Bonjour à tous !
Il y a plusieurs mois déjà, j’ai eu l’idée et l’envie de créer mon propre système d’alarme pour ma maison.
J’ai acquis des connaissances et rencontré des problématiques que je souhaite partager dans ce sujet.
Ainsi, si vous avez l’envie de vous lancer également dans ce type de projet ou
que vous êtes simplement bidouilleur, j’espère que vous trouverez ce contenu
intéressant et que celui-ci vous permettra de ne pas commettre les mêmes
erreurs que moi !
Aussi, je sais déjà que certains membres ne manqueront pas de faire des critiques pertinentes qui permettront à ce projet d’évoluer (notamment sur l’organisation des parties !)
Les questions à se poser
Avant de foncer tête baissée il est important de se poser plusieurs questions qui permettront de choisir des solutions adaptées.
Voici celles que j’aimerais m’être posées lorsque j’ai commencé mon projet.
Pourquoi ai-je besoin d’un système de surveillance ?
Bien que la réponse à cette question peut paraître évidente, il me semble intéressant de se la poser. Cela permettra de mettre en place un système correctement dimensionné à la menace.
- Est-ce pour protéger des biens de valeurs ?
- La valeur de ces biens justifient ils de la mise en place d’un tel système ?
- Est-ce pour me rassurer en cas de départ en vacances ?
- Est-ce pour me prémunir des squats ?
- Est-ce pour vérifier que mes tomates poussent correctement quand je suis en vacances ?
- Est-ce pour surveiller quelqu’un chez-moi ? (Attention à vérifier que c’est bien légal cette histoire 😝)
Tous ces cas (et d’autres bien-sûr !) peuvent justifier de l’installation d’un système de surveillance mais tous ne demandent pas le même niveau de sécurité, de fiabilité, le même coût … Alors je vous conseille de ne pas négliger cette étape !
Quelles sont les zones à surveiller ?
- S’agit-il de surveiller une zone en intérieur, en extérieur ?
- Est-ce vraiment nécessaire de surveiller cette zone ?
D’expérience j’ai compris qu’il était beaucoup plus simple de surveiller une zone en intérieur. En effet, il n’y a pas d’éléments extérieurs qui peuvent intervenir tels que la pluie, des oiseaux …
Mais aussi, comme vous pourrez le voir dans la suite, la vision nocturne est plus compliquée en extérieur.
- Ai-je le droit de surveiller cette zone ?
Avant de vous lancer dans votre projet, vérifiez si vous avez le droit de surveiller la zone qui vous intéresse. Par exemple, filmer la voie publique ou les parties communes d’un immeuble demandent des autorisations particulières.
Qu’est-ce que j’attends de ce système ?
Imaginez que votre système est en place. Tout fonctionne parfaitement et depuis vous dormez excellemment bien !
Personne n’est chez vous, et soudainement vous recevez une notification vous
alertant que quelqu’un s’est introduit dans votre habitation. La vidéo vous
permet d’en être certain, ce n’est pas une fausse alerte.
Que doit-il se passer ? Quels sont les réactions à mettre en place ?
Voici une liste de ce que l’on peut imaginer :
- Appeler la gendarmerie
- Déclencher une sirène
- Déclencher des fumigènes
- Aucune réaction (tous les systèmes ne sont pas que pour les cambrioleurs !)
- Parler à l’intrus
- Copier toutes les images et vidéos des dernières minutes sur un serveur distant (dans le cas où le disque dur serait volé)
- …
Il ne faut pas oublier la finalité de votre projet. S’il s’agit de protéger sa maison de cambrioleurs, il faut réussir à les dissuader de rentrer. Quelqu’un qui souhaite entrer par effraction chez vous y arrivera forcément, par contre il ne prendra pas forcément le même temps pour y parvenir et n’aura pas forcément non plus le même temps pour opérer ! Si votre système est passif, vous n’aurez qu’une vidéo du cambriolage de votre maison… pas toujours très utile
Quels moyens suis-je prêt à mettre en place ?
Il y a bien évidemment la question des moyens financiers. Un système d’alarme de haute qualité peut coûter très cher.
En fonction de vos réponses aux questions précédentes, vous avez normalement
probablement déjà une petite idée en tête !
Mais il n’y a pas que l’aspect financier.
- Avez-vous du temps pour mettre en place votre système vous-même ?
- Acceptez-vous de tirer des câbles dans votre logement ?
- Avez-vous de la place pour faire tourner un mini ordinateur et un disque dur chez vous ?
