Résiliation contrat doctorat

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Bonjour à tous,

Ayant effectué un stage dans la recherche qui m’avait plu, j’ai commencé il y a 6 mois un doctorat (contrat doctoral, rémunéré).

Dès le début j’ai eu du mal à me motiver, à rentrer dans le sujet… J’ai pensé que c’était normal, le temps de me mettre 'dans le bain’. Sauf que cela fait maintenant 6 mois que cela dure. Je n’arrive pas à avoir une réflexion de chercheur, à être autonome, et que la motivation n’est toujours pas là. J’ai beaucoup de mal à travailler, je me lève avec une boule au ventre, j’arrive de moins à moins à penser, je bloque. Mes encadrants remarquent que j’ai du mal à travailler et ne sont pas satisfait du résultat. A noter qu’ils ne sont pas malveillants et sont présents, et que le problème vient vraiment de moi.

J’ai eu beaucoup de remise en question, je me rends compte qu’au final ce mode de vie ne me correspondrait pas à long terme, que la recherche et le domaine ne me correspondent pas personnellement et professionnellement. Je souffre de la thèse, la charge mentale et de travail est trop grande pour moi, et je préfère arrêter avant que cela n’empire.

Avant, je voudrais savoir les conditions de résiliation du contrat doctoral, quelles peuvent êtres les causes qui permettent de résilier un contrat doctoral ? Par exemple si le doctorant et les encadrants ne sont pas satisfait du travail, est ce que le directeur de l’école peut refuser la réinscription ?

Merci :)

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Lu’!

Avant, je voudrais savoir les conditions de résiliation du contrat doctoral, quelles peuvent êtres les causes qui permettent de résilier un contrat doctoral ?

AFAIK, ça se fait sous la forme d’une rupture conventionnelle.

Par exemple si le doctorant et les encadrants ne sont pas satisfait du travail, est ce que le directeur de l’école peut refuser la réinscription ?

Il me semble que c’est possible.

Hello,

Le contexte actuel rend les choses clairement plus difficiles pour une thèse. Déjà qu’en temps normal une thèse peut être incroyablement pesante…

Avant de faire une rupture, sache que plusieurs choses peuvent t’aider. Je ne dis pas que la rupture est une mauvaise idée, s’il s’avère que c’est la meilleure solution pour tout le monde, soit ! Ce n’est en aucun cas un échec ;)

Par contre, pour t’enlever de la pression sur l’obtention de résultats, il me semble qu’il est possible d’obtenir "de-facto" un allongement de la durée du contrat doctoral avec pour cause le contexte actuel de COVID. C’est à confirmer auprès de ton ED, mais il me semble que c’est toujours valable aujourd’hui. Ensuite, il est tout à fait possible de faire une année de césure en accord avec l’ED et encadrants. Cela met juste en pause le contrat. il y a quelques conditions / contraintes mais c’est assez facilement faisable. Enfin, sache que les résultats n’ont pas besoin d’être extraordinaire, l’idée n’est pas de devenir le nouvel Einstein, Newton ou autre. Il s’agit d’apporter sa modeste pierre à l’édifice. A vu de pied, je pense que dans 90% du temps les travaux de thèse, une fois soutenus, ne vont pas plus loin (nombre évidemment non sourcé et j’espère me tromper).

Bref, je pense que le plus simple est d’en parler. Avec tes encadrants, si cela se passe bien avec eux, et avec l’ED, mais ça je te l’accorde, c’est une autre pair de manche… Dans tous les cas, (c’est facile à dire je sais…) ne te rends pas malade pour ça !

Je me rends compte que je n’ai pas répondu à tes interrogations.

  • Le contrat doctoral est normalement un CDD, donc rupture conventionnelle.
  • L’ED peut refuser la réinscription, mais cela arrive très rarement. Les stats (entre autre), et toussa toussa, font que tout le monde souhaite que la thèse aboutisse.

PS : Je pourrais te donner des exemples de thèses en informatique, qui crois moi, ne m’héritent absolument pas leurs noms, et encore moins l’obtention du diplôme… Donc, prends du temps pour toi ;) il n’y a pas de problème !

edit : précision sur ce que j’entends par COVID.

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Merci pour vos deux réponses !

C’est vrai qu’on ne pense pas souvent aux autres options possibles (césure, prolongement…) ! Merci pour ce message juste, pas mal de gens pensent qu’arrêter un doctorat est un échec, et merci de dédramatiser les résultats :)

Oui le plus simple est d’en parler avec les encadrants ! Ce qui peut être un peu compliqué, car je ne pense pas qu’ils seront tant d’accord pour une rupture conventionnelle, et essayeront peut être de me pousser plus loin et me diront que c’est normal d’avoir du mal.

