Ce n’est plus un secret : nous sommes envahis de déchets sans savoir qu’en faire, et peu de gens osent en parler. Pourtant nous sommes fiers d’acheter et consommer, non ? Pourquoi devenir honteux quand il s’agit d’assumer le reste de la vie de ce que nos achats ?
Pourquoi tant d'emballages ?
En regardant, il y a quelques mois, ce que je jetais je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup d'emballages, en grande partie faciles à éviter.
Puis j’ai réfléchi aux ressources nécessaires au long de la vie de ces déchets que l’on peut éviter :
- Conception (design d’objet, choix des matériaux, etc.), surtout pour les emballages spécifiques
- Extraction des matières premières (main d’œuvre, produits chimiques, transport, etc.)
- Design graphique (pour y mettre le logo de la marque, par exemple)
- Fabrication de l’emballage (fabrication de machines spécifiques, formation, main d’œuvre…)
- Impression (encre, main d’œuvre, machines…)
- Transport vers l’usine finale
- Transformation (pour emballer le produit)
- Transport vers les distributeurs (poids et volume supplémentaires) puis vers les marchands
Et à ce stade le produit n’est pas encore chez vous, vous ne l’avez pas encore vu et pourtant son prix augmente pour payer pour tout ça ! Qu’en est-il s’il y a plusieurs emballages sur un produit (les entreprises e-commerce sont expertes en sur-emballage).
Que se passe-t-il une fois que vous avez vidé votre boîte de céréales ou sorti vos steaks de leur barquette ?
- Collecte (transport et main d’œuvre)
- Tri (main d’œuvre, machines…)
- Recyclage (énergie, machines…) ou enfouissement (sol condamné et potentiellement contaminé)
Des étapes en plus dont on ne prend pas forcément conscience, qui sont prises en charge par nos impôts et dont le coût ne fait qu’augmenter avec le volume de nos déchets.
Et si on réduisait ?
Depuis un moment j’ai arrêté de faire mes courses en supermarchés classiques, notamment pour ne plus être tenté par des produits industriels mais aussi pour réduire mes déchets. J’achète en magasin bio les produits de base dont j’ai besoin pour cuisiner, au maximum en vrac ou dans des conteneurs réutilisables (des bocaux en verre, surtout).
Je me fournis donc au maximum au rayon vrac, où je peux utiliser ces mêmes bocaux ou de simples sacs en coton (pas chers, facile à laver, longue durée de vie, parfaits pour les fruits et légumes ou les céréales). Le rayon boucherie/poissonnerie accepte d’ailleurs aussi volontiers que j’apporte mes propres boîtes. Et si je veux me faire plaisir ? Ils vendent aussi des biscuits au chocolat, des fruits secs et des gâteaux apéritif en vrac !
J’ai aussi donné une seconde vie à mes épluchures de fruits et légumes (et d’autres éléments comme les coquilles d’œufs ou le marc de café) : j’ai un composteur (fourni par l’agglomération, mais vous pouvez en acheter très facilement) ou je jette presque tout, que je mélange de temps en temps et qui devrait me fournir de quoi nourrir mes plantes pour un moment.
Je remplis ainsi ma poubelle 3 à 4 fois moins vite, idem pour le bac de recyclage qui se remplit surtout de cartons et des courriers publicitaires que je reçois malgré le Stop Pub.
Aller plus loin
Je suis encore loin d’être un pro du Zéro Déchet, ce n’est d’ailleurs pas mon but. Mais ce genre d’actions me demandent très peu d’efforts supplémentaires (mettre quelques sachets et bocaux dans mon sac de course habituel c’est pas bien compliqué) tout en ayant un impact significatif sur ma consommation.
J’essaie d’ailleurs d’appliquer ce principe pour encore réduire : j’ai décidé d'apprendre à coudre (assez mal, je l’admets) pour éviter de jeter mes pulls et pantalons au moindre bouton arraché ou à la première couture craquée (qui a dit que j’avais un gros fessier ?).
Et vous, avez-vous jeté un œil à votre poubelle récemment pour voir ce que vous pouviez éviter de jeter ?