À la recherche du job parfait

Mais finalement, existe-t-il vraiment?

a marqué ce sujet comme résolu.

Bonjour,

Après avoir passé du temps dans des forums de recrutement et avoir cherché un peu à droite à gauche un peu partout, je suis forcé de me rendre à l'évidence : soit le job "parfait" que je cherche n'existe pas (ou se cache particulièrement bien), soit je suis incapable de le reconnaître.

Je vous explique un peu : je suis en dernière année d'école d'ingénieur en informatique et je suis tout particulièrement intéressé dans l'algorithmique et l'intelligence artificielle (ou plus exactement, dans les trucs qui sont pas trop cons). D'après ce que je vois, ça correspondrait surtout à de la R&D, mais c'est aussi possible que je cherche surtout un job assez stimulant où j'aurais besoin constamment de réfléchir (et donc où je me ferais pas chier comme un rat mort).

D'un point de vue technique, j'apprécie beaucoup le Haskell et le C++ (surtout depuis les dernières versions). Je trouve le Javascript plutôt bien pratique pour un peu tout (que ce soit pour les interfaces web, pour modifier à la volée les sites via des extensions/scripts greasemonkey ou pour du scripting rapide avec node.js). Je préfère de très loin les environnements linux parce qu'ils permettent souvent bien plus de souplesse dans l'utilisation et parce qu'il y a aussi beaucoup plus de choix d'outils. Au passage, les outils sont (à mon avis) de bien meilleur qualité pour ce qui est de la programmation (je parle pas de traitement d'image, de modélisation 3D ou autre).

Sur ce que je souhaite éviter : le Java, Microsoft et le code moche. Je trouve que tout ce qui touche java est toujours trop lourd (que ce soit en mémoire, en cpu ou même dans la verbosité, l'utilisation, les fonctionnalités… tout). Est-ce qu'il y a vraiment besoin de détailler pour Microsoft quand on compare Visual C++ à gcc ou clang, IIS à apache ou nging et microsoft server à debian (j'arrête là, le troll n'est pas loin)?

Un des plus gros problème que j'ai rencontré jusqu'à présent c'est surtout le fait qu'il est très difficile de savoir ce que font vraiment beaucoup d'entreprises. La quasi totalité des descriptions sont du type "X est un leader dans la technologie, a 10000 collaborateurs et est implanté dans 20 pays différents. Nous développons des produits innovants afin de créer des solutions toujours plus intelligentes à nos clients. Nous allions la force de nos experts et des outils de pointe afin d'imaginer les applications du futur."1 ce qui me donne généralement ce genre de réaction :

Du coup, je poste ce message, à la fois pour avoir des conseils, mais aussi pour savoir si j'en demande trop, si mes attentes sont réalistes et enfin si mon impression sur les descriptions d'entreprises est partagée.


  1. et j'ai oublié de parler du big data, du business intelligent, du cloud, de l’environnement de travail dynamiques, des "real-time robust secure flexible next-generation fault-tolerant scalable products"… 

Thèse + recherche ou ingénieur de recherche (ie ingénieur dans un labo en support des chercheurs) ?

Ca permet de travailler sur des problématiques en général assez nouvelles et qui changent régulièrement. Après, il y aussi un côté politique de la recherche qui peut ennuyer (publications, évolution de carrière…) et les rémunération en général moindres que dans le privé.

Sinon, il ne faut pas non plus te focaliser sur une/des techno(s). Tu n'aura pas toujours le choix et même dans des trucs biens des gens peuvent faire des choses très moches. D'autant que les bases de code sont en général anciennes et éloignées des bonnes pratiques qu'on peut décrire ici et là. Le C++ est l'exemple parfait : le C++11 se diffuse très lentement dans les bases de code, il faudra au moins encore 5 à 10 ans pour le C++14.

