Avoir moins d'empathie ?

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Bonjour !

Depuis un moment maintenant, je me suis rendu compte que je faisais face à un problème récurrent, notamment dans un contexte de secourisme (mais pas uniquement). En fait, voir une blessure ne me fait presque rien, de même qu’une prise de sang ou une aiguille. En revanche, j’ai parfois tendance, et de manière imprévisible, à absorber complètement les émotions de détresse.

Du coup, si je suis avec une personne blessée mais calme, je n’ai pas grand mal à faire les gestes qui s’imposent et à analyser la situation. En revanche, si la personne est paniquée, choquée ou déprimée (et à plus forte raison si je la connais), j’ai une tendance (apparemment imprédictible) à faire mienne toutes ses émotions. Je peux parfois y « mettre un délai », mais je finis tout de même par ressentir moi-même une forte sensation d’angoisse et d’inquiétude pour la personne, qui m’empêche alors de me concentrer. J’ai la chance de conserver un comportement rationnel même en cas de panique, mais il est évident que je ne suis plus dans un état optimal pour analyser la situation. C’est d’autant plus problématique que cette sensation d’avoir « fait les choses de travers » (quand bien même une personne qualifiée me confirmerait que ce n’était pas le cas) me pose ensuite un fort sentiment de culpabilité, qui met parfois plusieurs jours à disparaitre.

Du coup, est-ce que vous auriez des conseils pour arriver à réduire et à contrôler l’empathie, pour éviter d’être « submergé » par ces émotions ?

Merci ! :)

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Hello, juste une petite précision, si tu souhaites faire des recherches là-dessus, l’empathie est en fait la capacité à comprendre les émotions des autres, la compassion est celle de les ressentir avec eux. Ton problème est donc la compassion, pas l’empathie en elle-même qui est un avantage même pendant tes activités de secouriste.

Ceci étant totalement psychologique, as-tu envisagé de voir un psychothérapeuthe ?

edit : @elegance, non personnellement je ne vois pas du tout où tu veux en venir

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Hello,

C’est un sujet extrêmement complexe que tu nous proposes là. Je vais tenter de te répondre au mieux, mais comme tu t’en doutes, c’est un phénomène qui est sujet à une très forte variabilité interindividuelle.

La première chose c’est de savoir précisément de quoi on parle car entre l’empathie, la sympathie, la compassion et la contagion émotionnelle, la frontière est assez fine. Les mécanismes de l’empathie sont complexes et encore assez mal compris, mais grâce à des expériences menées sous IRM cérébrale on arrive à identifier les zones mises en jeu. Il y en a une en particulier qui l’on appelle la zone des neurones miroirs. Cette zone est activée quand un être humain reproduit l’action d’un autre être humain ou s’imagine reproduire une action. Elle est particulièrement importante dans le développement de l’enfant puisqu’une grande partie de son apprentissage se fait par imitation.

Dans un contexte qui n’est pas celui d’une action mais d’une émotion, on constate que les neurones miroirs activent chez la personne sujette à l’empathie les zones qui correspondent aux émotions de la personne source de son empathie. Autrement dit, les neurones miroirs nous poussent réellement à ressentir les émotions des autres. Il existe un second mécanisme associé à ce ressenti qui permet au cerveau de distinguer le soi de l’autre pour bien identifier la source des émotions et ne pas les prendre pour les siennes.

Et je pense que tu me vois venir avec mes gros sabots, mais une partie de la solution au problème est là. L’empathie est "codée" dans le cerveau, impossible d’y échapper. Mais le mécanisme de dissociation permet de réguler ses émotions pour parvenir à venir en aide sans trop s’exposer émotionnellement.

De manière parfaitement concrète, plusieurs choses. La première c’est que l’empathie a été très étudiée chez les étudiants en médecine et médecins et assez peu chez les secouristes et équivalents (pompiers, ambulanciers, etc.). Du coup, je vais m’appuyer plutôt sur ça même s’il y a quelques différences (la relation médecin/patient n’est pas forcément la même suivant le type de spécialité médicale puisqu’on peut être sur du suivi long terme). On constate que l’étudiant commence avec une empathie très forte (parfois paralysante) et que celle-ci diminue avec le temps et l’acquisition de nouvelles compétences (on distingue 4 stades que je ne détaillerai pas, ce n’est pas forcément le but du sujet). Je ne sais pas dans quelle mesure ce que je dis est applicable au secourisme (encore plus au secouriste bénévole chez qui l’expérience est plus longue à venir que chez le personne médical ou paramédical puisqu’il ne fait pas ça tous les jours), mais j’aurais tendance à dire qu’avec l’expérience, l’empathie baisse et l’efficacité augmente.

