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De la question des déchets et du recyclage (dans l'UE)

Tout n'est pas rose, mais tout n'est pas noir pour autant !

Suite à une discussion avec @pierre_24 concernant cet article qui défend la consigne au détriment du recyclage pour le plastique et les canettes, je me suis dis qu’il serait intéressant de fournir des éléments plus détaillés et de manière publique car cela peut intéresser du monde.

Les déchets sont un problème environnemental assez connus depuis au moins les années 70. À cette époque il n’était pas rare de voir le monde de 2000 croulant sous les déchets dans un monde surpeuplé et un air pollué, comme par exemple dans la fin de la série Il était une fois l’Homme. 50 ans plus tard, s’il y a toujours un problème de déchets, mais on ne peut nier un changement de cap, en particulier au sein de l’Union Européenne.

En effet l’Union Européenne a une démarche assez volontariste pour réduire les déchets mais surtout pour les valoriser. Les décharges n’ont pas une place infinie et polluent les sols tandis que ces déchets non valorisés sont une perte de ressources ou d’énergie. L’Union Européenne ayant une contrainte d’espace et de ressources plus accrues qu’ailleurs, notamment que les États-Unis, tout en ayant les moyens financier de le faire, ceci peut expliquer cette politique.

Aujourd’hui l’idée principale de gestion des déchets est de suivre l’ordre suivant : réduire la production de déchets, favoriser le réemploi tel quel, valoriser la matière de ces déchets (recyclage, compostage, utilisation comme remblais, biométhanisation, etc.), valorisation énergétique (incinération, usage comme combustible alternatif pour des processus industriels afin de réduire l’usage de charbon, gaz ou de pétrole pour cet usage) et enfin enfouissement des déchets non valorisables (certains produits inertes ou chimiques, déchets d’amiante, déchets nucléaires, etc).

Appliquer ce principe de manière parfaite réduirait l’émission de gaz à effet de serre, la pression pour extraire les ressources nécessaires à la production d’objets ou d’emballages, et de la pollution des sols en particulier.

Y sommes-nous ? Clairement pas. La situation entre les états membres est très différente, certains sont en avance car ils appliquent une politique forte depuis 30 ans (comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Belgique), tandis que d’autres ont été plus mous durant ce laps de temps (comme la France) et d’autres enfin ont un retard d’infrastructure et législatif important encore (comme en Roumanie ou en Bulgarie).

Quelques aspects méthodologiques

Avant d’aborder la question du recyclage effectif des emballages ménagers courants, en particulier le plastique, nous devons aborder quelques points méthodologiques rarement évoqués.

Quand on lit un chiffre comme 30% pour le taux de recyclage des plastiques en 2020 dans l’Union Européenne, comment cela a été calculé ?

On prend la production d’emballages ménagers vendus durant l’année 2020 qu’on compare au taux de plastique qui ont fini dans une usine de recyclage la même année.

Cela paraît naturel et simple, et pourtant cette méthode présente plusieurs problèmes. Mais aucune méthodologie n’est parfaite, donc ayons en tête ces difficultés quand on analyse les chiffres qui suivront.

Il y a des distorsions spatiales et temporelles liées à ces données. Par exemple beaucoup de Belges vont en France pour le tourisme ou acheter des packs d’eau en bouteille (car c’est moins cher). Ils ramènent de fait du plastique emballé qui finira dans le calcul "taux de recyclage" de la Belgique mais pas dans celui de la France où ils ont été vendus. La France ne récupèrera pas ces plastiques et aura donc un déficit de collecte en comparaison. En cas de distorsion importante au niveau des achats transfrontaliers ou touristiques cela peut avoir un impact.

Il y a distorsion temporelle car un objet ou emballage acheté en 2020 n’est pas forcément jeté en 2020. Si pour beaucoup de produits courants l’emballage ne reste pas des années dans un placard, pour certains produits comme des piles ou les déchets électroniques (comme un ordinateur) cela devient beaucoup plus significatif. Pourtant pour tous ces taux de recyclage la formule est la même.

Avec ces éléments en tête, on peut en déduire que techniquement le taux de recyclage d’un pays pour une matière donnée peut être supérieure à 100%, et pour d’autres le taux maximal possible est en deçà de 100%. (page 4)

Ensuite il y a la question de la mesure. On mesure où et comment ces données ?

