La poésie chez les zesteux

Envie d'écrire ou de parler de poésie ?

a marqué ce sujet comme résolu.

Juste pour dire un truc que j’ai découvert : deux espaces en markdown est l’équivalent d’un br. donc pas besoin de la balise code pour le faire.

Perso, j'avais fait une reprise du Déserteur de Boris Vian, doit ni avoir les rimes ni le rythme qui doit coller, mais bon. Je suis comme Jourdain, je fais de la prose sans le savoir !

+1 -2

J'avais jamais vu ce sujet, et il manque de poésie :P Bon, je n'en ai jamais écris mais j'aime beaucoup alors je me contenterai d'en partager un que j'aime particulièrement (sur la science en plus ^^)

Si ça peut en inspirer certain :

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Supernova

Un tremblement d'éther. Une fissure
d'où gicle un faisceau d'ions et de flammes
noués par la racine et la rosace.
Salves - scories de bruits et de couleurs
énucléées - collisions d'aurores.
Grappe de foudre. Et l'onde concentrique
des vibrations sur la vitre d'un rêve.
Caillots d'échos coagulant un quartz,
et la nuit fond d'un bloc. Et sa banquise
forme un bourbier d'étoiles sous la pluie
chaude-chantante : une pluie-en-la-chair,
un suintement sans fin de soleil mort,
une agonie de bouche où l'or bouillonne.
L'explosion d'un grisou dans l'aorte
de la matière en son amas natal.
Sang trop compact, tumeur de l'énergie
qui fait fumer une fièvre d'atomes.
Est-ce la pluie qui tombe ou le grésil
de la lumière aride? Est-ce la pluie
ou bien les stries de la mort dans le spectre?
Est-ce une pluie de pierres pyrogènes,
ou bien le bris d'une étoile en éclats
comme un miroir de mille et mille vies
où notre image ancienne se détruit 
puis nous revient, par les années-lumière,
neiger en nous pour une autre naissance?

C'est un poème de Charles Dobzynski

+1 -1

Tiens j'en profite de voir que ce sujet 're-pop', j'avais écrit ça il y a plusieurs années, le fichier a du disparaître il y a un moment, donc je le ressors de tête (le rythme, nombre de pieds, etc. ne sont peut-être pas des plus exacts…)

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amer, hume l'amertume,
à travers la brume
écume les mers 
salées et de saletés
pleines, et amères

quand sur le rivage
seuls et, esseulés
les déchets amoncelés
depuis ont remplacé
le si joli paysage
jadis tant aimé

Tiens, je tombe sur ce sujet alors que j’ai ce texte sous les yeux. J’ai dû écrire ça il y a un peu moins d’une année…

J’ai essayé de ne pas tomber amoureux.
J’ai eu mal quand j’ai compris que j’avais échoué et que la vie me le montrait clairement.

J’ai essayé de nier que j’étais amoureux.
J’ai eu mal de nier ce qui transparaissait sans tromper personne.

J’ai essayé de ne plus être amoureux.
J’ai eu mal de ne plus être entièrement moi.

J’ai essayé de ne pas tenir compte de ce que j’étais amoureux.
J’ai eu mal du compte que ça tenait au final.

J’ai essayé d’en faire part à la personne concernée.
J’ai eu mal de ce qu’elle ne pouvait en faire quoi que ce soit.

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@ToxicScorpius : Et alors ? On est toujours là nous :D

@Ymox : Ce que je trouve dommage (bon, outre le fait que ce n’est pas très positif), c’est que ce poème manque cruellement de rythme. La première strophe est la plus déséquilibrée, par exemple.

+1 -0

Si ça dérange personne, je me lance alors :-° :

  • Lorsque le soleil se couche au crépuscule du soir
  • Et que soudain sur le monde s’abat un voile noir
  • Le Loup silencieux pousse un longue et triste plainte
  • Il s’adresse à la lune à jamais hors d’atteinte.
  • Quand le jour lumineux se lève et avec lui un nouvel espoir
  • Effaçant les voluptueux fantasmes et les sombres cauchemars
  • Roi Lion le Majestueux fait tournoyer sa crinière rayonnante
  • Se contemplant dans une oasis limpide aux eaux miroitantes.
  • Lorsque les premières feuilles choient à l’arrivée d’Automne
  • Et que les forets se tachent de vermeils et de sang mornes
  • Goupil s’extrait de son terrier, tel un diable des enfers
  • Sortant encourager les péchés sur l’innocente Terre.
  • Quand le chaud Soleil, manipulateur, nous montre des mirages
  • Dans lesquels nous, faibles créatures, nous réfugier préférons
  • Sort l’Assassin Scorpion, qui lentement nous inocule son poison
  • Nous faisant sombrer dans un ténébreux sommeil sans fin ni age.

Quel animal préférez vous (dans le poème bien sur)? Moi perso c’est Scorpion, Loup, Goupil puis Lion. J’adore Baudelaire <3 <3 <3 !

+3 -0

Après la littérature en général, je commence à aimer la poésie. Je n’en ai vu que peu, alors citons de la prose !

Le Cageot

À mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.