En tout cas je vais tenter d’arranger cette situation :)

Salut, J’ai moi-même récemment arrêté ma thèse, contrat doctoral rémunéré aussi, sauf que j’ai simplement cessé de me réinscrire après la fin du contrat. C’était pour des raisons similaires à celles que tu mentionnes.

Plusieurs choses qui me semblent importantes :

  1. Le contrat doctoral est un contrat comme un autre : il peut être rompu de plusieurs façons (licenciement, démission, rupture conventionnelle). De fait, les licenciement sont réputés très rares.

  2. L’arrêt de thèse est quelque chose qui arrive. Ce n’est pas rare, ce n’est pas une honte. Cela peut être assez difficile à vivre, à cause des pressions de l’entourage (encadrement, famille, etc.) ou de la pression qu’on se met à soi-même (il faut finir ce qu’on a commencé, j’ai touché de l’argent public, etc.). D’où l’importance de dédramatiser et de penser à comparer aux autres types de métiers et de contrats : n’est-il pas normal de pouvoir cesser de faire un métier si l’on n’y est pas bien ? Ce qui m’amène au point suivant :

  3. Une partie de ce que tu dis relève de ce qu’on appelle la souffrance au travail. Ne pas arriver à penser, avoir une angoisse automatique face au travail, ne pas supporter la charge mentale… Ce sont des choses à ne pas sous-estimer, et il ne faut pas hésiter à consulter des professionnels. J’ai personnellement commencé par consulter une psychologue d’un centre médico-psychologique universitaire.

Je met ici un lien vers une ressource récente, sortie en fin d’année dernière, produite par un collectif de personnes étant passées par un doctorat, et qui traite notamment de conditions de travail et du fait d’arrêter une thèse. Il y a une adresse mail pour contacter le collectif.

Manuel d’autodéfense universitaire

Tout cela non pas pour dire qu’il faut arrêter ou que c’est nécessairement le bon choix. C’est un choix difficile et qui ne peut être que personnel. Mais pour pouvoir faire le choix le mieux éclairé possible il faut être conscient de ce qu’on vit, de ce qui est possible, et des catégories dont relèvent notre situation (droit du travail pour l’activité de recherche, souffrance au travail pour les symptômes évoqués…).
Il faut aussi explorer les possibilités entre l’arrêt immédiat et la poursuite effrénée : prendre des vacances, demander une césure, mettre la thèse en suspend de façon informelle (on peut travailler moins, voire pas du tout pendant quelques mois, sans forcément avoir à le signaler ou à faire des démarches, tout dépend de la discipline et de l’encadrement).

En tout cas courage, et c’est bien que tu parles de ce que tu vis. C’est ce qui m’a personnellement permis de prendre conscience de bien des choses, et de déterminer ce qui était acceptable ou non, faisable, souhaitable pour moi. Ça et le fait d’aller lire des témoignages de personnes ayant arrêté leurs thèses et des brochures sur les questions juridiques et réglementaires. je crois me souvenir que la Coordination Jeunes Chercheurs a fait pas mal de petites brochures très claires sur les droits des personnes en doctorat.

Je voudrais rajouter une autre note, cela semble t’apporter des souffrances psychologiques d’une certaine importance. Le mieux serait de consulter un professionnel, psychologue, afin de t’aider à te soulager, ça peut être très important. Si tu n’en as pas les moyens, ou si tu hésites, tu peux en parler d’abord à ton médecin traitant, qui saura apporter une première aide et te rediriger ensuite vers d’autres personnes compétentes, si nécessaires.

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Salut,

J’ai vécu un peu la même situation il y a quelques mois, en arrêtant ma thèse après un peu moins de deux ans. C’est une situation qui est difficile à vivre, d’autant plus que le sujet de l’arrêt de thèse reste un tabou vu par beaucoup comme un échec.

La première chose à faire est évidemment d’en parler avec tes encadrants… si possible. J’ai personnellement eu la chance d’avoir des encadrants humains (à défaut de bonnes qualités d’encadrement) qui m’ont écouté et aidé et qui, même si ils n’étaient pas ravis que j’arrête, m’ont encouragé à faire ce qui était le mieux pour moi.

Si ton encadrement n’est pas à l’écoute, ce qui est malheureusement assez fréquent, tu peux trouver de l’aide auprès de ton ED, en particulier auprès de tes représentants qui sont des doctorants comme toi.

L’important c’est d’en discuter, de réfléchir aux causes profondes et de ne pas prendre de décision précipitée, histoire de ne rien regretter.

Et sinon, j’abonde dans ce qu’a dit @kakiharaa !

D’un point de vue administratif, si ton contrat est bien un contrat doctoral, alors tu peux démissionner en respectant un préavis de un à deux mois selon ton ancienneté. La rupture conventionnelle est possible mais complexe à obtenir, selon qui est ton employeur.

Courage à toi, n’oublie pas que ta santé, notamment mentale, passe avant toutes les autres considérations :-)

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