Pour la production c’est plutôt simple. L’Union Européenne a imposé le système du pollueur / payeur qui est matérialisée par le logo point vert. Les producteurs doivent déclarer le tonnage de matière utilisé pour ses produits et payer la taxe associée qui dépend du matériau utilisé et notamment de sa difficulté à recycler ou non, chaque pays ayant ses propres montants.

Un produit allemand vendu en Belgique doit passer par un mandat pour que le tonnage d’emballage passe de l’Allemagne à la Belgique afin d’éviter les distorsions liées aux importations directes de pays et payer les taxes afférentes. (page 112) Mais cela n’est valide que pour les membres des organismes collecteurs, il y a des exemptions suivant le volume de vente.

Cependant pour la partie collecte c’est un sujet bien plus délicat. Déjà où mesurer cela ? En entrée du centre de tri ? En sortie de celui-ci ? En entrée d’une usine de recyclage ? En sortie de celle-ci ?

Jusqu’à mi 2022, il n’y avait pas de normes européennes sur le point de mesure. Donc comparer entre les pays était délicat. Et même avec cette norme, suivant les matériaux, le point de mesure diffère. Par exemple le papier / carton est en amont du centre de tri, quand le plastique est après. Cet écart paraît surprenant mais se justifie : le papier et carton prennent l’humidité durant les étapes de tri et de recyclage, du coup leur poids est augmenté par rapport au poids réel de matière vendu. L’objectif est de limiter ce problème.

Mais comme c’est mesuré avant le tri, cela signifie qu’on compte du papier carton qui ne sera pas recyclé (mauvais état) ou des impuretés car certains jettent autre chose dans les poubelles dédiées même si ce problème est à priori moins important que pour le plastique ou pour le verre par exemple.

Cette différence met en lumière un problème important dans le calcul, il est très difficile de comparer le poids d’un emballage neuf par rapport à un emballage usagé à cause des impuretés dans le tri, à cause de l’humidité (en particulier pour le papier et carton) et à cause des restes de liquides ou de sauces dans les emballages. Ces difficultés poussent les organismes à corriger ces biais par eux mêmes mais chacun fait un peu à sa sauce avec des facteurs de correction, il manque de contrôle indépendant à ce sujet.

L'évolution du recyclage et de ses processus

Le recyclage des matériaux est un sujet qui bouge beaucoup, ce qui était non recyclable hier peut l’être aujourd’hui.

En particulier les plastiques ont connus un essor récent, pendant des années seuls les flacons et bouteilles pouvaient l’être. Depuis quelques années en Belgique et en France il est possible de recycler les pots de yaourt, les films plastiques et des emballages plus complexes et diversifiés.. Pour le permettre il a fallu améliorer la performance des centres de tri pour avoir un flux de sortie aussi pur que possible malgré la diversité des matériaux, mais aussi développer une filière capable de les absorber et de les recycler derrière ce qui demande de la R&D mais aussi un certain volume. L’avantage de ces améliorations c’est que le risque d’erreur de tri diminue dans le même temps, mais le tri reste un art difficile devant la diversité des matériaux, des alliages de ces matériaux et des objets qui s’en servent.

En poussant le recyclage en pénalisant le prix des emballages difficilement recyclables et en simplifiant le tri on peut voir l’évolution en 20 ans, que ce soit en Belgique ou dans ma ville natale Toulon ou même dans ma ville actuelle Sambreville. Vous pouvez constatez dans le dernier cas le volume par habitant par type de déchets et le taux de valorisation par flux de déchets. On constatera à Sambreville le passage d’une facturation des déchets au poids pour les déchets non recyclable en 2019 a entrainé une diminution par deux des déchets ménagers non recyclable au profit des déchets organiques valorisés et du recyclage du verre, plastique, métaux ou papier / carton.

Mais du coup, est-ce que tout ce qui fini trié dans un centre de tri est effectivement recyclé ? La réponse est non. D’ailleurs il n’était pas rare d’entendre que le plastique trié finissait malgré tout incinéré, mais cela pouvait être lié à un manque temporaire d’infrastructure, ou le besoin d’alimenter l’incinérateur pour produire de la chaleur notamment dans un réseau urbain.