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Thèse + recherche ou ingénieur de recherche

C'est aussi ce que j'ai pensé en lisant la description du poste. Je sais que l'INRIA propose des thèses intéressantes. Après, je ne sais pas comment ça se passe dans l’informatique (notamment pour les débouchés des doctorants). Mais c'est à voir.

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Bonjour,

Je vous explique un peu : je suis en dernière année d'école d'ingénieur en informatique et je suis tout particulièrement intéressé dans l'algorithmique et l'intelligence artificielle (ou plus exactement, dans les trucs qui sont pas trop cons).

Ça n'est pas très précis mais j'imagine que c'est volontaire ?

D'après ce que je vois, ça correspondrait surtout à de la R&D, mais c'est aussi possible que je cherche surtout un job assez stimulant où j'aurais besoin constamment de réfléchir (et donc où je me ferais pas chier comme un rat mort).

Même question que les autres : as-tu pensé à la recherche ?

Est-ce qu'il y a vraiment besoin de détailler pour Microsoft quand on compare Visual C++ à gcc ou clang, IIS à apache ou nging et microsoft server à debian (j'arrête là, le troll n'est pas loin)?

Résumer toute une institution à des produits commerciaux qui ne t'ont pas convaincu est extrêmement réducteur. Puisqu'on parle de recherche, Microsoft Research fait du très bon travail.

Un des plus gros problème que j'ai rencontré jusqu'à présent c'est surtout le fait qu'il est très difficile de savoir ce que font vraiment beaucoup d'entreprises. La quasi totalité des descriptions sont du type "X est un leader dans la technologie, a 10000 collaborateurs et est implanté dans 20 pays différents. Nous développons des produits innovants afin de créer des solutions toujours plus intelligentes à nos clients. Nous allions la force de nos experts et des outils de pointe afin d'imaginer les applications du futur."

Berdes

Ça n'est pas étonnant pour les grands groupes implantés dans 20 pays, c'est difficile de décrire leur activité de façon plus précise. De plus ces textes ne sont pas rédigés par le personnel technique. Tu auras plus de détails techniques dès le départ chez les PME, si c'est ce qui t'intéresse. Au pif.

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Merci beaucoup pour vos réponses et vos conseils.

C'est vrai que la recherche me tente depuis un bon bout de temps, mais j'ai un peu peur de finalement travailler sur des trucs qui n'ont pas forcément une application directe. Le côté politique dont parle Davidbrcz ne me plait pas trop non plus. Heureusement, j'ai pu parler avec un chercheur qui m'a dit que c'est pas toujours aussi poussé que je ne le pensais. Typiquement, il me disait qu'il n'aime pas du tout écrire des papiers, et ça n'avait pas l'air d'être trop gênant. Après, mon expérience de stage dans un labo de recherche ne m'a pas trop poussé dans cette direction non plus : globalement, j'avais plus l'impression que les chercheurs du département bossaient que très peu (horaire de 9h-17h avec 2h de pause à midi et souvent une partie de pétanque de 1-2h pendant l'après-midi), ce qui ne donne pas une atmosphère très motivante. Après, j'ose espérer que ce n'était qu'un cas particulier exacerbé par le mois de juillet.

Je ne savais pas qu'il y avait des postes d'ingénieurs de recherche. C'est vrai que ça pourrait être cool. Je vais regarder de ce côté.

Je vous explique un peu : je suis en dernière année d'école d'ingénieur en informatique et je suis tout particulièrement intéressé dans l'algorithmique et l'intelligence artificielle (ou plus exactement, dans les trucs qui sont pas trop cons).

Ça n'est pas très précis mais j'imagine que c'est volontaire ?

dentuk

Oui. C'est pas tant le secteur (embarqué, web, mobile, temps-réel, …) qui m'intéresse, mais plus le fait de devoir faire quelque chose de complexe/intelligent. C'est vrai que ces temps-ci, j'ai l'impression qu'il y a plein de truc cool dans l'embarqué (voitures autonomes, drones, robots, …) mais faire une IA de jeu vidéo m'intéresserait tout autant.

