Aujourd’hui j’ai pris mon courage à deux mains pour entretenir mon vieux PC portable qui me sert d’outil d’appoint. En effet, ce dernier chauffait (beaucoup), ce qui rendait l’utilisation désagréable et me fait suspecter une baisse de performance (même si bon, il vient quand même de souffler sa dixième bougie). J’ai l’habitude de le démonter pour faire les poussières, mais cette étape ne suffit plus à contenir la fièvre du PC. Il faut donc allez plus loin…
Au programme : changer la pâte thermique située sur le processeur (CPU) et la carte graphique (GPU).
Préparation de la table d'opération
J’essaie d’être quelqu’un d’organisé, j’ai donc préparé un minimum mon espace de travail avant d’attaquer. Connaissant bien mon PC, je sais que je peux accéder facilement aux composants incriminés via une trappe sur le dessous du PC. Juste quelques vis à enlever. Ensuite, après renseignements, la pâte séchée devra être enlevée. J’ai choisi l’option "dissolvant de vernis à ongles"1 pour ce nettoyage. La bouteille rejoint donc mon tournevis fin. Enfin, un ramequin pour les vis et un paquet de mouchoirs pour le nettoyage viennent compléter le tout.
Voici une photo de la surface de travail, avec la trappe déjà démontée ainsi que le ventilateur qui extrait l’air chaud.
Je vous vois déjà venir : Oui, la visseuse c’est une mauvaise idée. Mais en l’occurence j’avais une vis qui était bloqué et le seul embout vraiment adapté ne rentrait que sur la visseuse. Le reste fût démonté dans les règles de l’art, avec un gros marteau tournevis et à la main.
1 : N’ayant pas d’alcool à 90° ni de produit de nettoyage spécial, c’est le mieux que j’ai trouvé comme produit ménager. Vous verrez, ça a fait ses preuves
Nettoyage des plaies
Avant d’attaquer, reprenons la photo précédente et faisons le tour du propriétaire.
Tout d’abord, en bas à droite on trouve un ventilateur, qui sert à extraire la chaleur. Cette chaleur est acheminée via des caloducs en cuivre (les grosses pièces en cuivre) qui sont reliés d’un côté au CPU (au milieu) et de l’autre au GPU (en bas). Enfin, sous le caloduc on trouve un bloc (d’alu ?) qui sert à faire un maintien mécanique du caloduc et qui vient l’appuyer via des couples vis/ressorts. Le lien entre le caloduc et les processeurs est simplement fait via la fameuse pâte thermique.
La pâte thermique n’est rien d’autre qu’une "jonction thermique". Elle permet d’optimiser le transfert de chaleur entre la puce qui chauffe (beaucoup selon l’opération) et le caloduc en cuivre qui conduit la chaleur vers l’extérieur. Cette dernière est indispensable. En effet, si on avait une simple couche d’air entre les deux composants, la transmission de chaleur se ferait très mal, l’air étant un plutôt bon isolant.
Bon, maintenant que les présentations sont faites, démontons !
Je commence par virer le ventilateur, maintenu par deux petites vis et sans oublier de le débrancher de la carte mère. J’en profite pour faire les poussières et supprimer le tapis de saleté qui se glisse toujours entre le ventilateur et la grille de sortie de l’air.
Ensuite, je dévisse les 4+5 vis qui maintiennent le caloducs sur les deux composants.
Enfin, il ne reste plus qu’à soulever gentiment ce dernier pour voir l’étendu des dégâts. Dans mon cas il a fallu insister un peu, des patins autocollants le maintenait en place au niveau du GPU.
Et voici un aperçu de plus près de l’état de la pâte après dix ans d’utilisation. Non seulement une bonne partie a "coulé" à côté du composant mais aussi à coté du caloduc. Bref, le transfert de chaleur est vraiment sous-optimal.
Il est temps de procéder au nettoyage de tout ca !
Pour cela, je m’arme de mouchoirs et du dissolvant. Afin de m’entraîner, je commence par le caloduc qui est plus simple à manipuler et présente le moins de risque de bêtise. Et ça se passe plutôt très bien ! En frottant correctement la pâte part pas trop mal et on retrouve une surface plane et presque propre.
Je réitère pour les composants, m’armant de patience et de précaution. L’opération est délicate, mais rien d’insurmontable. Il faut faire attention à ne pas appuyer comme un bourrin et ne pas déraper en faisant des grands gestes, afin d’éviter d’en mettre partout et surtout d’aller cogner dans des composants plus fragiles (coucou les petits condensateurs du GPU). Après un peu de frottement, les composants retrouvent peau neuves. Le CPU m’offre même un mode miroir !
Remplacement et fermeture
Il ne reste plus qu’à appliquer la nouvelle pâte. Pour cela, j’ai acheté dans le magasin d’informatique local une petite seringue de pâte. Le paquet m’informe qu’elle contient 10% d’argent et possède une conductivité thermique supérieur à 4.5W/m.K. Apparemment c’est ni bon ni mauvais, je ne vais pas faire un exposé sur le choix de la pâte ici !
Pour l’appliquer, j’y suis allez à l’instinct. Vu les contenus sur internet, tout le monde y va de sa petite technique. Perso ca aura été "Je met une goutte sur le composant puis j’étale avec un bout de plastique (genre emballage alimentaire, le truc fin, pas très rigide ni vraiment souple). J’ai étalé de façon à avoir une épaisseur uniforme sur toute la surface du composant (épaisseur que je jugerais à "vraiment pas super épaisse"). J’ai eu de la chance, la consistance de ma pâte est vraiment bonne à étaler, en étant pas trop solide ou liquide.
Bref, on y va beaucoup au feeling dans cette opération Voici des photos du résultat.
Après tout cela vous vous en doutez, il ne reste plus qu’à tout remettre. Le caloduc, puis on sert (mais pas comme des bourrins), puis le ventilo et enfin la trappe du chassis !
Et voilà le travail, après une petite heure de boulot, un PC qui ronronne de nouveau comme il faut, sans suer à la moindre opération (me reste tout de même à le pousser un peu plus fort voir si ça chauffe).
Prochaine étape dans la cure de jeunesse, le remplacement du disque dur par un SSD et le changement de la batterie complètement HS !
Merci d’avoir suivi cette aventure de tonton Eskimon !