La france et les réformes des notes à l'école

que faut-il en penser ?

a marqué ce sujet comme résolu.

Et rangement. C'est en partie parce que je faisais parti des seuls qui restaient jusqu'au bout pour ranger que j'ai toujours eu la moyenne.

C'est vrai, faut pas l'oublier. Au badminton par exemple, y'a du rangement à faire. Mais pour tous mes cours d'EPS que j'ai eu, presque personne partait sans rien foutre. C'était pas très bien vu.

Et pis les "mâles" en profitaient pour faire leurs costauds en rangeant les piliers en métal pour les filets.

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Justement le fait de changer de sport tous les trimestres environ permet de voir différents sports et peut-être découvrir un sport vers lequel on ne serait pas aller naturellement. Je suis d'accord là-dessus. Peu de gamins se tourneront naturellement vers l'escalade et la course d'orientation.

Tu as appris à ta classe à lancer une patate au handball parce que ton prof ne savait pas. Mais imaginons qu'il pratique ou soit intéressé par un sport totalement différent, par exemple Touch Rugby (j'ai pratiqué dans un club où il y avait pas mal de profs de sport et d'EPS), et qu'au lieu de suivre ce que lui propose l'Education Nationale/Rectorat/Directeur, il fasse faire du Touch Rugby, tu serais content, toi le handballeur ?

Si tu veux tout savoir, j'ai fait du rugby (du vrai) en 6e. Et un de mes camarades de classe en faisait depuis 6 ans. Crois-tu qu'on nous aurait appris à tomber sans nous faire mal ? À s'organiser intelligemment pour une mêlée ? Non, nooooon… Le prof nous hurlait depuis la touche « Mais rattrapez-le ! » quand le gars qui savait jouer partait comme une flèche vers l'essai. Désolé, Monsieur, je n'ai ni la musculature, ni l'entraînement, ni le cardio pour courir plus vite qu'un mec qui fait ça depuis sa plus tendre enfance… Et me crier dessus n'y changera rien.

Je n'ai peut-être pas été assez explicite sur l'histoire de la patate au hand, mais Gabbro a bien compris ce que je voulais dire. Mettre une patate au hand, c'est pas un truc d'expert, c'est la base. C'est simplement changer le mouvement de ton corps pour que la balle parte droit au lieu de faire un mouvement en cloche et d'atterrir pile entre les mains du gardien. Y mettre de la force, ça vient plus tard, avec l'entraînement, mais le mouvement spécifique du bassin qu'il faut faire, tu ne peux pas l'inventer. Et je trouve aberrant que ce soit moi qui l'aie enseigné et pas le prof. D'autant plus sachant qu'être capable de tirer correctement a une influence lourde et directe sur ta note finale.

En quoi apprendre à mettre une patate au handball est utile pour quelqu'un qui n'en fera qu'une fois dans sa vie à ce moment là ? Tout comme au Touch Rugby si t'en fait juste pour découvrir qu'est-ce que ca va te faire qu'on t'oblige à faire un drive en permanence ?

On en revient à ma remarque sur l'inutilité de faire un sport pendant seulement trois mois. Ou, de manière plus immédiate, apprendre à faire les mouvements de base correctement (je le répète, mettre une patate au hand, c'est autant un mouvement de base que le dribble) est légèrement utile pour ne pas se prendre un carton à l'examen.

L'école (jusqu'au lycée) est là pour te faire découvrir des choses, pas faire de toi un spécialiste.

zeqL

Il n'en reste pas moins que le sport est le seul domaine où tu passes aussi peu de temps sur chaque matière. Si on transposait les méthodes d'enseignement de l'EPS aux matières intellectuelles, cela reviendrait à te faire passer deux heures par semaine pendant trois mois devant un atlas de la France dont on a ôté la légende, puis passer à complètement autre chose pour le reste de ta scolarité et estimer que tu as fait de la géo.

au collège/lycée, on me disait (éventuellement) de m'étirer, mais on ne m'a jamais montrer comment le faire. Plein de gens considèrent que ces choses là sont évidentes, alors que ce n'est pas la cas pour tout le monde.

Gabbro

Je plussoie lourdement ! Ayant eu la chance de faire de l'aïkido très jeune, je connaissais (et utilisais sous les yeux médusés d'une partie de mes camarades) toute une batterie d'échauffements et d'étirements du poignet. Mais qui peut inventer ça tout seul ?

La suite ne s'adresse à personne en particulier.

On dit souvent qu'un mauvais prof peut dégoûter un élève de sa matière. Mais cela s'applique aussi au sport, et ce de manière d'autant plus criante que les profs de sport ont une lourde tendance à être mauvais en tant que prof. Je ne reviendrai pas sur le cliché du prof quinquagénaire et bedonnant qui t'explique en termes fleuris que tu ne cours pas assez vite : on en a plus ou moins tous eu un comme ça. Mais laissez-moi vous donner un exemple personnel.

Enfant, je n'ai jamais été fondamentalement opposé au fait de faire du sport, j'ai fait de l'aïkido, du hand et du basket en club, et même de la danse classique quand j'étais petit. J'étais juste mauvais, de manière générale, pour une raison bassement matérielle : je n'ai pas un cœur très efficace, et je m'épuise très vite dès que je fais une activité physique qui demande du cardio, genre courir.

