Réseaux informatiques : le marché du travail

À savoir si vous vous orientez vers cet univers professionnel

Cet article adopte un point de vue strictement français. Gardez cela en tête pendant votre lecture : les choses sont très différentes ailleurs ! ;)

L’univers des réseaux informatiques est fascinant. À tel point que des dizaines de milliers de personnes en ont fait leur métier. Vous aussi, c’est ce que vous voulez faire ? Vous êtes dans vos études et pensez à votre futur travail ? Avant de vous projeter comme inventeur des télécommunications du futur, il faut que vous sachiez comment fonctionne le marché du travail dans ce domaine particulier. En étudiant les besoins des entreprises actuelles, vous saurez vers où vous orienter pour exercer le métier qui vous passionne.

Les besoins des entreprises

Vous envisagez des études de réseaux informatiques ou vous y êtes déjà ? Formidable ! D’ici peu, il va falloir penser à votre futur emploi. Si vous rêvez déjà de maintenir les infrastructures de télécommunications de la SNCF ou de déployer des objets connectés dans les villes pour améliorer la vie des habitants, sachez que vous ne devriez pas aller voir directement ces employeurs potentiels ! :o

En effet, les entreprises préfèrent généralement se concentrer sur leur cœur de métier. Ainsi, une banque préfère employer des banquiers, des traders, des conseillers clientèle. Pourtant, les besoins de sécurité et d’infrastructures réseaux sont extrêmement importants dans ce domaine. Alors pourquoi ne pas aller postuler au Crédit Apicole ou chez la Société Généreuse ?

Eh bien, mettez-vous à la place de ces compagnies. ^^ Vous embauchez une dizaine d’ingénieurs réseaux et d’experts en télécoms pour un projet qui va faciliter certaines transactions, par exemple. Fort bien, le projet prend un an à se mettre en place. Une fois cela réalisé, vous n’allez plus toucher à votre nouvelle infrastructure, tout au plus il va falloir la maintenir. Vous faites quoi de vos employés ? Peut-être qu’à ce moment-là, vous aurez un autre projet auquel les affecter, mais la question se posera encore l’année suivante. Voulez-vous prendre le risque de devoir payer des employés sans savoir si vous aurez du boulot à leur donner ? :euh:

Pour éviter d’être confrontées à ce genre de problèmes, les sociétés délèguent bien souvent leurs projets informatiques1 à des entreprises spécialisées : les ESN.


  1. Et pas que : la délégation ou sous-traitance concerne beaucoup de métiers. La sécurité physique, l’entretien des locaux, la comptabilité : tout peut être délégué à des prestataires.

Les ESN

Aujourd’hui, les projets informatiques de bon nombre d’entreprises et administrations publiques sont réalisées par des entreprises de services du numérique (ESN). On rencontre aussi l’ancienne appellation SSII ou SS2I, pour Société de Services en Ingénierie Informatique.

Les ESN embauchent de nombreux employés, appelés consultants, pour les faire intervenir sur les projets de ses clients, qui sont le plus souvent de grandes sociétés ou des administrations. Reprenons l’exemple de notre banque qui a un projet qui va durer un an. Elle a plutôt intérêt à contacter une ESN pour sa réalisation, cela lui évitera de devoir employer des gens sans savoir si elle aura du travail à leur donner ensuite. La société de services se débrouillera pour la réalisation de ce projet, en échange d’un gros chèque. Ah oui, ça va coûter cher à la banque, parce qu’elle va devoir payer l’équivalent des salaires des consultants, de leur manager, et une partie des frais de fonctionnement de l’entreprise. :D C’est le prix à payer pour éviter d’avoir directement des salariés.

