Salut,
Je vais te fournir ce que je sais sur la partie psy vu que c’est ce que je connais bien
Personnes avec TSA/TDAH/etc.
La plupart des ressources que tu trouveras concernant la prévalence des troubles du spectre de l’autisme en général te feront souvent effectivement état de prévalences globales (y compris en France) situées autour de 1 %, mais il y a aussi des sources qui te fourniront des chiffres beaucoup plus bas (surtout à certaines époques, si tu retournes 30–40 ans en arrière les infrastructures de diagnostic étaient globalement sous-développées et la connaissance scientifique du sujet/la sensibilisation du public très médiocre donc tu trouveras souvent des prévalences 10 fois plus faibles qu’aujourd’hui) ou plus rarement plus hautes mais localisées (je pense aux données statistiques récentes qui suggèrent des prévalences nationales autour de 3 % au Japon, voire de mémoire encore plus hautes dans certaines préfectures : ce qui n’est pas impossible étant donné la probable origine au moins partiellement génétique de nombreuses forme d’autisme).
Et si tu cherches à délimiter les formes supposées à haut niveau de fonctionnement des autres, c’est complètement la fête niveau chiffres, tu trouveras notamment des déclarations publiques contradictoires de certaines personnes impliquées dans nos politiques publiques qu’il est difficile d’appuyer.
En ce qui concerne la notion de TDA/H qui est relativement récente dans l’histoire de la médecine, c’est encore plus flou puisque les critères du DSM-V (la dernière version du livre de diagnostic le plus répandus aujourd’hui) sont nettement plus souples que ceux de la CIM (classification internationale des maladies, le second livre de diagnostic en terme de popularité). Certaines sources te parleront de prévalences de diagnostic autour de 6–7 % pour l’entité nosologique TDA/H selon les critères du DSM (notamment sur la base des observations faites aux États-Unis où le diagnostic précoce commence à s’ancrer culturellement mais aussi où la Ritaline est surprescrite) mais autour de 2–3 % selon les critères de la CIM (Wikipédia » "ADHD is estimated to affect about 6–7% of people aged 18 and under when diagnosed via the DSM-IV criteria. When diagnosed via the ICD-10 criteria, rates in this age group are estimated around 1–2%.").
Ensuite, en ce qui concerne l’autisme en général, il faut se rappeler que ça n’exclut pas forcément tout le reste de ce que tu as inclus dans ta liste puisqu’il s’agit bien souvent d’une partie visible d’une forme de plurihandicap (le plurihandicap c’est le handicap qui touche plusieurs fonctions relativement disparates, à faire contraster avec la notion de polyhandicap qui touche à des niveaux d’incapacités beaucoup plus lourds et généralisés ; tu as notamment cité les troubles dys et les problèmes moteurs, ça peut venir avec notamment à certains âges ce n’est pas très rare).
Les personnes avec des diagnostic d’autisme répondent en principe ou ont répondu à un stade de leur développement aux critères cliniques dits de la dyade autistique, donc des troubles de la communication sociale qui peuvent s’exprimer de manière variable selon l’âge associés à des comportements restreints et stéréotypés, en principe associés à des troubles sensoriels, mais dans les faits on y associe de nombreuses autres conditions dont les troubles de l’humeur en particulier pendant l’adolescence et les troubles anxieux à tous les âges, des problèmes digestifs/métaboliques/inflammatoires qui sont extrêmement fréquents, …
C’est pour ces raisons qu’on tend à ranger une partie des symptômes de l’autisme en général qui dans des grilles d’hyper/hypo-sensibilités aujourd’hui qui peuvent s’opposer selon les individus (notamment sur la partie sensorielle : températures, toucher, bruit, odorat, etc.)
Et également qu’on tend à utiliser la notion plus large de troubles neurodéveloppementaux plutôt que celle d’autisme (notamment dans certains des documents de nos dernières politiques publiques où la notion de TND tend à être privilégiée sur celle de TSA), sachant que dans mon entourage personnel il y a aussi des personnes qui ne rentrent pas dans les critères de la dyade mais qui se traînent presque toutes les comorbidités communes de l’autisme et ont aussi un profil cognitif hétérogène ; sans compter les fratries/arbres généalogiques où tu as des personnes autistes qui côtoient des personnes avec des TND sans traits autistiques (mais bien souvent borderline, TDAH, etc. c’est le cas de ma fratrie et de pas mal d’autres j’ai l’impression).
Au final, les déficits de communication et d’intégration sociale associés à l’autisme pourraient correspondre à des formes d’hyposensibilité comme des autres (il y a la notion d'alexithymie en psychiatrie qui recouvre certains symptômes afférents en particulier qui devient de plus en plus populaire), en imaginant mais sans pouvoir formaliser puisqu’on n’en a évidemment pas les outils un modèle avec des canaux émotionnels qui seraient présents au même titre que des canaux sensoriels ou moteurs qui pourraient être affectés par des conditions neurologiques communes, …
Même si bien évidemment ce qui indique la présence d’un probable trouble neurodéveloppemental c’est la prévalence conjointe des différentes gammes de symptômes qui est souvent assez substantielle et visible après un examen passé par des professionnel (en affectant dans une grande partie des cas des choses observables d’un point de vue extérieur comme le regard, souvent la motricité/tonicité, la modulation des expressions faciales, les réponses émotionnelles, le traitement de l’information, la situation et le degré d’intégration sociale, etc.).
Voilà pour ce que je vois à dire sur le sujet pour l’instant, bonne journée,