Dans l’idée, je suis d’accord. Et les rares fois où je suis face à des gens ayant des croyances que je juge absurdes, j’essaye de procéder en étant non pédant.
La contrepartie, dirai-je, c’est que lorsque je ne suis pas face aux gens en question, lorsque quelqu’un me parle de trucs absurdes en n’y croyant pas, je n’ai pas de problème à me moquer. Ça permet de relâcher la soupape, car faire les choses bien nécessite plus d’énergie et de temps que se moquer comme un gougnafier.
Ça peut aussi avoir pour but d’obliger la personne en face à se positionner clairement si elle avance masquée. Je pense par exemple au récent billet d’un pansement régénérateur dans lequel un lien vers un site ésotérique était planqué (grâce aux ondes électromagnétiques, vous pouvez reprogrammer les gènes de vos cellules selon votre Intention ! Incroyable, non ?). En me moquant du site qui me permettait de remplir ma grille de bingo ésotérique, et en plaçant comme seule pique à l’encontre de l’auteur le fait que s’il considère ce site comme une référence, ça faisait un peu peur concernant les produits médicaux qu’il vendait, je cherchais à éloigner les gens d’une pseudo-médecine potentiellement dangereuse, et à forcer l’auteur à se positionner. La moquerie, bornée au sujet et non à l’interlocuteur, peut, selon le public, avoir un réel intérêt. Ici, obliger à réagir ; il aurait pu me répondre que c’était un blague potache, qu’aurai-je pu dire à cela ? Sa réaction, à savoir la suppression du billet, est assez informative.
Bref, se moquer d’une théorie à peu de (aucune ?) chance de détourner ceux qui y croit de celle-ci, mais n’est pas forcément inutile dans d’autre contexte (parler à l’indécis, obliger l’autre à dévoiler son jeu…).