Outre les emballages théoriquement recyclables mais qui ne le sont pas car trop difficiles à gérer comme les emballages multicouches, il y a un soucis d’offre et de demande aussi comme exposé dans l’article plus haut. Il faut des acheteurs de cette matière et parfois ce n’est pas assez rentable car le recyclage coûte cher. Il y a parfois aussi des soucis techniques, par exemple une bouteille de Gini verte ou de Badoit rouge ne peut être globalement recyclée et rachetée que pour ces marques (page 35) car ces couleurs sont assez inédites contrairement aux bouteilles transparentes ou bleues qui sont utilisées par le reste de l’industrie. Et les recycler parmi d’autres couleurs abouti à un plastique gris ou noir qui est plus difficile à revendre pour les bouteilles d’eau.

C’est pourquoi devant les exigences de plus en plus fortes de recyclabilité on se dirige vers une écoconception. En diminuant la taille des emballages, mais aussi en suivant des recommandations pour simplifier le tri et la réutilisation de la matière. Il y a beaucoup d’études et de recherches institutionnelles sur le sujet. qui exposent les problèmes actuels pour le tri et les solutions possibles pour y remédier, notamment en adaptant l’emballage. L’industrie alimentaire belge par exemple s’y engage reste à voir son effectivité future.

Enfin dernier problème dans cette thématique, celui des usages. Certains plastiques par exemple absorbent des contaminant difficiles à extraire dans le processus de recyclage. Il devient difficile pour ces plastiques vierges d’être utilisés par exemple dans l’alimentaire à nouveau à cause des normes sanitaires.. Si le PET commence à rendre cela possible, ce n’est pas le cas de tous ces plastiques et la question de la circularité du recyclage se pose pour ces plastiques là. Mais ils peuvent servir potentiellement à un autre usage ce qui est quand même utile. Si vous souhaitez voir comment on recycle des emballages plastiques, voici un article décrivant le processus

La consigne, la bonne idée ?

La consigne est une solution alternative au recyclage. En Belgique et en Allemagne c’est très développé, dans le premier pour le verre uniquement (du moins bouteilles de bières, de soda ou d’eau), dans le second c’est étendu aux canettes et aux bouteilles en plastique. En France son retour fait toujours débat sans qu’une solution universelle sur le territoire n’émerge encore.

L’avantage de la consigne c’est que le tri est plus simple et qu’on réutilise les matériaux directement ce qui limite des étapes. Cependant une bouteille consignée est plus lourde et doit être lavée pour être réemployées. Mais le gain en fonte / reproduction pour le verre en particulier qui a besoin de températures élevées rend l’opération intéressant si du moins le transport n’est pas trop pénalisant.

En effet, qui dit consigne, dit retour au producteur. Une bouteille de Coca-Cola consignée ne peut resservir en somme qu’à Coca-Cola et pas à un autre producteur. Si l’usine de production est loin du lieu de collecte, cela peut pénaliser d’autant le bénéfice environnemental de l’opération. L’étude de l’ADEME sur la consigne rappelle ce genre de variables à prendre en compte pour évaluer le gain environnemental. Ou alors il faut tendre vers une uniformisation des emballages, en particulier pour le vin ou la bière qui s’y prêtent particulièrement bien.

Mais dans le cas du plastique ou des canettes ? C’est encore un peu différent car globalement le verre est solide, et d’ailleurs une bouteille consignée est souvent un peu plus lourde pour tenir plus longtemps ce qui améliore le bénéfice. Mais pour le plastique ou les canettes, ils sont plus facilement déformés. Ce qui fait que si cela améliore le taux de collecte car cela a de la valeur (une petite bouteille en plastique rapporte 25 centimes, ça chiffre vite), donc ils sont moins réutilisés tels quels et recyclés bien plus vite que pour le verre (environ 50 contre 15 fois)

Mais du coup, passer du plastique à du verre consigné n’est pas mieux ? Pas forcément. Le verre est très lourd et fragile ce qui pénalise beaucoup son empreinte environnementale face au plastique recyclé ou consigné. Ce n’est donc pas si simple.

