Les capitaux de Bourdieu

Découvrons un des piliers de la sociologie de Bourdieu

Si l’on devait citer les concepts capitaux (sans mauvais jeux de mots) en sociologie, nul doute que la notion des capitaux y tiendrait une bonne place. Celle-ci a été introduite dans les années 70 et 80 par le sociologue Pierre Bourdieu, chercheur éminent et incontournable du domaine. Cet article tâchera donc de la présenter. Aucun prérequis n’est nécessaire pour le suivre.

Qu'est-ce qu'un capital ?

Durant la seconde moitié du 19ème siècle, le philosophe et économiste Karl Marx publie de nombreux travaux, dont en 1867 le premier tome de son œuvre majeure, Le Capital (les deux autres tomes seront publiés après sa mort par son ami, le philosophe Engels).

Dans ses travaux, Marx mobilise notamment1 la notion éponyme. Celle-ci existait déjà avant lui, mais il a tellement travaillé sur le sujet qu’on ne peut guère en parler sans évoquer Marx. On peut définir le capital d’un individu comme l’ensemble de ses possessions matérielles et monétaires. Marx se sert de cette notion pour différencier deux classes sociales antagonistes : les bourgeois, qui possèdent les moyens de production, et les prolétaires (assimilables aux salariés), qui doivent vendre leur force de travail aux bourgeois pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Pour lui, le capital est donc un élément central dans la hiérarchie d’une société, il définit la position sociale de chacun et les liens de domination entre les individus.

Dans les années 1970 et 1980, le sociologue Pierre Bourdieu reprend cette notion du capital de Marx et la retravaille en profondeur. Il en fait une notion multidimensionnelle, qui est toujours aussi déterminante de la position sociale mais où les biens matériels ne sont plus les seuls en jeu.


  1. Il ne s’agit pas d’un résumé de l’œuvre de Marx, qui est bien plus complète et complexe, mais seulement d’une des notions qu’il utilise dans cette œuvre. 

Les trois types de capitaux

Le capital économique

Tout comme chez Marx, le capital économique selon Bourdieu est l’ensemble des possessions monétaires d’un individu. Il lui permet d’acheter des biens et des services, qu’ils répondent à des nécessités vitales (comme la nourriture) ou pas.

C’est assez intuitif : la vie est plus facile quand on est à l’abri du besoin. Quand on a de l’argent, on peut payer des études à ses enfants, les aider à payer un logement quand ils vont à l’université, on peut acheter des biens culturels. Un revenu avantageux permet donc d’assurer une position sociale avantageuse à soi-même et à ses descendants.

Cela est cependant à nuancer car l’argent ne fait pas tout : il influence la position sociale mais ne suffit pas à la déterminer totalement. Une personne désargentée qui devient soudainement millionnaire ne devient pas subitement une bourgeoise, tout comme un élève du secondaire entrant, par un miracle quelconque, en dernière année d’étude à l’université ne devient pas un expert dans sa filière. Bourdieu nomme les bourgeois qui ont acquis cette position par héritage de la position de leurs parents les « héritiers » tandis que les autres sont les « parvenus », ils « viennent d’arriver » dans la bourgeoisie et n’y sont pas totalement intégrés.

Le capital culturel

Le capital culturel désigne l’ensemble des biens culturels, des connaissances et des comportements sociaux d’un individu. Il existe sous trois formes.

Le capital culturel objectivé

Il s’agit des objets culturels tangibles que possède l’individu, comme les livres, les DVD de films, les peintures, les sculptures, etc. Ce sont des biens qui permettent d’acquérir un savoir culturel, mais qui nécessitent des compétences pour êtres compris et assimilés. On assimile mieux un livre quand on en comprend le vocabulaire et qu’on a l’habitude de la lecture, tout comme on apprécie mieux un film quand on y reconnait le style de son réalisateur, les intentions dans les cadrages et le soin apporté à l’éclairage des scènes.

Le capital culturel institutionnalisé

Le capital culturel institutionnalisé désigne l’ensemble des titres scolaires et des diplômes que possède l’individu. Ces titres sont décernés par des institutions, d’où le terme « institutionnalisé ». Ce capital n’est pas forcément déterminant des connaissances de l’individu, mais puisqu’il est facilement objectivable (soit on a un diplôme, soit on ne l’a pas), il est souvent classant et détermine les postes et les salaires des individus.

Le capital culturel incorporé

Celui-ci est bien plus subtil, il s’agit de l’ensemble des comportements et des manières de penser la culture. En sociologie, on parle de dispositions culturelles. Quand des parents transmettent le goût de la lecture à leurs enfants, ils leurs transmettent une de leurs dispositions, sous forme de capital culturel incorporé. Ce capital leur permettra ensuite d’utiliser du capital culturel objectivé, c’est-à-dire des livres.