Pour l’ESN, ce marché est très lucratif. La prestation d’un consultant peut être facturée autour de 500 euros par jour de travail, soit environ 10.000 euros par mois ! La marge réalisée peut sembler importante, mais elle sert notamment à alimenter un fonds pour les périodes où un consultant se retrouverait sans projet. En effet, quand un employé a terminé une mission chez un client, il n’est pas sûr d’être affecté dès le jour suivant sur un autre projet. On parle alors d’une période d'intercontrat. Et comme les consultants sont des employés en CDI, ils doivent être payés même s’ils ne travaillent pas ! Les commerciaux et managers font toujours en sorte que ces périodes soient les plus courtes et les moins fréquentes possibles, car c’est un gouffre financier. Grâce au fonds alimenté par le travail de tous, les ESN peuvent se permettre de payer quelques jours non travaillés. On peut comparer cela à l’assurance chômage. ^^

A contrario, les clients de ces sociétés ne peuvent pas forcément se permettre cela. De plus, les sociétés de services ont souvent beaucoup de clients en simultané et donc plein de projets potentiels : il est donc assez facile d’affecter un consultant sur une mission.

Travailler dans une ESN

Cette profusion de clients est intéressante pour les consultants, car elle leur permet d’intégrer des environnements très divers, aussi bien sur le plan social que technique. Bien souvent, les consultants travaillent directement dans les locaux de leurs clients, comme les employés. On parle alors de prestation en régie. Ce fonctionnement est à double tranchant.

Les missions durent généralement entre 6 mois et 2 ans, ce qui permet d’appréhender et de comparer divers fonctionnements d’entreprises. C’est particulièrement enrichissant en début de carrière, car cela empêche de s’enfermer dans une bulle et d’occulter l’étendue des technologies et cultures d’entreprises.

Il peut être intimidant de travailler directement chez un client, surtout la première fois ! On se demande si on va être à la hauteur, on a peur de montrer qu’on ne sait pas quelque chose, … Ne vous inquiétez pas ! Les clients sont habitués à accueillir des consultants et savent s’en occuper, les former à leurs outils, etc. ;) Quand on prend un prestataire, on sait que cela va lui demander du temps d’appréhender l’environnement et qu’il ne va pas être immédiatement productif. Au lieu de vouloir dissimuler vos craintes, n’hésitez pas à poser toutes vos questions ! Cela montre que vous vous intéressez au client, que vous avez envie de mener à bien votre mission, que vous vous investissez. ^^

Ce fonctionnement semble avantageux, mais toute médaille à son revers. Comme on travaille directement chez son client, on a tendance à oublier qu’on est prestataire. Gardez en tête que vous n’êtes pas employé par votre client, mais par une société de services. Cela implique que :

  • vous êtes rémunéré par votre ESN ;
  • votre supérieur et responsable hiérarchique, ce n’est pas votre client, c’est un manager de l’ESN ;
  • vos congés et demandes de formation doivent être validés par votre supérieur, pas par votre client. Ainsi, votre client n’a pas de droit de regard sur vos absences ;
  • vous discutez de votre évolution de carrière avec votre supérieur, pas avec votre client ;
  • vous ne pouvez pas changer de poste chez votre client pendant la durée de votre mission. Si vous êtes missionné pour faire du support réseau pendant 6 mois, vous ne pouvez pas faire du développement d’applications au bout de 3 mois, même si c’est dans vos compétences. Si votre client vous le demande, vous devez immédiatement en informer votre supérieur.

Vous avez compris, il ne faut pas faire d’amalgame entre son employeur et son client. Ce n’est pas forcément évident, car on a beaucoup moins de contact avec l’ESN pour laquelle on travaille, qu’avec son client chez qui on se rend tous les jours.

Pour cette raison, l’identité des sociétés de services est assez peu marquée chez ceux qui y travaillent. On dit parfois que toutes les ESN se ressemblent. Les consultants n’ont ainsi que peu de scrupules à passer d’une société à une autre qui leur propose un meilleur salaire. On assiste à une drôle de guerre entre les compagnies. Comme les projets dans les réseaux informatiques sont nombreux en ce moment, il y a davantage de postes que de personnes qualifiées pour les pourvoir, à tel point que les consultants touchent des primes s’ils font embaucher leurs proches ou anciens collègues1 ! Si vous achevez vos études d’ici 6 mois et que vous publiez votre CV, attendez-vous à passer vos prochains jours à répondre au téléphone et à des e-mails !