La consigne est donc pertinent d’un point de vue environnemental mais ce n’est pas non plus miracle et se défend au cas par cas. Son introduction en France par exemple devrait tenir compte de la localisation des usines et des lieux de consommation avec un territoire assez peu dense en comparaison de la Belgique ou de l’Allemagne. Son élargissement en Belgique doit surtout être un moyen d’augmenter le taux de collecte et de diminuer les dépôts sauvage.


J’espère que ce tour d’horizon vous a éclairé sur certains aspects liés aux déchets qui n’est pas une question simple et il y a beaucoup à approfondir. J’ai lu beaucoup de rapports sur le sujet et j’ai trouvé cela fascinant, c’est finalement très technique, c’est un sujet de société important et il y a de nombreux défis souvent insoupçonnés.

Dans la mesure du possible, consommez moins, réutilisez, triez et recyclez vos déchets. Renseignez-vous quant à la politique de votre région concernant cet enjeu. Car chaque territoire a une politique différente et cela bouge beaucoup.

21 commentaires

Il y a beaucoup à dire, on pourrait parler des différences de gestions des déchets par état membre ou même au sein de la Belgique, aborder les autres matériaux ou flux de matière dans le détail plutôt que le verre et plastique, etc.

Mais bon, c’est déjà long et touffu, qui sait avec un peu de restructuration ça pourrait devenir un article plus complet, quand j’aurais le temps. ©

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Merci pour l’article. Ça me fait pas mal de lecture avec tous ces liens !

L’étendu de la consigne en Autriche m’avait fortement impressionné. En restreignant ses achats aux produits consignés ou sans emballage on réduit drastiquement la quantité de déchets que l’on produit, c’est difficilement quantifiable comme phénomène mais je pense que c’est à prendre en compte en faveur de la consigne. Désormais, j’ai un lombricomposteur (🪱) mais je n’habite plus en Autriche, j’ai donc plus de déchets.

En cette période de fête, je signale que les déchetterie collectent parfois les coquillages qui sont des déchets facilement valorisables. :)

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En restreignant ses achats aux produits consignés ou sans emballage on réduit drastiquement la quantité de déchets que l’on produit, c’est difficilement quantifiable comme phénomène mais je pense que c’est à prendre en compte en faveur de la consigne.

Bah cela se quantifie très bien, à usage constant si tu consommes que des bouteilles consignées en verre tu peux espérer en moyenne diminuer par 50 le nombre de bouteilles produites, et par 15 pour le plastique.

Après cela dépend ce que tu appelles déchets, notamment si tu veux parler des déchets sauvage où globalement le premier lien montre que le problème est moins important aux Pays-Bas et Allemagne qui ont la consigne sur le plastique et les canettes par rapport à la Belgique qui recycle bien mais n’a pas ce dispositif pour ces matières.

En Belgique tu as la collecte séparée déchets organiques et déchets ménagers depuis des années, cela fini dans un compost industriel ou à la bio-méthanisation. Les autres pays, dont la France, devront suivre en 2024.

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Bah cela se quantifie très bien

Pour la consigne oui. Pas pour l’usage des produits sans emballages.

Bah cela se quantifie très bien, à usage constant si tu consommes que des bouteilles consignées en verre tu peux espérer en moyenne diminuer par 50 le nombre de bouteilles produites, et par 15 pour le plastique.

À part Coca au Brésil, existe-t-il vraiment un pays où l’usage de PET réutilisable et recyclable est généralisé ? Car pour l’instant quand tu dit “15 pour le plastique” c’est juste faux en France, la bouteille mono-PET que je jette est juste recyclée si elle a de la chance (1 sur 2, un peu plus).

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Car pour l’instant quand tu dit “15 pour le plastique” c’est juste faux en France

Normal vu qu’il n’y a pas de consignes, c’est bien sûr en partant du principe que la consigne existe et est utilisée dans ce but. Cela me paraît logique qu’en France cela n’est pas valide.

la bouteille mono-PET que je jette est juste recyclée si elle a de la chance (1 sur 2, un peu plus).

En vrai ce taux est plus élevé car le gros problème est dans la collecte, beaucoup ne trient pas leurs déchets. Quelqu’un qui trie en France a de grande chance que sa bouteille finisse effectivement recyclée.

