La vie en Moldavie n’est pas extrèmement différente de celle en France, mais elle reste marquée par l’influence soviétique. Aller en Moldavie aujourd’hui, c’est un peu, sous certains aspects, revenir 50–60 ans en arrière dans notre pays.
Une nourriture plus traditionnelle
Bien que l’on puisse trouver à la capitale, Chișinău, des fastfoods à l’occidentale comme MacDonald et KFC, la majorité proposeront surtout des plats moldaves / slaves. Au menu, vous aurez des pelmenis, les fameux raviolis russes fourrés à la viande, ou bien les varenykis, même chose mais cette fois à la purée. On trouve aussi mămăligă, une sorte de polinte, cușma lui guguță, de la pâte feuilletée (ou des crêpes, c’est selon) fourrée à la crème et aux cerises.
Les restaurants sont largement abordables pour un occidental. Par exemple, pour une pizza bien garnie, un plat de poulet avec mămăligă, salade et pommes fries, plus deux cocktails, on s’en tire pour environ 15€. Mais tous les moldaves ne se permettent pas ce genre de « luxe ».
Beaucoup vont cuisiner eux-mêmes, avec des produits frais achetés sur le marché localement, voire même produits à la maison. Dans le nord du pays, où je suis actuellement, malgré la modernité relative de la ville avec écoles, restaurants, Internet haut-débit dans toutes les maisons, beaucoup ont quelques plants de cornichons, tomates et autres légumes dans leur jardins. Il n’est pas rare du tout de voir également quelques poulets, voire des cochons, moutons et autres chèvres.
Si vous êtes invités là-bas, culture slave oblige, vous aurez tout sur la table et en quantité énorme. Si ce n’est pas trop, c’est qu’il n’y avait pas assez à manger. N’oublions pas les boissons aussi. On trouve des sodas comme nous y sommes habitués en France (Coca, Fanta, etc), mais également des boissons locales. Il y a de nombreuses variétés de bières, de vodka et autres eaux de vie, qui peuvent être aromatisées à la prune, l’abricot, la cerise, etc. Pour ceux qui ne veulent pas d’alcool, il y a le kvas, boisson est-européenne par excellence, sucrée et rafraichissante, à base de pain.
Une part de modernité, une part de passé
Si le pays dispose de nombreuses avancées technologiques comme Internet haut-débit ou bien une excellente couverture réseau (bien que seulement 3G), de nombreux aspects nous rappellent que l’Union Soviétique n’a disparu qu’il y a moins de 30 ans seulement.
Déjà, l’état des routes est extrèmement variable. Si les routes de Corjeuți, la ville où je suis, sont en bon état, le goudron s’arrête au panneau de sortie de la ville. Après, place aux cailloux et à la poussière. En effet, la corruption et la lenteur administrative, héritées de l’Union Soviétique, sont présentes au quotidien et peut compliquer parfois les déplacements.
Le train par contre, c’est assez catastrophique. Il ne sert majoritairement qu’au fret et à relier les grandes villes étrangères, comme Kiev, Odessa et autres. En fait, c’est la conception soviétique de la fin de réseau. Comme la Moldavie était aux frontières du pays et que celui-ci ne souhaitait pas multiplier les liaisons vers les autres pays, dans une optique de protection après le traumatisme de l’invasion allemande, les liaisons vers la Roumanie sont peu nombreuses.
La non électrification des lignes, la lenteur des vieux trains et le côté non pratique découragent ainsi les transports intérieurs en train, la quasi-totalité des gens prenant des bus.
Dans le genre héritage soviétique, vous trouverez également des statues de Lénine, les gens ici étant moins anti-soviétique qu’en Ukraine, ainsi que de nombreux bâtiments désaffectés et abandonnés, par faute d’argent et d’utilité.
On trouve aussi tous les immeubles communautaires dans un état plus ou moins délabrés, des vieilles voitures encore immatriculées en URSS, des écrits en roumain cyrillique (appellé moldave) et j’en passe.
La personnalité des gens
Je vais paraître sans doute cliché, mais les gens ici sont plus calmes, plus patients et plus tolérants que dans nos sociétés occidentales. Ils se disent bonjour dans la rue. Ils parlent russe ou roumain indifféremment et ne seront jamais vexés de devoir utiliser l’autre langue. Ils sont travailleurs et vous les verrez souvent travailler jusqu’à tard sans se plaindre.
On ressent ici plus facilement la chaleur et l’authenticité que par chez nous (tout du moins en Île-de-France dans mon cas). Bien entendu, ils ne sont pas exempts de défaut. La liberté acquise en 1991 a ouvert la voie à la consommation de masse et l’atrait pour l’argent et ce qu’il permet peut être assez puissant par moment.
En conclusion
Il y aurait plein d’autres choses à dire. Mais ça viendra au fur et à mesure que les billets seront publiés. Laissez-moi terminer par une photo charmante qui me vaudra toute votre approbation. La revedere.