Retranscription d'un entretien téléphonique

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Bonjour,

Approchant de la fin de mon CFC, je dois réaliser un travail personnel approfondissement (TPA) avant mes examens, dans le cadre de la culture générale.

Mon thème porte sur les dangers liés à l’impression 3D. Nous avons pour ce faire du réaliser un sondage ainsi qu’un entretien. Pour l’entretien je l’ai fais par téléphone et mon soucis maintenant, c’est de savoir comment remettre cet entretien téléphonique sur le papier. Savoir comment écrire à la place de la personne qui m’a parlé.

Voici deux exemples de question:

  1. Pourriez-vous vous présenter brièvement en nous indiquant votre nom ainsi que votre rôle dans l’entreprise et éventuellement quelques informations supplémentaire ?

  1. Pensez-vous que l’impression 3D aura un grand impact sur les emplois dans l’industrie (Création/destruction d’emplois) ?

En espérant que vous ayez pu comprendre mes demandes, merci.

Yop,

J’ai du faire à peu près la même chose il y a quelques temps, dans le cadre d’un entretien pour un questionnaire de psychologie.
Comme ta question me semble assez vaste, je vais essayer d’aborder les aspects qui me semblent essentiels, donc désolé si ce n’est pas exhaustif ou pas ce que tu demandes.
Je supposerai que tu as enregistré l’entretien (autrement, tu vas être bon pour le refaire passer, je crois ^^ ).

L’idée de la retranscription est d’être le plus fidèle possible à l’entretien d’origine, en marquant tous les éléments oraux (donc même les pauses, les répétitions, etc.) et en indiquant les éléments non-verbaux qui te semblent importants (pour un entretien physique : des mimiques, des gestes, etc. ; pour un entretien téléphonique : des tons de voix particulièrement expressif, etc.).
Plus factuellement, j’avais eu pour consigne de marquer chaque pause de moins de 3-5 secondes par des points de suspension, les pauses plus importantes avec leurs durées entre crochets (par exemple [17 secondes]). Les virgules correspondent au prise de respiration, et les points au prises de respiration+baisse de l’intonation. Toutes les remarques non-verbales sont marquées entre crochets également. Je n’ai jamais vu l’usage de l’italique ou du gras, mais je pense que ça peut être utile quand l’interviewé insiste sur un mot.
Je crois que tes phrases sont également soumises à cette retranscription méthodique.

En espérant avoir répondu à ta question :)

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Merci pour ta réponse.

Alors non je n’ai pas d’enregistrement. J’aurais effectivement pu, mais ça ne m’est pas venu à l’esprit (c’est la première fois que je fais un entretien, qui plus est par téléphone). Donc j’ai pris des notes sur papier et que j’ai ensuite retranscrit.

Donc ma problématique porte plus sur ce le fait que je ne peux pas écrire exactement sur ce que la personne à dit, et donc je dois d’après mes notes écrire le message qu’elle à voulu me faire passer. (Donc dans l’idée ce n’est pas une retranscription réel de l’entretien, mais plus une indication de ce que la personne à voulu me dire).

Ah, je vois… Dans ce cas, je vois 2 possibilités :

  • Essayer de reconstituer à peu près les phrases de la personne interrogée (pas forcément avec les pauses et les trois petits points, sauf pour les pauses vraiment importantes) : "Je considère que la 3D est une véritable opportunité", etc.
  • Être dans le discours rapporté directement : "L’interviewé a d’abord insisté sur le potentiel de la 3D en mentionnant tel ou tel fait, puis a souligné ses limites actuelles", etc.
+1 -0

Edit : Arf, triplement grillé. :D

Sans enregistrement, ça va effectivement être compliqué. Comme l’a dit Dwayn, dans l’idéal, il faudrait refaire un entretien enregistré, mais ça prend du temps. Le discours rapporté me semble être une très bonne idée, sauf si les profs ont demandés explicitement une retranscription (et pas un "rapport", une "grille" ou quelque chose comme ça), auquel cas ils risquent de considérer ça comme un hors-sujet.


Salut !

Je suis en licence de socio, donc je ne sais pas si ce qui suit sera adapté à tes attentes, mais voilà en gros ce que les profs nous disent sur les retranscriptions.

  • Écrire un peu comme des dialogues de théâtre, en faisant apparaitre qui est l’enquêteur et qui est l’enquêté au début des répliques.
  • Retranscrire tous les mots et expressions "tels que" (ne pas censurer ou remplacer certains mots), laisser les hésitations.
  • Si la retranscription n’a pas besoin d’être intégrale, tu peux sauter certains passages en l’indiquant explicitement (avec […] par exemple).

Voilà un exemple de retranscription partielle qui figure dans « Voyage de classes »1:

— Mme Spielher : Alors vous voyez, j’ai des tableaux de maîtres chez moi. Alors j’ai beaucoup d’Olivier Debré, parce que Olivier Debré… Vous connaissez l’hôpital Robert-Debré ? C’était mon oncle.
— Franck et Noémie : D’accord.
— Mmme Spielher : Et alors Olivier était un peintre, un peintre abstrait alors j’ai des tableaux de lui là. […]
— F. et N. : Et vous êtes médecin ? — Mme Spielher : Je suis médecin parce que j’ai mon doctorat de médecine. Seulement j’ai très vite abandonné de m’occuper des gens et j’ai fait de la recherche. Et alors dans le domaine de la recherche, j’ai eu beaucoup de chance parce que je vous dit, j’ai décrit certains virus pour la première fois au monde. etc

p. 129

Quand quelque chose ne peut pas être retranscrit parce qu’il dépend trop du contexte de l’entretien (ou si tu sens que le lecteur aura du mal à comprendre si tu ne le fais pas), tu peux l’indiquer entre crochets, comme ici.