Maintenant, si on veut essayer de forcer un peu le destin, il faut distinguer deux étapes. Premièrement, baisser son niveau d’empathie de façon à pouvoir agir, même si c’est de façon un peu froide. Deuxièmement, essayer de réguler plus finement l’empathie afin de ne pas en avoir trop pour ne pas se retrouver paralysé mais suffisamment pour être un secouriste bienveillant et plus seulement une machine à faire froidement des bilans.

Pour baisser son niveau d’empathie dans un premier temps, je pense qu’il faut que tu identifies précisément les situations dans lesquelles ton empathie est trop sollicitée. Qu’est-ce qui te touche particulièrement ? Les enfants blessés ? Les cas psychologiques ? Les femmes agressées sexuellement ? Il y a plein de cas qui pour des raisons très diverses peuvent pousser à éprouver de l’empathie. Tu dois essayer de les analyser pour extraire le dénominateur commun. Une fois ta réflexion à ce stade, tu as un moyen très court-terme de palier le problème : essayer d’éviter au maximum les situations qui posent problème. Évidemment, dans la vie de tous les jours, c’est relativement imprévisible, mais dans le cadre du secourisme, ce que je te conseille c’est d’en parler avec ton chef d’intervention afin qu’il puisse te laisse en retrait ou te relayer si jamais un cas que tu crains se présente.

Une fois cela fait, il va falloir essayer de comprendre les mécanismes qui actionnent cette surdose d’empathie pour y remédier. Et là, c’est beaucoup plus difficile parce l’empathie peut venir de plein de phénomènes différents (et qui s’additionnent), en vrac :

  • l’histoire liée à la détresse de la victime (un exemple classique : on nous montre une photo d’une personne éplorée, on sera beaucoup plus empathique si on nous dit que c’est suite à un attentat, beaucoup moins si on dit que c’est suite à un match de foot)
  • le contexte (est-ce que tu portes secours à quelqu’un de ta famille ? quelqu’un que tu ne connais pas ? quelqu’un que tu détestes ?)
  • la mémoire autobiographie (est-ce que tu as déjà toi-même vécu la situation ?)
  • beaucoup d’autres (une phobie par exemple)

De manière générale, le fait de comprendre d’où vient le sentiment d’empathie permet de relativiser en utilisant mieux le mécanisme qui permet de distinguer le soi de l’autre (dont je parlais un peu plus haut). On prend du recul, on intellectualise la situation. Bien évidemment, c’est plus difficile à faire qu’à dire. Et si on constate un blocage sur une ou plusieurs situations, il faut pas hésiter à en parler voire à consulter un professionnel (psychologue/psychiatre).

La deuxième étape, c’est d’essayer d’utiliser l’empathie pour augmenter la qualité des soins prodigués aux victimes. On ne la considère plus seulement comme une somme de symptôme que l’on doit recueillir (la dimension biologique) mais comme une personne à part entière pour laquelle il faut également tenir compte des dimensions psychologiques et sociales.

Pour cela, il n’y a pas de solution miracle, l’expérience est la meilleure conseillère (puisqu’on n’est pas psychologues). Toutefois, avec quelques conseils de bon sens on peut donner quelques pistes :

  • être bienveillant
  • ne pas avoir de préjugé (e.g. ne pas partir du principe qu’une victime se plaint pour rien même si sa détresse semble bénigne au premier abord)
  • expliquer ce qu’il va se passer ("nous allons faire un bilan", "nous allons appeler le SAMU pour avoir un avis médical", etc.)
  • écouter la victime ; un de mes profs de psychologie médicale m’a donné un très bon conseil qui n’est malheureusement pas enseigné en PSE : la règle des 15 secondes. Pour pousser quelqu’un à se confier, dans un premier temps il ne faut pas l’interrompre (on s’est rendu compte que les médecins ont tendance à interrompre les patients au bout de 6 secondes en moyenne) et il faut lui laisser le temps de s’exprimer. Si la victime se tait mais que tu sens qu’elle a quelque chose à dire encore, attends juste 15 secondes avant de reprendre la parole et dans pas mal de cas, ça va pousser la victime à se confier. Rien que 15 secondes de silence (en montrant à la victime qu’on reste à son écoute, évidemment, il ne faut pas passer les 15 secondes le nez sur son portable), ça paraît rien du tout mais c’est super efficace.
  • la réconforter

Ces conseils (sauf la règle des 15 secondes) sont au programme du PSC1, donc tu dois probablement les connaître, mais ça ne fait jamais de mal de les rappeler.

Ensuite, pour parler du référentiel PSE, il y a tout un passage qui parle du stress de l’équipier et qui reprend en gros les conseils dont j’ai parlé plus haut (ils ajoutent qu’il est important d’avoir une bonne hygiène de vie).