Agencé de façon qu’au terme de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées fondantes ou nuageuses qu’il enferme.

A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de l’éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d’être dans une pose maladroite à la voirie jeté sans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - sur le sort duquel il convient toutefois de ne s’appesantir longuement.

Francis Ponge - Le Parti pris des choses - 1942
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Hello ToxicScorpius. Est-ce que tu y croyais encore ? Finalement, c’est maintenant que j’ai envie de passer dessus. Voilà, je te propose juste vite fait une version adaptée à ma façon de ton poème pour te montrer certains points que j’aurais tendance à faire différemment. (en gras ce que j’ai changé, y compris les p’tites fautes d’orthographe ^^)

Lorsque le soleil se couche au crépuscule du soir
Et que soudain sur le monde s’abat un voile noir,
Le Loup silencieux pousse une longue et triste plainte.*
Il s’adresse à la lune à jamais hors d’atteinte.

Quand le jour lumineux se lève et avec lui un nouvel espoir,
Effaçant les voluptueux fantasmes et les sombres cauchemars,
Roi Lion le Majestueux fait tournoyer sa crinière rayonnante
Se contemplant dans une oasis limpide aux eaux miroitantes.

Lorsque les premières feuilles choient à l’arrivée d’Automne
Et que les forêts se tachent de vermeils et de sang morne,
Renard s’extrait de son terrier, tel un diable des enfers
Sortant encourager les péchés sur l’innocente Terre.

Quand le chaud Soleil, manipulateur, nous montre des mirages
Dans lesquels nous, faibles créatures, nous réfugier préférons
Sort l’Assassin Scorpion, qui lentement nous inocule son poison
Nous faisant sombrer dans un ténébreux sommeil sans fin ni âge.

  • Strophe 2, vers 1 : 17 pieds, il me semblait bien à la lecture que ce vers était trop long. C’est pareil pour le reste de la strophe, tu étais déjà long sur la première strophe (14, 14, 13 et 12 pieds), tu l’es trop.
  • Personnellement, je ne suis pas fan de l’utilisation du mot goupil qui n’est vraiment plus usité. Je préfère l’utilisation de renard.
  • Dernière strophe, la métrique est un peu lourde. Personnellement, ça me fait perde totalement la rime embrassée. Quand j’arrive à la fin sur âge, bah je ne sens pas la rime et ça fait un peu bizarre.

Une petite proposition pour la dernière strophe :

Quand le chaud Soleil nous montre ses illusions Dans lesquelles nous, faibles créatures, nous préférons Nous réfugier, alors sort l’assasin Scorpion Qui, lentement, nous inocule son poison.

Ma strophe préférée restera, je pense celle du Loup ^^

@LudoBike : Et bah là j’ai pas grand chose d’autre à dire que juste c’est amusant :-°

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C’est drôle, je ne suis pas d’accord avec Phigger.

Bon, déjà, « fôret », seriously? xD Et « mornes » était bien orthographié. Et, contrairement à Phigger, je trouve l’emploi du mot « goupil » intéressante étant donné que ton poème a une forme plus classique, donc l’emploi de ce mot s’y prête mieux à mon avis.

Sinon j’ai bien aimé le poème! :)

M*** me suis trompé en corrigeant une faute :x Faut pas faire ça quand on est fatigué.

Des vermeils mornes ? Oui effectivement si l’accord est fait avec mais j’ai du mal à voir l’image par contre. (Edit : à ToxicScorpius de nous dire ce qu’il en est à l’origine, mais personnellement je ne l’attribuerait à sang)

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La colline luisante étrille l’horizon en deux parties distinctes, l’une criant goulûment aux espoirs déchus, dans les lointains entortillements d’une rivière en colère, l’autre murmurant savatement dans un pré aux expressions menaçantes. C’est dans ce paysage galvaudé par un désespoir enchanteur que se promène le jeune fermier Pantin, vilain, inexpressif, perdu, désarmé de la vertu colossale qui déchire un peu plus loin son village atrophié, où milles âmes en peine s’arrachent la peau et le sang à des labeurs peu enviables.

Il trépasse dans les sentiers étroits, entre les troncs, par delà le danger, à chaque pied, à chaque pouce, longeant la rivière énervée de sa vie antérieure, celle d’un cerf tué au terrain, à la terre humide, aux plantes fragiles, verte comme l’espoir. Il roule inconsciemment, dans la machinerie de maître nature, puis meurt.

Ils se tuent parfois dans le pré, échauffés de leur travail, désespérés par ce qui les attends, le cycle sans fin, perpétuel, infiniment grand. Sans but autre que d’être effectuées, les tâches ne sont pas. Elles ne sont pas non plus la création des hommes. Elles sont des gouffres à remplir, des plis insociables, des failles du cosmos. grandiloquent, immense, pourtant imparfait.

Ils roulent dans le pré, sombre, sur une verdure jaunâtre, pourrie, puante. Ils goûtent à l’amertume du globe, tournicotant, creusant le cosmos, à la recherche de la fin. Seul le cosmos sait, pourtant.

Ça n’est pas de moi.

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