Je vous ai parlé de mon expérience rugbystique en 6e plus haut dans ce message. La course d'endurance en 5e et en 3e me laissait tellement en miettes que je passais 20 minutes allongé par terre à essayer de faire redescendre mon cœur en folie : comme j'étais un garçon, je devais avoir des perfs de garçon, même si j'avais 1 an et demi de moins que tout le monde, alors même pour juste sauver les meubles, il fallait que je me défonce. En handball, je n'ai jamais eu que péniblement la moyenne, sans comprendre pourquoi. La boxe française en 2de m'a permis de passer tout le troisième trimestre dans une attelle quand je me suis ruiné le genou. Je me suis pris un carton en escalade en 1ere parce qu'à l'épreuve où il faut assurer un collègue, je n'ai pas réussi à suivre le rythme du mec qui avait dix ans d'escalade dans les pattes et était déjà en haut de la piste au bout de 10 secondes : alors vous pensez bien que faire en plus les mouvements correctement… Le seul sport où j'ai eu une bonne note (15, faut pas déconner non plus), c'est la course d'orientation, où l'important n'est pas d'être sportif mais de savoir lire une carte et déterminer le trajet le plus parcimonieux.

Après tout ça, que croyez-vous qu'il se passa ? En Terminale, je me suis inscrit dans le groupe qui pratiquait des sports faisant abondamment travailler les genoux, et je suis allé chez mon médecin me faire dispenser pour l'année. Pas de note d'EPS pour me plomber ma moyenne du Bac et un peu d'air dans mes 40 heures de cours. À l'heure actuelle, je ne pratique plus la moindre activité physique considérée comme du sport, et quand vraiment j'ai besoin d'utiliser mon corps, je prends une gourde, un paquet de biscuits et je vais bartasser 3 heures dans la montagne à côté de chez moi. Bien joué, le sport à l'école…

Bref… J'ai bien conscience que c'est une expérience personnelle et qu'elle n'est pas représentative, mais elle vous permettra peut-être de mieux comprendre ma position vis-à-vis de l'EPS.

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Cette discussion sur l'EPS me semblait hors sujet, après réflexion, il semble en fait que ça l'illustre parfaitement.

S'il y a bien une discipline importante à l'école au final, c'est bien l'EPS. Il en va d'une question de santé publique et pas uniquement d'orientation. Son objectif devrait être de faire en sorte que chaque élève finisse son cursus scolaire avec un attrait pour une activité physique qu'il pratique par la suite régulièrement.

Or, l'exemple ci-dessus montre que cela peut-être le cas inverse. Il faudrait donc que les évaluations en EPS soient un encouragement à pratiquer. En ça, évaluer une attitude ou une progression me paraît nettement plus pertinent qu'évaluer une performance. Rien n'empêche de constater cette performance, mais ça ne reste qu'un constat, pas un échec si tu n'arrive pas à tel niveau.

Ca devrait d'ailleurs être de même dans toutes les autres matières, valoriser la progression pour donner le goût de l'effort, et constater un niveau pour savoir dans quelle voie se diriger.

Le problème de l'échelle de note n'en est donc pas vraiment un à mon sens. Il faudrait plutôt s'attaquer aux grilles d'évaluations :)

Je suis d'accord avec toi, mais il ne faut pas regarder que l'évolution parce que se retrouver en prépa en sachant faire une demonstration par récurrence seulement, c'est problématique ! Mais je suis d'accord avec toi, ça pousse les bons à se déchirer et les mauvais qui travaillent ça les encourage, même si c'est possible de ne pas passer dans la classe supérieur sans un certain niveau

Pour évaluer une progression, on doit forcément mesurer plusieurs performances ou résultats, et les comparer pour quantifier les progressions. On en revient donc au problème de base, qui est de mesurer de manière fiable et précise une performance : note ou pas note, quelle forme de notation, faut-il adapter la méthode d'évaluation selon la tâche/matière, et quelle échelle ?

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Sur la notation de l'EPS, j'ai l'impression que le thème est en fin de compte : qu'est-ce qui doit être noté ? Et après c'est sujet à débat évidemment, mais c'est sûr qu'un barème sur la performance est plus frustrant qu'autre chose.

Après, regarder l'évolution c'est bien, mais peut être pas au lycée. Je m'explique : le lycée est normalement la suite de la scolarité obligatoire, qui se termine plus ou moins en troisième. C'est donc plus le moment de se former à la vie (citoyenneté, lire, écrire, compter, argumenter, raisonner…), mais c'est par contre le moment de se former aux études supérieures. Pour ce qui est du lycée général, qui a un peu perdu de sa finalité, l'objectif est de former pour l'université essentiellement. Et pourtant, on retrouve là dedans des gens qui sont justes paumés. Du coup, on fait des barèmes un peu pourris pour que les gens n'échouent pas en masse.

Et ça, ça vient de la dévalorisation des autres filières et de l'orientation par défaut. Si t'es pas mauvais en maths, tu feras lycée général, en S. Alors que ça se trouve t'es super manuel avec un esprit pratique et que tu ferais un excellent plombier. Et qu'on ne me parle pas de paie, parce que j'ai déjà vu un plombier patron qui gagnait bien plus que la plupart des ingénieurs.

~~Évaluer une progression, c'est utile, mais cela ne fait que repousser le problème. Pour évaluer une progression, on doit forcément mesurer plusieurs performances ou résultats, et les comparer pour quantifier les progressions. On en revient donc au problème de base, qui est de mesurer de manière fiable et précise une performance : note ou pas note, quelle forme de notation, faut-il adapter la méthode d'évaluation selon la tâche/matière, et quelle échelle ?

