Inktober 2021 - Un zeste de créativité

Partageons nos arts sur un thème chaque jour en Octobre

a marqué ce sujet comme résolu.

5. Corbeau

Les corbeaux sont des animaux très intelligents, le saviez-vous ? Bon, pour des piafs. Ils vivent en groupe, socialisent, et certains sont mêmes capable d’utiliser des outils. Alors, oui, un peu charognards, mais bon, c’est la solution de facilité, un peu de flemme, ce n’est pas des humains qui vont s’en moquer ? Et puis bon, les corbeaux sont omnivores, ils mangent de tout. Ce ne sont pas des vautours (qui sont aussi des animaux trop mal traités par la culture populaire).

Dans l’imaginaire collectif, les corbeaux (que ce soit les corvus ou les corneilles) sont des animaux de malheur. Leur croassement n’est pas apprécié, sans raison valable, si vous voulez mon avis. Pire, ils étaient abattus dans les campagnes barbares et leurs cadavres clouées aux portes, soi-disant pour éviter le mauvais sort. Mais qui s’est dit « tiens, si clouait un cadavre sur ma porte, ce serait sûrement très sain et ça m’évitera le mauvais œil » ? Bon, si le mauvais œil, c’est les voisins, effectivement, ils vont cesser de venir. Ils devraient même appeler la police.

Mais je m’égare. J’ai déjà dit à quel point ils étaient beaux, intelligents, malins, et pas considérés à leur juste valeur. Que rajouter ?

Bref, soyez gentils avec les corbeaux, dites-leur bonjour quand vous les croisez, et qui sait ?, peut-être vous répondront-ils ?

6. Esprit

Germaine, es-tu là ? Je ne t’entends pas, je ne te vois pas. Attends, là, ça a fait « schricht ». C’était pas clair, mais au moins, il y a du son. Réessayer, pour voir. Non, désolé, ça ne passe pas. Bon sang, ça marchait, la dernière fois.

Qu’est-ce que tu dis mon chéri ? Non, mais laisse-moi, ce n’est pas la première fois que je contacte maman, c’est juste les ondes qui passent mal. D’abord, tu ne fais pas ça mieux que moi, et puis c’est nouveau que tu veuilles voir maman… C’est ça, va voir ailleurs.

Ah, j’ai entendu distinctement quelque chose ! Oui maman, je t’entends, là. Tu es toute floue, mais je t’entends presque correctement. Comme ça va là où tu es ? La maladie, c’est fini ? Tant mieux. Les enfants ? Tu devrais les voir, à courir partout… J’ai toujours peur qu’ils se blessent. Je peux les appeler, si tu veux. Tu es sure ? Évidemment, si tout est flou. Attends, mon chéri m’appelle…

Je suis désolé maman, j’avais complètement oublié que j’avais un rendez-vous. Je te recontacte très bientôt, ne t’en fais pas. Et avec peu de chance, ils auront installé la fibre d’ici là, et on pourra se faire une visio qui marche. Gros bisous !


Pour corbeau, je voulais faire une espèce de documentaire complètement orienté. Sauf que les sites sur lesquels je suis allé étaient tellement moins objectifs que moi. 9 choses fascinantes et méconnues que vous ne savez pas sur les corbeaux, et autres titres aguicheurs pour du contenus tellement douteux… Je ne suis pas assez vendeur, même quand j’essaie. >_<

Pour le second, j’ai juste étalé sur 1000 caractères une blague qui faisait un parallèle entre les séances de spiritisme (esprit, es-tu là ; nous entends-tu ?) et les visioconférences.

Au fait, en terme de lecture de ce qu’ont fait les autres, ce n’est plus du retard, c’est un moratoire sur l’ajournement distancié.

+3 -0

7. Fan

Quand il monte sur la scène
Mon cœur monte dans les tours
Douc’ment, il se promène
Et chante, léger, l’amour.

Transi, mon corps, de joie
Hurle à ne plus l’entendre
Il est ma vie, ma foi
Il m’est tout, je veux rendre.

Les battements accélèrent
Du tambour comme du cœur
Il me regarde, bonheur,
Regarde ailleurs, misère.

Et il ne voit pas ma détresse
Au milieu de la foule en liesse
Regard ailleurs, mais j’y ai cru !
Ainsi son chant ne m’atteint plus.

Rentrer maison
Plus de raison
Et sans passion
Mourir. Pardon.


8. La montre

Chanson de circonstance :

Contre la montre, c’est contre soi-même. Pas contre le temps, car le temps avance, toujours, imperturbablement. Contre la montre, c’est plus vite. Plus vite que soi avant, plus vite que les autres, passés ici avant, passés ici plus tard. Contre la montre, le futur se conjugue au passé.

Contre la montre, c’est rattraper le temps perdu. Mais dis, quand reviendras-tu, que l’on rattrape du temps qui ne se rattrape guère. Le temps perdu, la montre gagne, le temps tue l’amour, bien plus que la distance.

Contre la montre. Et si gagner, c’était prendre le temps ? Le ralentir, et vivre sans penser à la pendule qui tourne, car après tout, quoi que l’on fasse, la montre gagne.


8bis. Le guet

Attendre, regarder, guetter, attentif.
En vrai, ne rien faire, encore, et encore. Attendre Godot, qui n’est pas venu la semaine dernière, et ne viendra pas celle-là non plus.

