Le fait que l'Irak, la Syrie et plein d'autres pays sont des poudrieres ethnico-religieuses par le simple fait que les occidentaux ont trace des frontieres droites sans tenir compte de des peuples, cultures, etc. S'ajoute l'inegalite de repartition des richesses et des problemes economiques decoulant alors de ce decoupage. C'est un premier probleme territorial, et de grande envergure puisque c'est la configuration geographique meme, definition des Etats, qui pose probleme.
Quand Daesh, sunnisme extreme, veut un califat, c'est une revendication territoriale egalement, au meme titre qu'Israel ou la Palestine. Et d'ailleurs, il le fait avec des justifications religieuses (notez les guillemets pour religieux au sens le plus large). La difference, de taille pour ceux qui se trouvent sur leur chemin, c'est que le judaisme n'est pas proselyte.
Sur la pauvrete au sens intellectuel ou materiel, si l'on peut etre riche d'une grande culture sans etre Cresus, la pauvrete n'est pas generalement un facteur ameliorant l'acces a la culture et l'education. C'est un debat totalement autre que rejoint plutot la question de "que faire en France" et qui rejoint ton discours sur les zones delaissees type banlieux ?
La guerre d'afghanistan en 79 ils s'en battent les co**lles mais de façon royale ! La plupart n'y ont pas participé puisque plutôt Irakiens qu'afghans.
Ce n'est pas ce que dise les juges antiterroristes et les services de renseignements et de defense francais, pour ce que j'ai pu lire et entendre.
Pierre Conesa par exemple, qui nous apprends que pour les salafistes qu'il a rencontre il y a quelques semaines, c'est nous qui avons declare la guerre depuis 1979, par exemple dans cet extrait audio.
Le fait que ce soit un pretexte ou non n'entre pas en compte dans la propagande visible par ceux qui sont embrigades.
Mais je le redis encore, les invasions occidentales ne sont que des prétextes. Leur idéologie est d'établir un califat, si possible mondial, ou en tout cas dans le monde musulman (Moyen-Orient, Proche-Orient, Afrique du Nord).
Oui mais les attaques, les morts et la disymetrie du conflit, notamment par la non-intervention au sol, sont reels. A partir de la, et je pose la question sincerement sans avoir de reponse toute faite : est-ce que ces faits sont un unique pretexte ou sont-ils un declencheur d'une revolte plus globale d'un islam qui s'est alors politise et sectarise dans certaines parties du monde ?
Honnetement, probablement entre les deux, en fonctions des factions et des gens a qui tu peux le demander.
Par contre il est evident qu'un certain nombre de faits sont et seront utilises comme des pretextes, mais ca, c'est le propre de la propagande et Daesh ne fait pas mieux et pas pire que ce qu'on a pu voir clairement avec l'Allemagne nazie ou pendant la guerre froide.
Mais la encore, il y a une difference. Si lorsqu'en 1914 la propagande francaise consistait a depeindre l'allemand comme un etre inhumain mangeant les enfants, ce qui est farfelu mais marchait, qu'a-t-on a opposer au fait qu'on a fait des guerres affreuses et illegales comme en Irak pour ne citer qu'elle, ou que l'on traite avec des pays comme l'Arabie Saoudite, ou que l'on ne fait pas respecter la resolution de l'ONU sur Israel et la Palestine ?
Il ne s'agit evidemment pas de dedouaner de quoique ce soit des assassins, mais de montrer que la simplicite dans ce genre de conflit est illusoire. La complexite de la guerre de religion sous-jacente, entre musulmans, en est deja une preuve.
En Irak le problème ce n'est pas que les américains sont venus en colonisateurs, non c'est qu'à la place de mettre un pouvoir mixte chiite/sunnite, ils ont mis un pouvoir chiite
Tout a fait d'accord. Et le probleme il est tres exactement la dans l'interventionnisme : lorsque l'on intervient dans un conflit qui n'est pas le notre, on se fait necessairement des ennemis. Si l'on ajoute a cela que notre intervention, par nos moyens militaires et technologiques, nous assure une victoire ecrasante, et donc in fine le choix du vainqueur dans ce conflit, on comprends parfaitement le ressentiment haineux d'une partie des belligerants (et se greffe derriere le dilemme de : doit-on ne pas intervenir au risque de voir une epuration ethnique ou religieuse ?).
Dans les conflits ou le rapport de force n'est pas disymetrique, comme par exemple la seconde guerre mondiale (le nombre de division allemande en debut de guerre est de 120 environ, 100 pour la France et 40 pour la Pologne par exemple - le plan de Gamelin etant de couper la chique a Hitler en repartissant les troupes sur les deux fronts), les belligerants s'affrontent de maniere reguliere. Si ce n'est pas le cas, on voit des actes de terrorisme et de la guerilla urbaine.
Et on le voit bien. Daesh combat l'etat syrien (rebels inclus) et irakien de maniere reguliere (en tout cas il y a un conflit regulier, meme s'il y a plein d'attentats aussi en Irak notamment), alors que pour combattre les super-puissances occidentales, le seul moyen ce sont des attentats (et ce n'est pas que parce que geographiquement c'est plus dur, on a pu observer cela au Vietnam et en Afghanistan par deux fois donc a domicile).
S'en sortir avec des moyens sécuritaire et militaires comme Israël
Faute de frappe et il manque un mot, mais je voulais bien evidemment dire que l'on ne s'en sortira pas que par des moyens securitaires et militaires. Et j'aurais pu effectivement citer tout ce que tu presentes en argument.
La différence avec la France ou les Etats-Unis c'est qu'Israel est en guerre depuis 1947 grosso modo.
La France aussi fait beaucoup de guerre mais elle n'a certes pas ces contraintes geographiques. Ceci dit, je persiste a croire que la logique est pratiquement la meme ou va se caler dessus si tout continue de cette maniere. Pour etre honnete, j'ai plus de peur pour une eventuellement extreme-droitisation de l'Europe et un renouveau des fascismes que pour une vraie invasion de la part de Daesh.
Les émeutes de 2005, ça te dit quelque chose ? Le point de départ c'est la mort de deux jeunes, en soit l'affaire n'est pas exceptionnelle, mais c'est la goutte qui a fait déborder le vase.
Notons que la situation sociale dans les banlieux etaient pire qu'aujourd'hui il me semble (?). Et cela rejoint donc ce que je disais, s'il n'y a pas de peur pour sa vie et une pression trop forte sur les populations, il n'y aura jamais de reaction. C'est le propre des masses humaines que d'etre des cocotes minutes, violentes et et globalement inefficaces pour la resolution des problemes.
Et les emeutes ce n'etait ni la guerre civile, ni un changement de regime politique au passage.