Tout capital objectivé n’a de valeur que s’il est accompagné de capital incorporé pour pouvoir être consommé, apprécié et intériorisé. Pour lire, apprécier et retenir des livres, il vous faut le goût de la lecture et un bon vocabulaire. Pour apprécier une toile de maitre, il vous faut une bonne connaissance de son courant artistique.

Ce capital est généralement acquis par transmission de la part de la famille, ainsi que par les relations avec les pairs et l’apprentissage à l’école. Cependant, cette dernière a un rôle assez mineur (comparativement aux autres) et transmet surtout du capital institutionnalisé.

Le capital social

Assez intuitivement, le capital social désigne l’ensemble des relations d’interconnaissance que possède un individu. Une personne connue de tout le monde dans un village a bien plus de pouvoir que quelqu’un qui n’y connait personne. Un fort capital social permet donc de résoudre des problèmes en faisant appel à l’aide des autres. Bien que ce capital se retrouve partout dans la société, ce sont surtout les bourgeois (au sens de Marx) qui en ont le plus. On comprend aisément que connaitre 15 patrons de grandes entreprises donne plus de pouvoir que de connaitre 15 voisins désargentés.

Le capital social est donc, en quelque sorte, une mesure à la fois de la taille d’un réseau de connaissances et de l’importance des personnes de ce réseau.


En plus de ceux-ci, Bourdieu évoque aussi le capital symbolique, qui qualifie le capital déterminant dans la position sociale d’un individu, celui qui le caractérise plus que les autres. Pour un milliardaire, même très cultivé, le capital symbolique sera le capital économique. Pour un érudit, ce sera le capital culturel. La même logique s’applique, quel que soit le volume de capital que l’individu possède (les différences sont justes moins marquées dans les cas moins extrêmes).

La violence symbolique

Les capitaux économiques, culturels et sociaux ne font pas que « classer » les individus, ils leur confèrent aussi un pouvoir sur les autres, et notamment sur ceux qui en ont le moins. L’exemple évident est celui de l’argent : une personne qui a beaucoup de capital économique peut acheter et posséder plus de choses qu’une personne qui n’en a pas. La même logique s’applique pour les autres capitaux. Quelqu’un qui arrive tout juste dans une communauté y a bien moins de pouvoir que quelqu’un qui y connait et y est connu de tout le monde.

De même pour le capital culturel, quelqu’un qui a fait tous les musées de sa région, qui va au cinéma tous les week-ends et qui lit de nombreux livres a bien plus de pouvoir sur les autres que quelqu’un qui ne fait rien de tout cela. Il peut mobiliser des compétences, sortir des citations, mobiliser des arguments et des manières de penser de plusieurs auteurs, etc.

Lorsqu’une personne « étale » son capital devant une autre personne qui en a moins, voire qui en est dépourvue, il se crée un rapport asymétrique. Cette personne montre, et ce de manière tout à fait involontaire et inconsciente, qu’elle est en un sens supérieure à l’autre, car ses possessions matérielles, ses connaissances, etc., sont plus grandes. Ce lien parait d’ailleurs très souvent normal, naturel, pour les deux intéressé(e)s : « C’est normal que je possède moins que lui, j’ai beaucoup moins d’argent. » « C’est normal que ce soit lui qui prenne les décisions, il a bien plus de connaissances que moi. Mon opinion n’a pas grande valeur à côté de la sienne. » Cette situation asymétrique, ce lien de domination, c’est ce que Bourdieu nomme la violence symbolique.

Retenez ce terme, il est très utilisé en sociologie, dès qu’on étudie les rapports entre deux personnes ou entre deux groupes de personnes différentes. En sociologie politique, on peut parler de violence symbolique quand un homme « de pouvoir » va rendre visite à des sans-emplois en costume-cravate avec une Rolex. Il fait preuve de son très haut capital économique, et par sa posture assurée, ses références et son langage, il fait preuve de son capital culturel. De même en sociologie de l’éducation, quand un professeur rappelle régulièrement à ses élèves qu’ils ne connaissent pas des références culturelles supposées connues, il fait preuve de violence symbolique. « Vous connaissez tous l’"Iliade" d’Homère ? Non, personne ?! Bon, et "Le procès" de Kafka, vous connaissez au moins ? »

Cette violence est bien plus dissimulée que la violence physique ou psychologique, dans la mesure où chacun la prend pour naturelle, et contribue à la légitimer. Pierre Bourdieu disait que « la violence symbolique est une violence qui s’exerce avec la complicité tacite de ceux qui la subissent et aussi, souvent, de ceux qui l’exercent, dans la mesure où les uns et les autres sont inconscients de l’exercer ou de la subir »1.

Si ce sujet vous intéresse, il existe un livre de sociologie facile d’accès où son auteur, Nicolas Jounin, enseignant-chercheur de sociologie à l’Université de Paris 8 (en Seine Saint-Denis), envoie ses étudiants enquêter dans les quartiers les plus riches de la capitale. Il y décrit notamment la violence symbolique à laquelle sont confrontés ces étudiants qui font un « voyage de classe sociale ».