Enfin, je ne sais pas si tu as déjà passé ton PSE2, mais si ce n’est pas le cas, sache qu’il contient un module de prise en charge des détresses psychologiques dans lequel tu vas apprendre des conduites à tenir face à plusieurs types de détresses psy (crise suicidaire, agression sexuelle, deuil, délire, etc.). Bien évidemment, ces conseils ne sont pas parfaits parce toute situation est unique, mais ils permettent d’orienter la prise en charge. Il ne faut également pas hésiter à s’appuyer sur ses équipiers expérimentés et sur son chef d’intervention puis, plus tard, sur sa propre expérience.

Bon, j’ai écrit un petit pavé finalement, mais j’espère que je t’aurais aidé à y voir (un peu) plus clair, même si comme je te l’ai dit au début, c’est un sujet très difficile à cause de la très forte variabilité interindividuelle.

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Je pense qu’on a tous un quota de larmes à verser. Si on est très entouré, si on a des enfants en particulier, on a 1000 occasions de verser toutes ces larmes, et donc on est un peu plus blindé/blasé/détaché dans les circonstances que vous évoquez.

Bien entendu, cette analyse est très superficielle , l’élément 'entourage' n’est qu’une composante parmi plein d’autres, et on ne va pas mettre en équation le nombre de larmes que l’on a versées au cours des 12 derniers mois :)

Je pense qu’on a tous un quota de larmes à verser. Si on est très entouré, si on a des enfants en particulier, on a 1000 occasions de verser toutes ces larmes, et donc on est un peu plus blindé/blasé/détaché dans les circonstances que vous évoquez.

En mettant en parallèle cette analyse avec ce message :

Question à vous 2 : Avez-vous une famille ? Une famille au sens d’un conjoint + un ou des enfants ? J’imagine que non. Et vous voyez certainement où je veux en venir.

elegance

Je ne comprends pas très bien comment tu en conclus que il n’a pas de famille et des enfants??

Je pense qu’on a tous un quota de larmes à verser.

Je pense que tu devrais arrêter de penser ça. C’est infondé. Si les émotions s’épuisaient, il n’y aurait pas d’états émotionnels durables ou intense (suicide, euphorie, …). On a jamais entendu personne dire qu’il ne pouvait pas se réjouir de la naissance de son enfant parce qu’il avait vu un concert qui l’a empli de joie ou qui ne pleurait pas la mort d’un proche parce qu’il avait pleuré en regardant le Roi Lion à la télé.

Si on est très entouré, si on a des enfants en particulier, on a 1000 occasions de verser toutes ces larmes, et donc on est un peu plus blindé/blasé/détaché dans les circonstances que vous évoquez.

C’est à mon avis très faux. Si tu as une connexion émotionnelle, tu ne vas pas te blinder ou te détacher. Le blindage ou le détachement se construit, et c’est lui qui te permettra d’avoir une connexion émotionnelle réduite.

Par exemple, je ne suis en général pas connecté avec des inconnus, avec mes proches, c’est une autre histoire.

Et je sais pas toi, mais je n’ai pas envie de pleurer quand je suis avec des enfants. Si tu pleures tous le temps en famille, il y a peut-être un problème.

Eh bien, merci pour vos réponses !

Hello, juste une petite précision, si tu souhaites faire des recherches là-dessus, l’empathie est en fait la capacité à comprendre les émotions des autres, la compassion est celle de les ressentir avec eux. Ton problème est donc la compassion, pas l’empathie en elle-même qui est un avantage même pendant tes activités de secouriste.

Ceci étant totalement psychologique, as-tu envisagé de voir un psychothérapeuthe ?

Phigger

Je vois. Du coup, il semblerait que je manque en fait d’empathie, mais que j’ai trop de compassion… Disons que quand je vois une personne, j’arrive généralement à savoir quelle émotion elle ressent, mais je suis pas contre totalement incapable de savoir quoi faire pour la réconforter si elle ne va pas bien (ce qui me fait d’autant plus culpabiliser de ne rien pouvoir faire).

Pour ta question : oui je l’ai envisagé, le problème étant que les délais et le choix de la personne m’en ont un peu dissuadé…

Maintenant, si on veut essayer de forcer un peu le destin, il faut distinguer deux étapes. Premièrement, baisser son niveau d’empathie de façon à pouvoir agir, même si c’est de façon un peu froide. Deuxièmement, essayer de réguler plus finement l’empathie afin de ne pas en avoir trop pour ne pas se retrouver paralysé mais suffisamment pour être un secouriste bienveillant et plus seulement une machine à faire froidement des bilans.

Quelqu’un m’avait justement suggéré d’essayer de me « construire un rôle » dans les moments où j’ai besoin de mes connaissances en secourisme, pour arriver à me détacher de la situation (essayer d’agir « comme si j’étais un pompier en intervention » par exemple), même si ça semble difficile de le faire quand je m’occupe de personnes que je connais déjà… Est-ce que tu pense que ça peut marcher ?

