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Bonjour à tous,
Je lance une série de (courts) billets, à propos du traitement de la science dans les médias. La qualité des articles scientifiques dans les médias grands public est en effet… inconstante, et je me dis que ce pourrait être intéressant de réagir dessus. Et de le faire intelligemment, si possible.
Ce sera donc une réaction à chaud d’article récent (si), mais avec de la mesure et de la pertinence. Vaste programme.
Pour commencer, je vais vous parler d'un bon article du Parisien sur lequel je suis tombé spontanément, sur l’autisme et les médecines alternatives.
Résumé
L’article nous présente Olivia Cattan, présidente de SOS autisme. Elle nous parle des divers traitements alternatifs contre l’autisme. Comme l’hypnothérapie expérimenté sur le beau-frère à 110 € la séance. Un cas parmi d’autre, qui peuvent prescrire « des antibiotiques à foison, des antifongiques, des immunothérapies, des vitamines, des régimes sans gluten et autres extractions de métaux lourds (NdA : chélation). »
La raison de cela, c’est avant tout la détresse des familles. Non seulement elles sont souvent démunies devant l’autisme, mais en plus, le diagnostique et le suivi par l’état prend souvent des années ! Et avant qu’il y ait diagnostique officiel, les familles sont souvent seules, et cette « errance de diagnostique » favorise les charlatans. En effet, les médecins alternatifs, ils sont là, et ils sont disponibles. Et ils coutent cher. 160 € la séance au téléphone, pour un médecin radié par l’ordre. Le tout, avec 0 preuve d’efficacité.
Commentaire perso
Cet article dénonce avec justesse un business basé sur la souffrance et la culpabilité. Il n’existe pas de traitement à l’autisme, et si vous êtes de bons parents, vous devez tout essayer pour aider votre enfant, non ? Sans même parler de ceux qui accusent les parents (certains psychanalystes, ou la mise en cause de la vaccination), il y a une double escroquerie. Financière d’abord, morale ensuite. Car en l’état actuel des connaissances, on ne guérit pas de l’autisme.
Si l’article traite ici de l’autisme, il ne s’agit, malheureusement, que d’un cas parmi d’autre. La Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, pointe du doigt les dérives sectaires dans le domaine de la santé, qui représentent 40 % des signalements ! Ces dérives entraînent, outre la perte financière, des pertes de chances pour les patients. Les premiers touchés sont ceux atteints d’une maladie grave (60 % parmi les malades du cancer ont recours aux médecines alternatives).
Sans aller jusque ces extrêmes, prétendre soigner des maladies graves ou chroniques, et faire payer (cher) pour cela semble être un commerce florissant.
Un joyeux sujet pour commencer cette série. N’hésitez pas à faire des retours ou en discuter en commentaires.