Voici la référence : Jounin, Nicolas. Voyage de classes : des étudiants de Seine-Saint-Denis enquêtent dans les beaux quartiers. La Découverte, 2014.


  1. Bourdieu, Pierre. Sur la télévision: suivi de L’emprise du journalisme. Liber éditions, 1996. p. 16. 

L'importance de l'héritage

La possession de capitaux n’est pas quelque chose d’inné, on ne nait pas avec un fort capital économique, culturel ou social. Ils sont soit développés, soit transmis.

Le premier cas parait aller de soi : quand on a un emploi, on gagne de l’argent. Quand on va à l’école, au musée ou qu’on lit un livre, on gagne du capital culturel. De même, quand on rencontre des gens, on gagne du capital social. Cet aspect est important, mais il n’est pas le seul.

En effet, une grande partie des capitaux d’un individu sont généralement acquis par héritage, de la part de ses parents et de sa famille. Or, chose évidente : on ne peut transmettre à quelqu’un que ce que l’on a déjà soi-même. Ainsi, plus des parents ont un capital important, plus ils pourront en transmettre à leurs enfants. Naître dans une famille qui est sous le seuil de pauvreté ne permet pas d’hériter d’un grand capital économique, alors que naître dans une famille bourgeoise est très avantageux.

La même logique s’applique pour les capitaux culturels et sociaux. Plus les parents sont dotés de connaissances, plus ils peuvent en transmettre à leurs enfants. Un parent qui a arrêté ses études à 16 ans n’a pas les mêmes connaissances de l’éducation supérieure qu’un parent docteur, il ne pourra donc pas renseigner ses enfants sur les mécanismes de l’orientation ou sur la pertinence des formations, il aura moins de moyens pour les aider à faire leurs devoirs et il ne pourra pas leur transmettre certains aspects de la culture scolaire, nécessaires à la réussite dans ce milieu. De même, avoir des parents qui ont dans leurs carnets d’adresses les patrons des grandes entreprises de la région est un avantage certain quand il faut trouver un stage ou un emploi.

Ainsi, plus la famille proche d’un individu a de capitaux, plus ce dernier aura de chances d’en avoir. Plus il en aura, plus il aura de facilités pour en acquérir davantage par lui-même. Si ses parents lui transmettent beaucoup de capitaux, il aura plus de chances de réussir durant sa carrière scolaire, donc d’obtenir un diplôme valorisé, et donc d’obtenir un emploi et une position sociale valorisés.

Il ne s’agit pas d’une règle « gravée dans le marbre », on peut tout à fait avoir un diplôme très valorisé tout en ayant peu de capitaux de départ (Pierre Bourdieu avait un doctorat en sociologie et venait d’une famille très peu diplômée). C’est cependant une tendance très forte, tendance que Bourdieu nommait la « reproduction sociale ». Tout comme deux êtres biologiques s’associent pour en créer un troisième qui leur est similaire (par la magie de la génétique), deux êtres sociaux s’associent pour en créer un troisième qui aura des capitaux similaires, et donc une position sociale similaire.


Conclusion

C’est la fin de cet article, et je vous remercie de l’avoir lu !

Je tiens également à remercier Demandred et Dwayn pour leurs précieux retours sur la bêta de cet article.

N’hésitez pas à partager vos questions et remarques dans les commentaires ! :)

Licence

Cet article est publié sous la licence « Creative Commons By-SA 4.0 rezemika ». Son logo provient quant à lui de Wikipedia et est sous la licence « Creative Commons By 2.0 Vladimir Koznyshev ». Il s’agit d’un portrait peint de Pierre Bourdieu.

Sources

  • « Pierre Bourdieu ». Wikipédia, 23 février 2018. Wikipedia, URL.
  • « Capital ». Wikipédia, 17 février 2018. Wikipedia, URL.
  • « Capital culturel ». Wikipédia, 9 mars 2018. Wikipedia, URL.
  • « Capital social (sociologie) ». Wikipédia, 22 février 2018. Wikipedia, URL.
  • Bourdieu, Pierre, et Jean-Claude Passeron. Les héritiers: les étudiants et la culture. Les Éd. de Minuit, 1994.
  • Jounin, Nicolas. Voyage de classes : des étudiants de Seine-Saint-Denis enquêtent dans les beaux quartiers. La Découverte, 2014.
  • Pierre Bourdieu pour les nuls – Morbleu ! URL. Consulté le 9 mars 2018.

