Partir en mission humanitaire avec DJS-Togo

a marqué ce sujet comme résolu.

L’association recherche des stagiaires et bénévoles sur les missions suivantes :

Mission : Intervention sur le projet « éducation et actions pour tous »

Les stagiaires et bénévoles en éducation, animation socioculturelle, psychologie, langues et enseignement interviendront selon leurs niveaux et cursus : • dans des écoles maternelles, primaires, collèges et lycées sur des matières scientifiques, littéraires, et linguistiques • sur des activités du projet d’éducation et d’action pour tous de DJS-Togo par l’organisation et l’animation des classes d’alphabétisation et de langues (anglais, espagnol, allemand, club de lecture et de poème) • Assistance éducative auprès des enfants orphelins • Gestion de la bibliothèque communautaire Les stagiaires et bénévoles en animation Le projet éducatif porté par la Ligue de l’enseignement, mis en œuvre par les équipes d’animation spécialement formées, s’appuie sur des finalités éducatives définies : – l’épanouissement de l’enfant par le jeu et la pratique d’activités diverses : culturelles, sportives, artistiques, scientifiques, – le développement de relations entre les jeunes dans le respect du pluralisme culturel et de la laïcité, – la découverte de l’environnement naturel, social, culturel et géographique, – la pratique d’activités créatives. L’équipe d’animation met tout en œuvre pour la réalisation de ces finalités éducatives en veillant à ce que les droits des enfants soient toujours respectés mais en montrant aussi aux enfants qu’ils ont des devoirs dans le cadre du projet collectif des accueils de loisirs ou de séjours de vacances. Nous considérons que les acteurs de l’animation, bénévoles ou professionnels, sont les piliers et les garants des projets que nous bâtissons. C’est sur ces constats que nous organisons des formations qui, plus que la délivrance aux stagiaires de brevets ou de diplômes agréés par l’Etat, visent à les transformer en citoyens actifs. Selon nous, être animateur ou directeur, c’est contribuer activement à l’Education des enfants et des jeunes en définissant avec eux le comportement que chacun doit adopter pour mieux vivre ensemble et les connaissances que chacun doit posséder pour construire la société dons nous rêvons.

Qualités personnelles :

Vous maîtrisez l’outil informatique et notamment le Pack Office (Word, Excel et Powerpoint). Vous êtes rigoureux (se), réactif (ive) et organisé(e), Créativité, Dynamisme, Motivation, Flexibilité

Salut,

Plutot qu’un message de recrutement copié-collé, ce serait peut-être bien de venir présenter votre projet sur le forum de l’association et de discuter pour voir s’il n’y a pas une forme de coopération concrète et un peu plus intéressante à mettre en place avec l’association Zeste De Savoir.

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Je ne connais pas cette association et je n’ai d’ailleurs jamais mis les pieds en Afrique. Je ne doute pas un seul instant qu’il existe des structures et des personnes formidables, qui essayent de rendre ce monde un peu plus joli, malgré la corruption omniprésente de certains gouvernements (coucou Hun Sen), qui aspire toutes les aides internationales.

J’ai eu la chance de passer quelques temps à Phnom Penh. Cette ville, comme tout le Cambodge, est complètement gangrenée par de multiples ONG, dans lesquelles une somme importante est demandée aux volontaires un peu hippies qui viennent dans le pays avec un sac à dos parce que le Cambodge c’est trop bien, c’est la fête tous les soirs, on peut boire des bières pas chères et faire du tapage nocturne dans les bars d’expats à 50 mètres d’un ancien camp de torture Khmer rouge. Je ne sais pas exactement à qui profite la misère, mais les projets sont assez douteux et ne semblent pas justifier le paiement d’une telle somme, en particulier pour des séjours dans des villages. On retrouve notamment des missions d’apprentissage de l’anglais aux enfants, par des gens qui ne sont donc pas enseignants, ou encore du bricolage comme l’installation de stations de traitement d’eau (on se demande bien qui fera la maintenance de ces machines dans la durée). Bref, une organisation qui pose des questions, et des projets dont on se demande s’ils ont un véritable impact positif pour un développement moyen-long terme.

https://www.rts.ch/info/monde/8342569-le-tourisme-d-orphelinat-un-business-aux-lourdes-consequences.html

Je me demande donc, après les choses pas très claires que j’ai vues, où certains occidentaux sont humanitaires 6 heures par jour et les pires déchets de Phnom Penh la nuit tombée, pourquoi une mission de 6 mois coûterait au volontaire, selon cette page 100 + 6*300 = 1900 euros. Sans accuser qui que ce soit, je remarque simplement que c’est une somme conséquente, en particulier dans cette région du monde. Je doute sincèrement que le logement et la nourriture absorbent 300 euros par mois : même dans une ville où le coût de la vie devient de plus en plus élevé comme Ha Noi, cette somme n’est pas nécessaire !

J’ajoute que le problème n’est ni récent, ni limité aux pays où la pratique de l’ONG pourrie s’est institutionnalisée. Déjà en 2004 en Mauritanie j’étais tombé sur des bénévoles d’une « ONG », qui bénévolaient 6 heures par jour (principalement en donnant des cours pour lesquels ils n’avaient aucune formation, ou en distribuant d’antiques bouquins scolaires) et… glandaient entre eux le reste du temps, parce que ben y’avait pas trop de quoi sortir.

On était loin des cas que tu décris Arlequin, mais il y avait quand même quelque chose de profondément malsain dans leur façon de faire, même si les bénévoles étaient de bonne volonté et plutôt sympathiques. En fait, ils vivaient complètement à l’occidentale et coupés des habitants du pays, sans vrai contact avec eux – avec un petit côté « sauveur du monde » et déconnecté des véritables besoins de la population. Du coup, en habitant l’une des seules baraques climatisées du coin et en vivant comme en France ou presque, ils arrivaient à dépenser en moins d’une semaine ce qui permettait à un mauritanien lambda de tenir plus d’un mois1.