Pour baisser son niveau d’empathie dans un premier temps, je pense qu’il faut que tu identifies précisément les situations dans lesquelles ton empathie est trop sollicitée. Qu’est-ce qui te touche particulièrement ? Les enfants blessés ? Les cas psychologiques ? Les femmes agressées sexuellement ? Il y a plein de cas qui pour des raisons très diverses peuvent pousser à éprouver de l’empathie. Tu dois essayer de les analyser pour extraire le dénominateur commun. Une fois ta réflexion à ce stade, tu as un moyen très court-terme de palier le problème : essayer d’éviter au maximum les situations qui posent problème. Évidemment, dans la vie de tous les jours, c’est relativement imprévisible, mais dans le cadre du secourisme, ce que je te conseille c’est d’en parler avec ton chef d’intervention afin qu’il puisse te laisse en retrait ou te relayer si jamais un cas que tu crains se présente.

Une fois cela fait, il va falloir essayer de comprendre les mécanismes qui actionnent cette surdose d’empathie pour y remédier. Et là, c’est beaucoup plus difficile parce l’empathie peut venir de plein de phénomènes différents (et qui s’additionnent), en vrac :

  • l’histoire liée à la détresse de la victime (un exemple classique : on nous montre une photo d’une personne éplorée, on sera beaucoup plus empathique si on nous dit que c’est suite à un attentat, beaucoup moins si on dit que c’est suite à un match de foot)
  • le contexte (est-ce que tu portes secours à quelqu’un de ta famille ? quelqu’un que tu ne connais pas ? quelqu’un que tu détestes ?)
  • la mémoire autobiographie (est-ce que tu as déjà toi-même vécu la situation ?)
  • beaucoup d’autres (une phobie par exemple)

Je n’ai pas beaucoup de recul, mais je pense que dans mon cas, il s’agit surtout d’éléments de contexte. Il m’est arrivé de devoir faire du secourisme de manière impromptue dans des conditions particulièrement mauvaises, et il m’est aussi arrivé plusieurs fois de porter secours à des gens dont je suis très proches. A fortiori, certaines de ces personnes sont très réticentes à prendre soin d’elles, et je suis parfois le seul à pouvoir le faire (c’est-à-dire que même si je suis indisponible, elles n’iront probablement pas voir un médecin de toute façon), ce qui a tendance à rajouter une certaine pression…

De manière générale, le fait de comprendre d’où vient le sentiment d’empathie permet de relativiser en utilisant mieux le mécanisme qui permet de distinguer le soi de l’autre (dont je parlais un peu plus haut). On prend du recul, on intellectualise la situation. Bien évidemment, c’est plus difficile à faire qu’à dire. Et si on constate un blocage sur une ou plusieurs situations, il faut pas hésiter à en parler voire à consulter un professionnel (psychologue/psychiatre).

Pourquoi pas, mais comme je le disais un peu plus haut, la démarche semble chronophage et énergivore… De plus, une partie importante de ce qui fait ma vision du monde aujourd’hui (et qui constitue donc, je pense, le matériau de base pour toute analyse psychologique) est le résultat d’une série d’évènements longue et surtout très difficile à expliquer à une personne qui ne les a pas connu. Du coup, expliquer tout ça de façon fragmentaire à quelqu’un me parait être une tache particulièrement ardue…

Enfin, je ne sais pas si tu as déjà passé ton PSE2, mais si ce n’est pas le cas, sache qu’il contient un module de prise en charge des détresses psychologiques dans lequel tu vas apprendre des conduites à tenir face à plusieurs types de détresses psy (crise suicidaire, agression sexuelle, deuil, délire, etc.). Bien évidemment, ces conseils ne sont pas parfaits parce toute situation est unique, mais ils permettent d’orienter la prise en charge. Il ne faut également pas hésiter à s’appuyer sur ses équipiers expérimentés et sur son chef d’intervention puis, plus tard, sur sa propre expérience.

Ekron

Non je ne l’ai pas encore passé mais j’y songe, quand j’aurai le temps et l’énergie…

Je pense qu’on a tous un quota de larmes à verser. Si on est très entouré, si on a des enfants en particulier, on a 1000 occasions de verser toutes ces larmes, et donc on est un peu plus blindé/blasé/détaché dans les circonstances que vous évoquez.

À moins que tu ne fasse référence à une sorte de burn out émotionnel, je ne vois pas non plus le lien. Cela dit, il m’est déjà arrivé d’avoir l’impression d’avoir épuisé toute mon « énergie émotionnelle » et de ne plus rien ressentir (après avoir reçu une très mauvaise nouvelle), mais je ne l’aurais pas décrit dans ces termes (peut-être une "stratégie d’évitement" ?).