Mewtow

La forme importe peu à mon avis. C'est la façon dont on présente l'évaluation, son résultat et les actions menés ensuite qui me semble important. Que tu reçoives un E, un 2/20 ou un smiley qui ne sourit pas, et que c'est ressenti comme un Tu n'arriveras jamais à rien, et on passe à un autre chapitre, ça ne change pas grand chose (voir mon premier message et mes enfants se mettant la rate au court-bouillon parce qu'ils ont vu comme appréciation).

Pour ma part, j'ai bien du mal à concevoir pourquoi il me faut consoler mes enfants pour qu'ils s'endorment la veille d'une évaluation alors qu'ils ont travaillé. C'est bien que l'éventualité de ne pas savoir ou savoir faire ce qu'on leur demande est vécu comme un traumatisme (même s'il n'y a pas de note).

Tiens, ça me fait penser à une vidéo qu'on m'avais proposé sur un autre forum concernant cela. C'est une intervention de Claire Blondel dans un TEDx qui parle de l'éducation positive : http://youtu.be/aMLm6DPfvdc

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Je plussoie ce que tu dis. C'est vécu comme un traumatisme par ceux qui n'y arrivent pas.

Plus tôt, je parlais de déscolarisation. J'en ai parlé en détail dans mon message avec une longue partie en masqué et je pense que c'est une bonne réponse à ce traumatisme. À condition de pouvoir le faire à plusieurs familles et d'être proche de la nature. Ça peut marcher quand même, mais ce sera beaucoup moins épanouissant d'être seuls et en ville.

EDIT : J'ai regardé la vidéo, c'est super intéressant. Trompons-nous ou nous mourrons x)

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C'est tout à fait ça ; je pense comme germinolegrand ! Comment peut-on évaluer quelqu'un : pour évaluer il faut pouvoir comparer. Or, chacun est unique… On peut trouver beaucoup d'arguments…

Ce lien est très intéressant et "résume" en quelque sorte les problèmes de bases avec une solution "possible" : ici.

Je cite :

Il [le système éducatif] est aussi nocif – parce qu’il est basé sur la compétition. […]

Jusqu’à maintenant l’éducation a été focalisée sur un but : ce que vous étudiez n’est pas important ; ce qui compte c’est l’examen qui va arriver […]

Le professeur a été d’une immense importance dans le passé, parce que c’était lui qui savait, il a passé tous les examens, il a accumulé des connaissances. Mais la situation a changé, et c’est l’un des problèmes […]

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Le problème avec les notes aujourd'hui c'est qu'on s'en sert non pas pour évaluer, mais pour faire des comparaisons. J'ai lu quelques commentaires par-ci et par-là et souvent on en revient au problème de comparaison.

Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'une note ne sert à rien. Il faut la regarder parmi d'autre. C'est un pouvoir de comparaison. On a un ordre total sur les notes, alors on peut facilement dire qui c'est qui à eu une meilleure note qu'un autre.

Et puis on se dit, après avoir eu nos notes : si $A$ à eu une meilleure note que $B$ alors $A>B$. Ok, c'est certainement vrai dans beaucoup de cas mais pas tous les cas.

Et puis comparer c'est bien, mais faire une classement c'est encore mieux. Alors c'est parti, on classe tout ce que l'on peut classer :

  • élèves
  • étudiants
  • professeurs
  • instituts
  • laboratoires

et en fonction des notes reçues on fait un classement et on déclare qu'il y a des choses qui sont meilleures que d'autres.

En fait, l'idée de mettre une note j'ai l'impression, c'est juste pour pouvoir nous comparer. Si tu prends deux personnes individuellement, à priori on ne peut pas les comparer, mais si on leur demande de faire un tests de maths on pourra les comparer. Ok seulement sur les maths mais quand même. Mais la vrai question, c'est : est-ce que nous sommes capable d'évaluer leur niveau ?

Pas vraiment. Cela dépend du tests, du correcteur. Evidemment qu'on aura pas les mêmes résultats si on nous demande de faire des additions ou bien résoudre des équations aux dérivées partielles. Bref, on est tous d'accord pour dire qu'une note sorti de ce contexte ne permet pas d'évaluer.

Alors ma question est la suivante : si on cherche à évaluer, pourquoi vouloir mettre une note ? Pourquoi ne pas tout simplement préciser ce que c'est faire l'étudiant (un peu comme au primaire) :

  • Est capable de calculer des intégrales simples
  • Sait rédiger un texte sans faire de fautes (ce n'est pas mon cas)

Une solution consisterait alors à faire une liste de compétences et à évaluer l'élève dans ce cas. Evidemment, on va me rétorquer qu'il faudra toujours mettre une note. A cela j'ai deux remarques :

  • On pourrait imaginer un système différent où le professeur ferait plutôt un paragraphe synthétique de l'étudiant. En particulier, cela pourrait être le cas d'une copie. Est-ce que ça prendrait plus de temps ? Pas sûr. Pour avoir parler avec certains des mes professeurs, après quelques années d'expériences, ils peuvent évaluer très rapidement le niveau d'une copie. C'est plus rapide que de mettre des notes individuelles pour chaque question. J'ai parlé beaucoup de mathématiques, mais cela peut s'appliquer à plusieurs matières. Je pense notamment aux arts plastiques où mettre une note sur un rendu est plus qu'arbitraire. Là où des mots sont beaucoup plus parlant.