Est-ce qu'il y a vraiment besoin de détailler pour Microsoft quand on compare Visual C++ à gcc ou clang, IIS à apache ou nging et microsoft server à debian (j'arrête là, le troll n'est pas loin)?

Résumer toute une institution à des produits commerciaux qui ne t'ont pas convaincu est extrêmement réducteur. Puisqu'on parle de recherche, Microsoft Research fait du très bon travail.

dentuk

Mea culpa, je me suis mal exprimé. C'est bien les produits commerciaux cités qui gênent. Étant un fan du Haskell, j'ai bien conscience que GHC sort d'un labo de Microsoft Research et pour le coup, on peut vraiment dire que c'est un excellent compilateur. J'ai aussi eu l'occasion de lire leur papier sur Singularity qui développe des concepts assez intéressants.

Un des plus gros problème que j'ai rencontré jusqu'à présent c'est surtout le fait qu'il est très difficile de savoir ce que font vraiment beaucoup d'entreprises. La quasi totalité des descriptions sont du type "X est un leader dans la technologie, a 10000 collaborateurs et est implanté dans 20 pays différents. Nous développons des produits innovants afin de créer des solutions toujours plus intelligentes à nos clients. Nous allions la force de nos experts et des outils de pointe afin d'imaginer les applications du futur."

Berdes

Ça n'est pas étonnant pour les grands groupes implantés dans 20 pays, c'est difficile de décrire leur activité de façon plus précise. De plus ces textes ne sont pas rédigés par le personnel technique. Tu auras plus de détails techniques dès le départ chez les PME, si c'est ce qui t'intéresse. Au pif.

dentuk

Ce qui me gêne au final, c'est qu'il n'est pas possible de se faire une idée sur une entreprise juste à partir de ce genre de description, d'autant qu'elles ont toute une description qui ressemble à ça. Ce serait beaucoup plus intéressant (à mon sens) qu'ils citent un ou deux produits qu'ils développent. Sans même rentrer dans les détails, ça permet de mieux s'imaginer leurs activités. Et puis, je veux pas dire, mais la première phase de description de Wikipédia est souvent bien plus utile que leurs descriptions. Je viens d'ouvrir le livre avec la description des entreprises présente au dernier salon où je suis allé. Le première entreprise sur laquelle je suis tombé indique ceci :

X vous propose un panel d'activités variées menant à des carrières captivantes. En qualité de futur(e) collaborateur(trice), vous trouverez chez X des spécialistes reconnus et de nombreux défis à relever qui vous permettront d'apprendre au quotidien au sein d'un environnement stimulant.

Description wikipédia :

X est un réseau mondial de prestations de services d'audit, fiscaux et de conseil.

Je veux bien qu'ils essayent de se vendre, mais ça en devient risible tellement leurs descriptions sont bateau. Là, ça peut correspondre à absolument n'importe quel grosse entreprise dans n'importe quel secteur. On est pas loin du niveau des horoscopes…

Pour en revenir au sujet initial, quel est la différence entre recherche et R&D qui fait que vous me proposez plus la recherche? Je n'ai pas trop l'impression que la France est particulièrement bien logée en terme de recherche, est-ce qu'il y a des pays qui sont vraiment mieux? Est-ce que les grosses boîtes d'informatique (Google, Facebook, Microsoft) pourraient répondre à mes attentes?

Je recherche à peu de chose près la même chose que toi, mais heureusement pour moi je suis encore en étude. Je pense qu'aujourd'hui, il y à 3 alternatives pour travailler dans l'IA. La première évidente est la recherche (qui ne me plait pas, mais chacun ses goûts). Les deux autres concernent plutot le secteur privé.