Merci ! :)

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Hello, juste une petite précision, si tu souhaites faire des recherches là-dessus, l’empathie est en fait la capacité à comprendre les émotions des autres, la compassion est celle de les ressentir avec eux.

Phigger

Sans entrer dans une bataille terminologique, il me semble que l’empathie comprend deux notions : comprendre les émotions des autres (ou « empathie froide ») et ressentir les émotions des autres (ou « empathie chaude »). Il est possible qu’une personne puisse comprendre les émotions des autres sans les ressentir, mais de manière générale l’empathie recouvre les deux.

Après les notions de compassion et d’empathie se recoupent, mais l’empathie recouvre bien comprendre et ressentir.

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Hello, juste une petite précision, si tu souhaites faire des recherches là-dessus, l’empathie est en fait la capacité à comprendre les émotions des autres, la compassion est celle de les ressentir avec eux.

Phigger

Sans entrer dans une bataille terminologique, il me semble que l’empathie comprend deux notions : comprendre les émotions des autres (ou « empathie froide ») et ressentir les émotions des autres (ou « empathie chaude »). Il est possible qu’une personne puisse comprendre les émotions des autres sans les ressentir, mais de manière générale l’empathie recouvre les deux.

Après les notions de compassion et d’empathie se recoupent, mais l’empathie recouvre bien comprendre et ressentir.

Taurre

Je pense qu’Ekron parle de tout ça bien mieux que moi ^^ La capacité à dissocier les émotions de l’autre de ses propres émotions.

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Quelqu’un m’avait justement suggéré d’essayer de me « construire un rôle » dans les moments où j’ai besoin de mes connaissances en secourisme, pour arriver à me détacher de la situation (essayer d’agir « comme si j’étais un pompier en intervention » par exemple), même si ça semble difficile de le faire quand je m’occupe de personnes que je connais déjà… Est-ce que tu pense que ça peut marcher ?

Oui, ça peut marcher. La vraie question c’est, est-ce que ça va marcher ? Et là, je ne peux pas te répondre. Autant je pense que la méthode à suivre pour identifier les problèmes et tenter de trouver de solutions est plutôt universelle, autant la solution en question est très personnelle.

Pour ma part, une approche de ce type ne fonctionnerait jamais sur moi. Je suis plutôt du genre à luter contre les émotions en intellectualisant au maximum, en faisant appel à la part de rationnel qui est en moi. Quand je suis confronté à une situation de stress (ce qui arrive de moins en moins avec l’expérience), je prends une seconde pour inspirer un grand coup et laisser mes émotions de côté. J’essaye de réfléchir de manière purement rationnelle sur ce que je dois faire et pourquoi je dois le faire.

C’est ma technique, qui fonctionne sur moi tout comme la personne qui t’as suggéré de te construire un rôle t’as conseillé une technique qui fonctionne sur lui. Tu dois trouver ce qui marche pour toi. Je sais que ça va pas t’aider beaucoup ce que je te raconte et j’en suis désolé, mais je préfère être honnête plutôt que d’essayer de te vendre des méthodes pseudo-miracles qui te laisseront plus désemparé qu’autre chose.

Je n’ai pas beaucoup de recul, mais je pense que dans mon cas, il s’agit surtout d’éléments de contexte. Il m’est arrivé de devoir faire du secourisme de manière impromptue dans des conditions particulièrement mauvaises, et il m’est aussi arrivé plusieurs fois de porter secours à des gens dont je suis très proches. A fortiori, certaines de ces personnes sont très réticentes à prendre soin d’elles, et je suis parfois le seul à pouvoir le faire (c’est-à-dire que même si je suis indisponible, elles n’iront probablement pas voir un médecin de toute façon), ce qui a tendance à rajouter une certaine pression…

Je vois, difficile de jouer l’évitement du coup.
Si ce sont les seuls cas dans lesquels tu souffres d’empathie exacerbée, j’ai bien peur que ce soit un phénomène qu’il est difficile de réfréner même pour certains des professionnels de santé les plus expérimentés. C’est une des raisons pour lesquelles il est déconseillé de traiter ses proches : on manque d’objectivité et on peut se laisser submerger par ses émotions.

La première chose que tu dois te rappeler (même si elle paraît évidente) c’est que tu n’es pas médecin. Même si une personne se met en danger en refusant de se soigner, tu ne dois pas te mettre la pression en te disant "je suis le seul qu’elle accepte de voir, je dois absolument régler ses problèmes".

Tu n’es pas responsable des personnes qui font le choix de ne pas se soigner : c’est leur choix à elles et tu dois essayer (même si c’est très difficile, je suis bien d’accord) de te déculpabiliser. Si une personne est malade ou en mauvaise santé malgré tes soins, ce pas parce que tu n’es pas assez bon ou parce que tu ne fais pas ce qu’il faut : c’est sa faute.