  • Autre possibilité, on met un système de note pour un critère, mais le système pourrait être très simple (binaire, trinaire). Cela provient du fait qu'on a descendu la granularité de l'évaluation. Au lieu d'évaluer une copie, on évaluer des capacités.

Evaluer une copie c'est assez arbitraire au final ? On peut ne pas aimer un problème, on peut ne pas réussir une question et ça nous empêche de continuer etc…

Il faut donc peut-être trouver des nouvelles techniques d'évaluations. C'est probablement utopique comme idée et un peu H.S. vu le contexte du sujet. Mais j'avais envie de m'exprimer. Ce système de notes commence vraiment à me taper sur le système. Parfois il sert d'excuse pour tout et n'importe quoi, en particulier le recrutement. On fait une classement et tout ceux en dessous d'un certains niveau, pouf on les élimine… pourquoi ? Ok, d'un point de vue statistique, on pourra me rétorquer que c'est pas si mauvais comme principe, car ceux que l'on garde sont statistiquement meilleurs mais tout de même c'est un peu arbitraire.

On va pas me faire croire qu'aujourd'hui personne ne s'est posé la question et qu'on n'a pas des pistes de solutions un plus sympathique pour l'apprenant.

Saroupille, tu viens de mettre le doigt sur la différence entre évaluation basée sur une norme (comparer l'élèves aux autres membres du groupe), et évaluation basée sur des critères, cette dernière évaluant par rapport à des standards de performance et de maitrise de compétence pré-établis (comme : "Est capable de calculer des intégrales simples", ou "Sait rédiger un texte sans faire de fautes", etc).

Cette dernière ressemble fortement à l'évaluation par compétence, à savoir la méthode d'évaluation qui est en train d'être mise en place depuis ces dernières années par les instances de l'éducation nationale, et qui fait encore débat parmi les enseignants. Et si je suis certain que celle-ci donne clairement de meilleurs résultats, mais il faut avouer qu'elle pose quelques problèmes assez difficiles à résoudre.

Ensuite, si on veut quelque chose de fiable, on doit vraiment bien choisir les exercices donnés lors des évaluations, et les varier au maximum (les élèves peuvent parfaitement résoudre certains exercices types, mais pas des exercices moins familiers, ce qui biaise les résultats assez fortement). On a évidemment le même problème avec les notes, mais le problème est alors moins visible.

Corriger est aussi plus long : le professeur doit obligatoirement identifier quelles sont les lacunes de l’élève, ce qu'il sait et ne sait pas, ce qu'il doit réviser, etc. Il peut ensuite utiliser le résultat pour rédiger un méga-commentaire sur la copie ou remplir une grille de compétences (grille acquis/non-acquis en l'occurence), mais cela prendra simplement plus de temps que simplement appliquer un barème.

Ensuite, il faut bien établir quels sont les critères, les compétences à évaluer : il faut un bon choix des compétences à évaluer si on veut les évaluer facilement, sans erreurs et sans y passer des jours. Et c'est là le gros problème de l'évaluation par des critères : il faut norme ceux-ci ainsi que la manière de les évaluer si on veut que tous les élèves soient traités à la même enseigne. Et cette normalisation est un véritable casse-tête, encore pire que la rédaction des programmes (qui est déjà elle-même largement mal faite).

A l'heure actuelle, les compétences évaluées sont très larges, très générales : il suffit de voir la liste des compétences en question, telle que décrite par l'éducation nationale, qu'on appelle le socle de compétences et de connaissances. Il faut dire que les rédacteurs du socle sont de la tendance constructiviste, un courant éducatif qui porte une certaine importance aux compétences très générales, supposées transférables entre disciplines.

Et je suis absolument contre cette vision des compétences. Déjà, cette vision est incompatible avec les théories et modèles pédagogiques qui ont inventé l'évaluation par compétences. Ceux-ci sont essentiellement basés sur le béhaviorisme, une théorie de l'apprentissage basée sur les principes du conditionnement opérant et classique, et la formation d'associations entre stimulus et réponse. Dans ces théories, les compétences sont censées êtres très spécifiques : il faut alors décomposer le matériel à apprendre en sous-compétences plus élémentaires, qui sont assemblées pour former des procédures plus complexes. La détermination des compétences demande d'effectuer une analyse comportementale appliquée, qui permet d'identifier les compétences en question.

Les théories cognitivistes actuelles sont parfaitement en accord avec ce principe, mais pour d'autres raisons liées aux limitations de la mémoire de travail. La détermination des compétences demande d'effectuer non pas une analyse comportementale appliquée, mais une analyse cognitive appliquée (Cognitive Task Analysis). De plus, ces théories cognitivistes disent qu'il n'existe pas de compétences générales transférables entre plusieurs domaines, mais seulement des connaissances spécifiques, ce qui ruine un peu l'état actuel du socle.

C'est tout le problème du socle actuel : il est rédigé par des personnes qui ne connaissent pas les fondements théoriques de l'évaluation par compétence. Techniquement, l'évaluation par compétence se marie parfaitement avec les méthodes d'instruction planning béhavioristes, mais nettement moins bien avec les théories (socio)-constructivistes qui ont la cote dans l'éducation nationale Française et la formation des maitres. Faut pas d'étonner que cela ne fonctionne pas…

Ensuite, il faut que ces compétences soient en accord avec les contenus enseignés, chose qui est loin d'être acquis : cela demanderait d'établir les programmes en fonction du socle. A l'heure actuelle, cette co-rédaction est vivement critiquée, et même combattue, par beaucoup de syndicats (le SNES en tête) et de professeurs. Il faut dire que le caractère général, interdisciplinaire des compétences du socle n'est pas bien vu par les traditionalistes, qui sont fortement partisans de programmes basés sur des disciplines scolaires bien isolées et distinctes.

