça peut ne pas être du tout en rapport avec ton job, pourquoi pas. Mais ça peut, également. Lire un bouquin "semi-technique" (par ex. un bouquin sur un la programmation fonctionnelle, sur les maths appliquées à l’informatique, sur l’intelligence artificielle au sens large). Ecouter un podcast aussi ! Tu dis aimer l’activité physique, tu peux te trouver un podcast sur un sujet techno connexe (plus ou moins vulgarisé), y’a certainement des trucs qui t’aideront dans ton futur job.

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Il me semble que dans des pays comme l’Allemagne, et pas mal d’autres, continuer à bosser au delà des horaires obligatoires, c’est très mal interprété. Pas par les collègues, ils s’en moquent. Mais par la hiérarchie : lui, s’il bosse au delà des horaires, c’est parce qu’il est très mal organisé, et qu’il n’arrive pas à faire son boulot dans les horaires impartis. Je cite l’Allemagne, mais je crois que pas mal de pays ""Calvinistes"" sont sur ce modèle.

Après, je pense qu’il y a une place pour tous les profils. Le type qui ne compte pas ses heures, il va trouver son compte dans les start-ups, les petites structures. Personne ne lui reprochera de faire 50 heures par semaine, voire plus. Ni la hiérarchie, ni les collègues. Et le type qui souhaite un cadre plus carré, il trouvera souvent son bonheur dans des grosses entreprises.

J’ai fait un stage à la SNCF il y a pas mal d’années. L’heure normale de sortie, c’était 17 heures 12. A 17 heures 11, tout le monde était encore dans son bureau, dans les starting-blocks pour sortir. A 17 heures 12, c’était la bousculade dans les escaliers. Et à 17 heures 13, il ne restait personne dans l’immeuble, sauf parfois quelques top-managers qui avaient une réunion qui se prolongeait. Personnellement, je n’avais pas choisi ce stage, et ça ne ma convenait pas du tout. Mais je conçois tout à fait que ça convienne à certains.

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