Car on pourrait aborder le sujet mais la France a eu une politique très molle. Jusqu’en 2016, pour trier il fallait souvent aller dans une poubelle plus éloignée que sa poubelle classique (donc les flemmards n’y allaient pas). La tarification des poubelles est assez forfaitaire, que tu jettes ou que tu tries ta taxe liée aux poubelles sera théoriquement la même (en vrai non, car recycler et incinérer n’a pas le même coût au poids, mais c’est dilué auprès de tous les habitants).

Globalement je trouvais qu’il y avait aussi peu de sensibilisations à ce sujet, en comparaison avec la Belgique, il n’y a aussi pas d’efforts de fait pour collecter les déchets dans les bureaux ou des lieux publics type gares / aéroports (un point noir de la Belgique mais les efforts commencent à être fait en ce sens).

En plus pendant longtemps la France avait une approche purement locale du problème, type poubelle jaune en PACA pour le papier / carton quand c’était gris à Paris (j’invente les couleurs mais l’idée est là). Quand tu voyages ou que tu déménages c’est mieux que ce soit uniformisé.

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Normal vu qu’il n’y a pas de consignes, c’est bien sûr en partant du principe que la consigne existe et est utilisée dans ce but. Cela me paraît logique qu’en France cela n’est pas valide.

Ben, oui mais présenter comme juste “le plastique” ça porte à confusion. Je trouve que cet article joue sur cette confusion. Surtout que du coup, je ne connais pas d’endroit où le PET réutilisable est généralisé (semble-t-il l’Allemagne ? Mais j’ai rien trouvé à ce sujet et je n’ai jamais rien vu de tel en Allemagne de ma faible expérience).

En comparaison avec la Belgique, il n’y a aussi pas d’efforts de fait pour collecter les déchets dans les bureaux ou des lieux publics type gares / aéroports (un point noir de la Belgique mais les efforts commencent à être fait en ce sens).

Effectivement, beaucoup de pays font plus d’efforts que nous en France (et vous en Belgique apparemment). Exemple à Tallinn :

Tri dans un hôtel / bureau en Estonie
Tri dans un hôtel / bureau en Estonie

Zoom sur les instructions associées

Ce n’est pas clair mais la poubelle à gauche est faite pour le verre. Des systèmes identiques sont courants à Helsinki.

PS (edit): Je pose ça là, hier soir j’ai lu cette article :

J’en listerais d’autres si j’en trouve d’autres.

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Mais du coup, passer du plastique à du verre consigné n’est pas mieux ? Pas forcément. Le verre est très lourd et fragile ce qui pénalise beaucoup son empreinte environnementale face au plastique recyclé ou consigné. Ce n’est donc pas si simple.

Juste pour clarifier la section qui est un peu ambigüe : la consigne, c’est un système d’amélioration de la collecte, indépendante du devenir de ce qui est collecté. On peut avoir une consigne pour des emballages à usage unique, qui seront alors recyclés (ou pas).

J’ai fouillé un peu dans les sources de tes sources, et le message est assez clair : la réutilisation est estimée toujours meilleure que l’usage unique, quel que soit le matériau du contenant réutilisable. Si on reste sur le réutilisable, le PET réutilisable semble meilleur que le verre réutilisable.

Avec les études citées en bas de cette page, je n’ai pas réussi à comprendre la méthodologie exacte pour le transport, qui explique une part de la différence. Notamment, un des arguments est de dire que le PET est plus léger et donc consomme moins au transport. Sauf que je n’ai vu nulle part clairement les modèles pour le transport, en particulier le taux de remplissage des camions en masse, qui doit être très faible pour le plastique (et le verre aussi), et donc la différence serait probablement négligeable devant d’autres paramètres. Du coup, je suis un peu surpris par le rapport de 1 à 2 d’une des études, j’imagine que l’essentiel vient de la différence à la fabrication, ou sur de la distance de transport, non compensée par la plus grosse réutilisation, sans en être convaincu.

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Oui Aabu tu as raison, je mélange les deux sans préciser. My bad.

L’avantage de la consigne dans ce cas c’est que c’est transparent pour l’utilisateur. Par exemple tu commences en mode recyclage uniquement et si tu trouves un intérêt économique au volume tu réutilises. Pour le consommateur cela ne change rien dans ses pratiques.