27 commentaires

Merci d’avoir abordé cet élément essentiel de la sociologie.

qwerty

Merci à toi pour la validation ! Tu as été tellement rapide que je n’ai pas eu le temps de te remercier dans la conclusion. :)

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Bon article. Ça aurait pu être bien faire le lien avec l’habitus de Bourdieu :)

Emphy

Merci ! À vrai dire, je comptais en parler dans un article futur. Étant encore relativement novice, j’ai préféré ne pas trop m’aventurer sur ce terrain, au risque de dire des conneries. :)

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J’ai du mal avec cet article. Il se contente de donner des définitions éparses et utilise ces nouvelles notions simplement pour parler de "violence symbolique" et de l’héritage / transmission du capital (et on pourrait presque lire ces deux parties sans les introductions avec les définitions). Il serait plus intéressant de regarder la notion de capital de façon plus globale : une introduction à ces nouveaux termes doit répondre à la question "qu’est ce qui relie ces trois capitaux (économique, culturel, social) et mérite d’utiliser le même mot pour ces trois notions" ?

La même remarque tient pour la définition de "violence symbolique" : si il n’y a pas usage de la force physique, alors pourquoi parler de violence ? Où sont les agressions, la menace, l’agressivité dans les comportements décrits ? Si le terme de violence s’applique pour la violence physique, psychologique et symbolique alors quel est la définition commune aux 3 ?

Bref, cette façon d’expliquer mérite plus de rigueur ÀMHA.

J’ai du mal avec cet article. Il se contente de donner des définitions éparses et utilise ces nouvelles notions simplement pour parler de "violence symbolique" et de l’héritage / transmission du capital (et on pourrait presque lire ces deux parties sans les introductions avec les définitions). Il serait plus intéressant de regarder la notion de capital de façon plus globale : une introduction à ces nouveaux termes doit répondre à la question "qu’est ce qui relie ces trois capitaux (économique, culturel, social) et mérite d’utiliser le même mot pour ces trois notions" ?

La même remarque tient pour la définition de "violence symbolique" : si il n’y a pas usage de la force physique, alors pourquoi parler de violence ? Où sont les agressions, la menace, l’agressivité dans les comportements décrits ? Si le terme de violence s’applique pour la violence physique, psychologique et symbolique alors quel est la définition commune aux 3 ?

Bref, cette façon d’expliquer mérite plus de rigueur ÀMHA.

tit_toinou

Merci pour ton retour ! Il est vrai que, n’ayant qu’une expérience limitée, je ne pouvais faire quelque chose d’entièrement satisfaisant. Mais tu amène une réflexion fort intéressante. Intuitivement, j’aurais tendance à dire que « la violence est l’action de démontrer sa supériorité (au sens large) à une personne, que cette supériorité soit physique (plus de force, adversaire KO), psychologique (meilleure résistance aux propos blessants), intellectuelle (plus de connaissances) ou sociale (position sociale plus valorisée) ». Mais bien entendu, on pourrait en discuter longuement. Peut-être un topic sur le forum à ce sujet serait-il intéressant ? :)

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Donc un professeur est intellectuellement violent envers ceux à qui il/elle transmet des informations (voire même Wikipédia est intellectuellement violent envers moi), quand je regarde un combat de boxe je me fait physiquement violenté par ceux que je regarde, toute personne qui passe devant moi avec une belle voiture me fait socialement violence et quelqu’un qui s’affiche sur internet et se fait insulter en permanence sans que ça ne le dérange me fait psychologiquement violence ?

Donc un professeur est intellectuellement violent envers ceux à qui il/elle transmet des informations (voire même Wikipédia est intellectuellement violent envers moi)

En effet. Par ailleurs, c’est aussi ce qu’affirme le sociologue Michel Foucault.

https://www.youtube.com/watch?v=VjsHyppHiZM

Cela dit, il ne s’agit que d’un cas général. La relation élève/professeur est par définition asymétrique, mais si le professeur fait quelques efforts, il peut réduire considérablement cette violence symbolique. Tout dépend de la façon dont le savoir est transmis.

quand je regarde un combat de boxe je me fait physiquement violenté par ceux que je regarde

Non. o_O

Tu ne te fait physiquement violenter que si tu participe au-dit combat de boxe, pour des raisons évidentes.

toute personne qui passe devant moi avec une belle voiture me fait socialement violence

C’est un gros raccourci, et ça dépend notammennt de ta propre position sociale. Mais si, même en vidant ton compte en banque, tu ne peux pas t’acheter mieux qu’une Clio, et que tu te gare dans un parking rempli de Porsches et de Ferraris, alors oui, clairement, tu subira une violence symbolique assez forte.

et quelqu’un qui s’affiche sur internet et se fait insulter en permanence sans que ça ne le dérange me fait psychologiquement violence ?

tit_toinou

Je n’étudie pas la psychologie, donc ce que je vais dire est sujet à caution. Cependant, j’ai du mal à voir comment il est possible de se faire harceler sans trouver cela dérangeant. Chacun le vis différemment, mais peu de gens en sortent tout à fait indemnes. Et être spectateur d’une violence (quelconque) est très différent d’être victime d’une violence (bien que ça puisse aussi laisser des traces). Aussi il ne s’agit pas de violence symbolique mais de violence psychologique (ou physique).