Il y a tout un tas de raisons qui peuvent justifier le fait de refuser les soins, ça va de la phobie des hôpitaux et/ou du personnel soignant à la volonté de se punir. Si tu sens, qu’il y a moyen, tu peux éventuellement essayer d’en parler aux personnes concernées pour comprendre la raison, mais encore une fois, ce n’est pas ton travail à toi et tu n’es pas formé pour.

Si un jour, il y a vraiment urgence, appelle le SAMU. C’est leur travail à eux. Bien sûr, face à une personne qui refuse tout net l’hôpital, ils ne feront pas grand-chose, mais ils ont déjà plus de possibilités d’action et une plus grande expérience sur le sujet.

Pourquoi pas, mais comme je le disais un peu plus haut, la démarche semble chronophage et énergivore… De plus, une partie importante de ce qui fait ma vision du monde aujourd’hui (et qui constitue donc, je pense, le matériau de base pour toute analyse psychologique) est le résultat d’une série d’évènements longue et surtout très difficile à expliquer à une personne qui ne les a pas connu. Du coup, expliquer tout ça de façon fragmentaire à quelqu’un me parait être une tache particulièrement ardue…

Je me suis mal exprimé. Je suis partisan d’éviter la consultation autant que possible (voilà qui va m’attirer les foudres des amateurs de psychothérapie sur le forum ^^ ). Je pense d’ailleurs que les gens ont tendance à consulter trop facilement et de fait à fuir le problème en laissant sa résolution aux mains de quelqu’un d’autre plutôt que d’essayer de trouver des solutions par eux-mêmes. Alors, il ne faut pas me faire dire ce que je n’ai pas dit, ces professions restent absolument essentielles pour les cas où les gens ne sont pas capables de trouver des solutions par eux-mêmes, mais je ne pense pas que ce soit le cas de la totalité des gens qui consultent.

Autrement dit, je t’encourage à chercher une solution par toi-même et à te diriger vers un professionnel uniquement s’il y vraiment un blocage que tu n’arrives pas à franchir par toi-même.


Pour conclure, mon conseil est double :

  • d’une part, si tu souhaites essayer de remédier à ton empathie exacerbée de manière active, je pense que le mieux c’est de s’engager dans une démarche personnelle de réflexion. Il ne faut pas rejeter les conseils ou approches des autres, il ne faut d’ailleurs pas hésiter à s’en nourrir pour approfondir sa propre réflexion, mais il faut aussi garder à l’esprit que ce sont leurs solutions et qu’elles ne sont pas universelles.
  • d’autre part, de manière un peu plus passive, je pense que l’expérience te permettra petit à petit d’appréhender plus facilement ce genre de situations. C’est un peu cynique comme point de vue, mais on se fait à tout (et ça vient de quelqu’un qui s’est longtemps refusé à tenter médecine de peur de ne pas être capable de quoi que ce soit devant des gens en détresse). Petit à petit, sauf s’il y a un vrai blocage psychologique (auquel cas, je recommande de nouveau la consultation, mais uniquement dans ce cas), tu constateras que tu seras de plus en plus à l’aise, de plus en plus efficace et de moins en moins hésitant.
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Puisqu’on parle de psychothérapie, je vais y mettre mon grain de sel.

Si vous en parlez selon l’acception psychanalytique, laissez tomber. On ne vient pas sur le divan pour résoudre un problème spécifique en un minimum de temps : la psychanalyse elle-même le reconnaît. Bref, à moins que tu sois prêt à envisager de dépenser une partie non-négligeable de ton salaire pendant des mois, travailler sur ton conscient et ton inconscient, raconter comment ton empathie, ta vision du monde et tout le reste ont pu se construire au cours du temps, il faut éviter. D’autant que la "réussite" n’est pas garantie 1.

Aller voir un psychiatre n’a dans cette démarche aucun sens, bien sûr, à part le fait d’être remboursé par la Sécu :p

Mref, le seul pan qu’il reste, éventuellement, c’est la TCC (thérapie cognitivo-comportementale). En gros, c’est généralement basé sur le concept de désensibilisation : à force de t’exposer à un même stimulus, tu vas devenir moins vulnérable. C’est particulièrement utile pour les phobies. Ce versant comportementaliste peut être complété par un travail cognitif, c’est-à-dire sur les schémas de pensée que tu utilises (cf. les ruminations dans la dépression, pour donner un exemple). Je pense que c’est cette voie-là qui pourrait t’être la plus profitable.