Mais du coup ça peut permettre d’amorcer la pompe du système.

Sinon pour le transport j’avais lu que les contenants en verre nécessitent plus d’espace donc pour le même volume tu as besoin de plus de camions pour les acheminer.

Cela se voit en magasin ici, les packs de bouteilles en plastique a les bouteilles se touchent et c’est très compact. Pour le verre c’est bien plus espacé avec des bac en plastique pour protéger et les maintenir ce qui prend plus d’espace.

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Salut,

Merci beaucoup pour le billet et les liens externes. :)

En Belgique tu as la collecte séparée déchets organiques et déchets ménagers depuis des années, cela fini dans un compost industriel ou à la bio-méthanisation. Les autres pays, dont la France, devront suivre en 2024.

Renault

Alors, pas partout. J’habite à Bruxelles et la séparation déchet organique / déchets ménager ne sera mis en œuvre qu’au premier mai 2023. C’était déjà le cas dans certaines zones de Bruxelles (les déchets organiques sont placés dans un sac orange compostable), mais pas dans toute la région.

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Alors, pas partout. J’habite à Bruxelles et la séparation déchet organique / déchets ménager ne sera mis en œuvre qu’au premier mai 2023. C’était déjà le cas dans certaines zones de Bruxelles (les déchets organiques sont placés dans un sac orange compostable), mais pas dans toute la région.

Cela fait tellement longtemps que la zone de Namur y est passé que j’ai pensé que cela avait été généralisée.

En France jusqu’à récemment je n’avais vu que ces expérimentations mais rien de vraiment global.

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Cela fait tellement longtemps que la zone de Namur y est passé que j’ai pensé que cela avait été généralisée.

Renault

Comme quoi Namur est parfois en avance. :p
Plus sérieusement, je suis content qu’on y passe enfin, la grande majorité de mes déchets « ménagers » sont en fait des déchets organiques. D’après la lettre d’information, les déchets organiques récoltés serviront à de la bio méthanisation.

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Je suis étonné, à Gembloux il n’y a pas de sac pour les déchets organique alors que c’est la province de Namur. C’est donc clairement une compétence communale et non régionale/provinciale.

J’y ai vécu de 2016 à 2018 et il y en avait. Cela m’étonnerait qu’ils aient supprimé ça. :D Comme à priori pour toute l’intercommunale BEP (soit la province de Namur ici).

Tu dois l’acheter au supermarché.

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Il y a un travail de communication à faire, parce que je n’en avais jamais entendu parler, et quand je vois chez mes voisins, manifestement eux non plus car je n’ai jamais vu ce sac à la rue. Et pourtant quand je jette un œil sur internet, en effet sa existe bien.

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Après tes voisins sont peut être au courant mais ont la flemme (ou ont un compost chez eux). J’en connais qui refusent de trier sans raisons objectives.

Normalement chaque année tu reçois cela dans ta boîte aux lettres : https://www.bep-environnement.be/wp-content/uploads/2017/12/GEMBLOUX_2023.pdf

Tu as donc le rappel de comment trier et que le biodégradable l’est avec un sac BEP. Certes ils pourraient dire où l’acheter sur ce document, info dispo sur leur site web : https://www.bep-environnement.be/collectes-tri-des-dechets/dechets-organiques/#comment-et-quand-presenter-les-dechets-organiques-a-la-collecte

À Sambreville il y a eu une communication massive à ce sujet lors du passage au conteneur à puce en 2019. Peut être que de temps en temps les villes devraient répéter l’opération. Mais l’information reste relativement accessible.

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Bonjour,

Je viens vous parler rapidement d’une initiative par chez moi, dans le nord. La consigne des canettes et bouteilles en plastique est déjà très utilisée et facilitée, et le recyclage du reste est developpé. En général, le reste des déchet est brûlé, et ce n’est pas un problème particulier.

Il y a par contre une initiative pour généraliser la consigne pour le recyclage : certains produits, de plus en plus, peuvent être scannés par une app (bower), et l’app "vérifie" (par géolocalisation, c’est trés sommaire) que les déchets sont bien laissés dans un centre de recyclage, et verse un petit quelque chose. C’est assez nouveau, assez peu utilisé jusqu’à maintenant, mais ça peut en motiver certain d’avoir un cash-back au moment de jeter, sur tout type de produit recyclable.

le recyclage du reste est developpé.

