- Zeste de Savoir existera encore dans mille ans (et ce n'est pas une blague)
- [chronique]Zest of dev 15
Bonjour à tous,
Le but de ce billet est d’actualiser un graphique qui a pas mal circulé présentant le prix de l’électricité en fonction de son origine. Ce graphique avait pour but de montrer que les énergies intermittentes ont un effet non-souhaitable sur le prix. Et il y arrivait for bien, mais il datait de 2011. Depuis, bien des choses ont changé. Les énergies intermittentes ont progressé à marche forcée, dopées par des subventions très généreuses, et ses supporteurs disent à qui veut bien l’entendre que les données utilisées ne sont plus à l’ordre du jour, et que maintenant, c’est moins cher ou tout au plus aussi cher que les énergies fossiles.
Quand on est comme moi un peu fainéant, on se demande comment vérifier cette déclaration. Certains vont essayer de trouver le prix de l’éléctricité en prenant en compte tous les facteurs : C’est compliqué, et ce sera sûrement l’objet d’un prochain billet. Certains s’y sont essayé ; Lazard et Jancovici obtiennent des résultats très différents. Et pour cause, il est compliqué d’estimer ce qui doit entrer en compte dans le calcul (stockage de l’énergie produite, centrales de soutient, connexions au réseau, etc) et même la valeur de certains paramètres (stabilité de la fréquence, CO2 produit, etc).
L’autre approche, beaucoup plus empirique et directe, est de regarder le prix de vente de l’éléctricité, en supposant que tout le monde prend une marge similaire et que personne ne vend à perte. Bien sûr, il y a de l’inertie, des capacités installées quand les prix étaient différents, et il font donc garder, comme toujours, son sens critique éveillé, que vous ayez confiance ou pas dans la personne qui écrit.
Les données
Même pour des données a priori aussi objectives que l’origine de l’éléctricité produite, on trouve des données différentes. Pour ne pas pouvoir être accusé d’avoir un parti pris, j’ai récupéré les données depuis ce site, qui a energiewende dans son nom. Ce sont les données de 2018, donc les plus récentes que l’on ait jusqu’à la fin de l’année. Les voici reproduites ci-dessous.
Quand aux prix, j’ai tout bêtement décidé de faire confiance au site de l’Union Européenne, qui les rapporte pour la seconde moitié de 2018. Vous noterez qu’ici aussi, on peut trouver des variations. Rien qu’en France, selon le forfait, le fournisseur, etc, ça peut changer pas mal.
Analyse très basique
Comme indiqué, l’idée c’était de se faire une idée de l’influence du renouvelable, et plus particulièrement de l’intermittent, sur le prix de l’éléctricité. Sur les graphique ci-dessous, je n’indique pas quels pays correspond à quel point (retrouvable depuis les données de la section précédente), puisque le but n’est pas de donner des blâmes, juste d’observer si une tendance existe. Je vais aussi commenter assez peu, pour influencer le moins possible.
Le renouvelable ne semble pas, à première vue, augmenter le prix de l’électricité, mais l’hydraulique, la géothermie, la biomasse sont inclus dans le lot, et personne ne s’en plaint.
L’intermittent par contre semble avoir un léger effet négatif. Mais il y a quelques points de données assez écartés du reste. En dessous, une dernière courbe, en enlevant les pays qui ont produit ou consommé moins de 10 TWh sur l’année.
Il semble bien y avoir un léger effet. Les amateurs d’Excel peuvent décrouvrir qu’avec un R² de 0.12, le prix de l’électricité augmente en moyenne d’1€ par MWh par pourcent d’intermittent.
La conclusion sera de ne pas prendre pour argent comptant ce que je viens de vous dire. Vous avez les données, faes votre propre analyse. Peut-être voulez-vous comparer aux émissions de CO2, ou peut-être préféreriez-vous exclure les capacités installées il y a trop longtemps ? Y’a qu’à le faire !