En fonction de ce que vous acceptez et pouvez faire, vous allez vous orienter vers des décisions différentes.
Quel système choisir ?
Maintenant que vous savez pourquoi vous voulez un système de surveillance, que vous avez déterminé vos besoins, nous pouvons maintenant nous demander quel est le bon choix à faire ! Voici les possibilités que j’ai considéré. Il y en a peut-être d’autres et je serais dans ce cas intéressé de les découvrir !
Sociétés spécialisées
Vous contactez une entreprise qui s’occupe de tout, ou presque.
C’est le choix de la tranquillité. On ne peut pas tout faire soi-même (ou du
moins correctement ).
Il existe beaucoup de formules différentes.
La majorité impose un abonnement avoisinant les 30€/mois pour un système de surveillance intérieur (généralement une sirène + capteurs infrarouges avec caméras intégrées). Bien-sûr, plus vous ajoutez du matériel et plus l’abonnement est élevé.
L’installation du matériel par un professionnel n’est plus forcément payant de
nos jours.
Il existe d’autres entreprises qui proposent aux clients d’acheter le matériel,
de l’installer soi-même et avec ou non un service derrière.
Face à cette multitude d’offres, je vous conseille d’aller voir sur internet pour comparer ce qu’il existe.
Voici les avantages et inconvénients que j’y trouve personnellement :
Avantages :
- Système fiable.
- Surveillance de votre logement par un centre 24h/24 7j/7. C’est un point important car avec un système maison il peut arriver que le système se déclenche pendant que vous dormez !
- Gain de temps. Vous ne vous préoccupez plus de votre système d’alarme.
Désavantages :
- Abonnement coûteux.
- Faible contrôle sur le système. Généralement pas la possibilité d’accéder aux caméras ni de déclencher la sirène.
- Système fermé avec de faibles possibilités d’évolution.
Produits "Plug and Play"
On trouve de plus en plus des produits rapides à installer et de qualité sur des sites e-commerce et même dans les magasins de bricolage. Ceux-ci ne demandent aucune connaissance particulière.
Comme pour toute commande en ligne, il faut savoir ce qu’on achète. Il faut lire beaucoup d’avis pour se faire une idée sur le produit.
Également, il faut vérifier si celui-ci est compatible uniquement avec des
appareils de même marque, d’un même écosystème…
C’est personnellement ce choix que j’avais fais dans un premier temps. Pour une centaine d’euros j’avais plusieurs capteurs de mouvements et des contacteurs de portes ainsi qu’une sirène.
Le système fonctionnait très bien et j’en étais très content ! Il envoyait des SMS en cas de mouvements. Néanmoins, voici un exemple d’inconvénient que j’y trouve :
Vous êtes en vacances, il est 2h du matin et vous recevez un SMS de votre alarme vous signalant qu’un mouvement a été détecté. ET C’EST TOUT CE QUE VOUS SAVEZ ! À ce moment là vous ne savez pas quoi penser ! S’agit-il simplement d’une souris ? Faut-il réagir ou simplement vous rendormir ? Finalement je n’étais toujours pas rassuré. À cela s’ajoute que je n’ai jamais pu retrouver un an après des capteurs supplémentaires… Impossible donc de faire évoluer le système
Optez donc pour une marque connue, peut-être plus onéreuse, de préférence compatible avec d’autres systèmes (si dans quelques années vous souhaitez faire évoluer votre solution). Si vous le pouvez, essayez d’avoir une caméra au minimum pour voir à distance ce qu’il se passe chez vous en cas de problème !
Système maison
Faire son système maison c’est l’assurance de contrôler (normalement !) l’ensemble de son système. On en est maitre et on peut donc plus facilement répondre à des besoins spécifiques. Aussi, c’est souvent la solution la moins coûteuse ! Néanmoins, elle n’est pas ouverte à tous car elle demande souvent d’avoir un minimum de compétence !
C’est cette solution que j’ai choisie pour mon système (qui n’est d’ailleurs toujours pas entièrement terminé )
Voici les éléments que je souhaite :
- Détecter les intrusions intérieures
- Détecter les intrusions dans mon jardin
- Faire sonner une sirène en cas d’intrusion avérée
- Un système fiable, c’est à dire qui limite les Faux Positifs (les fausses détections) et est fonctionnel en cas de coupure d’électricité/internet
- Une caméra au minimum pour comprendre à distance la situation
- Un système entièrement pilotable à distance
- Un budget raisonnable
J’ai commencé par regarder les projets et tutoriels existants. Deux solutions principales ressortaient :
Les kit DVR
Pour ceux qui ne voient pas de quoi il s’agit, une photo fera l’affaire :
Cette solution est très bien puisque l’on choisi davantage le matériel que l’on souhaite installer (qualité des caméras, temps d’enregistrement etc). Le tout est "simple" à installer et facilement configurable. Il existe un nombre conséquent de tutoriels sur internet pour vous aider pas à pas dans l’installation.