Ceci dit, le fait de recourir à une thérapie pour ça me pose fondamentalement problème. Estimes-tu que ton "trop d’empathie" soit du domaine du pathologique, de l’anormal, de la maladie 2 ? Vu ce que tu en dis, j’ai l’impression que non : de fait, dans une vue très classique de la médecine, comme il n’y a pas pathologie, il ne devrait pas y avoir de thérapie.
Ce n’est que mon avis au doigt mouillé d’un bientôt-licencié en psycho, donc tu en fais ce que tu veux, bien sûr, mais je pense qu’une désensibilisation par TCC serait trop générale (ne ciblant pas spécifiquement les moments où tu dois secourir quelqu’un, mais ton empathie globale) ; et comme j’ai dit, le fait de recourir à une thérapie sans avoir de maladie est assez perturbant. L’enjeu semble donc de construire des défenses qui fonctionnent chez toi : là-dessus, +42 au dernier message d’Ekron. Perso, l’intellectualisation fonctionne aussi bien pour moi, en essayant de réduire la situation à un ensemble de données, ce qui la rend tout de suite plus simple.

Mref, j’espère que mon diatribe a pu t’aider : ce n’était que mon avis.


  1. Si, en théorie, se connaître plus augmente la capacité de contrôle (cf. concept de contre-transfert), j’ai peur que ce ne soit pas toujours le cas dans les faits :p

  2. J’en entends déjà me répondre que c’est pas une frontière absolue, bla bla, mais tu peux avoir ton idée sur la question. Si tu n’en sais pas grand-chose, tu peux t’appuyer sur plusieurs repères : est-ce culturellement décalé de ressenti ce sentiment à cet instant ? est-ce que ça me fait plus souffrir que ça ne devrait ? si tu n’avais pas cette injonction d’action médicale, est-ce que l’empathie te semblerait toujours inappropriée ?

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Aller voir un psychiatre n’a dans cette démarche aucun sens, bien sûr, à part le fait d’être remboursé par la Sécu :p

Certes, je ne suis pas non plus très fan de la psychanalyse. Je disais ça surtout pour dire que faire comprendre à quelqu’un les détails des évènements qui m’ont amené à ce constat serait particulièrement complexe.

Ceci dit, le fait de recourir à une thérapie pour ça me pose fondamentalement problème. Estimes-tu que ton "trop d’empathie" soit du domaine du pathologique, de l’anormal, de la maladie ?

Dwayn

Eh bien, je dois dire que je me pose aussi la question, mais sans arriver à une réponse aussi nette. Je sais en tout cas qu’il y a des moments où je peux ressentir quelque chose de l’ordre d’une crise d’angoisse prolongée après un tel moment. Mais peut-être le problème vient-il plus de la culpabilité que de l’empathie (même si dans les faits, je ressens souvent les deux en même temps, ce qui rend assez difficile pour moi de les séparer).

Merci ! :)

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Eh bien, je dois dire que je me pose aussi la question, mais sans arriver à une réponse aussi nette. Je sais en tout cas qu’il y a des moments où je peux ressentir quelque chose de l’ordre d’une crise d’angoisse prolongée après un tel moment. Mais peut-être le problème vient-il plus de la culpabilité que de l’empathie (même si dans les faits, je ressens souvent les deux en même temps, ce qui rend assez difficile pour moi de les séparer).

rezemika

Pour être dans une situation similaire, j’ai pour ma part un avis aussi tranché que celui de @Dwayn : être hypersensible (je parle pour moi ici, je ne sais pas si tu t’identifie à cela également) n’est pas une maladie, ni un handicap, dans le sens où il n’y a pas lieu de « soigner » quoi que ce soit ou de « guérir » de quoi que ce soit.

Alors, certes, dans mon cas les conséquences de cette hypersensibilités sont parfois lourdes et handicapantes (être submergé par ses émotions n’est jamais agréables), mais je la vois comme une aptitude qu’il me faut apprendre à maitriser, à force d’expériences.

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Pour être dans une situation similaire, j’ai pour ma part un avis aussi tranché que celui de @Dwayn : être hypersensible (je parle pour moi ici, je ne sais pas si tu t’identifie à cela également) n’est pas une maladie, ni un handicap, dans le sens où il n’y a pas lieu de « soigner » quoi que ce soit ou de « guérir » de quoi que ce soit.

Alors, certes, dans mon cas les conséquences de cette hypersensibilités sont parfois lourdes et handicapantes (être submergé par ses émotions n’est jamais agréables), mais je la vois comme une aptitude qu’il me faut apprendre à maitriser, à force d’expériences.

Taurre

Ce raisonnement est applicable à plus ou moins toutes les pathologies d’ordre psychiatrique, il nous semble en effet toujours préférable de chercher à vivre avec ce que la nature nous a offert et accepter sa condition, pour autant ce n’est pas toujours une bonne idée de réduire sa conclusion à cette logique-là.

Certaines de ces conditions peuvent parfois être traitées, avec des bénéfices parfois très intéressants et permettant de mieux vivre de façon générale, c’est toujours spécifique à chaque cas selon leur "gravité", leur récurrence ou autres.