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Être spectateur d’un combat, de quelqu’un qui gare sa voiture etc.. rentrent dans ta définition ("L’action de montrer sa supériorité…."). J’ai pris ces exemples au hasard afin de pouvoir cerner la validité de ta définition ou te laisser l’affiner. De tes réponses j’en déduis que ta définition est trop large et englobe des phénomènes de société qui ne sont pas tous à rejeter ou à combattre et qu’il faut étudier séparément (rendant la définition peu utile).

Pour ton extrait de Michel Foucault à aucun moment il ne dit ça (ni pour les professeurs ni pour Wikipédia). La violence provient des 1] parents qui forcent entre autres leurs enfants à aller à l’école (elle est psychologique et peut déborder sur le physique) et 2] du système scolaire/universitaire en général (je ne vois pas trop où il y a violence ici, à part les gouvernements qui prélèvent de force diverses dîmes et gabelles pour financer ce système et renforcer les monopoles)

Oh, je vois. Dans ce cas, je préciserais en ajoutant que la violence symbolique est constituée quand quelqu’un montre sa supériorité concernant son capital économique, culturel ou social. La supériorité physique ou psychologique s’en trouve donc écartée. Mais il ne s’agit que d’un modèle, c’est-à-dire d’une approximation de la réalité. Il n’est pas plus logique en soi de découper les types de capitaux et de violences ainsi, c’est juste plus pratique pour les analyser.

De tes réponses j’en déduis que ta définition est trop large et englobe des phénomènes de société qui ne sont pas tous à rejeter ou à combattre et qu’il faut étudier séparément (rendant la définition peu utile).

J’ai du mal à comprendre ceci. Le but de la sociologie n’est absolument pas de définir ce qui doit être rejeté ou combattu et de glorifier le reste. C’est évidemment très difficile, puisque la sociologie consiste à étudier des phénomènes qui peuvent nous concerner de près, mais c’est essentiel. Ça n’empêche pas beaucoup de sociologues d’être militants, mais le militantisme s’arrête là où la science commence (et souvent, la science étudie le militantisme et le militantisme s’appuie sur les sciences).

Il faut bien comprendre que mettre en lumière un phénomène social, ce n’est pas le condamner, ni le glorifier, c’est simplement souligner son existence. C’est le lecteur qui y attache des sentiments (qui vont varier selon ses opinions politiques, son milieu social, etc). Ainsi, si je te dis que « 40 % des personnes aux revenus inférieurs à 1 200 euros mensuels ont quitté leur domicile pour des congés en 2014, contre 86 % de celles qui disposent de plus de 3 000 euros », c’est un fait, et uniquement un fait. C’est une information confirmée par l’Obervatoire des Inégalités. Le sociologue peut travailler sur ce sujet et étudier les phénomènes sociaux liés aux départs en vacances. Ça ne l’empêche pas de penser qu’il est triste qu’une famille ne puisse partir en vacances pour des raisons financières, mais il s’agit là d’un jugement, qui n’a rien à faire dans une étude sociologique.

Comme le rappelait déjà Émile Durkheim en 1922…

« La science, écrivait-il, commence dès que le savoir, quel qu’il soit, est recherché pour lui-même. Sans doute, le savant sait bien que ses découvertes seront vraisemblablement susceptibles d’être utilisées. Il peut même se faire qu’il dirige de préférence ses recherches sur tel ou tel point parce qu’il pressent qu’elles seront ainsi plus profitables, qu’elles permettront de satisfaire à des besoins urgents. Mais en tant qu’il se livre à l’investigation scientifique, il se désintéresse des conséquences pratiques. Il dit ce qui est ; il constate ce que sont les choses, et il s’en tient là. Il ne se préoccupe pas de savoir si les vérités qu’il découvre seront agréables ou déconcertantes, s’il est bon que les rapports qu’il établit restent ce qu’ils sont, ou s’il vaudrait mieux qu’ils fussent autrement. Son rôle est d’exprimer le réel, non de le juger. »

À quoi sert la sociologie ? — Introduction

Pour ton extrait de Michel Foucault à aucun moment il ne dit ça (ni pour les professeurs ni pour Wikipédia).

Pourtant, tu as bien mis le doigt dessus : « La violence provient […] du système scolaire/universitaire en général ».

Ce système scolaire / universitaire est violent au travers des personnes qui le représentent. Ce système (les sociologues parlent d’institution) n’est pas seulement une entité abstraite, c’est un ensemble de gens, de bâtiments, de règles, de champs lexicaux et de représentations morales qui s’expriment dans le monde réel de multiples façons.

