où les cotisations ont une sémantique particulière et une signification très précise.
Justement, il serait probablement temps de revoir tout cela. Il faut faire la différence entre ce qui relève d'une logique d'assurance (je touche selon ce que je cotise) d'une logique d’assistance (je touche selon mon besoin, qu'importe ce que j'ai cotisé). Par exemple le chômage relève de l'assurance : il protège les travailleurs des périodes d'inactivités : celui qui à un travail cotise pour quand il en cherchera un. A l'inverse la couverture maladie est plutôt une prestation de type assistance : on n'envisage pas vraiment de ne pas rembourser les soins aux personnes qui ne peuvent pas les payer ! La niveau de prestation est donc indépendant des cotisations.
Ces deux types de prestations différentes appellent à un financement différent : L'assurance doit être financée uniquement par ceux qui vont en bénéficier. Par exemple seul le travailleur qui cotise à droit au chômage. Quant à ce que relève de l'assistance, le financement doit se faire par l'ensemble de la société, c'est à dire par l'impôt. Comme chacun peut en profiter, il faut que chacun participe au financement.
Dans une société où tout le monde travail et cotise comme dans les 30 glorieuses on peut financer l'assistance sur les cotisations sociales au lieu de l'impôt, ça ne change pas grand chose et ça revient plus ou moins au même : tout le monde paye car il n'y a pa de chômage ou presque. Mais dans une société où on à 10% de chômage et de plus en plus de prestations à financer (car l'espérance de vie augmente, qu'on étend la protection sociale etc.) ça devient très mauvais de financer ces prestations uniquement sur les travailleurs alors que l'ensemble de la société en profite.
On doit retrouver une cohérence entre la vocation d'une prestation (assurance ou assistance) et son mode de financement (cotisations ou impôt). C'est ça le vrai distinguo qu'il faut faire quand on parle de cotisations sociales, et non faire une différence sémantique entre cotisations salariales et patronales. On ne devrait pas utiliser des cotisations sociales pour financer une prestation d'assistance, de la même façon qu'on n'utilise pas un tournevis pour enfoncer des clous !