Clignotant à mercure

Le problème exposé dans ce sujet a été résolu.

Bonjour,

Je suis tombé sur ce post reddit montrant une borne de signalisation de rond-point des années 50/60 : https://reddit.com/r/equipements_routiers/comments/z5y7rz/la_borne_de_signalisation_de_rond_point_des/

Ce clignoteur utilise un mecanise employant du mercure. J’ai essayé de me renseigner sur ce dernier seulement je n’ai trouvé aucune information sur le sujet.

Pourquoi utiliser du mercure ? Comment ce mecanisme fonctionne ?

Merci pour vos réponses.

Salut,

Le mercure est un conducteur, comme tous les métaux, qui a aussi la particularité d’être liquide à température ambiante, ce qui signifie qu’on peut faire des choses qu’on ne peut pas faire facilement avec des solides.

De ce que je devine de la vidéo, le composant avec du mercure est un interrupteur avec deux positions : soit tu alimentes un circuit, soit un autre. Les deux positions sont alternées en basculant la roue d’un côté ou de l’autre. Le mercure coule d’un côté, crée un contact qui ferme le circuit et ça allume la lumière. Quand il coule de l’autre côté, le contact se perd de ce côté-là, puis se recrée de l’autre. On voit les trois terminaux du composant dans la vidéo.

La roue bascule (entre autres) grâce à la bobine. J’ai du mal à deviner comment exactement. La roue a déjà des masses ajustables, je pense pour la déséquilibrer.

On aurait peut-être pu faire ça avec des relais plus communs, mais le système au mercure à probablement l’avantage de la durabilité : pas de fatigue mécanique, pas d’oxydation, etc.

+2 -0

L’explication est donnée dans cette vieille notice de 1954/1956/1957 : les interrupteurs ou inverseurs au mercure étaient très utilisés à l’époque pour les circuits à commutation fréquente (ordre de la seconde). Les arguments avancés par le constructeurs sont la longue durabilité (en millions de commutations, chiffres difficiles à tenir par les relais de l’époque) et la résistance aux intempéries.

Le schéma de fonctionnement n’est hélas pas donné (et le premier résultat Google sur le sujet est… cette page !). Je suppose que c’est une simple rétroaction entre un contacteur à bascule et la bobine qui fait bouger la roue dans un sens ou dans l’autre : le contacteur en position A alimente la bobine qui tire la roue jusqu’à ce que le contacteur bascule en position B, ce qui change le sens d’alimentation de la bobine (et l’ampoule allumée) et tire la roue dans l’autre sens jusqu’à ce que le contacteur rebascule en position A, et ainsi de suite. Avec un déséquilibre sur la roue pour éviter une position de repos au milieu qui serait problématique au démarrage (alternative possible : la bobine n’est activée que dans un seul sens et le retour se fait par gravité).

PS : d’une manière générale, les vieux circuits électriques ou électromécaniques peuvent avoir des fonctionnements et des architectures qu’on a du mal à imaginer avec l’électronique moderne. Je me rappelle par exemple qu’un cousin avait récupéré une vieille radio (AM à tubes) dont toute l’électronique était constituée de composants soudés les uns aux autres par leurs pattes, dans une espèce de grande toile d’araignée tridimensionnelle. C’était pas fait au hasard, il y avait de belles pliures à 90° sur les pattes, et les lampes étaient bien rangées sur des supports alignés sur une planche pour pouvoir les remplacer facilement. Le reste par contre…

alternative possible : la bobine n’est activée que dans un seul sens et le retour se fait par gravité

J’ai recherché un peu plus depuis hier et je pense que cette option est probablement la bonne.

En fait, le circuit est alimenté en courant alternatif uniquement, à mon avis, vu qu’un redresseur est hors de propos pour ce type de produit et l’époque. La bobine est juste un électroaimant capable d’attirer des conducteurs quand elle est alimentée, mais pas de pousser.

Le barreau qui traverse la bobine sur la vidéo est cylindrique, et il est un peu plus long vers la droite. Quand la bobine est activée (probablement en même temps qu’une des deux lampes), elle doit tirer le barreau vers la gauche, qui bascule la roue, fait basculer l’interrupteur dans l’autre position, éteint la bobine puis permet le retour par gravité.

La masselote qu’on voit sur la gauche permet probablement d’ajuster le mécanisme pour qu’il fonctionne bien, voire de régler la fréquence. La masselote en haut pourrait être pour équilibrer le surpoids du barreau.

C’est dommage qu’on n’ait pas le son du mécanisme dans la vidéo, parce que ça aiderait beaucoup à confirmer le fonctionnement. Les bobines alimentées en 50 Hz vibrent à la fréquence d’alimentation quand elles sont activées et on entendrait probablement la commutation.


C’est une technique apparentée à ce genre de choses, qui se faisait dans les années 1960 :

Il s’agit d’une minuterie électromécanique : la bobine est alimentée uniquement lorsqu’on appuie sur le bouton, ce qui a pour effet de l’activer et d’attirer le pendule, qui a une partie métallique. Quand on relâche le bouton, le pendule oscille en perdant de l’énegie au fur et à mesure à cause du petit aimant en bas à droite, proche du centre (ce sont les deux galettes noires superposées qu’on voit depuis la tranche). Quand les oscillations sont faibles, les aiguilles accrochent une fente sur le petit cylindre en bas au centre et ce qui actionne le levier et ouvre le circuit.

C’est alimenté avec le secteur : le buzz qu’on entend, c’est la bobine qui vibre. Vous l’avez sûrement déjà entendu ailleurs, il y a plein de portes d’immeubles qui s’ouvrent avec ce genre de mécanisme via l’interphone, même si c’est remplacé par d’autres choses de plus en plus.

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