La conformité au péril de son identité

Pendant des années, je me suis chercher, j’ai vécu des choses terrible qui m’ont appris de précieux enseignements que j’aimerai aujourd’hui partager de manière anonyme.

Je pense que ce billet pourra éventuellement venir en aide à beaucoup de personne et peut être même me venir en aide. Nous parlerons principalement de la découverte de ma véritable identité et de ce que cette découverte peut engendrer.

L'enfance, le début des cicatrices

Quand j’étais petit, je vivais chez ma grand mère. Ma mère étant trop jeune pour s’occuper de moi tout en assumant ses cours ( 16 ans ) et mon papa étant déjà cadre dans une entreprise avec 35h/semaine.

J’avais vraiment à cette époque beaucoup d’amour et un entourage fort autour de moi. Pour parler plus spécifiquement de notre sujet, j’avais déjà à ce moment de l’attirance particulière pour le genre féminin : non pas spécialement de l’attirance amoureuse mais plutôt un sentiment d’appartenance fort.

Je ne me souviens plus réellement de cette période en dehors de certaines remarques de certaines personnes qui affirmer que je manquais d’une présence masculine dans ma vie et que je me calquais sur le seul exemple que je voyais c’est-à-dire les femmes.

Seulement, à cet âge (5–10 ans), on n’est pas forcément conscient de ce qu’on dit sur les personnes homosexuelles et/ou transgenre, on fait juste ce qui nous semble naturel. Et dans mon cas, la naturelle voulait que je me comporte comme une fille.

J’étais loin des passions des autres enfants garçon comme le foot etc. J’étais plutôt avec ma grand-mère avec qui je me maquillais ou encore avec qui je regardais des émissions sur les femmes. (Petite dédicace à la carte Canal+ qu’il fallait insérer dans l’appareil haha)

Jusque alors, je ne me suis jamais réellement senti en souffrance mais la vie à toujours une façon assez folle de vous faire parvenir des enseignements et dans mon cas l’enseignement que je m’apprêtais à vivre aller avoir des conséquences sur l’ensemble de ma vie.

Il s’agit du décès de ma grand-mère en juin 2011 lorsqu’elle arrêta de vivre pour cause du cancer des poumons (et un combat infernal dont je me souviens assez bien, dormir par terre pour lui tenir la main ou encore lui faire à manger, en allant plus forcément à l’école).

J’ai même pour souvenir d’avoir réellement pris conscience de ce qui se passer le soir ou dans un mouchoir les crachats étaient rouges, elle me disait qu’elle avait mangé trop de cerise mais même innocent que j’étais : J’ai vite pris conscience que ce n’était tout simplement pas des cerises mais bien du sang.

Un jour, peu de temps après sa mort, mon entourage ne venait plus me voir, mon père déménage assez loin en m’emmenant et je perds alors tout repères que j’avais jusque alors.

J’ai toujours à ce moment précis, un comportement, un style vestimentaire de fille.

Qui me vaut alors plusieurs choses :

  • Harcèlement, moquerie, etc…
  • Rejet de mon père (avec toutes les blagues qui en découlent pendant les repas de famille, du genre "t’es une tarlouze ou quoi ? Arrête de manger comme ça ! Tiens toi comme ça… On fais pipi debout pas assis"

Mais surtout l’apparition d’un profond mal-être qui ne partira alors plus.

L'adolescence, la création d'une image

Bien, maintenant que nous avons vu ensemble l’enfance que j’ai pu obtenir, voilà une période de ma vie beaucoup plus joyeuse.

Voyant que jusqu’en seconde, je n’avais toujours aucun ami et toujours personne qui m’entend, je décide de devenir tel que les gens veulent que je sois et plus comme qui je suis réellement.

C’est un jeu bien dangereux mais je n’en avais absolument pas conscience à cette époque.