  • Travailler dans une PME (qui utilise l'IA comme outil d'amélioration de leur service par exemple) ou un grand groupe comme IBM (qui est devant Google dans le service à l'entreprise) ou Google. Le seul problème c'est qu'il n'y a pas beaucoup d'offre d'emploi donc le seul moyen est je pense de connaître quelqu'un ou de déjà travailler dans ces entreprises.

  • Quelque chose qui a été oublié, as tu un projet autour de l'IA ? Parce que développé ce projet suffisamment pour qu'il soit connu peut te permettre d'être cottoyé par les grands ce qui te permettra de continuer de faire grandir ton projet et finalement faire un équivalent du point précédent.

J'aimerais donner un conseil : Réussir au jour le jour à suivre l'actualité des domaines technologiques qui t'intéresse.

  • Abonnement via RSS à des blogs techniques, journaux, sub-reddits, …
  • Abonnement à des mailings-lists
  • Rencontre IRL via des groupes d'utilisateurs (meetup.com)
  • Suivre des comptes Twitter (pertinents)
  • Lire de la presse spécialisé (brochures d'entreprise, magazines,…)
  • […]

Tu sauras ce qui se fait, les nouvelles technos, nouvelles tendances,… Tu engrangeras des noms de boîte qui peuvent être intéressantes (Qui sait que Zalando fait du Data Science ?)

Sinon, faire du réseau. Parle aux anciens élèves de ton école qui sont dans des boîtes qui t'intéressent. Discutes de tes projets avec professeurs, camarade de promos. Fais des demandes de contact à des ingénieurs qui seront contents (si ils ont le temps) de te parler des projets de leur boîte. Fais du réseau sur des réseaux sociaux professionnels (LinkedIn, Viadeo).

Faire de la recherche en contact avec l'industrie : thèse CIFRE ?

J'ai une question assez simple et naïve.

Penses-tu rester ad vitam eternam dans ton premier job ?

soit le job "parfait" que je cherche n'existe pas (ou se cache particulièrement bien), soit je suis incapable de le reconnaître.

Je mise sur "un peu des deux" :) Avec d'autres alternatives :

  • il n'existe pas encore (combien d'entre nous occupent des postes qui n'existaient pas quand ils sont sortis d'école)
  • tu n'es pas encore qualifié pour ce type de job, et par conséquent ils ne te sont pas présentés

Je trouve que ton discours fait transparaître un peu trop d'idées reçues. Techniques déjà, mais à la rigueur c'est pas trop dramatique, t'as des convictions, elles sont ce qu'elles sont, mais surtout "de carrière".

Ton "I smell bullshit" par exemple m'interloque, et risque tout simplement de te faire passer à côté d'opportunités intéressantes. Il faut bien évidemment être critique et méfiant à l'égard de certains discours (de RH, ou autres) mais c'est à toi de poser les questions qui t'intéressent (et typiquement "Mais vous vendez quoi comme produit ?" "Si demain je vous rejoins je devrais faire quoi concrètement ?").

Bref, sans vouloir être méchant, surtout pas, j'ai l'impression que tu manques un peu d'humilité (et c'est pas nécessairement un défaut, loin de là) mais d'une faudrait pas que ça se ressente en entretien (les gens n'aiment pas trop les convictions très fortes chez les jeunes diplômés, je peux te le garantir), et surtout, il ne faudrait pas que ça te fasse passer à côté d'expériences enrichissantes.

Il faut te dire "et alors ? qu'est-ce-que j'ai à perdre", très honnêtement, le job de tes rêves tu as assez peu (voire très très très peu) de chance de le trouver aujourd'hui en sortant d'école. Tu parles des "grosses boîtes", honnêtement, rentrer chez Google en sortie d'école c'est sans doute possible mais certainement assez compliqué.

Profites-en pour être curieux, c'est le meilleur truc qui puisse t'arriver. Au final, peut-être que la finance t'intéressera énormément parce que les mathématiques financières seront ta tasse de thé et que tu y retrouveras des trucs pas trop cons (sic).