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Ce que tu dis est très intéressant (je parle de Saroupille, Mewtow a posté entre temps).

Il y a pas mal de choses qui se recoupent entre :

  • le lien qu'a posté florian6973 (dont j'ai quelques critiques à faire mais on risque de dériver) : il parle de supprimer l'évaluation et faire en sorte que chacun apprenne à son rythme et transformer le prof en guide (il ne fait que dire où aller chercher l'information) ;
  • ce que dis Saroupille ;
  • ce qu'a dit Dominus Carnuflex à propos de la notation en sport : évaluer les efforts et la progression, mais très peu la performance, tout en expliquant tous les gestes à connaître dans tel ou tel sport ;
  • ce que la personne explique dans la vidéo de Bendia : on arrête l'intolérance à l'erreur et l'apprenant se corrige et s'évalue lui-même le plus possible ;
  • ce que j'ai expliqué sur la déscolarisation : apprentissage libre, sans contraintes imposées par un "supérieur", pas d'évaluation en tant que tel mais un bilan de temps en temps pour savoir par où continuer et surtout, une éducation proche de la nature.

Mewtow a posté avant moi, zut ^^

À un moment tu parles du fait que ça prendrait plus de temps. Mais justement, je pense que les profs ne passent pas (parce qu'ils ne peuvent pas) assez de temps sur chaque élève. On arrête pas de parler de chômage, de restriction budgétaires, de suppressions de postes etc…
Faudrait déjà faire confiance en la jeunesse aujourd'hui, qui est la prochaine génération. Pourquoi donner des milliards au patronat ? L’État devrait répartir l'argent bien plus comme il le devrait : ré-ouvrir des postes d'enseignants (instit', prof, enseignant-chercheur) et réduire le plus possible le nombre d'apprenant par enseignant. Peut-être ensuite ce sera plus facile de tenter des nouvelles façons d'éduquer.

PS : Trinaire -> ternaire ^^

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  • le lien qu'a posté florian6973 (dont j'ai quelques critiques à faire mais on risque de dériver) : il parle de supprimer l'évaluation et faire en sorte que chacun apprenne à son rythme et transformer le prof en guide (il ne fait que dire où aller chercher l'information) ;
  • ce que la personne explique dans la vidéo de Bendia : on arrête l'intolérance à l'erreur et l'apprenant se corrige et s'évalue lui-même le plus possible ;
  • ce que j'ai expliqué sur la déscolarisation : apprentissage libre, sans contraintes imposées par un "supérieur", pas d'évaluation en tant que tel mais un bilan de temps en temps pour savoir par où continuer et surtout, une éducation proche de la nature.

louk

Apprentissage libre, transformer le professeur en guide, tolérance à l'erreur, auto-évaluation, suppression de l'évaluation, laisser chacun apprendre à son rythme… Toutes les méthodes les plus inefficaces, selon les connaissances scientifiques actuelles sur l’efficacité des pratiques pédagogiques (Je peux développer, si besoin).

Personnellement, je suis pour l'errorless learning, pour les cours magistraux, pour une très forte directivité des apprentissage et de l'enseignement, pour des évaluations fréquentes (utiles du point de vue de la mémoire, de la méta-mémoire), et contre presque toute forme de différentiation pédagogique.

À un moment tu parles du fait que ça prendrait plus de temps. Mais justement, je pense que les profs ne passent pas (parce qu'ils ne peuvent pas) assez de temps sur chaque élève. On arrête pas de parler de chômage, de restriction budgétaires, de suppressions de postes etc… Faudrait déjà faire confiance en la jeunesse aujourd'hui, qui est la prochaine génération. Pourquoi donner des milliards au patronat ? L’État devrait répartir l'argent bien plus comme il le devrait : ré-ouvrir des postes d'enseignants (instit', prof, enseignant-chercheur) et réduire le plus possible le nombre d'apprenant par enseignant. Peut-être ensuite ce sera plus facile de tenter des nouvelles façons d'éduquer.

louk

Ouvrir des postes ? Faudrait déjà qu'il n'y aie pas de pénurie de postulants au CAPES. Mais les syndicats ont voulu imposer un recrutement à BAC +5 pour les instituteurs et les enseignants, alors faut pas s’étonner : qui voudrait gâcher des années d'études pour occuper un travail qui demande des connaissances limitées à celles du bac ou des premières années de licence ? Et c'est sans compter la mobilité forcée en début de carrière, mais c'est encore une autre histoire…

Et au fait : les premières implémentations de l'évaluation par compétences proviennent de l'enseignement liée aux entreprises, et ont une forte origine non-scolaire. C'est d'ailleurs une critique récurrente de l'enseignement et de l'évaluation par compétence : il s'agirait d'une méthode libérale, fortement liée au monde de l'entreprise, qui n'aurait aucune compatibilité avec les savoirs, et qui dévoierait l'éducation au profit d’intérêts privés. Je ne suis pas d'accord avec cette critique, mais il faut avouer qu'en tant qu'anti-libéral convaincu, les origines de cette méthode ne m'incitent pas vraiment à la défendre…

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Merci pour vos retours @louk et @Mewtow. Vu qu'apparemment la question a déjà été traité par des fins connaisseurs, si vous avez des références je suis preneur. Le constructivisme, béhaviorisme, Piaget… ça me rappelle un vieux cours de fac. Je me souviens qu'à l'époque je me considérais comme constructiviste mais je n'avais peut-être pas très bien compris ce qu'était ce courant de pensées.