Cependant, quelques points négatifs :
- On achète d’un coup toutes les caméras. Si après avoir acheté le kit DVR vous vous rendez compte que les caméras ne vous conviennent pas, il faudra espérer que vous puissiez les renvoyer sans problème
- Presque tous les kit DVR ne proposent que l’envoi de mails en cas de détection de mouvement
- On peut difficilement faire évoluer le système
- Il n’y a pas de sirène ni de détecteurs de mouvements
J’ai personnellement décidé de ne pas me tourner vers cette solution. C’est un choix que je peux me permettre car j’ai des compétences dans le domaine. Si vous n’êtes pas doués avec la technologie et que vous souhaitez des caméras extérieurs je vous recommande tout de même ce système. Il est peu onéreux par rapport à des offres avec des abonnements. Si vous ne vous sentez pas capable de l’installer vous même faites appel à un professionnel qui vous fera un devis pour l’installation !
Vérifiez que le kit DVR propose un service pour les adresses IPs dynamiques.
Raspberry PI + Caméras IPs
C’est la solution la plus personnalisable. Mais celle-ci demande plus de travail et de connaissances. Vous pouvez faire évoluer votre système comme bon vous semble et surtout le prix final est nettement inférieur à ce que propose des entreprises spécialisées.
Cependant, il y a un gros point négatif (commun aux kits DVR et à la majorité des produits "Plug and Play") c’est que le système n’est reliée à aucun centre de surveillance. Concrètement, si vous dormez personne ne gérera la situation pour vous.
Choix de la carte
Se tourner vers une Raspberry Pi est adapté pour une utilisation domestique. Les derniers modèles (le modèle 4) propose une quantité de RAM allant jusqu’à 8 Go et un processeur 4 cœurs à 1,5Ghz. Amplement suffisant pour gérer quelques flux vidéos et quelques appareils électroniques.
Pour ceux qui ne comprennent pas de quoi on parle ici, voici une photo :
Il s’agit concrètement d’un mini ordinateur pour 50 euros environ et qui fait la taille d’un smartphone.
Sirène
Comment installer une sirène ?
Voici une sirène de 125dB que l’on peut trouver facilement pour moins de 10€.
Celle-ci s’alimente en 12V et nécessite 1,3A. En trouvant l’alimentation adéquate (un voltage similaire et une intensité égale ou supérieure) vous pourrez la faire fonctionner. Mais… vous ne souhaitez pas qu’elle sonne en continu !
Il va donc nous falloir un interrupteur que l’on puisse déclencher depuis notre mini ordinateur. Pour cela on va utiliser un relais. Il s’agit tout simplement d’un interrupteur et cela coûte à peine quelques euros. Vérifiez que celui-ci supporte la tension du circuit qu’il ferme.
Les connectiques GPIO (pour General Purpose Input Output) de la Raspberry nous permettent avec du code de contrôler les appareils électroniques connectés.
import RPi.GPIO as GPIO
GPIO.setmode(GPIO.BOARD)
GPIO.setup(12,GPIO.OUT)
GPIO.output(12,1)
Avec ces quelques lignes de Python par exemple on peut activer le relais et donc fermer le circuit.
Mais de quel circuit parles-tu ?
Du circuit de la sirène ! Si le relais n’est pas activé (position ouverte) alors le circuit de la sirène n’est pas fermé et donc elle ne sonne pas. Inversement, si le relais est activé alors la sirène est alimentée et attention aux oreilles ! Voici un exemple de circuit simpliste que l’on pourrait imaginer :
La réalisation du circuit de la sirène est dangereux. Renseignez-vous sur les dangers avant de le réaliser.
Les détecteurs de mouvements infrarouges
Les détecteurs de mouvements permettent de détecter un mouvement par le rayonnement infrarouge du corps qui bouge.
On peut trouver très facilement ce type de détecteurs en vente sur internet. Ils fonctionnent généralement avec des piles qui ont en moyenne une autonomie de 1 à 2 ans. Lisez attentivement les instructions concernant le placement du détecteur pour un fonctionnement optimal.
