Là je suis d’accord. En même temps, attendre de gens qui n’ont aucune formation scientifique/quantitative de savoir lire/comprendre des sondages (voir encore pire, des études scientifiques), c’est être un peu naif non ?
Oui et non. Qu’ils soient incapables de lire correctement un sondage (c’est-à-dire résultat + écart-type, ou résultat + échantillon), certes. Mais si tu ouvres le résumé d’un sondage, ça donne quelque chose comme ça, au hasard, tu déroules et tu lis
Dans le cas d’un échantillon de 1 000 personnes, si le pourcentage mesuré est de 10 %, la marge d’erreur est égale à 1,8. Il y a donc 95 % de chance que le pourcentage réel soit compris entre 8,2 % et 11,8 % (plus ou moins 1,8 point).
Donc en lisant le tableau et en descendant de deux pages, même un ignare peut conclure que Mélenchon est entre 15,5 et 20,5 %, Fillon entre 16,5 et 21,5 %, Le Pen entre 20,5 et 25,5 % et Macron entre 21,5 et 26,5 %. Donc on a un quatuor de tête net, et une très bonne certitude que Macron est devant Mélenchon. C’est tout.
Je ne pense pas que le problème soit dans les compétences ou la capacité à comprendre, mais plutôt dans l’envie de faire les choses bien, le temps passé à ça (recopier les chiffres des collègues, c’est plus rapide que d’ouvrir le pdf pourtant très facilement accessible) et le côté moins vendeur d’une analyse propre.
Donc, je ne pense pas que ce soit naïf de penser qu’ils peuvent le faire, car les instituts leurs mâchent le travail pour le rendre compréhensible, mais je crains que ce ne soit naïf d’espérer qu’ils le fassent.