  1. On appelle cela de la cooptation. Les primes tournent souvent autour de 1000 euros par personne cooptée.

Choisir son employeur... ou s'en affranchir

Pour combler tous ces postes qui se créent de jour en jour, les ESN essaient de débaucher des consultants déjà en poste et des futurs diplômés. Attention, pour ceux qui n’ont pas encore d’expérience, le recrutement ne se fait qu’à bac+5, c’est-à-dire soit avec un master 2, soit avec un diplôme d’ingénieur. Alors, si vous recevez plein de coups de fil et de messages de recruteurs, comment savoir à qui dire oui ?

La chose la plus importante : ne vous précipitez pas. Prenez le temps d’examiner les propositions qui vous sont faites. Si on vous propose un poste pour dans 6 mois, sachez que l’employeur n’a sûrement aucune idée de la mission qu’il va vous donner. Il peut vous inciter à signer rapidement un contrat pour éviter que vous n’alliez chez un concurrent. Ne cédez pas à la pression d’un recruteur : s’il est trop pressé, il peut y avoir anguille sous roche. Surtout si les conditions ne vous semblent pas correctes !

Les conditions, justement. La plus évidente, que vous allez forcément négocier, est le salaire. Si ce point est bien sûr très important, il ne faut pas négliger les avantages ou inconvénients qui vont avec. Aurez-vous à travailler parfois le week-end ? À faire des astreintes la nuit ? Disposerez-vous d’un véhicule de fonction ? Devrez-vous faire des déplacements, et dans quelle région ?

Nous ne nous attarderons pas davantage sur ce sujet, car tout cela fait partie du recrutement et n’est pas spécifique aux métiers du réseau.

Comme l’univers des réseaux informatiques est vaste, n’oubliez pas non plus de préciser ce que vous voulez ou ne voulez pas faire. La conception de solutions de télécommunications dans le milieu hospitalier, ce n’est pas la même chose que la configuration de pare-feux dans une administration ! Toutes les sociétés de services ne peuvent pas forcément vous proposer le poste de vos rêves.

Un aspect particulier des ESN est que la vie au sein de l’entreprise dépend en partie de sa taille. Dans une grosse société comme Capgemini ou Altran, les recrutements se font à tour de bras et les départs sont aussi fréquents. Vous aurez moins de proximité avec votre manager et avec votre employeur de manière générale. Des évènements peuvent être organisés pour maintenir ou tenter d’établir un lien entre les employés : sorties au restaurant, escape games, etc. Cet aspect social est davantage présent dans des structures plus modestes, comme Extia ou Squad. Elles sont généralement centrées autour d’une seule agglomération ou quelques villes, ce qui donne une dimension plus humaine qu’une multinationale. Il n’y a pas de choix idéal : certains préfèreront qu’on les laisse faire tranquillement leur boulot, quand d’autres voudront participer à des sorties avec leurs collègues.

Les sociétés mentionnées sont là à titre d’exemple. Je n’ai aucun lien particulier avec elles.

Une autre possibilité consiste à s’affranchir d’un employeur, autrement dit d’être freelance. Cela permet d’avoir des revenus plus élevés, car vous fixez le prix que vous facturez à votre client. Toutefois, vous ne disposez pas des avantages d’un employé comme les congés payés ou les formations. Comme il est compliqué quand on est seul d’aller convaincre un client d’acheter sa prestation, on peut passer par une société de portage. Il s’agit d’entreprises chargées de mettre en relation les freelances et les clients potentiels, moyennant une part des bénéfices que vous allez faire, bien sûr. ;)


Voilà pour un tour d’horizon du marché du travail dans le domaine du réseau. Les entreprises dont ce n’est pas le métier principal préfèrent passer par des sociétés de services, qui sont constituées de nombreux profils spécialisés. Ces ESN peuvent être de différentes tailles et donc avoir une approche plus ou moins humaine avec leurs consultants. Ne vous attendez donc pas à être embauché par une entreprise du secteur bancaire ou dans le transport pour faire du réseau ! ;)