La majorité de ces détecteurs fonctionnent avec des émetteurs 433Mhz. C’est à dire que lorsqu’il identifie un mouvement, l’émetteur 433Mhz va envoyer un code unique sur cette fréquence. Pour recevoir cette alerte, il va donc nous falloir un récepteur 433Mhz pour notre Raspberry Pi !
Je vous recommande ce modèle. Il fonctionne très bien contrairement à un autre modèle moins cher qui avait une portée ridicule (même avec une antenne pourtant …)
En utilisant la librairie 433Utils vous pourrez recevoir les codes de vos capteurs ! Il faut bien-sûr noter le code associé à chaque capteur pour savoir dans quelle zone un mouvement a été détecté.
Faites attention, les capteurs peuvent envoyer pour un seul mouvement plusieurs fois de suite le code. Utiliser les fonctions debounce()
et throttle()
est une solution facile de gérer cela. Je vous conseille d’ailleurs ce tutoriel pour les comprendre avec des exemples !
D’ailleurs, je n’ai toujours pas trouvé comment déterminer le code signalant la faible batterie d’un détecteur. Certains sites expliquent qu’il s’agit de la valeur : code - une valeur fixe. Cela ne semble pas être le cas. Il va falloir que je trouve des piles déchargées pour faire des tests. Si certains ont des réponses je suis preneur merci !
Les caméras
Comme je l’expliquais précédemment, les caméras sont très pratiques pour avoir un œil à distance et s’assurer par exemple que les détecteurs de mouvements ne se sont pas déclenchés pour une fausse alerte.
Il existe différents types de connexion pour les caméras :
- caméra IP (donc Wifi ou Ethernet)
- caméra USB (comme une webcam en soit)
- caméra BNC
- …
Le plus adapté pour une connexion avec une Raspberry Pi est une caméra IP. En effet il est compliqué de récupérer le flux vidéo depuis du BNC et les caméras USB de surveillance ne courent pas les rues.
Pour choisir sa caméra il faut prendre en compte plusieurs éléments :
- La qualité de l’image
- L’angle de vision. Très important ! Certaines caméras comme les dômes ont des angles très serrés
- Le prix
- La vision de nuit par vision infrarouge. Si vous souhaitez voir de nuit c’est important. La puissance et la quantité de LED infrarouge sur votre caméra déterminera la facultée de celle-ci à voir de nuit
- L’étanchéité (si la caméra peut être installée en extérieur ou non)
- Wifi ou Ethernet
Les connectiques
Pour alimenter vos caméras, il faut nécessairement une source d’énergie. Dans le cas d’une caméra intérieure, une prise n’est jamais loin. Mais quand il s’agit d’installer une caméra à l’extérieure, il faut souvent tirer plusieurs mètres de fils (la phase + le neutre !). C’est quelque chose qu’il ne faut pas oublier de prévoir, c’est pour cela que ce paragraphe est là !
Ensuite, maintenant que votre caméra est alimentée, il faut que l’information arrive jusqu’à votre Raspberry ou votre boxe internet. Pour cela deux solutions sont possibles :
- Utiliser des caméras Wifi. Vous évitez un câble supplémentaire. Néanmoins il faut s’assurer que la portée de votre Wifi est suffisante pour que votre caméra puisse capter le réseau à son emplacement futur.
- Utiliser un câble Ethernet qu’on reliera directement à la boxe ou un switch s’il n’y a pas assez de ports disponibles. Oui c’est un câble supplémentaire. L’avantage c’est que les liaisons filaires sont toujours plus stable et souvent avec un meilleur débit. Une fois que votre câble est tiré, vous êtes tranquilles !
Pour choisir votre cable Ethernet, voici un petit tableau très utile :
Catégorie | Dénomination | Débit |
---|---|---|
CAT5e | Catégorie 5e | 10/100 Mbps et 1000 Mbps |
CAT6 | Catégorie 6 | 10/100/1000 Mbps |
CAT6a | Catégorie 6a | 10/100/1000 Mbps et 10000 Mbps |
CAT7 | Catégorie 7 | 10/100/1000/10000 Mbps |
Vous voyez ici que la catégorie 5e propose un débit largement suffisant pour notre utilisation et bien elle est moins coûteuse que les catégories 6 et 7. Inutile donc de vous ruiner pour rien !
