- Retour sur une semaine compliquée pour Zeste de Savoir
- La validation recherche des fruits bien juteux !
Salut Kje, et merci pour cette interview ! Pour commencer, pourrais-tu te présenter, nous dire un peu qui tu es et ce que tu fais professionnellement ?
Je suis un (jeune ?) homme d'une trentaine d'années, parisien depuis 10 ans, originaire du fin fond de la campagne des Deux-Sèvres avant cela. Mon poste actuel est "Ingénieur-Recherche" : je fais de la R&D informatique dans une équipe dédiée principalement au traitement et à la reconnaissance d'image pour PME proposant des services d'assistance aux commerciaux de grandes entreprises.
En quoi consiste ton boulot ? Existe-t-il une journée type ?
Mon travail possède deux composantes principales qui sont liées au titre de mon poste :
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Recherche : Nous devons régulièrement améliorer les algorithmes de traitements d'images que nous utilisons, ou en tester d'autres quand des nouveaux besoins se font sentir. Il s'agit d'un travail de recherche et d'intégration technologique : trouver des méthodes existant dans le monde scientifique et essayer de les adapter à nos problématiques pour voir si elles pourraient convenir. Dans ce cadre, ma journée de travail oscille entre veille technologique, développement de prototypes et évaluation des performances sur nos données.
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Ingénierie : Une fois qu'un algorithme efficace est trouvé, nous sommes chargés de le mettre "en production" pour qu'il puisse être inséré parmi les services de l'entreprise. Durant ces journées, je fais un travail de développeur assez classique : conception, développement, tests, documentations, déploiement, etc.
Qu'est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ? Quel est l'aspect de ton travail qui t'intéresse le moins ?
Deux choses sont particulièrement intéressantes pour moi :
- La variété : Avec nos deux composantes, le travail à faire change régulièrement. Certains jours sont passés à faire des développements "à l’arrache" pour prototyper rapidement une solution, la tester, la modifier, etc., et d'autres jours, à l'inverse, il faut développer avec rigueur pour les systèmes qui seront utilisés en production et qui doivent être le plus fiable possible.
- La possibilité de participer à toute la chaîne de développement : Puisque nous sommes responsables de la mise en place de nos algorithmes, nous participons à toute la chaîne de développement, du prototypage au déploiement. C'est vraiment sympa de voir aboutir et utiliser des algorithmes qu'on a prototypés plusieurs mois avant en ayant participé à toutes les étapes.
Ce qui m'intéresse le moins, c'est le coté plus rébarbatif, mais nécessaire, du métier de développeur : documentation et tests. Ce n'est pas le plus excitant mais c'est indispensable.
Quels sont tes hobbys ? Participes-tu à des activités en dehors de ton métier ?
Ces derniers temps, pas grand-chose d'autre que préparer mon mariage…
J'ai un peu participé au développement de Zeste de Savoir, principalement sur le markdown, mais le temps (et un peu la motivation) me manque. Sinon, de petits développements ou bricolages à la maison pour rester à jour sur les technos récentes.
Et bien sûr de la plongée sous-marine en vacances et des JZDS de temps en temps.
Un conseil à donner à ceux qui voudraient faire ce travail ?
Ne pas hésiter à faire une thèse. Le doctorat n'est pas obligatoire mais aide pour rentrer dans le domaine et dans les équipes de recherches. Cela apporte deux choses pour l'employeur : l'assurance d'un certain niveau scientifique indispensable et, en début de carrière, des aides publiques (ce qui facilite fortement l'embauche des jeunes docteurs, ne coûtant presque rien aux entreprises pendant 2 ans).
Point de bonus si vous avez de bonnes expériences en développement, n'hésitez pas à développer à la maison. Dans mon domaine, la vision par ordinateur, l'informatique et le développement est un outil mais pas le sujet d'étude. Ce n'est pas le code qui nous intéresse, mais l'algorithme. Le développement n'est qu'une conséquence pratique, on a pas le choix que d'utiliser cet outil. Beaucoup de personnes négligent cet aspect: durant leur thèse, seuls l'algorithme et les résultats les intéressent, faisant le minimum en développement et ne dépassant jamais une qualité de prototype. Dans beaucoup d'entreprises, même en appartenant dans une équipe étiquetée recherche, il faut savoir développer des applications avec un minimum de robustesse et de fiabilité. On a beaucoup de mal à trouver des personnes avec à la fois un bon niveau scientifique et informatique.
Si tu pouvais remonter le temps, te serais-tu orienté vers d'autres domaines ?
Je ne pense pas. Beaucoup de choses m'ont intéressé et m’intéressent toujours. J'ai eu un début de parcours scolaire assez étrange où je n'ai pas eu le choix de ma voie. Lorsque j'ai pu récupérer un parcours plus classique, je me suis forcé à faire ce qui me faisait envie. À chaque choix d'orientation, je choisissais ce qui me faisait le plus envie. Je me suis orienté vers l'informatique que tard, au niveau du M2 en partant vers la Vision par Ordinateur. Avant j'avais un parcours scolaire orienté électronique et électrotechnique.
Si je suis parti tard sur l'informatique, c'est que c'était une passion avant tout et je ne voulais pas me retrouver dans un poste peu stimulant qui m'en dégoûterais. Je savais que dans tous les métiers de l'informatique, beaucoup ne me conviendraient pas.
Enfin pas besoin de remonter le temps. Je change de travail justement en octobre pour voir autre chose, changer un peu de domaine. C'est une autre histoire, mais mon travail risque d'être bien différent de l'actuel. Donc pas besoin de remonter le temps pour s'orienter différemment : un peu de volonté et de travail peut suffire à se ré-orienter.
Est-ce que tu peux nous en dire plus à propos de ce nouveau travail ?
Difficile de vraiment savoir comment ça va se passer avant d'y être. Je vais travailler dans une toute petite start-up orientée sur l'éducation sur Internet. Même si certains services utilisent un peu de maching-learning, le gros du travail sera du développement web. Je serais le deuxième technique/développeur de l'entreprise, avec un des deux cofondateurs et donc je vais devoir toucher à toute la chaîne. J'ai été embauché alors qu'au-delà de quelques projets en flask ou node.js internes à ma boite actuelle, ou à ma participation à ZdS, j'ai très peu d'expérience sur le développement Web à facilement justifier.
D'ailleurs le produit a quelques points communs avec ZdS : éducation en ligne, codé avec Python/Django, etc. Mon implication sur ZdS même s'il n'a dû jouer qu'à la marge, a probablement appuyé favorablement ma candidature. Les cofondateurs ont découvert ZdS par ma candidature et ont trouvé le projet vraiment sympa.
Ce changement fait suite à une envie de conversion, de voir autre chose que le développement fortement scientifique, et à la volonté d'approfondir les technos web qui tiennent une grande place dans le monde technologique aujourd'hui.
Ma motivation, a priori, a suffi à les convaincre que je serai capable de m'adapter et de me former à ces technologies.
Si je passais dire bonjour, je trouverais quoi sur ton bureau ? (un peu la question obligatoire pour un fantôme )
Rien de bien exceptionnel. Un PC (sous Linux) avec deux écrans, des écouteurs pour écouter du rock des années 60-70 quand je développe, un mug Guinness pour le café, deux-trois bricoles pour m'occuper les mains quand je lis, une petite statuette de soldat du Moyen-Age en tant que canard en plastique pour le débogage et un bloc-note gribouillé de partout pour me permettre de réfléchir.
Pis, évidemment, le mot de la fin ?
Facile !