Attend ?!
Vous réutilisez les bouteilles et canettes ?

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Nan, elles sont comprimées directement dans la machine. Le reste, je voulais dire plastique, verre, carton, papier, etc.

Désolé de m’être mal exprimé : la consigne généralisée concerne les bouteilles en plastiques et les cannettes en alu. Tout le reste ou presque de ce qui peut être recyclé l’est, et il y a une tentative d’introduire une consigne sur tout ça pour améliorer le taux de recyclage, mais c’est une initiative privée pour l’instant, donc pas super déployé.

Ce billet me rappelle une question que je me pose depuis quelques années.

L’un des produit connu pour être parmi les plus polluant est la batterie de voiture. Il me semble avoir lu quelque part que c’était aussi un produit connu pour avoir parmi les meilleurs taux de collecte (proche de 100% si j’en crois wikipédia), et ce pour une raison simple : ce sont les professionnels qui les collectent et qui ont des obligations quand au traitement des déchets qu’ils ont eux même produits.

Du coup ça me donne une idée :

Et si on obligeais les magasins, quel qu’ils soient, d’être en mesure de collecter gratuitement tous les produits qu’ils vendent ? Quitte à ce qu’ils trient eux-même et renvoie chaque pièce à leur fournisseurs respectifs.

Les conséquences qui me sautent aux yeux immédiatement :

 — Application du principe du pollueur-payeur/internalisation des externalités : les coûts de la collecte, du tri et du retraitement sont assumés par celui qui a vendu le produit. Ou ses fournisseurs plutôt que d’être supportés par la collectivité. S’il est moins cher de fabriquer une bouteille plutôt que de la consigner, c’est aussi parce que le fabriquant ne supporte pas le coût du traitement en fin de vie  — Création d’un signal-prix : le vendeur serait obliger de répercuter le prix de la collecte/tri/traitement sur le prix de ventes. Les produits facile à retraiter augmenteraient beaucoup moins que les produits compliqués à retraiter. Je parierai même sur une disparition assez rapide de certains produits les plus problématiques.  — Augmentation du taux de collecte : Pas de poubelle à chercher, pas de tri à faire. Si vous avez l’habitude de faire vos course dans le supermarché X, vous ramenez tout au même supermarché X quand vous y allez la fois suivante. Pour les encombrants par exemple, si le prix d’enlèvement a été intégré dans le prix de livraison, alors vous avez tout intérêt à profiter de ce service déjà payé lors de l’achat.  — Augmentation du taux de réparation : si le coût de la collecte et de la séparation des composant est déjà intégré dans le prix d’achat, alors la différence de coût entre recyclage et réparation se résume au coût de la pièce à changer.

Il y aurait bien sûr plusieurs questions à résoudre : fournisseur ayant mis la clé sous la porte, optimisation du transport, fournisseur internationaux, etc. Mais rien qui me paraissent insoluble.

Et si on obligeais les magasins, quel qu’ils soient, d’être en mesure de collecter gratuitement tous les produits qu’ils vendent ? Quitte à ce qu’ils trient eux-même et renvoie chaque pièce à leur fournisseurs respectifs.

C’est déjà d’application, du moins partiellement. Quand tu achètes un nouveau réfrigérateur, le vendeur doit te reprendre l’ancien. Quelque soit son état. Il peut finir recyclé, reconditionné ou autres. Mais c’est à sa charge.

Alors ce n’est pas valable pour tous les produits, mais on voit que ça existe déjà.

— Application du principe du pollueur-payeur/internalisation des externalités : les coûts de la collecte, du tri et du retraitement sont assumés par celui qui a vendu le produit. Ou ses fournisseurs plutôt que d’être supportés par la collectivité. S’il est moins cher de fabriquer une bouteille plutôt que de la consigner, c’est aussi parce que le fabriquant ne supporte pas le coût du traitement en fin de vie  — Création d’un signal-prix : le vendeur serait obliger de répercuter le prix de la collecte/tri/traitement sur le prix de ventes. Les produits facile à retraiter augmenteraient beaucoup moins que les produits compliqués à retraiter. Je parierai même sur une disparition assez rapide de certains produits les plus problématiques.  

