@Algue-Rythme
Un "nombre" c'est un concept mal défini, que les mathématiciens ont finalement renoncé à définir, et qui a déjà fait l'objet d'un débat sur le forum.
Ce dont je parlais est bien défini, c'était des nombres entiers. (et personnellement, ça ne me gêne pas de ne pas avoir de définition mathématique de « nombre »)
De plus l'ensemble des suites finies de nombres entiers est dénombrable : on peut trouver une bijection de $\mathbb{N}^n$ dans $\mathbb{N}$ donc ça ne me choque pas trop.
Je parlais de suites finies de chiffres (binaires par exemple), pas de nombre, mais ça marche aussi avec des suites finies d'entiers naturels. Le problème est que, si on identifie $\mathbb{N}^n$ à $\mathbb{N}$ via une bijection, on devrait perdre la structure de $\mathbb{N}$ (addition d'entiers, etc.).
Les théoriciens de l’information manipulent des morceaux de la mémoire de l'ordinateur de plusieurs milliers de bits comme un unique nombre (ce qui est une façon de l'interpréter) là où le programmeur en verra plusieurs milliers différents : c'est juste une histoire de sémantique associée à l'information, qui conditionne l'interprétation et les traitements (qu'ils soient informatiques ou mathématiques).
Je ne sais pas trop à quoi correspond ton nombre gigantesque. J'aurais mieux compris si tu parlais de la suite finie des bits. Déjà j'imagine qu'il y a au moins une équivalence entre une suite finie de bits et la même renversée. Mais sinon, dans ce cas les deux personnes ne considèrent pas la même structure.
Ce que je veux dire est que la « sémantique » associée à l'information ne devrait pas être détachée de l'information sous peine de faire quelque chose qui n'a pas de sens (enfin, on peut perdre intentionnellement une partie de la sémantique, mais ces morphismes doivent faire partie de notre langage « non arbitraire »). On peut utiliser le vocabulaire associé à la structure que l'on manipule, mais si on définit une multiplication de deux images carrées via la bijection tableau bidimentionnel ↔ matrice, on fait quelque chose de totalement arbitraire (à moins d'introduire une nouvelle structure qui viendra rendre cette opération non arbitraire). C'est le même problème que de se dire que l'on va interpréter l'espace mémoire d'un float en le lisant comme un int en C.
@Holosmos
Je te suis pour les groupes, mais dire que la table d'associations qui représente une permutation est une matrice me gêne un peu (déjà, on n'a même pas a priori la structure de ℕ sur les identifiants des éléments permutés, on aurai très bien pu les appeler A, B, C, … (sauf cas particulier)).
Sinon, je suis d'accord avec ce que tu dis, une matrice ne dépend pas d'un espace vectoriel (on s'en abstrait mais il y a dessus une structure quand même plus riche que celle des tableaux 2d (au passage, je ne confonds pas matrices et transformations linéaires, peut-être que mon tout premier message dans l'autre topic pouvait porter à confusion mais ce n'est pas le cas)). Pour le moment, c'est toujours lié à de l'algèbre linéaire chez moi, mais même s'il y a une manière de voir la structure des matrices hors du cadre de l'algèbre linéaire, cela ne ferait que déplacer ma question. En gros deux possibilités : soit on enlève le sens de la multiplication etc. et dans ce cas le dénominateur commun est « tableau 2d » (pas intéressant comme abstraction), soit on ne l'enlève pas et dans ce cas ce n'est toujours pas un tableau 2d et il faut toujours un nom (qui existe peut-être, mais il ne me semble pas que ce soit « tenseur », voir plus loin). J'avais dit « on appelle un tableau de nombres une matrice même quand ça ne représente pas une transformation linéaire », mais c'est juste parce que je ne connais pas d'exemples où cela n'a pas de sens (même s'il y a d'autres manières de voir les matrices (par exemple avec un graphe biparti), cela peut toujours au moins se voir comme une transformation linéaire dans une base canonique).
@Looping, @adrien
Dans ce cas comment appelle-ton cette "structure des matrices" (puisqu'il faut mettre des guillemets) ? D'après ce que je comprends, les matrices servent à manipuler des applications linéaires, mais ne sont pas pour autant juste des tableaux 2d puisqu'il y a une structure en plus dessus (pour faire une comparaison, ça revient pour moi à dire que ℕ et ℚ sont la même chose puisqu'il y a une bijection entre les deux (sauf qu'il n'y a pas forcément de bijection « canonique » contrairement aux matrices ↔ tableaux 2d)).
@adrien
Je ne connais pas les tenseurs (et n'ai pas envie pour le moment), mais je peux voir sur math.stackexchange ou sur encore math.stackexchange que l'on peut représenter certains tenseurs par certaines matrices de la même manière que l'on peut représenter les formes linéaires par des matrices. Et d'ailleurs, si ce dont tu parles est représenter une forme bilinéaire V×V→K par une matrice, ça revient à « curryfier » la forme en considérant que son type est V→(V→K) ou V→V* (on peut toujours voir ça comme une transformation linéaire).