10 commentaires

Bonjour,

Tout d’abord, je commence par te dire bravo ! Jaurais bien voulu lire ton article il y a 3 ans, alors que je terminais mes études et commençais à chercher mon premier emploi… ça m’aurait sûrement aider à mieux comprendre et peut-être mieux et plus vite commencer. Je confirme que le fonctionnement est similaire à ce que tu racontes pour la Suisse, aux termes près. Je n’ai jamais vu les abréviations SSII et encore moins ESN, qui semblent être françaises; en Suisse on voit plus souvent le mot consulting ou tout simplement société de service. En tout cas ça reste fondamentalement la même chose. C’est bien dommage que personne n’explique nulle part ce fonctionnement pendant les études et qu’il faille le découvrir par soi-même bien souvent à ses dépens.

En fait, au début, entre les GAFAM ou se lancer dans sa propre start-up, on croit qu’il n’y a pas grand chose… en tout cas c’est ce que j’ai ressenti. D’un côté, on a les banques, assurances, administrations et autres qui n’ont bizarrement pas ou très peu d’offres d’emploi en informatique, et de l’autre on a les sites plus ou moins mystiques des dites sociétés de service qui ont l’air de faire tout et n’importe quoi sans jamais donner d’exemple concret et dont on ne comprend souvent pas grand chose… c’est très déroutant.

C’est seulement après 3 ou 4 entretiens qu’on commence à comprendre le système: pourquoi les banques et autres n’embauchent pas directement, pourquoi aucune société de service ne montre d’exemple réalisés, pourquoi elles vivent si bien cachées, qui paye et gère quoi comment…

Alors merci. Pour moi c’est 3 ans trop tard, mais que ça puisse servir à ceux qui terminent leurs études aujourd’hui.

+1 -0

Bonsoir,

tout d’abord, je tiens à dire bravo à l’auteur pour oser aborder ce sujet. L’essentiel est là, mais selon moi, un peu trop lisse.

  • BAC +5, Les études ne sont pas un critère de rémunération, le domaine de compétence et le savoir être oui
  • l’externalisatio à l’est, que ce soit Tchéquie, Pologne où Inde, il y a des gens plus compétents que les Francais avec un coût de revient moindre
  • Le domaine de compétences et l’expérience prime
  • SS2I = Marchand de viande, nul n’est irremplacable
  • Un freelance aujourd’hui sur du moyen long terme n’est peut-être plus aussi avantageux qu’il y a 10 ans
  • Il y a les société primaires citées, sur des contrats de prestation de 3 / 5 ans pour des clients finaux et celles qui leur proposent des ressources (à éviter)
  • Salarié des premières (IBM, THALES, ORANGE BUSINESS, CAPGEMINI) le forfait d’astreinte sera plus interressant que celui des seconds (SS2I) qui margera sur l’astreinte (1/3 a 1/2)
  • La convention collective SYNTEC n’est pas favorable au salarié
  • Une augmentation induit souvent un changement de SS2I, surtout si l’on est jeune
  • Impossible de refuser une mission à 250 km de chez soi
  • (…)

Pour exemple, un expert admin Z OS est plus recheché qu’un dévellopeur C / C++ / web ou un admin réseau / système…

Pour finir, je dirai que l’univers de la prestation est difficile. En prestation chez des clients finaux, il y aura un fort lobbying interne induit par la cooptation et la défense de l’employeur qui vous a placé.

En prestation chez des clients finaux, il y aura un fort lobbying interne induit par la cooptation et la défense de l’employeur qui vous a placé.

Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Je ne comprends pas la phrase.

+0 -0

En prestation chez des clients finaux, il y aura un fort lobbying interne induit par la cooptation et la défense de l’employeur qui vous a placé.

Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Je ne comprends pas la phrase.