C’est l’objet du point Vert pour les emballages ou des taxes type sur DEEE pour l’électroménager, ou sur des piles, etc.

Là encore, ce n’est sans doute pas parfait, et encore moins généralisé à tous les produits, mais cela montre que cela se fait quand même. Du moins en UE, je ne me prononce pas en dehors.

Il me semble avoir lu quelque part que c’était aussi un produit connu pour avoir parmi les meilleurs taux de collecte (proche de 100% si j’en crois wikipédia), et ce pour une raison simple : ce sont les professionnels qui les collectent et qui ont des obligations quand au traitement des déchets qu’ils ont eux même produits.

Après ce qui explique le succès pour les batteries c’est que déjà le plomb (composant majoritaire d’une batterie de voiture thermique) se recycle très très bien. C’est donc facile à valoriser et à industrialiser son recyclage. Cela n’est pas vrai pour tous les matériaux et tous les objets.

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Bonjour,

Quelques petites réactions à la lecture :

  1. Tout d’abord, sur le débat sur la consigne en France, le débat est un peu figé par la loi AGEC :

    […] si les performances cibles ne sont pas atteintes, le Gouvernement définit après la publication du bilan réalisé en 2023, après […] concertation, les modalités de mise en œuvre d’un ou plusieurs dispositifs de consigne pour recyclage et réemploi.

Cependant, ce débat devrait se réactiver cette année après la publication du rapport de l’ADEME.

  1. Sur la politique française, il me semble important de citer la loi AGEC : ambition de sortir du plastique à usage unique à horizon 2040. Cela semble très ambitieux et la trajectoire pour y arriver est assez floue, mais en tout cas il y a eu la volonté de donner ce signal
  1. Cela pose des questions intéressantes sur le fait de développer des nouvelles filières de recyclage pour des emballages qui sont voués à disparaître ^^
  2. Cela éclaire d’un nouvel éclairage le rôle de la consigne : lorsque l’usage du plastique sera encore nécessaire, ce dernier devra être réemployable, et l’une des façon de le faire est la consigne,
  1. Concernant le commentaire sur la réutilisation du PET, il faut noter que les choses ont bougé récemment notamment grâce à une obligation européenne (directive SUP) d’atteindre des taux de réincorporation de PET recyclé dans les emballages. C’est par cette norme qu’il a été possible de décorélé le prix du PET vierge et du PET recyclé, et donc d’assurer une viabilité économique à la filière du PET recyclé,
  1. Concernant la "taxe" payée par les producteurs lorsqu’ils mettent sur le marché un produit : ce principe est prévu depuis 1975 dans la loi française, et a commencé à être mis en place sur les emballages à partir de 92. Ce n’est pas exactement une taxe (bien que le résultat soit le même) : pour les emballages, les producteurs se sont regroupés au sein d’éco-organisme (Citeo en France, Fost plus en belgique) et c’est ce dernier qui collecte l’argent.

  2. Sur les analyses de cycle de vie de la consigne, et notamment :

J’ai fouillé un peu dans les sources de tes sources, et le message est assez clair : la réutilisation est estimée toujours meilleure que l’usage unique, quel que soit le matériau du contenant réutilisable. Si on reste sur le réutilisable, le PET réutilisable semble meilleur que le verre réutilisable.

La question est souvent posée pour la comparaison Bouteille en plastique recyclée Contre Bouteille en verre remployée via consigne. Je n’ai jamais vu d’étude qui tranche. Comme tu le mentionnes, la comparaison directe du réemploi du plastique et du verre est souvent rapidement évacuée du fait du poids du verre, mais en y réfléchissant, tu as raison de mentionner que ce point n’est peut être pas évident (à moins de considérer que le facteur premier de la consommation d’un camion soit son poids de charge et non juste son déplacement ?).

Par contre l’article cité est un peu de mauvaise foi, l’ajout de la consigne sur le verre par la convention citoyenne permettait de dépasser la loi AGEC, qui ne prévoyait que d’étudier la consigne pour le plastique.

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