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Merci pour vos retours @louk et @Mewtow. Vu qu'apparemment la question a déjà été traité par des fins connaisseurs, si vous avez des références je suis preneur. Le constructivisme, béhaviorisme, Piaget… ça me rappelle un vieux cours de fac. Je me souviens qu'à l'époque je me considérais comme constructiviste mais je n'avais peut-être pas très bien compris ce qu'était ce courant de pensées.

Saroupille

Faudra que j'écrive quelque chose dessus, histoire d'expliquer les différents courants pédagogiques. Pour le moment, je conseille la lecture de ces liens :


Pour rebondir sur cette remarque, certains camps ont une vision bien précise de ce qu'il faut évaluer, et comment.

Les transmissionistes (l'enseignement hérité de l'instruction publique) adorent les notes et ne veulent pas autre chose. L'enseignement normal, habituel, quoi…

Les constructivistes et socio-constructivistes n'aiment pas trop l'évaluation. Selon ces théories, tout élevé apprend par lui-même, les connaissances acquises étant idiosyncratiques : les élèves construisent leur savoir par eux-même, en fonction de leurs buts, envies, motivations, connaissances antérieures, milieu social, environnement, et culture. Tous les élèves sont censés avoir appris des choses différentes, et donc non-comparables, à partir du même enseignement. Évaluer n'est ainsi pas nécessaire, et encore moins utile. Généralement, ils sont assez radicaux dans leur critique de l'évaluation.

Les cognitivistes se basent sur le fonctionnement de la mémoire, de la perception, et des connaissances que c'est pas des neuroscience mais que tu pourrais faire la confusion si tu n'es pas au courant. Ils adorent l'évaluation formative, des tests fréquents pour travailler la mémoire, un retour sur performance qui permet à l’élève d'identifier ses erreurs. Les tests, interrogations et autre ont deux utilités :

  • consolider la mémoire (le fait de se rappeler de quelque chose permet de le consolider en mémoire), ce qui n'a rien à voir avec la notation ou l'évaluation ;
  • permet à l'élève de prendre conscience de ce qu'il sait et ne sait pas (lien avec la méta-mémoire) : l'évaluation doit être formative, et doit indiquer à l'élève de ce qu'il sait et ne sait pas ;
  • permet d'indiquer les erreurs et connaissances inadaptées à l'élève, histoire qu'il corrige celles-ci : l'évaluation doit être corrective, précise, et très détaillée (en clair : pas de notes, mais des méga-commentaires).

Selon les béhavioristes, toute la pédagogie est basée sur le retour sur performance, l'évaluation : enseigner et évaluer sont quasiment deux faces d'une même pièce. Toute la planification de l'instruction est basé sur ce que le professeur doit pouvoir observer dans le comportement de l'élève : on n'enseigne de manière à ce que l'élève puisse faire quelque chose, agir d'une certaine manière, qui est évaluable. C'est de là que vient l'évaluation par compétence, et on peut aussi citer la pédagogie de maitrise, une pédagogie qui fait un fort usage des tests lors de l'apprentissage.

La notation est binaire (acquis, non-acquis) : une association entre stimulus et réponse ne peut pas être autre chose qu'acquise ou non. Les béhavioristes adorent l'évaluation de compétences et habiletés très précises, définies lors de la construction des cours. L'évaluation vérifie l'acquisition d'objectifs pédagogiques, déterminés lors de la construction du cours.

Les béhavioristes n'aiment pas une évaluation qui mentionnerait ce qui ne va pas. Selon eux, elle serait la cause d'une phénomène dit d'impuissance acquise : les élèves faibles, qui reçoivent des punitions et des mauvaises notes pendant de longues durées, croient qu'ils ne réussiront jamais, quoiqu'ils fassent, et se désengagent de tout travail scolaire et finissent par détester les matières dans lesquels ils sont mauvais. Les béhavioristes pensent que l'évaluation doit encourager… Venant de la part d'un courant basé sur le stimulus-réponse et le principe de la carotte et du bâton, c'est assez cocasse !

Il existe aussi un dernier courant, le courant social-cognitif, qui donne aussi beaucoup de conseils sur la motivation et la manière d'évaluer. Pour eux, l’élève se fixe des buts d'apprentissage, et l'évaluation doit permettre à l’élève de vérifier s'il a atteint ces buts : elle prend une part importante dans le processus de motivation, mais pas tellement dans l'apprentissage lui-même (qui est essentiellement un processus d'imitation).

L'évaluation doit donc travailler le sentiment d’auto-efficacité personnelle, le sentiment dans notre capacité à réussir les buts qui nous sont donnés : il faut donner aux élèves l'impression qu'il réussissent. Un but proche nous amène à nous rendre plus rapidement compte de nos progrès, favorisant ainsi l'apparition d'un sentiment d'auto-efficacité personnelle : les évaluations doivent donc être fréquentes. De même, on constate que les élèves sont plus motivés par des taches difficiles que par des taches très simples : des buts plus complexes donnent le sentiment d'être plus efficace, d'avoir une compétence importante. Et je vous interdis de faire la moindre réflexion sur le nivellement vers le bas à partir de cette remarque, merci d'avance.