Gabbro

Lorsqu’une entreprise / groupe industrielle traite avec plusieures prestataires différents, les salariés d’un prestataire préservent les tickets d’embauche pour leur entreprise, au détriment du ticket d’embauche où tu te trouve. Idem pour les astreintes auxquelles tu accèderas que si tu es "adoubé".

l’externalisatio à l’est, que ce soit Tchéquie, Pologne où Inde, il y a des gens plus compétents que les Francais avec un coût de revient moindre

WTF ?

Non pas que ces pays n’ont pas des gens compétents, loin de là, mais de là à sous entendre qu’ils sont en moyennes plus compétents ou du moins plus rentables, il y a un pas.

Il y a quatre problèmes à externaliser dans ces pays là :

  • Barrière de la langue, quand le projet est réalisé en France pour des français par exemple ;
  • Barrière culturel et juridique qui complexifie la mise en place de ce genre de choses ;
  • Le décalage horaire et la distance géographique, en particulier pour l’Inde, qui rend complexe tout pilotage depuis la France ;
  • S’ils ont en général une bonne formation en informatique suivant les endroits, ils manquent souvent de formation scientifique (maths et physique) pour travailler efficacement sur des projets industriels non triviaux.

Bref, les généralisations abusives comme tu le fais, il faudrait éviter.

SS2I = Marchand de viande, nul n’est irremplacable

Je pense que dans ce genre de sujets il est bon d’être plus mesuré.

Les grosses SSII (Alten, Atos, Capgemini, etc.) ont en effet une mauvaise réputation et à juste titre sur leur gestion des ressources humaines.

Mais des SSII qui ne tombent pas dans ce cliché, tu en as des tas, en particulier les petites (moins de 50 consultants). Je travaille d’ailleurs actuellement dans une petite SSII très spécialisée en Belgique et je ne changerais pas ma place même pour un poste en interne chez mes clients. Car on est bien traité (financièrement et humainement), on se connaît, on se voit souvent, etc. Ce n’est pas le même genre de relations qu’avec une grosse structure.

Bien que, j’ai des amis qui sont passés par exemple chez Alten et ça se passait très bien, car le manager qui les gérait était très bon. L’ambiance dépend évidemment de la composition de ton équipe côté SSII.

+1 -0

Je confirme pour les petites ESN. Je suis dans une ESN de moins de 50 employés, dont 8 pour le service d’adminsys (le reste de la boîte est une agence web en fait).

On ne travaille pas chez le client, d’ailleurs. Les serveurs sont chez OVH, les clients partout en France voire à l’étranger, et nous on est dans les bureaux de l’ESN (ou chez nous). La répartition des projets est plus simple, ainsi que la maintenance des précédents. Et ça facilite aussi la gestion des congés, absences et horaires (le reste de l’équipe peut prendre le relais). Je suppose qu’au niveau des relations entre collègues ça aide aussi.

Je nuance le tout en précisant qu’il s’agit de ma première et pour l’instant unique expérience professionnelle. Mais comme elle me convient, je compte pas aller voir ailleurs de si tôt ^^

+0 -0

l’externalisatio à l’est, que ce soit Tchéquie, Pologne où Inde, il y a des gens plus compétents que les Francais avec un coût de revient moindre

WTF ?

Non pas que ces pays n’ont pas des gens compétents, loin de là, mais de là à sous entendre qu’ils sont en moyennes plus compétents ou du moins plus rentables, il y a un pas.

Huumm, j’aurai du écrire, il y a des gens pas moins compétent bien au contraire. Je ne voulais froisser personne :D

Il y a quatre problèmes à externaliser dans ces pays là :

  • Barrière de la langue, quand le projet est réalisé en France pour des français par exemple ;
  • Barrière culturel et juridique qui complexifie la mise en place de ce genre de choses ;
  • Le décalage horaire et la distance géographique, en particulier pour l’Inde, qui rend complexe tout pilotage depuis la France ;
  • S’ils ont en général une bonne formation en informatique suivant les endroits, ils manquent souvent de formation scientifique (maths et physique) pour travailler efficacement sur des projets industriels non triviaux.

Bref, les généralisations abusives comme tu le fais, il faudrait éviter.