Un autre critère est à prendre en compte, c’est la protection de la gaine :
Plus la gaine est protégée et plus un câble Ethernet peut être long. Au-delà d’une certaine longueur maximale la trame Ethernet risque d’être malformée voire même non reçue.
Vous saurez maintenant à quoi correspond le câble que vous achetez ! J’ai personnellement opté pour un câble Ethernet 5e UTP.
Il existe des caméras compatible POE (pour Power Over Ethernet). Cela signifie que la caméra peut être alimentée à partir du câble Ethernet. Ainsi, vous n’avez qu’à tirer un câble Ethernet pour alimenter et recevoir l’image de votre caméra ! Attention cependant, il faut avoir un switch POE pour "mettre du courant dans le câble Ethernet". Les premiers prix comment à 40€.
La vision de nuit
Pour voir la nuit, les caméras utilisent des LEDs infrarouges. En intérieur, cela fonctionne très bien. En extérieur, tout se complique.
La pluie, les moustiques ou encore l’absence de surfaces pour réfléchir les rayons infrarouges rendent compliqué la vision nocturne. Sur l’image ci-dessous, vous avez un aperçu de ce que l’on voit concrètement sur votre caméra quand il pleut. Pire encore, les LEDs infrarouges étant légèrement visibles à l’œil nu, les moustiques s’en approchent pendant la nuit et parasitent donc votre image par de grosses tâches blanches.
Plusieurs solutions sont envisageables :
- Utiliser un projecteur infrarouge déporté de la caméra (et couper les LEDs infrarouge de la caméra). Ainsi, les éléments proches de la caméra n’éblouiront pas la caméra
- Placer la caméra dans une zone à l’abris de la pluie
- Eclairer la zone à surveiller (je parle pas de la facture d’électricité qui vous attend…)
Prenez très au sérieux cette problématique.
Si vous avez des suggestions, n’hésitez pas !
Gestion des flux
Maintenant que vos caméras fonctionnent, il faut pouvoir s’en servir !
En fonction de votre constructeur, vous allez avoir une interface différente pour accéder aux flux de vos caméras. Ces flux sont pour le moment accessible qu’à partir de votre réseau local (c’est à dire des utilisateurs connectés à votre boxe) mais il est tout à fait possible d’autoriser une connexion extérieure, pratique si vous n’êtes plus chez vous !
Cependant, je vous déconseille de le faire. Très souvent, les interfaces de vos caméras sont des passoires d’un point de vue sécurité et des failles permettent à n’importe qui d’y accéder. Il est préférable de faire passer les flux par la Raspberry et d’autoriser uniquement les connexions extérieures à celle-ci. Ainsi, c’est la Raspberry qui sera responsable de la sécurité de vos flux vidéos.
Heureusement, vous n’êtes pas les premiers à vouloir gérer des flux vidéos. Il existe donc de nombreuses solutions !
J’en ai testé plusieurs comme Kerberos.io ou Motion. Je recommande vivement l’utilisation de Motion. Pour ceux qui n’aiment pas trop mettre la main dans les fichiers de configuration, il existe Motioneye qui permet de configurer Motion à travers une interface web. Je ne rentrerai pas dans les détails car la documentation est très complète et il existe de nombreux tutoriels pour configurer Motion sur une Raspberry.
Motion permet de nombreuses fonctionnalités comme la détection de mouvements, la détection de perte de signal d’une caméra, la possibilité de masquer une partie du champ de vision, ajouter du texte et l’heure sur le flux …
La détection de mouvements de Motion fonctionne relativement bien et propose de nombreuses configurations possibles. Par contre il ne s’agit pas d’une solution de machine learning (qui demanderait trop de ressources pour une Raspberry de toutes façons). Il est possible de déclencher un enregistrement en cas de détection de mouvements et de se l’envoyer immédiatement sur votre smartphone.
Configurations réseau
Comme je l’expliquais précédemment, il est nécessaire quand vous n’êtes pas chez vous d’accéder à distance à votre réseau pour communiquer avec votre Raspberry et accéder aux flux vidéos par exemple.
Le problème c’est que souvent votre boxe a une IP dynamique. Cela signifie que soudainement votre adresse IP publique peut changer. Ainsi, en plein milieu de vos vacances, l’adresse IP de votre boxe maison peut changer sans vous prévenir. Et maintenant que vous ne connaissez plus la nouvelle IP vous ne pouvez plus communiquer avec votre Raspberry adorée.