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Là tout de suite je ne réponds qu'à une petite partie :

Apprentissage libre, transformer le professeur en guide, tolérance à l'erreur, auto-évaluation, suppression de l'évaluation, laisser chacun apprendre à son rythme… Toutes les méthodes les plus inefficaces, selon les connaissances scientifiques actuelles sur l’efficacité des pratiques pédagogiques (Je peux développer, si besoin).

Alors là je suis pas d'accord du tout. Je suis pour le fait qu'on fasse un bilan régulier, mais l'intolérance à l'erreur, c'est très négatif d'après la vidéo de bendia et je l'ai toujours pensé.
Quant à l'auto-évaluation, en supprimant celle faite par quelqu'un de "supérieur", ne veut pas dire que quelqu'un de plus expérimenté ne peut pas donner son avis. C'est ce que fait le lycée expérimental de Saint-Nazaire (l'auto-évaluation "assisté") où a été ma sœur (et où j'ai failli aller) et je peux te dire que ça a bien mieux fonctionné que quand elle était encore au lycée traditionnel. J'en ai parlé dans la partie en masqué de mon message qui répondait à Renault et Akio.

Pour ce qui est de l'apprentissage libre et à son rythme, tu ne peux pas dire que ce n'est pas efficace. Surtout une fois que tu auras vu le documentaire dont j'ai parlé plusieurs fois, si tu le voies un jour. Éduquer de cette manière ne veut pas dire que les parents ou les autres (adultes ou pas) ne font aucun contrôle. D'ailleurs, quand je parle d'apprentissage libre et à son rythme, c'est dans le cadre d'une dé-scolarisation. Les parents (de plusieurs familles mélangées, c'est mieux) jouent donc un grand rôle de guide, mais en apprennent aussi beaucoup de leurs enfants.
Les enfants qui sont montrés dans ce film trouvent de cette manière ce qu'ils ont réellement envie de faire. Ils ont des passions, de la détermination et sont la plupart du temps plus créatifs et efficace que la moyenne.
Mais comme je l'ai déjà dit, ça marche bien à condition d'être plusieurs familles à se côtoyer et d'habiter proche de la nature. Ceux à la campagne sont donc bien placés, et ça permettrait d'alléger les classes. Et donc d'améliorer les conditions à l'école où il y a souvent trop d'élève par instit/prof.

Faudrait déjà qu'il n'y aie pas de pénurie de postulants au CAPES. Mais les syndicats ont voulu imposer un recrutement à BAC +5 pour les instituteurs et les enseignants, alors faut pas s’étonner […]

Je pense déjà que la formation rend les gens conforme et crée des instit'/prof qui restent bien dans les cases. Vu ce qu'a pu me raconter ma mère (qui a été instit' plus de 10 ans), c'était déjà pas facile de faire des trucs sympas pour les enfants mais alors maintenant…
Apparemment ça a beaucoup régressé.

PS : Je ne connaissais pas du tout les différents courants de pensée jusque-là. Étant étudiant en informatique, je ne consacre proportionnellement pas beaucoup de temps là-dedans.
Mais jusque-là, je me suis appuyé sur un film documentaire dont voici la bande d'annonce du film docu, le lycée XP de Saint-Nazaire dont voici l'article wikipedia et ma propre expérience mêlée de celle de mon entourage. Les 3/4 de ce que j'exprime n'a pas de source sur internet.

PS2 : Je lirais les liens donnés par mewtow dans les prochains jours mais pas tout de suite (j'ai des exams en ce moment).

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Au lieu de changer le système de notation, pour que les élèves aient de meilleurs notes (ou alors moins les traumatiser) ils devraient plutôt changer la méthologie pour donner envie aux élèves de travailler et de réviser. On a tous eu 1 ou 2 profs dans sa scolarité, qui étaient motivé et motivant, qui employé une pédagogie différente, et bizarrement la moyenne de la classe dans ces cours étaient plus haute, non pas parce que c'était plus facile, mais parce qu'on apprenait nos cours même sans s'en rendre vraiment compte, et qu'on avait envie de faire des DM et les exercices en rentrant chez sois.

Je me souviens particuliérement d'une prof de math, au collège (en 4ème) qui au lieu de nous faire recopier le cours pendant 1 heure (sans essayer de comprendre), elle nous le distribué sous forme papier et elle nous le lisait et nous faisait surligner les choses importantes. Résultat : On avait tous un cours propre et bien présenté avec les partis clées. Et on passait vraiment les 2 heures à faire des exercices(des fois c'était des exercices "découverte" qu'elle faisait devant toute la classe pour expliquer les concepts et des fois des problèmes individuels ou en groupe).

Bref au lieu de donner des tablettes à des élèves de 5ème et changer le système de notation, il faudrait plutôt changer les profs le système pédagogique.

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Au lieu de changer le système de notation, pour que les élèves aient de meilleurs notes (ou alors moins les traumatiser) ils devraient plutôt changer la méthodologie pour donner envie aux élèves de travailler et de réviser.

Tick

Sauf que les fameuses pédagogies motivantes par elle-même n'existent pas vraiment. On a une bonne idée de la source de la motivation scolaire (tirée des recherches sur la motivation en général), et les recommandations de ces théories sont plus liées à l'évaluation qu'à la pédagogie elle-même.