Si l’on développe :

  • Quel secteur ? (MCO INFRA, Développement, …)
  • Taille client final
  • GDPR / Localisation des données

Qui es le client, je te dirai si la SS2I est concernée. Une SS2I qui gère la boucherie sanzot du coin, bien sur ne l’est pas.

Règle du délivery tout ce qui peut être envoyé à l’est est à privilégier. Package et externalisation. Mon JOB en 1, 2 ou 3 step.

SS2I = Marchand de viande, nul n’est irremplacable

Je pense que dans ce genre de sujets il est bon d’être plus mesuré.

En France, contractuellement si tu habites, LILLE et qu’il y a un poste à pourvoir à TOULOUSE ou BORDEAUX, tu ne peux pas le refuser. Tu as obligation de te déplacer… Ici il faut être fort mentalement, car le déplacement, les missions où tu n’as pas les connaissance techniques sont largement utilisé comme forme de pression. Si tu as un fort domaine d’expertise, tu seras cajolé. Un jeune sans expériences, fera ses armes plus douleureusement.

Les grosses SSII (Alten, Atos, Capgemini, etc.) ont en effet une mauvaise réputation et à juste titre sur leur gestion des ressources humaines.

Mais des SSII qui ne tombent pas dans ce cliché, tu en as des tas, en particulier les petites (moins de 50 consultants). Je travaille d’ailleurs actuellement dans une petite SSII très spécialisée en Belgique et je ne changerais pas ma place même pour un poste en interne chez mes clients. Car on est bien traité (financièrement et humainement), on se connaît, on se voit souvent, etc. Ce n’est pas le même genre de relations qu’avec une grosse structure.

Renault

cf mon précédent point et la boucherie SANZOT. Oui, comme je le disais selon domaine de compétence et client. Généralement, tu as un cout dépendant de ton contrat et, en france de ta convention collective.

Ton manager, celui de ton entreprise, tu le vois peu. A mon sens il vaut mieux travailler pour une structure qui a directement le ticket d’embauche et non pour une SS2I tierce qui fournira temporairement une ressource manquante.

+0 -2

Je peux me tromper ou avoir une vision biaisée du sujet mais il me semble que c’est une mode qui tend à disparaître.

Ou alors c’est que je suis plus vieux ?

J’ai l’impression qu’aujourd’hui pas mal de boîtes ont compris que l’informatique faisait partie de leur cœur de métier, d’une façon ou d’un autre. On parlait d’assurance ou de banque plus haut : de plus en plus de gens aujourd’hui vont juger la qualité du service rendu à travers la qualité des outils numériques qui leur sont fournis (applications mobiles, systèmes de notifications, etc.). Et même carrément que certains de leurs produits (qui sont déjà des services "non-physiques" - produits financiers ou contrats d’assurance - ) pourraient bien disparaître au profit de produits purement issus des nouvelles technologies (l’exemple évident des crypto-currencies, mais pourquoi pas de produits d’assurance collaboratifs).

Du coup, pour faire tout ça, on a besoin de compétences en informatique, développement, systèmes (même si on tend vers le "tout service managé"), parfois réseau (idem). Soit on continue à sous-traiter voire à off-shoriser. Et on s’expose à plusieurs problèmes : on achète un produit, et éventuellement de la maintenance. Les contrats sont très souvent en défaveur du client dans le cas de la maintenance. On "fait innover les autres" en récupérant le produit, et ça, ça consomme à coincer au niveau des grandes directions quand on voit des WhatsApp, Instagram, etc. se faire racheter à grand coups de milliards de dollars.

Aujourd’hui, la capacité à produire des systèmes informatiques innovants (que personne d’autre fait les mêmes, en gros) fait partie de la valorisation d’une entreprise. Facebook a racheté WhatsApp en immense partie à cause du risque que WhatsApp représentait mais aussi un peu de leur plateforme, infra, et savoir-faire technique. Et un peu de 25milliards de $, ça fait déjà beaucoup. Et là ça change un peu la donne, voire, ça risque de mettre en péril le modèle SSII décrit plus haut.