— Mme Meunier : […]2 Et malheureusement , les années ça passe et puis on se rend compte, et je me dis tiens ça fait trente ans que je suis là-dedans. [rire] […]
— D. et L. : Vous faites vos achats dans le quartier ?
— Mme Meunier : Dans le quartier on n’avait que le Monoprix, on a le Franprix en face qui vient d’ouvrir, on a beaucoup demandé [l’ouverture d’autres commerces] ensuite pendant des réunions de quartier avec le maire. etc

p. 136

Aussi, ça dépend des conditions de l’entretien (et j’imagine que les profs ont dû en parler), mais on a souvent pour consigne (voire pour devoir moral pour certaines enquêtes) d’anonymiser ses sources. Pour ça, un premier truc simple : changer le prénom de l’enquêté par un autre qui évoque la même origine ou le même milieu social (tu peux remplacer "Kévin" par "Dylan", mais pas par "Jean-Édouard", en gros).

L’auteur de « Voyage de classes » explique comment il a anonymisé les prénoms de ses étudiants.

Les prénoms des étudiant-e-s ont été modifiés, en essayant de trouver des équivalents selon deux axes : garantir une relative proximité sociale entre les véritables prénoms et les pseudonymes, mesurée par la proximité des résultats de leurs porteurs au bac (sessions de 2012 et 2013, grâce à l’application développée par Baptiste Coulmont : <coulmont.fr/bac>) ; et conserver le sexe et l’ethnicité qu’ils connotent.

p. 19

Dans ton contexte, tu peux simplement dire (exemple bidon) « untel, qui travaille dans l’électricité » au lieu de « untel, qui est électricien dans telle ville ».

N’hésite pas à dire si je suis imprécis ou si j’ai pas répondu à la question. :)


  1. Jounin, Nicolas. Voyage de classes: des étudiants de Seine-Saint-Denis enquêtent dans les beaux quartiers. La Découverte, 2014. 

  2. Ce passage-là n’est pas ellipsé dans le livre, mais il n’est pas super intéressant dans ce contexte. 

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Le discours rapporté me semble être une très bonne idée, sauf si les profs ont demandés explicitement une retranscription (et pas un "rapport", une "grille" ou quelque chose comme ça), auquel cas ils risquent de considérer ça comme un hors-sujet.

Non ça n’est pas demandé d’être une retranscription. Je pense du coup que c’est le titre de ce sujet qui n’est pas forcément le bon.

Effectivement ce que je souhaite faire est plus un discours rapporté.

Ma problématique se portait plus justement sur comment définir la personne dans mes textes. Et en effet je ne sais absolument pas si je dois anonymiser mes sources. Je vais donc voir avec mon prof. Car jusqu’à maintenant dans les réponses que j’ai réécrite, je commençais généralement par une tournure du type Selon Monsieur Untel, ….

Et pour la prochaine fois que j’aurai à faire un entretien téléphonique ou physique, je prévoirai de quoi l’enregistrer, car même dans le cas d’un discours rapporté ça sera utile.

Edit:
Et juste un petit truc qui me surprend, pourquoi ne peux t’on pas remplacer Dylan par Jean-Edouart ? J’ai un peu de peine à comprendre cet aspect la.

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Et juste un petit truc qui me surprend, pourquoi ne peux t’on pas remplacer Dylan par Jean-Edouart ? J’ai un peu de peine à comprendre cet aspect la.

WinXaito

Ce n’est pas une règle absolue, mais disons que ces deux prénoms n’ont pas la même connotation. On ne pense pas forcément à la même origine sociale en les entendant.

Dans certaines classes sociales, un "type" de prénom (selon la consonance, la langue d’origine, l’histoire, etc) sera préféré à un autre. Du coup, on peut trouver des biais statistiques assez rigolos. Par exemple, sur la session bac de 2017, 3% des Dylans ont eu une mention "Très bien", contre 16% des Joseph (j’ai pas trouvé pour "Jean-Édouard). Ça ne veut pas dire que s’appeler Dylan donne moins de chances d’avoir une mention, mais que les classes sociales ayant des préférences pour les prénoms à consonance américaine ne sont pas les mêmes que celles préférant les prénoms avec une consonance française (et ça montre aussi que l’égalité des chances n’entraine pas une égalité des réussites, mais c’est un autre sujet).

Je n’ai pas étudié la socio des nouvelles technologies, mais on peut tout à fait imaginer que les classes sociales aisées en aient une perception différente des classes populaires. Du coup, un prénom différent évoquera une classe sociale différente, et donc une perception différente.

Cependant, le livre que j’ai cité (« Voyage de classes ») est un résumé de l’activité de l’auteur (Nicolas Jounin) qui a envoyé des étudiants de Seine-Saint-Denis dans les quartiers les plus riches de Paris. Il y avait donc un écart social énorme, et un étudiant qui s’appelle "Clément" ne sera pas forcément perçu de la même manière que s’il s’appelle "Dylan", car les habitants de ces quartiers auront des images différentes associées à ces prénoms.

Dans ton contexte, je dois reconnaitre que c’est surement bien moins flagrant et pertinent. Si tu dois l’anonymiser, tu peux tirer au hasard dans "Pierre" / "Paul" / "Jacques". :)

Source des chiffres : http://coulmont.com/bac/

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Ah les entretiens… J’ai bouffé une retranscription de nombreux entretiens ces temps-ci. Si ça peut aider, voici un guide méthodologique. J’utilise le logiciel oTranscribe qui donne des raccourcis claviers qui accélère la retranscription. Concernant l’anonymat, numérote tes entretiens (ENT1, ENT2…), et tu fais des appels comme ça (selon ENT1, blabla).

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