Certes, je ne suis pas non plus très fan de la psychanalyse. Je disais ça surtout pour dire que faire comprendre à quelqu’un les détails des évènements qui m’ont amené à ce constat serait particulièrement complexe.

rezemika

La psychanalyse n’a absolument rien à voir avec la psychiatrie, c’est une erreur de les confondre. La psychiatrie relève de la médecine, la psychanalyse est une branche de la psychologie (et dont le niveau de preuves de validité est excessivement insuffisant123).

Si vous en parlez selon l’acception psychanalytique, laissez tomber. On ne vient pas sur le divan pour résoudre un problème spécifique en un minimum de temps : la psychanalyse elle-même le reconnaît. Bref, à moins que tu sois prêt à envisager de dépenser une partie non-négligeable de ton salaire pendant des mois, travailler sur ton conscient et ton inconscient, raconter comment ton empathie, ta vision du monde et tout le reste ont pu se construire au cours du temps, il faut éviter. D’autant que la "réussite" n’est pas garantie 7.

Dwayn

En effet, comme je l’ai précisé juste au-dessus, les approches psychothérapeutiques sont dans leur grande majorité assez insignifiantes en termes de validité, au regard des preuves scientifiques apportées. La branche de la psychologie la plus « efficace » sont, à ce titre, les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), qui semblent avoir un bénéfice non négligeable dans le cadre d’une thérapie complémentaire en parallèle d’un traitement médical dans pas mal de cas456.

Aller voir un psychiatre n’a dans cette démarche aucun sens, bien sûr, à part le fait d’être remboursé par la Sécu :p

Dwayn

Je trouve cette phrase assez grave. C’est précisément le travail des psychiatres que de traiter et soigner les patients souffrant de troubles mentaux. Contrairement à la psychothérapie, la médecine psychiatrique s’appuie sur une littérature scientifique extrêmement riche et solide, et permet dans bien des cas de très significativement améliorer les conditions de vie des patients.

Il y a chez beaucoup d’entre nous cet imaginaire, cette idée que « c’est seulement dans la tête » et que ce ne serait donc pas vraiment une maladie ou un problème de santé. Parfois on ne peut pas y arriver tout seul, parfois ce genre d’affection a des conséquences désastreuses sur une vie entière, parfois on pourrait « juste » mieux vivre en s’y attaquant sérieusement.

C’est toujours une question de souffrances personnelles, est-ce que ce trouble te semble handicapant ? Si oui, parles-en à ton médecin traitant, qui te redirigera éventuellement vers un psychiatre. Tu peux également prendre directement rendez-vous chez un psychiatre (idéalement dont ton trouble est la spécialité, il faut chercher), mais commencer par ton généraliste qui te connait bien est à mon avis préférable dans un premier temps.

De mémoire l’hypersensibilité peut avoir pas mal de causes psychiatriques, troubles de l’anxiété, dépression, PTSD, troubles bipolaires, troubles de la personnalité borderline, etc. Il se peut très bien que tu en sois atteint sans le savoir (c’est fréquent), et dans ces cas-là des traitements de fond, qui peuvent être très efficaces (c’est toujours selon les cas, évidemment) peuvent t’être particulièrement utiles.

Enfin bref, tout ça pour dire qu’on ne s’improvise pas médecin, mais que par chance nous y avons accès, profites-en.

De mémoire l’hypersensibilité peut avoir pas mal de causes psychiatriques, troubles de l’anxiété, dépression, PTSD, troubles bipolaires, troubles de la personnalité borderline, etc. Il se peut très bien que tu en sois atteint sans le savoir (c’est fréquent), et dans ces cas-là des traitements de fond, qui peuvent être très efficaces (c’est toujours selon les cas, évidemment) peuvent t’être particulièrement utiles.

Solon

Juste par curiosité : ce ne serait pas plutôt l’hypersensibilité qui causerait les troubles que tu décris, plutôt ? Je veux dire, un trouble anxieux provoqué par une hypersensibilité ne me paraîtrait pas déconnant, par exemple.

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Juste par curiosité : ce ne serait pas plutôt l’hypersensibilité qui causerait les troubles que tu décris, plutôt ? Je veux dire, un trouble anxieux provoqué par une hypersensibilité ne me paraîtrait pas déconnant, par exemple.

Taurre

La comorbidité ne permet en effet pas toujours de discerner facilement les relations de cause à effet. J’évoquais la possibilité que l’hypersensibilité soit par exemple causée par une de ces pathologies étant donné qu’elles peuvent « facilement » faire l’objet de traitements généralement assez efficaces.

Pour le coup il me semble que l’hypersensibilité en elle-même ne soit pas classée maladie au sens strict, de ce fait les traitements portant directement sur elle sont à ma connaissance rares, d’où l’intérêt de rechercher une cause plus précise et soutenues par une solide littérature.

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