Je dis pas que ça va changer là dans l’année ou que Altran / Alten et les autres n’existeront plus dans 5 ans, mais simplement qu’en tant que "junior" sur le marché aujourd’hui, j’essaierais de tenter ma chance dans une entreprise dont le cœur de métier m’intéresse (la santé ? le spatial ? l’aéronautique ? l’environnement ? l’énergie ? l’hôtellerie ? …) parce que y’a de fortes chances que pas mal d’entreprises de ce secteur soit en train de se dire que "mmmh miser sur l’avenir, c’est peut-être aussi miser sur des gens qui ont fait des études d’ingénierie informatique". Et ne surtout pas écouter les discours préconçus de recruteurs ou autres. Vécu il y a quelques années déjà (ouch…) : "Non mais vous me dîtes que vous préférez travailler chez un client final, à 28 ans ????? Laissez-moi vous dire que c’est une bêtise, vous êtes jeune, il vous faut du challenge ! Voir beaucoup de terrains différents ! Un client final ne vous permettra jamais ça, vous allez foutre en l’air votre carrière".

Et encore une fois, c’est une impression, mais il me semble que beaucoup de grands acteurs ont compris que pour recruter des candidats sortis d’école aujourd’hui, il faut les arracher aux griffes des SSII; donc être à même de répondre à l’argument "non mais on vous fournit un environnement de challenge technique blabla, on a tout intérêt à vous former avant de vous faire travailler chez des clients, bla bla bla".

Et en réalité, ils ont vite réalisé que c’est plutôt facile de rivaliser avec ça : il suffit de dire :

"on a commencé par recruter des gens costauds techniquement qui sont disponibles pour vous faire grandir, et on prendra le temps de vous former, et de vous donner envie de rester, grandir et innover chez nous. A l’inverse, pour qu’une SSII vous offre les mêmes conditions de travail que ce que nous, professionnel de la santé, on peut vous offrir en termes de sécurité de l’emploi, de convention collective, de congés, et de perspectives d’évolution, va falloir se lever tôt".

C’est un peu imparable comme argument, et franchement, sacrément en faveur du jeune diplômé. Soit les conditions de travail en SSII s’amélioreront et on aura en effet, un vrai environnement sain, techniquement épanouissant (et pas du projet payé à la ligne de code, ou pire, payé pour vendre de la maintenance), bref, un peu comme le font les vrais bonnes boîtes de consulting (y’en a plein, souvent plus petites, d’ailleurs) qui aiment ce qu’ils font : apporter de l’aide sur un projet, une techno, bref, apprendre et partager (en faisant payer certes).

Donc je pense que ça vaut quand même le coup de tenter sa chance "ailleurs". Soit dans un domaine métier qui vous plaît, soit dans une petite société qui prend le temps et l’argent nécessaire à ce que ses employé se sentent bien, vivent bien, évoluent bien.

Y’a peu de gens sur le marché du travail qui ont cette chance aujourd’hui.

+1 -0

"on a commencé par recruter des gens costauds techniquement qui sont disponibles pour vous faire grandir, et on prendra le temps de vous former, et de vous donner envie de rester, grandir et innover chez nous. A l’inverse, pour qu’une SSII vous offre les mêmes conditions de travail que ce que nous, professionnel de la santé, on peut vous offrir en termes de sécurité de l’emploi, de convention collective, de congés, et de perspectives d’évolution, va falloir se lever tôt".

C’est un peu imparable comme argument, et franchement, sacrément en faveur du jeune diplômé.

I agree, c’est le discours des grosses structures.

Donc je pense que ça vaut quand même le coup de tenter sa chance "ailleurs". Soit dans un domaine métier qui vous plaît, soit dans une petite société qui prend le temps et l’argent nécessaire à ce que ses employé se sentent bien, vivent bien, évoluent bien.

Y’a peu de gens sur le marché du travail qui ont cette chance aujourd’hui.

Javier

Par contre, model économique lui ne change pas. Chez AIRBUS, LOREAL, Les Banques, Les mutuelles… Les petites structures que tu présentes ne seront pas référencées.

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