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Peut-être cette nouvelle ne vous aura pas échappée, plusieurs apiculteurs avant-gardistes ont décidés de mettre en oeuvre une idée pour le moins singulière : proposer un réseau Wi-FI public dont les points d’accès seraient posés sur… des bourdons.
Présentation
L’idée peut faire sourire de prime abord, toutefois, sur le fond, elle n’est finalement pas dénuée de sens. En effet, un point d’accès Wi-Fi ayant une portée souvent comprise entre 20 et 50 mètres1 (dans le meilleur des cas), installer des relais sur de petits insectes capables de se faufiler un peu partout et circulant dans un rayon de un à 2 kilomètres autour de leur ruche2 permet de garantir une bonne couverture et ce, quel que soit l’environnement où ils évoluent.
Le dispositif est assez simple : les bourdons sont équipés d’une petite antenne faisant office de répéteur3, ce qui permet d’étendre la portée des points d’accès situés au niveau de leur ruche.
Pourquoi les bourdons vous demandez-vous peut-être ? Hé bien, pour deux raisons principalement :
- La taille du dispositif. L’antenne est tout de même quelque peu encombrante et, par exemple, une abeille serait davantage incommodée qu’un bourdon.
- L’innocuité du bourdon pour l’homme. C’est un critère secondaire, mais à l’inverse de l’abeille, le bourdon ne présente pas de danger, même minime, pour l’homme.
Du surréalisme à la belge
Le projet est né en Belgique (quoi de plus normal pour un projet en apparence surréaliste, me direz-vous ?) au sein de l’ASBL CARI1 (pour Centre Apicole de Recherche et d’Information), dont l’objectif est de soutenir les apiculteurs sur le plan technique, d’effectuer de la recherche scientifique en rapport avec les problèmes rencontrés par les apiculteurs (l’association a été fondée par une équipe de chercheurs du Laboratoire d’écologie de l’Université catholique de Louvain2), de représenter et défendre la cause des apiculteurs auprès des institutions politiques et, enfin, d’informer le public.
Dans le cas d’espèce, le but avoué est clairement de sensibiliser le public et, de manière indirecte, les institutions politiques, aux problèmes rencontrés par le secteur et aux problèmes sérieux qui se posent face à la mortalité importante de nos chers insectes duveteux jaunes et noirs.
Toutefois, il y a aussi un défi technique, qui consiste, en collaboration avec la faculté de science appliquée de l’Université Catholique de Louvain, à créer un réseau stable. En effet, vu le grand nombre de répéteurs et le caractère aléatoire du comportement de leur porteur, conserver une couverture constante est loin d’être anodin.
On notera toutefois un petit bémol à cette initiative : seules les normes 802.11a, 802.11b et 802.11g sont supportées, la faute au coût plus élevé des dispositifs supportant les normes plus récentes (ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose pour les possesseurs de vieilles cartes réseau ). Le débit fourni reste néanmoins acceptable puisque tournant aux alentours des 25 Mb/s.
Une idée qui, finalement, fera peut-être refleurir les balcons des villes, mais cette fois ci pas par pur soucis esthétique.