Pour faire simple, il existe deux mécanismes de motivation :

  • le sentiment d'efficacité personnelle, le sentiment d'être capable de réussir des buts fixés par avance : l'élève a besoin d'objectifs d'apprentissage et de les dépasser ;
  • la capacité à s'attribuer les réussites.

Pour développer le sentiment d'efficacité personnelle, une pédagogie motivante :

  • précise les attendus d'apprentissage aux élèves au tout début ou avant l'apprentissage (technique des objectifs d'apprentissage tirée du béhaviorisme) ;
  • fait en sorte que ces attendus soient précis et clairs ;
  • donne des buts d'apprentissage facilement atteignables, en les décomposant en sous-buts d’apprentissage plus élémentaires ;
  • évalue souvent pour que l'élève vérifie l'atteinte des buts d’apprentissage, de préférence, utilisant une évaluation formative basée sur des critères ;
  • est une pédagogie efficace, qui fait réussir les élèves : plus un élève réussit et a de bons résultats, plus il sera motivé (sentiment d'efficacité personnelle) ;
  • soumet les élèves à des problèmes, exercices, et situations difficiles, qui sont un véritable challenge pour l'élève : c'est malheureusement incompatible avec le fait de faire réussir les élèves, notamment avec les recommandations pédagogiques liées aux limitations de la mémoire de travail.

Ensuite, pour permettre aux élèves de s'attribuer leurs réussites, le seul moyen pour est de mentir aux élèves en leur faisant croire que l'intelligence n'est pas fixe et qu'elle peut évoluer avec le temps et l'entrainement (on parle d'attribution training).

Comme tu le vois, les conseils basés sur le sentiment d'efficacité personnelle sont presque tous basés sur l'évaluation : ces objectifs n'ont d'efficacité que si l'élève peut vérifier qu'il les a atteint, par le biais de l’évaluation des résultats d'exercices, de problèmes, etc.

Après, il reste le conseil qui veut que la pédagogie doit être efficace, qui semble être à l'origine de l'exemple que tu viens de donner dans ton message précédent. Mais c'est une autre histoire, que j'ai un peu développée dans mon tutoriel sur les pratiques pédagogiques efficaces.

Bref au lieu de donner des tablettes à des élèves de 5ème et changer le système de notation, il faudrait plutôt changer les profs le système pédagogique.

Tick

Pour ça, faudra miser sur une formation des professeurs aux pédagogies efficaces, ce qui est loin d'être gagné. Les formateurs en ESPE sont nombreux à ne pas connaitre les théories utiles et les pratiques efficaces, d'autant que les chercheurs eux-même continuent la recherche. Il n'y a qu'à voir le bordel que donne la recherche sur l'apprentissage de la lecture, où il n'y a aucun consensus, ou la fameuse controverse constructivisme/instructionnisme.

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Ensuite, pour permettre aux élèves de s'attribuer leurs réussites, le seul moyen pour est de mentir aux élèves en leur faisant croire que l'intelligence n'est pas fixe et qu'elle peut évoluer avec le temps et l'entrainement (on parle d'attribution training).

Cette affirmation m'étonne (le gras est de moi). Qu'appelle-tu l'intelligence ici, et pourquoi serait-elle fixe ?

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Dans le cas ou l'on note la progression quel est l'interet a etre bon de base dans ce sport ? La progression c'est en general une courbe logarithmique donc forcement la progression d'un bon sera moins grande que celle de quelqu'un de moins bon.
Du coup, perso si ca avait ete ca j'aurai fait expres de faire des perfs de merde au debut pour etre classe dans les mauvais et pouvoir faire croire a une progression enorme.
Faut pas se leurrer, au college lycee, les eleves comparent leurs notes, leurs performances et en retirent une certaines "gloire" alors forcement les bons vont trouver que c'est injuste et pas jouer le jeu.
Encore une fois, il y a des injustices dans toutes les matieres, pourquoi l'EPS aurait un traitement different.
Quelqu'un dont la famille est compose de professeur pourra recevoir le soutient et l'aide de ses parents pour faire les devoirs et vont certainement le pousser a faire toujours mieux alors que disons une personne dont les parents auront eu une moins bonne education, pas d'etudes superieur par exemple, ne pourront pas recevoir d'aide pour faire les devoirs le soir a la maison, pour faire les projets a la maison. Du coup ca creuse aussi une inegalite au niveau de toutes les matieres, pas que l'EPS et ca tout le monde s'en branle par contre un mec bon en sport parce qu'il pratique a cote pour son plaisir en club, la fait le limiter et trouver un moyen pour que les mauvais puissent avoir des notes qui s'en approche.
Je suis desole mais c'est pas normal. Dans toutes les matieres quand t'es mauvais t'as une mauvaise note et peu importe que tu sois desavantage par ton environnement de vie mais par contre en sport faudrait que ce soit different ?
Je suis desole mais ca me "tient a coeur" cette histoire de notation en sport parce qu'effectivement j'ai toujours pratique des sports pour mon plaisir en dehors des cours et je trouvais ca profondement injuste que des mecs qui etaient moins bon que moi puissent avoir une note similaire a la mienne alors que par exemple dans certaines matieres classique ou j'etais moins bon (disons le francais ou la philo par exemple), ce genre de chose etait pas possible, je me tapais des cartons et en soit j'ai jamais trouve ca anormal. Je faisais des efforts en francais par exemple mais j'ai jamais trouve ca anormal qu'un prof me rende un 5 si mon commentaire de texte etait nul a chier au final, et ce meme si j'avais fait des efforts.

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