Pour tout vous dires, je me suis rendu compte à ce moment que malgré mes efforts : je n’avais toujours personne dans ma vie. J’ai alors décidé de m’engager dans un combat et un business peu honorable (cité) et je me suis livré à certaines activités que je ne déplierai pas ici mais qui m’ont apporté plusieurs choses :

  • Le respect de mes compères
  • Un entourage
  • Des amis

Moi qui ne demandais que l’amour d’autrui, en échange de quelques semblants (Illégal, Bagarre, Loyauté), j’avais le droit à tout l’amour et le soutien que je demandais.

J’avais toujours envie de revenir à ma véritable identité, à être moi-même mais comprenais qu’en entendant chaque jour de votre vie que vous n’êtes personne et que vous ne méritez pas de vivre, vous finissez par y croire vous-mêmes et à penser que tout ceci est un problème psychologique que vous avez depuis la naissance.

Alors voilà, le prétendu bonheur que vous pensiez obtenir est devenu aujourd’hui la principale raison de vos maux.

Un cercle vicieux inévitable ?

Le début de la vie active, les retrouvailles

Pendant les premières années de mon indépendance, rien ne s’arrange au contraire, je poursuis mes activités illicites tout en m’assurant un avenir serein (légal).

Je ne suis toujours pas spécialement heureux mais j’en ai assez de souffrir et je décide simplement de me faire une raison. Le rap est une délivrance notamment la chanson : "La misère est si belle" ou encore "Recherche du bonheur" de PNL dans laquelle je me reconnais dans chaque parole.

Seulement, un jour, je fais la rencontre d’autres personnes, beaucoup plus bienveillante, dans une nouvelle entreprise et une nouvelle ville.
Jusqu’alors, j’étais principalement entouré d’une communauté maghrébine et je suis noyer tout d’un coup dans une communauté française dans laquelle je me reconnais beaucoup plus (ayant grandi dans cette même communauté durant mon enfance).

Je comprends alors grâce à la rencontre de personnes extrêmement bienveillante que ma véritable identité peut et a le droit d’exister. J’avoue l’ensemble de mes sentiments à l’égard des hommes et ma perception de moi-même en tant que femme.

Elles me supportent alors dans mes réflexions et Dieu sait que c’est loin d’être simple…

Aujourd’hui, je peux enfin devenir moi-même :

  • Je m’habille aussi souvent que possible en fille (dès que je ne ressens pas de honte à le faire)
  • Je suis en couple avec un homme que j’adore et qui me respecte
  • Je suis entouré de gens bienveillants et je me sens bien

Bien sûr tout n’est pas encore devenu tout blanc mais je pense avoir fais un bond dans ma vie en comprenant qui j’étais réellement et en l’acceptant tout simplement.


Le message que j’aimerais faire passer est assez simple : Soyez qui vous êtes réellement, n’essayez pas de créer un personnage par ce qu’a force de vivre dans la peau d’un autre, vous devenez en réalité cette autre. Vous n’êtes alors plus que l’ombre de vous-mêmes.

J’ai encore aujourd’hui beaucoup de mal à assumer ma différence devant les autres principalement à cause de leurs regards mais je ne désespère pas qu’un jour mes efforts finissent par payer !

1 commentaire

Merci pour ton témoignage. Je trouve que l’adolescence (et le début de l’âge adulte) sont les pires périodes quand on se cherche. Il est vrai que souvent par souci de conformisme on finit par ne plus reconnaître sa propre personne. On ne s’aime plus soi-même, ce qui nous empêche d’avancer dans la vie. Bref, la seule manière de vaincre ce conformisme et d’enfin « devenir qui on est », c’est de ne plus avoir l’influence du regard des autres.

Pour ce faire le plus facile c’est l’isolement, mais ce n’est pas bon psychologiquement. Le plus dur c’est de se foutre de ce que les autres pensent, mais c’est selon moi la meilleure chose à faire. Bien sûr, comme tu le dis, suivant les gens qu’on côtoie on n’y arrivera pas forcément. 😐

En tout cas c’est super que tu aies pu enfin devenir toi-même. Ce sera pas facile tous les jours, mais ça en vaut la peine !

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