Ta carrière est complètement devant toi, et partir aujourd'hui avec des a prioris c'est dommage. C'est pas con, c'est pas triste, ça se comprend, mais c'est dommage. Donc le conseil c'est vraiment : fouille ! Et ne t'arrête pas au discours de "on fait du big data et de l'intégration continue", sois honnête et franc : "Je sais ce que ça veut et surtout ne veut pas dire, mais j'aimerais des précisions sur ce que font vos produits, comment les gens chez vous codent, etc. pour pouvoir me faire une idée". Personne ne te reprochera ça à ta sortie d'école, c'est complètement normal. Joue le jeu de la barrière marketo-RH-jevendsdurêve, tu n'as rien à y perdre.

PS : dans quasiment toute ta carrière jusqu'à ce que tu te "poses" (parce que c'est le job de tes rêves, parce que t'as une famille, ou pour mille autres raisons), à moins que tu ne connaisses par coeur la boîte où tu postules, il va falloir passer par la case bullshit, tu verras qu'au final ton cerveau filtre tout seul jusqu'à ce que tu poses, toi, les questions qui t'intéressent.

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J'ai une question assez simple et naïve.

Penses-tu rester ad vitam eternam dans ton premier job ?

Javier

A priori, non. Je ne me vois pas vraiment rester au même poste pendant 10 ans ou plus, ce qui n'empêche pas de rester dans la même boîte. J'ai tendance à être très vite (probablement trop) lassé d'une situation au fur et à mesure que le facteur découverte s'estompe. Et c'est vrai que j'ai du mal à m'imaginer un job (surtout le premier) dans lequel j'aurais toujours quelque chose à apprendre.

soit le job "parfait" que je cherche n'existe pas (ou se cache particulièrement bien), soit je suis incapable de le reconnaître.

Je mise sur "un peu des deux" :) Avec d'autres alternatives :

  • il n'existe pas encore (combien d'entre nous occupent des postes qui n'existaient pas quand ils sont sortis d'école)
  • tu n'es pas encore qualifié pour ce type de job, et par conséquent ils ne te sont pas présentés

Javier

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ta première proposition. Ce qui m'attire actuellement (et qui m'a toujours plutôt attiré), c'est de faire travailler mes neurones et d'apprendre. Après coup, je me rends compte que les exemples d'algorithmique et d'IA que je cite avant sont plus les points qui actuellement correspondent le mieux à ça que des objectifs absolus. Donc non, même si je serais, je l'espère, amené à apprécier tout particulièrement des jobs qui n'existe que depuis peu, ce ne sera probablement pas ça qui fera leur plus grand intérêt.

La suite de ton message m'a donné pas mal à réfléchir. Même si une partie de moi à du mal à l'accepter, je crains de devoir faire des (gros) compromis sur l'aspect technique et ça me semble évidant qu'un job réunissant tous mes "critères" à ce niveaux là est plus de l'ordre du rêve qu'autre chose. En même temps, je viens de me rendre compte que je me contredis quand même pas mal en disant que virtuellement n'importe quel secteur m'irai alors que je souhaite utiliser certaines technos en particuliers. Voilà pour l'aspect technique.

Sur le côté conviction de carrière, je pense que ça traduit pas mal mon appréhension de trouver/choisir un job qui finalement ne me conviendrait pas. Le fait est que j'ai du mal à arrêter de me dire que si j'avais un peu bossé au lycée, j'aurais probablement pu intégrer une meilleur prépa ou encore que si j'avais été un minimum sérieux en prépa, j'aurais probablement pu intégrer une meilleur école. Et une des raisons pour lesquels ce n'est pas arrivé est qu'il me manquais plus ou moins un objectif. La deuxième raison est que je n'ai jamais été dans un environnement qui attendait de moi que je fasse mieux que ce que j'ai fait. Et si j'arrive à bien interpréter la manière dont je cherche un job, une part de moi cherche à atteindre ce point à partir duquel plus de pression/motivation ne me permettrait pas de faire mieux, en gros que je ne sois plus déçu de moi en me disant que "j'aurai pu faire mieux".1