C’est pourquoi on utilise des DNS dynamiques. Un DNS (Domain Name System) est un service qui associe à un domaine une adresse IP. Quand vous tapez google.fr, l’adresse IP du serveur de Google vous est retournée. On va donc créer un nom de domaine pour votre maison. La particularité de votre maison contrairement à Google, c’est que votre IP change. Il faut donc être capable de mettre à jour cette IP associée à votre nom de domaine.
Dans les paramètres de votre boxe internet, il est très probable que vous puissiez configurer un DNS dynamique. Dès que votre boxe changera d’IP, elle s’occupera automatiquement de prévenir votre fournisseur de DNS dynamique de ce changement.
Cependant très souvent les boxes propose des fournisseurs de DNS dynamiques payants (environ 2€/mois). Si vous souhaitez faire cette économie, vous pouvez utiliser le DNS dynamique dynu qui est gratuit. Il faudra cependant faire un script sur votre Raspberry qui vérifie régulièrement si l’IP publique a changé. Il y a même un article dessus : https://www.dynu.com/DynamicDNS/IPUpdateClient/RaspberryPi-Dynamic-DNS
Il faut également penser mapper les ports de votre boxe sur ceux de la Raspberry. Par exemple, quand vous appellerez monnom.dyndns.net:8080
il faut rediriger le port 8080
de la boxe vers celui de la Raspberry. Cela se trouve généralement dans l’onglet NAT/PAT
de l’interface de votre boxe. Si vous oubliez cette étape, vous ne pourrez pas accéder à distance à votre système.
Pour les utilisateurs expérimentés, je vous conseille également d’utiliser WireShark pour surveiller le trafic réseau de vos caméras. Vous pourrez ainsi vérifier que les caméras ne transmettent pas leurs flux en dehors de votre réseau sans votre autorisation.
Système résilient
Un élément important d’un système d’alarme est que celui-ci doit toujours fonctionner en cas de coupure d’électricité.
Les onduleurs sont une solution simple et efficace à mettre en place. Pour ceux qui sont intéressés pour créer leur système d’alimentation de secours eux-mêmes, le terme "Uninterruptible Power Supply" donne beaucoup de pistes !
Le choix d’un onduleur n’est pas forcément évident. Mais le critère le plus important est de déterminer l’autonomie au système qu’il fournira en cas de coupure d’éléctricité. Pour cela, il faut calculer la consommation totale de votre système (70Wh pour mon système par exemple).
En fonction de la batterie de votre onduleur, vous pourrez déterminer l’autonomie théorique de votre système.
Après quelques années, l’autonomie de votre onduleur peut avoir considérablement diminué.
Pilotable à distance
Pour recevoir et transmettre des informations à votre Raspberry plusieurs solutions sont possibles.
-
Utiliser un shield GSM
Cette solution demande d’acheter un shield GSM, ce qui peut être onéreux et surtout complexe à configurer. Cette solution vous permettra de communiquer par SMS avec votre système. Vous pouvez également opter pour des clés 3G qui permettront d’envoyer par MMS des photos ou courtes vidéos.
-
Utiliser une télécommande 433Mhz pour activer/désarmer le système
Utiliser une télécommande 433Mhz vous permettra quand vous êtes à proximité de votre Raspberry de lui envoyer une commande comme activer ou désarmer l’alarme. Pratique quand on n’a pas forcément son téléphone sur soi ou alors qu’il n’a plus de batterie !
-
Une interface web
L’interface web peut vous permettre de consulter les flux de vos caméras, d’activer/désactiver la sirène à distance.
-
Un bot (comme Telegram par exemple)
Dans une conversation comme Telegram votre Raspberry peut envoyer des messages et vous pouvez également lui envoyer des commandes. Cette solution est très pratique car elle permet également d’ajouter d’autres membres à la conversation pour gérer le système ! Enfin, la Raspberry peut envoyer des images/vidéos directement dans la conversation. C’est l’option que j’ai adoptée.
Conclusion
J’espère que ce contenu vous aura intéressé et qu’il vous donnera quelques pistes de réflexions.
Par manque de temps, je n’ai pas encore pu détailler toutes les aspects souhaités. D’autres éléments sont à ajouter et/ou à améliorer. Voici une petite liste non exhaustive :
- Synchronisation des images/vidéossur un support de secours avec Lsyncd
- Vérification de la bonne communication entre la Raspberry et le support de secours.
- Utilisation d’un shield GSM en cas de coupure d’internet
N’hésitez pas à me faire des retours (idées, critiques…) !