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À la fin, on meurt putain…

Spoiler included. Déso pas déso.

À la fin, on meurt putain…

Et dire qu’à la fin, on meurt putain.

On meurt. On ne pense plus. On ne réfléchit plus. On n’est plus.

La vie serait un film que ce serait vraiment ce qu’on appelle une fin de merde. Brute, directe, sans horizon. Circulez, y’a plus rien à voir.

C’est pas si con cette analogie cinématographique, d’ailleurs. C’est encore la meilleure qu’on puisse trouver pour faire comprendre la frustration que cette idée de mort à la con peut inspirer quand on y pense trop.

Imaginons que la vie soit un film dont on serait protagoniste. Au début, on pige pas tout ce qu’il se passe; normal, c’est le début : on pose le décor, les personnages, les intrigues et les magouilles qui existent entre celles et ceux qui vivaient déjà avant les premières images… On définit les règles du jeu, en somme.

Ensuite, c’est la longue période des péripéties qui s’enchaînent : c’est le dur apprentissage de ces règles du jeu social. Qu’elles soient dures, qu’elles soient crues, qu’elles soient bonnes ou heureuses, on les prend et, surtout, on les apprend.

Mais c’est aussi la période durant laquelle on engrange toutes ses connaissances au fur et à mesure qu’on découvre, qu’on essaye, qu’on crée.

C’est aussi celle de toutes les remises en question qu’on a pu connaître, tous les arguments qu’on a pu chercher, qu’on a pu réfuter ou accepter.

C’est celle de toutes les causes pour lesquelles on a pu se battre, toutes celles qu’on a pu juger de moindre importance.

C’est celle de toutes les amitiés et de toutes les amours qu’on a pu construire ou détruire, qu’elles aient été modérées, lointaines ou extrêmement intenses.

C’est la période des souffrances et des joies, des réussites et des échecs. C’est la vie, quoi.

Et donc il faudrait que tout ça s’arrête un jour, une connerie de résolution de l’intrigue ou d’épilogue. D’un coup ou, dans le pire des cas, en voyant venir progressivement ce terme qui anéantira tout ce qui a pu nous forger, toutes les choses qui ont fait ce que nos copains et nos copines voyaient en nous, ce qui nous rendait reconnaissable et unique. Fais chier, merde, c’est trop con.

C’est inconcevable de se dire qu’un jour tout bascule. En un instant, le cerveau ne fonctionne plus, le cœur s’arrête de battre, les poumons cessent de respirer, alors qu’ils ont tenu ce rôle vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant vingt, trente, cinquante, quatre-vingts ou encore cent ans !

Après cet instant, on a fini d’exister. Power off.

C’est trop bête.

Peut-être qu’en fait, c’était de ce paradoxe inimaginable pour un être vivant conscient que le concept de résurrection voulait s’émanciper : on ressuscite pas matériellement ou spirituellement, c’est juste que les autres, en se souvenant de nous, nous permettent une ré-existence éphémère à travers leurs conversations, leurs témoignages. Adieu le monde des sens, toujours prêt dans le monde des idées. Grâce à ces souvenirs, on retrouve temporairement tout ce qui faisait de soi une personne unique. Reboot.

Enfin…

Il paraît qu’un jour une bonne âme a dit que toutes les bonnes choses ont une fin.

Même les plus beaux souvenirs.


15 commentaires

Chouette billet, vraiment ! Un beau résumé des interrogations existentielles qu’on peut avoir !

Par contre, le spoiler alert, on le met avant le spoiler normalement !

+4 -0

Le thème réjouissant de la mort… Je le trouve toujours aussi déprimant. Mais du coup ça me rappelle un de mes propres billets, qui démarre un peu sur le même thème.

L’écriture que tu as posé dessus est je dirais intéressante. J’ai du mal à en dire plus en fait, l’idée est là et est bien traitée, mais le choix artistique du style, je ne pense pas que l’on puisse dire quelque chose dessus.

+1 -0

Comme le disait une de mes anciennes prof : quand on naît il n’y a qu’une seule certitude, c’est qu’un jour l’on cessera d’être… Et c’est à cet instant qu’elle s’est ressaisie et elle a dit "Allez, dissertation !". :D

C’est le cours normal de la vie. ^^

+6 -0
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