Quand un enfant va à l’école, il ne va pas simplement recevoir une certaine quantité de savoir. Il va aussi interagir avec d’autres enfants, avec les bâtiments de l’école, avec les professeurs, il va intérioriser les règles de conduite à l’école, etc. Et certaines de ces interactions, notamment avec les professeurs (mais pas seulement) sont porteuses de violence.

Pour reprendre les paroles de Foucault dans cette vidéo, quand un professeur dit « il y a un certain nombre de choses que vous ne savez pas et que vous devriez savoir ; ces choses, je les sais et je vais vous les apprendre », il s’agit d’une forme de violence symbolique. L’interaction élève / professeur met en exergue le fait que le professeur possède un capital culturel plus grand que celui de l’élève.

Attention, je ne dis pas que les professeurs sont volontairement violents envers leurs élèves, il ne font qu’adopter (tout comme leurs élèves) le principe de fonctionnement de l’institution dont ils font partie. Si l’institution scolaire est violente, c’est parce qu’elle arrive à imposer ses principes de fonctionnement à tout un ensemble de personnes, et c’est pour ça qu’elle forme une institution. La même violence s’exerçant à grande échelle et de manière tout à fait inconsciente, on ne peut pas vraiment parler de violence individuelle. On parle donc de violence institutionnelle.

Voilà ce que disait Pierre Bourdieu sur la violence symbolique (ici dans le cadre d’une analyse de la télévision, mais le même concept s’applique aussi à l’école).

La violence symbolique est une violence qui s’exerce avec la complicité tacite de ceux qui la subissent et aussi, souvent, de ceux qui l’exercent, dans la mesure où les uns et les autres sont inconscients de l’exercer ou de la subir.

Bourdieu, Pierre. Sur la télévision: suivi de L’emprise du journalisme. Liber éditions, 1996. p. 15
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Tout à fait d’accord avec toi sur la première partie de ton message. Je ne voulais pas déplacer le débat sur le terrain de la morale, je voulais noter que pour moi l’utilité d’une définition diminue avec son "pouvoir explicatif", et c’est d’autant plus critiquable que l’on dévoie / déforme un mot du langage courant (mais je n’avais pas compris que tu étais resté sur "violence symbolique" alors que j’avais l’impression que l’on parlais de ta définition de violence général).

Quant à savoir si la news que tu donnes est un fait / purement une information cela se discute (il y aurait beaucoup à dire) mais oui je vois où tu veux en venir

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Pour la seconde partie je ne vois pas en quoi tous ces éléments font violence, et accepter ta définition serait tiré par les cheveux. Je pourrais aussi dire que tu me fais violence avec l’écriture de cet article et la tentative de démonstration de ta supériorité intellectuelle (via les connaissances de Bourdieu), mais c’est ridicule. Pour ce que tu as décrit de la violence institutionnelle du système scolaire je ne vois pas en quoi c’est relié à la définition que tu m’as donné et en quoi cela fait violence intellectuelle parce que supposément les professeurs (ou les bâtiments ?) t’expliquent que tu es inférieur.

Et un professeur ne dis jamais "il y a un certain nombre de choses que vous ne savez pas et que vous devriez savoir ; ces choses, je les sais et je vais vous les apprendre", mais si tu le provoque trop il te dira une variante de "je suis payé à vie par Miniver pour te raconter ma soupe, si t’aimes pas ce que je fais va-t-en de ma classe". J’ai rarement rencontré de professeur odieux et orgueilleux au point de dire ce que tu prétends qu’ils disent, je trouve que c’est plutôt les parents qui font croire à leurs enfants que l’école c’est important et prêtent ces paroles aux profs.

Mais oui le débat général sur ce système est très très intéressant j’en étais passionné il y a quelque années. Cf. Ivan Illich (La convivialité, Une société sans école) et l’avis des libéraux sur la question.

Pour la seconde partie je ne vois pas en quoi tous ces éléments font violence, et accepter ta définition serait tiré par les cheveux. Je pourrais aussi dire que tu me fais violence avec l’écriture de cet article et la tentative de démonstration de ta supériorité intellectuelle (via les connaissances de Bourdieu), mais c’est ridicule.

Personnellement, ça ne me choquerait pas tant que ça. Je suis loin d’être un pédagogue parfait. Cela dit, Zeste de Savoir a ceci de commun avec le Collège de France que les lecteurs ne sont nullement obligés de lire les contenus, ce qui fait que là aussi, ce sont surtout les auteurs qui sont évalués et non les lecteurs. Transmettre de la connaissance via ZdS me parait donc être un moindre vecteur de violence symbolique qu’une école classique.

De toute façon, le monde social est constitué uniquement d’interactions. Il me parait tout à fait illusoire de rechercher un monde où toute forme de violence symbolique aurait disparu (ce qui n’empêche pas de travailler à la limiter).

Pour ce que tu as décrit de la violence institutionnelle du système scolaire je ne vois pas en quoi c’est relié à la définition que tu m’as donné et en quoi cela fait violence intellectuelle parce que supposément les professeurs (ou les bâtiments ?) t’expliquent que tu es inférieur.

