Bonjour les agrumes,
J’vous pose une réponse rapide :
Un $\mathrm{pH}$ négatif dans l’eau, est-il possible ?
Personnellement, je suis certain que non pour plusieurs raisons que je détaillerai. Mais un camarade est venu me voir en me disant qu’il avait trouvé un $\mathrm{pH}$ négatif, ça ne l’avait pas choqué ! Il m’a soutenue que certains lui en avait déjà parlé (des profs notamment). Et il m’a ainsi montré une page wikipédia et une discussion sur la forum futurascience.
Ce qui m’étonne énormément, c’est qu’en 8 années de chimie en autodidacte, jamais je n’ai eu une telle confirmation. Pire encore en 6 ans de cours de chimie, à chaque fois qu’un élève parlé de $\mathrm{pH < 0}$ c’était une erreur que le prof corrigé.
Voici les arguments que je vais détaillé contre cette idée reçu :
Déjà je doute que le coups du $\mathrm{0\leqslant pH \leqslant 14}$ soit l’un des mensonges du secondaire.
Lorsqu’on découvre pour la première fois la formule du $\mathrm{pH}$, $\mathrm{pH = -log([H_3O^+])}$. Tout le monde s’empresse de faire des tests : Ah tiens si J’ai une solution de tant et tant d’acide chlorhydrique, j’ai un $\mathrm{pH}$ de ....
Mais je me souviens ce jour là (en $\mathrm{1^{ère}\;STL}$) avoir essayé d’aller au delà de $\mathrm{1\;mol\cdot L^{-1}}$. Cela m’avait rendu un résultat négatif, j’ai demandé à mon prof comment c’était possible d’avoir un tel résultat, nous avions menti ?
La chose à remettre en question n’était pas : $\mathrm{0\leqslant pH \leqslant 14}$, mais bien la formule $\mathrm{pH = -log([H_3O^+])}$. Que nous savons déjà être une approximation car nous ne tenons pas compte des $\mathrm{pK_a}$. (Même les acides forts on un $\mathrm{pK_a}$ donc à priori il faudrait toujours en tenir compte pour calculer un $\mathrm{pH}$, mais ça devient compliqué)
Bref on commence donc à introduire la vraie formule du $\mathrm{pH}$ à savoir :
- $\mathrm{pH = -log(a_{H_3O^+})}$
Ah voilà, l’activité chimique qui est le limitant, la valeur thermodynamique qui empêche les chimistes de faire ce qu’ils veulent. L’activité ici est donc limité comme couramment :
- $\mathrm{a_{f} = 1}$ pour un solide $\mathrm{f}$
- $\mathrm{a_{f} = \gamma \dfrac{C_f}{C_0}}$ pour un soluté contenu en quantité $\mathrm{\leqslant 1\; mol \cdot L^{-1}}$
- $\mathrm{a_{f} = 1}$ pour un soluté contenu en quantité $\mathrm{> 1\; mol\cdot L^{-1}}$
- $\mathrm{a_{f} = x_f \dfrac{P_f}{P_0}}$ pression partiel et fraction molaire pour un gaz
Nous constatons que, rigoureusement, l’activité chimique n’est jamais purement égal à la concentration du soluté. Dans le cas qui nous intéresse nous avons la limitation à $\mathrm{1\; mol \cdot L^{-1}}$ et le coefficient d’activité $\mathrm{\gamma}$ qui sert aussi à corrigé certaine approximation en étant borné tel que : $\mathrm{\gamma \leqslant 1}$.
Donc déjà cela signifie que nous ne pouvons pas rentrer dans un logarithme décimal, en vue de calculer un $\mathrm{pH}$, une valeur supérieur à $\mathrm{1}$. Donc mathématiquement impossible d’avoir un $\mathrm{pH < 0}$. Dans l’eau les espèces sont ce qu’elles sont et ne permettent pas un $\mathrm{pH}$ autre que $\mathrm{0\leqslant pH \leqslant 14}$. Après dans d’autres solvant c’est une autre histoire.
Moi je pariais donc sur un $\mathrm{pH-mètre}$ mal étalonné. Ce qui a pour défaut de changer la précision de l’appareil (dans le cas présent c’est la justesse qui est remis en cause, la fidélité était bonne à priori).
Qu’en dîtes vous les petits gonz’ ?