Attendre, entre 3 et 5 heures du mat’. Sans dormir, bien sûr. S’endormir, tellement tentant. Alors on attend, en faisant des jeux de mots, à défaut de mieux. Avant, on jouait aux cartes, aux dés, aux osselets. De tout temps, on attendait. Mais là, seul, en hiver, entre 3 et 5 heures, rien d’autre à faire qu’attendre.
Et attendre, c’est long.

Regarder, du rien. La poudre qui poudroie, l’herbe qui herboie, le rien qui rientoie, le vent qui ventoie, la lassitude qui lassitoie. Introspection, plus grand-chose à voir. Extrospection, toujours pareil. Et si ça change, controler, voire lancer les alarmes. Mais rien ne bouge, rien ne change.
Les trucs qui trucoient, le rien qui rienoie.

Guetter. Faire le guet. Qui sait, si Godot arrive ? Je tire, il ne reviendra plus, donc plus besoin de le guetter. Les jeux de mots perdent encore en logique, que restera-t-il de ma santé mentale demain matin ?
Qui sait, si guette suffisamment bien, peut-être la verrai-je, qui tente de s’échapper.

Attentif, bien sûr. Quoique regardant les ombres qui bouge, les pensées qui filent dans tous les sens, et si en fait, déjà, attentif, c’était fini ? Mieux examiner ce qui bouge, ce qui ne bouge pas, ce qui devrait bouger ou ne pas bouger, mais qui pourtant… Et si ?
Vouloir dormir, ou dormir déjà ?


Je suis vachement positif, ce soir… Sinon, j’ai rattrapé @Melcore ! Prends garde. :pirate:

+2 -0

9. La pression

Déjà, alors que l’après-midi n’est pas encore finie, les clients arrivent. Je les accueille, les dirige vers une table, et prend leur commande. Les premières bières coulent. Inutile de se presser, la soirée ne fait que commencer. Un seul regard suffit pour englober l’arrière-salle, avec une seule table pleine. Cette déco rougeaude qui n’a pas changé depuis 20 ans. Accroché au mur, des objets hétéroclites, allant du gouvernail (mais pourquoi?) au kilt. Parce que bar, alcool, Écosse, kilt. J’imagine. De toute façon, on ne vient pas ici pour la déco, ni ce qu’il y a sur les murs, ni ces vieilles tables en bois. Mais on y vient, et de plus en plus au fur et à mesure que la soirée commence.

S’il ne m’est pas encore nécessaire de courir, je passe prestement d’une table à l’autre. Je prends les commandes, retiens qui veut quoi, puis file les chercher, je rapporte, puis passe à la table suivante. Les clients sont encore polis, pas particulièrement impatients. Sauf ce groupe, qui demande à être servis tout de suite. On fait avec, on avance.

C’est le coup de feu (ou l’équivalent version bar). Les clients arrivent ou re-commandent plus vite que je ne peux les servir. Les tables sont pleines, nous en refusons. Certains sont mécontents, et ceux qui sont en train de continuer la soirée plus que de la commencer l’expriment… crument.

Premier vomi, chouette. Je passe d’une table à l’autre, sans plus réfléchir.

Le bar commence à se vider. Les clients finissent leur bière, et mes collègues partent dans l’arrière-boutique faire le ménage. Je surveille ceux qui restent, mais les commandes deviennent plus rares. Il ne reste maintenant plus qu’un groupe, que je mets poliment dehors.

Je sors en fermant la porte. La nuit est déjà bien avancée, et le froid me mord les oreilles. Les lampadaires sont éteints ; pour peu, je verrai presque les étoiles. Les bonnes gens dorment, et je marche, remontant la rue. Je m’arrête un instant, contemplant depuis le pont la rivière qui coule, indifférente à l’effervescence humaine. La fatigue reprend le dessus, je rentre, mange un morceau, et me couche. Je regarde mes murs, couverts de poster, et m’endors.

10. Choisir

Pilule bleue, ou pilule rouge ? La rouge te confortera dans ton monde, confortable, tandis que la bleue t’ouvriras tes portes inattendues. Attends, non, c’est le contraire.

Pilule bleue, ou pilule rouge ? La bleue te fera rester dans ton monde confortable, tandis que la rouge t’ouvrira des portes inattendues. Heu, ça ne veut rien dire, une porte inattendue.

Pilule bleue, ou pilule rouge ? La bleue signifiera conserver ton monde confortable, tandis que la bleue signifiera s’ouvrir au monde complètement. Rah, j’ai dit deux fois bleue.

Pilule blouge, ou pilule reue ? La rouge sign… La bleue signifie conserver son confort illusoire, mais la rouge t’ouvre au monde et ses périls. Je… Blouge ?

Pilule bleue, ou pilule rouge ? Prendre la bleue signifie conserver confort et illusion, mais te rendra aveugle ; pendre la rouge… Non, pas littéralement aveugle.

Pilule bleue, ou pilule rouge ? Prendre la bleue signifie conserver son confort et ses illusions, mais rester aveugle ; prendre la rouge, s’ouvrir au monde, mais aussi à ses périls. YES, ENFIN.


Autant j’ai eu beaucoup de mal avec les 5, 7, 8, autant je suis très content de ces deux-là. Pression fais ce que je voulais faire (double sens, jeux de longueurs des paragraphes), et Choisir est complètement partie en vrille, pour mon plus grand plaisir. :D

+3 -0
Connectez-vous pour pouvoir poster un message.
Connexion

Pas encore membre ?

Créez un compte en une minute pour profiter pleinement de toutes les fonctionnalités de Zeste de Savoir. Ici, tout est gratuit et sans publicité.
Créer un compte