Au passage, en terme de contact avec les entreprises. lanfeust313, tu me proposes notamment de rentrer en contact avec des ingénieurs. Ça me semble un peu bizarre d'aller voire quelqu'un en mode "je ne vous connais pas, vous ne me connaissez pas, mais j'aimerais bien savoir ce que vous faites dans votre job". Est-ce que c'est une pratique courante? Je dois avouer que la communication n'est pas mon point fort et que j'ai souvent tendance à hésiter à rentrer en contact avec quelqu'un, même si, pour le coup, c'est vraiment le genre de cas où j'ai rien à perdre.


  1. ce qui, avec du recul, laisse supposer que toute la "faute" viens de mon environnement… Mouais, mon analyse est probablement "légèrement" biaisée. 

En complément de mon premier message. Je n'ai pas appuyé les dires des personnes précédentes mais je partage cela dit leur avis (notamment en ce qui concerne la recherche, etc.). Je tenais quand même à le souligner puisque ça n'apparaissait pas dans mon message qui se focalisait sur d'autres points.

Ensuite la question naïve était bien là pour t'amener à réfléchir : on a tous tendance à se dire que le premier job (autant que le choix d'une école d'ailleurs) détermine sa carrière "nous met sur une voie" en quelque sorte. C'est pas si vrai que ça en a l'air. En fait, ça dépend tout simplement des gens.

Par cette question je voulais simplement te faire comprendre un truc : tu as le temps. D'abord le temps (et le droit, bien évidemment) de te planter. C'est dommage, mais ça arrive à tout plein de gens de partir à la fin d'une période d'essai, parce qu'ils ne se sentent pas à l'aise, ou qu'ils n'avaient pas bien compris le métier. Ça peut sembler "faire sa diva" mais en réalité non, tu es jeune, tu ne connais pas (ou extrêmement peu) la vie professionnelle, c'est normal (et presque sain) d'être capable de se dire "ah mais non c'est pas du tout ce que j'ai envie de faire". Qui plus est, on a la chance d'exercer un métier où les débouchés sont nombreux et qui touche quasiment tous les domaines fonctionnels (du retail à l'aviation, en passant par le e-commerce, l'événementiel, la finance, la gestion de flux de production, l'automobile, …). C'est logique (j'insiste) d'être paumé (ou au moins impressionné) par ce qui se dresse devant toi.

Pour prendre une analogie foireuse, face à face à l'Himalaya t'es en train de calculer le chemin le plus court en analysant les cailloux qui jonchent sa base. Un géologue averti te dirait en voyant certains sédiments ce que tu trouveras certainement plus haut… C'est sûr. Nous (je, et d'autres ici) sommes au premier camp de base. La route est longue, mais déjà, on peut te dire par où tu vas passer, et qu'on a vu quelques glaciers ou autre. Et surtout, on peut te dire : vas-y, prends une route et suis-là.

Cette appréhension dont tu parles est normale et si on lit un peu entre les lignes, traduit un côté perfectionniste et très exigeant. Tant mieux, ce sont deux bonnes qualités qui te serviront toute ta carrière. Maintenant, il ne faut pas que ça te freine ou que ça t'empêche de te lancer.

"Et si j'en avais fait plus, et si j'avais mieux travaillé", ouais… Faut mettre les choses en perspective. Tu as eu l'opportunité de suivre un très beau cursus (CPGE puis école supérieure). Je vais pas verser dans le poncif mais "beaucoup de gens n'ont pas la chance blabla". Bref, ce qui est fait est fait.