Je vois que je me suis mal exprimé. Je ne voulais pas dire que les bâtiments sont violents (tout juste peuvent-ils être accompagnés de diverses représentations et normes véhiculées par les institutions qui possèdent ces bâtiments). Je voulais simplement dire que les bâtiments font partie des institutions pour mettre en exergue le fait qu’une institution sociologique peut aussi être présente dans le "monde physique".

Et un professeur ne dis jamais "il y a un certain nombre de choses que vous ne savez pas et que vous devriez savoir ; ces choses, je les sais et je vais vous les apprendre", mais si tu le provoque trop il te dira une variante de "je suis payé à vie par Miniver pour te raconter ma soupe, si t’aimes pas ce que je fais va-t-en de ma classe". J’ai rarement rencontré de professeur odieux et orgueilleux au point de dire ce que tu prétends qu’ils disent, je trouve que c’est plutôt les parents qui font croire à leurs enfants que l’école c’est important et prêtent ces paroles aux profs.

Je ne voulais pas dire que les professeurs disaient cela explicitement, mon usage de « dire » était probablement un peu abusif. C’est en fait l’institution scolaire qui fait ressentir cela. Un des buts évidents de l’école est d’apprendre des choses.


Cela dit, concernant le glissement sémantique du mot « violence », je suis assez d’accord. Cependant, ce problème me parait très compliqué à résoudre. Chaque milieu ayant son jargon, certains mots peuvent avoir un sens très différent selon le domaine d’étude de celui qui l’emploie.

Le mot « avaler » désigne le fait d’ingurgiter quelque chose en s’aidant de sa langue, mais en escalade, ça désigne le fait de tirer une corde jusqu’à-ce qu’elle soit tendue. En informatique, un « bug » désigne un comportement non désiré dans un programme, alors qu’à la base, ça désigne juste un insecte.

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Cela dit, concernant le glissement sémantique du mot « violence », je suis assez d’accord. >Cependant, ce problème me parait très compliqué à résoudre. Chaque milieu ayant son jargon, certains mots peuvent avoir un sens très différent selon le domaine d’étude de celui qui l’emploie.

Le mot « avaler » désigne le fait d’ingurgiter quelque chose en s’aidant de sa langue, mais en escalade, ça désigne le fait de tirer une corde jusqu’à-ce qu’elle soit tendue. En informatique, un « bug » désigne un comportement non désiré dans un programme, alors qu’à la base, ça désigne juste un insecte.

Dans les deux cas que tu cites, ça marche parce que, justement, ça n’a plus rien à voir. Là, il y a redéfinition du sens du mot « violence » avec un sens proche : on pourrait les confondre si on n’y prend pas garde, mais alors le sens du texte est alors altéré.

Ça me fait penser aux gens qui utilisent le mot « oppresseur » au sens sociologique du terme dans des discussions qui ne sont pas sociologiques, ce qui arrive régulièrement dans des discussions sur le racisme, notamment. Pour moi, un oppresseur , c’est un individu qui « Soumet[] quelqu’un à une autorité excessive et généralement injuste, persécut[e] quelqu’un par des moyens violents. » (définition CNRTL). Ce n’est, clairement, pas la définition sociologique (sauf si on a redéfini « persécuter » et « violent » dans leur sens sociologique préalablement ^^ ).

À mon avis, lorsque l’on récupère des mots du langage courant en altérant leur sens, il faut le dire, afin d’éviter les soucis de compréhension. C’est ce que font globalement les matheux (qui adorent mettre des mots français pour leur donner un sens proche mais pas tout à fait).

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Oh, je vois. Je suis d’accord. Cela dit, ça ouvre un très gros travail pour définir au début de chaque texte de socio destiné au public le sens de chaque terme.

À titre purement personnel, j’ai tendance à trouver le terme de « violence » assez intuitif concernant la violence symbolique, mais je suis influencé par mes lectures de socio.

Cependant, pour rester dans les définitions, il me parait également très complexe de définir la violence, même en en écartant la violence symbolique, si l’on veut qu’elle continue à désigner ce que l’on désigne habituellement comme violent. Quelques exemples de choses considérées comme violentes…

  • Un coup de poing au visage.
  • Un accident de voiture.
  • Des insultes quotidiennes.
  • Tout un groupe de personnes tuées par balle.

La violence, ce serait donc quelque chose de déplaisant infligé à un être doué de sensibilité, qui entrainerait des conséquences néfastes à son bien-être physique ou psychologique. Mais dans ce cas, on peut aussi y faire rentrer des choses que l’on a pas tendance à considérer intuitivement comme violentes. Il me semble qu’il y a matière à un débat intéressant, peut-être qu’un post/débat sur le forum pourrait être pertinent ?