En fait, même avec la meilleure volonté du monde, à moins d’avoir des contacts sur place – des vrais, pas des politiciens véreux ou des expatriés d’un pays riche – c’est très difficile de savoir ce dont la population a réellement besoin et de quelle manière tu peux l’aider. Et ça peut se jouer à des détails, par exemple (vécu) peut-être que l’école locale a besoin qu’on repeigne ses tableaux noirs en noir et qu’on répare les pupitres avant qu’on lui fournisse des livres.

Tout ça pour dire que vouloir faire un projet humanitaire, en soi c’est bien. Mais il faut que ce soit réellement pour les autres et pas pour se glorifier ou se mettre bien avec sa propre conscience ; parce que des projets-fête, des projets-poche-du-politicien-local ou des projets-inutiles, y’en a des masses.

Aux bénévoles de bien se renseigner, et aux associations d’être très claires et transparentes sur ce qu’elles proposent. Par exemple, djs-Togo (puisque c’est d’eux qu’il s’agit ici) a une équipe à priori 100 % togolaise et un numéro de téléphone au Togo ; c’est déjà un très bon point parce que ça n’est pas une association d’européens qui veulent se faire mousser.

J’ai personnellement – dans les cas où c’est possible – un faible pour les missions de scoutisme, faites en partenariat entre les scouts en France et dans le pays. C’est très rare de tomber sur un lézard dans ce cas, mais ça limite à des missions courtes.


  1. Pour vous donner une idée du point auquel on peut être déconnecté de la réalité là-bas si on ne fait pas gaffe. À l’époque, au taux réel non-officel pour environ 3,50 € tu avais un billet de 1000 ouguiya (la monnaie locale), le plus gros billet en circulation à l’époque. Billet qui posait problème aux petits épiciers qui souvent n’avaient pas assez en caisse pour te rendre la monnaie dessus.

Je me suis fait la même remarque qu’Arlequin, 310€ par moi + 100 euros d’adhésion + le prix des billets d’avion, c’est quand même énormissime pour un bénévole qui veut partir pour donner de son temps.

Ça me fait penser à ces missions humanitaires à 3000€ le séjour qui ressemblent plus à des vacances pour pouvoir dire aux copains "tiens je suis allé faire du bénévolat à tel endroit". Je dis pas que c’est ça, je ne me permettrais pas de juger l’association sans la connaître, mais en tout cas ça m’y fait penser et je ne suis peut-être pas le seul. :/

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En fait, ils vivaient complètement à l’occidentale et coupés des habitants du pays, sans vrai contact avec eux – avec un petit côté « sauveur du monde » et déconnecté des véritables besoins de la population. Du coup, en habitant l’une des seules baraques climatisées du coin et en vivant comme en France ou presque, ils arrivaient à dépenser en moins d’une semaine ce qui permettait à un mauritanien lambda de tenir plus d’un mois.

Tout est dit !

(Je vois que le débat sur la pertinence de certaines actions est lancé, je me permet de m’y greffer. Je ne peux évidement pas juger de l’action proposée ici par djstogo, ce message est purement général.)

Dans les pays où on envoie des bénévoles, il y a bien des gens sur place, des locaux. A partir de là, des bénévoles ils en ont déjà. Ce qui leur manque de manière assez certaine par contre, c’est de l’argent pour que leurs bénévoles puissent faire quelque chose.

Je me demande toujours s’il est réellement pertinent de financer, à la hauteur de plusieurs milliers d’euros, des voyages de bénévoles, alors qu’on pourrait directement envoyer cet argent aux bénévoles locaux. Est ce que mettre 3000 euros pour envoyer un européen pendant X jours est plus rentable que de donner directement 3000 euros aux bénévoles locaux pour qu’ils aient les moyens de mener à bien leurs actions ?

Il y a évidement des cas de transferts de compétences. Quand une zone manque de médecins, il n’y a parfois pas d’autres choix que d’envoyer des médecins d’autres pays. Mais quand on envoie des randoms sans compétences particulières ou qui ont des compétences déjà présentes dans le pays où on les envoies, l’intérêt me parait sacrément limité. Surtout quand, pour le prix du voyage, on pourrait payer quelqu’un à plein temps sur place, et donc faire vivre quelqu’un.

@Bibou : C’est effectivement la direction que prennent les grosses association. Elles vont même au-delà, plutôt que d’envoyer des ressources sur place elles donnent désormais de l’argent. Apparemment, ça permet même de relancer une économie locale, ce qui serait beaucoup plus bénéfique à long terme pour les populations.

Je crois que c’était Action contre la faim qui envoyait 50% ou plus de ses dons sous forme directe d’argent, la nourriture et l’eau étant envoyés en cas d’urgence seulement.

On peut noter tout de même que l’envoi de bénévoles occidentaux est utile quand ils apportent des compétences, mais font quand même travailler les populations locales. J4ai l’exemple de pharmacies qui avaient été mises en place au Sénégal je crois. Une douzaine de pharmacies avec employés locaux, supervisées par des Français qui avaient mis en place le réseau logistique pour amener les médicaments. Le suivi s’est fait sur 2 ans, 10 ans après il n’en restait que 2, les 2 seules pharmacies ayant bien appris comment gérer l’affaire. En l’occurence, l’apport de compétence était utile.

Pour peindre des tableaux ou réparer des chaises, on eut se dire effectivement que les locaux sont tout à fait en mesure de le faire.

Pour enseigner l’anglais, le mieux est peut-être de former des professeurs d’anglais locaux.

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