S'il te manque un objectif aujourd'hui tu peux partir sur un objectif simple pour tes 3-4 premières années de carrière : te construire un bagage technique et une expérience professionnelle (autre que technique, donc) qui te permettra de savoir ce que tu aimes faire, et ne pas te reposer ces questions là.

Pour prendre 50 parallèles bidons encore une fois, les sportifs te diront de "prendre match après match", "d'oublier le score d'un match de tennis", "de mettre un pied devant l'autre pour finir ton marathon". C'est con, mais pas anodin : le meilleur moyen de gommer cette anxiété de l'inconnu c'est d'avancer.

T'auras 1000 choix dans ta vie plus compliqués que celui-la. Et surtout qui porteront plus à conséquence. Tu peux te planter, au pire du pire tu en ressortiras juste avec une vue de ce que tu n'aimes pas. Au mieux tu auras vu une techno, un domaine fonctionnel avec des concepts et idées qui te serviront plus tard.

Ce n'est pas grave. Donc lances-toi et cherche, autant dans tes entretiens que tes futurs jobs : sois curieux, intéresse toi à tout cet environnement, et tu réduiras quasiment à 0 l'impact d'un éventuel mauvais choix.

+3 -0

C'est vrai que la recherche me tente depuis un bon bout de temps, mais j'ai un peu peur de finalement travailler sur des trucs qui n'ont pas forcément une application directe.

Alors cherche un sujet qui a des applications directes.

Le côté politique dont parle Davidbrcz ne me plait pas trop non plus. Heureusement, j'ai pu parler avec un chercheur qui m'a dit que c'est pas toujours aussi poussé que je ne le pensais. Typiquement, il me disait qu'il n'aime pas du tout écrire des papiers, et ça n'avait pas l'air d'être trop gênant.

Si tu n'écris pas de papiers, ta recherche n'aura aucun impact (en dehors de ton équipe) et toi aucune reconnaissance (en dehors de ton équipe). Ça ne me semble pas être une très bonne stratégie et je suis étonné de lire ça. Au contraire tu peux voir ça comme l'occasion de mettre en valeur et partager ta recherche. Je ne suis pas convaincu que les gens qui voient les papiers comme un «mal nécessaire» puissent arriver à en produire de bons, agréables à lire, etc.

Après, mon expérience de stage dans un labo de recherche ne m'a pas trop poussé dans cette direction non plus : globalement, j'avais plus l'impression que les chercheurs du département bossaient que très peu (horaire de 9h-17h avec 2h de pause à midi et souvent une partie de pétanque de 1-2h pendant l'après-midi), ce qui ne donne pas une atmosphère très motivante. Après, j'ose espérer que ce n'était qu'un cas particulier exacerbé par le mois de juillet.

J'ai connu la même chose lors d'un stage et je n'aurais pas du tout voulu faire un doctorat dans le labo en question. Il y avait une étudiante en fin de deuxième année de thèse qui n'avaient toujours pas de sujet clair et ça ne semblait inquiéter personne à part elle. Malgré cette expérience, je suis actuellement en première année de doctorat après un stage de 6 mois dans une équipe où l'ambiance est tout a fait différente et où j'ai des objectifs clairs. Mes encadrants eux-mêmes ont de l'ambition et visent (et me font viser) les meilleures conférences du domaine, ce qui fait que je suis beaucoup plus stimulé et j'apprends plus de choses. Si tu optes pour la recherche, je t'invite toi aussi à chercher des gens ambitieux qui vont te pousser à te dépasser, puisque c'est ce que tu sembles vouloir.

Pour en revenir au sujet initial, quel est la différence entre recherche et R&D qui fait que vous me proposez plus la recherche? Je n'ai pas trop l'impression que la France est particulièrement bien logée en terme de recherche, est-ce qu'il y a des pays qui sont vraiment mieux? Est-ce que les grosses boîtes d'informatique (Google, Facebook, Microsoft) pourraient répondre à mes attentes?

Berdes

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