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Cependant, pour rester dans les définitions, il me parait également très complexe de définir la violence

Et on refait appel à notre ami, le CNRTL !

Force exercée par une personne ou un groupe de personnes pour soumettre, contraindre quelqu’un ou pour obtenir quelque chose.

Ils définissent la violence non pas par les conséquences sur l’individu cible, mais par le but de l’individu violent. Ça me semble marcher d’un point de vue « sens courant », mais pas sociologique. Quelqu’un qui a une grosse voiture, car il aime ça n’est pas violent ; si c’est pour montrer que lui, il a du pognon, et qu’il faut lui lécher les pieds, il est violent ; que ça me touche ou pas n’a pas d’influence sur le côté violent ou non.

Après, bien évidemment, les dictionnaires ne sont pas paroles d’évangiles, mais je trouve qu’ils font souvent un très bon point de départ, surtout si on cherche le sens courant.

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Je vois, j’aime bien cette définition. À ton avis, que pourrait-on dire de quelqu’un qui achète une grosse voiture car ça lui parait "évident" (vraie question, vu que c’est un peu la manifestation courante de la distinction, voire de la violence symbolique) ? Ça soulève la question de la nature de cette force.

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Je vois que je me suis mal exprimé. Je ne voulais pas dire que les bâtiments sont violents (tout juste peuvent-ils être accompagnés de diverses représentations et normes véhiculées par les institutions qui possèdent ces bâtiments). Je voulais simplement dire que les bâtiments font partie des institutions pour mettre en exergue le fait qu’une institution sociologique peut aussi être présente dans le "monde physique".

rezemika

Mes excuses j’ai oublié le smiley quand je parlais des bâtiments :)

Je n’ai pas lu assez de sociologie et en particulier celle de Bourdieu, mais n’est-ce pas une forme de militantisme de sa part d’utiliser le terme de violence et de modifier son sens ou essayer de choquer avec ? C’est mon impression en tout cas

Par contre j’ai aussi parlé de la définition de capital symbolique / social et pour le coup je ne pense pas que cela soit un dévoiement du terme (mais dans ce cas ce n’est pas Bourdieu le premier à aborder le sujet du capital social)

À ton avis, que pourrait-on dire de quelqu’un qui achète une grosse voiture car ça lui parait "évident" ?

Très franchement, aucune idée. Je ne sais pas répondre à cette question, et je ne sais pas trop comment l’aborder. Je passe mon tour. :-°

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Je peux faire l’avocat du diable. Les grosses voitures résistent mieux au choc (plus de chances de survie en cas d’accident), leur coût peuvent être mitigés sur le long terme niveaux réparations, disposer de plus de fonctionnalités personnalisées, etc… Si tu as assez d’argent pour te le permettre, pour certaines personnes, ça peut valoir le coup même si à une marque connue est associée une forme de prestige qui augmente le prix alors qu’on s’en fiche. Bref, on peut dire qu’il agit rationnellement (que la personne ne sache pas se justifier ne contredit pas cela), qu’il s’en fiche s’il se fait insulter dans la rue et prends même plus de risques de dégradations de sa voiture (il ou elle est donc courageux !).

(Ou alors j’ai rien compris à la question)

Ça me parait en effet être une approche rationnelle, mais en vrai, je ne pense pas qu’on puisse écarter aussi vite le prestige, ou plus globalement l’image de la marque en question. Il est vrai que certains choisissent un véhicule pour des raisons purement pratiques (acheter une Clio au lieu d’un 4x4 parce qu’on n’a pas besoin de mieux, par exemple), mais globalement, tout un chacun a une représentation des objets qu’il se verrait posséder, et d’objets qui « ne lui correspondent pas » (qu’il n’aime pas, ou bien qu’il ne se sent pas légitime de posséder (violence symbolique) ou qu’il ne peut pas s’offrir pour des raisons économiques (idem)). C’est ce que je voulais dire dans ma question au dessus. Souvent, certains achètent un objet d’une certaine gamme parce qu’il leur parait évident qu’ils ne vont pas prendre quelque chose d’une autre gamme.

Ainsi, certains rejettent d’emblée des solutions à un problème car ces solutions impliquent des comportements qu’ils perçoivent comme décalés par rapport à leur propre position dans l’espace social. Utiliser un cadena pour verrouiller une porte de voiture parce que la serrure ne marche plus est une solution conceptuellement simple et peu chère, mais très peu de gens sont prêts à la mettre en oeuvre et préfèrent dépenser plus d’argent pour faire réparer la serrure, car cette solution exposerait au « monde extérieur » un comportement « décalé ». Dans cet exemple bidon, il ne s’agit pas vraiment de violence symbolique, mais ça exprime ce que je voulais dire concernant la perception du "normal" (la violence symbolique consistant à faire ressentir à quelqu’un qu’il ne colle pas à notre image de la normalité, et donc qu’il n’est pas à sa place).

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