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Tribune: Vote électronique ou vote papier

Une question uniquement de confiance ?

Dans cette tribune, nous allons revenir sur le mode de scrutin par vote électronique et tenter de dresser le portrait des avantages et inconvénients de cette technique par rapport au mode de scrutin classique, dit papier. Nous jugeons nécessaire de rappeler qu’une tribune présente des idées, avis, ou critiques laissés à la responsabilité de leurs auteurs ; sachant qu’ils ne sont généralement pas experts dans le domaine abordé.

La première question que l’on peut se poser est "Quelles sont les garanties qu’un mode de scrutin doit apporter ?". À priori, nous pensons que tout le monde sera d’accord sur les points suivants :

  • Unicité du vote.
  • Anonymat du vote.
  • Assurance de la prise en compte de son vote.
  • Tous les votes exprimés ont été comptabilisés.

À cela, d’autres garanties peuvent être envisagées, mais davantage orientées au concept de démocratie :

  • Les individus peuvent s’informer auprès de sources transparentes et pluralistes.
  • Ils peuvent participer au débat public et aux élections et peuvent donc décider de manière effective de leur avenir.

Ou celles qui posent davantage débat et liées au mode de scrutin employé :

  • Sincérité du vote.
  • Confiance dans le fonctionnement du scrutin, transparence et possibilités de fraudes.

Nous reviendrons plus en détail sur ces derniers points.

Vote électronique

Lorsque l’on parle de vote électronique, on distingue deux grands modes de fonctionnements différents : les urnes électroniques et le vote par Internet.

Les urnes électroniques reprennent l’infrastructure du vote papier, les gens sont donc plus familiers avec la procédure. Elles présentent trois avantages par rapport au vote par Internet :

  • La sincérité du vote par la présence de l’isoloir.
  • La réduction de la fracture numérique.
  • La possibilité d’offrir un contre-contrôle avec un vote papier.

À l’inverse, le vote par Internet offre plusieurs intérêts :

  • Pas de déplacement à effectuer jusqu’au bureau, ni d’attente.
  • Accessibilité aux personnes à mobilité très réduite, ou bloquées par une obligation quelconque.
  • Pas d’infrastructure à mettre en place, tout le monde possède un ordinateur.

Outre ces points, le vote électronique offre l’accessibilité aux malvoyants, ils peuvent brancher un casque pour effectuer leur choix au lieu de donner procuration. On pourrait imaginer des systèmes pour également satisfaire les besoins des manchots, comme des pédales ou des contrôleurs à base du souffle.

Une question que soulève le vote par Internet est la sincérité du vote. En effet, comment vérifier qu’il s’agit bien du vote en pleine âme et conscience de la personne ? Subit-elle des pressions familiales lors de celui-ci ? L’isoloir offre le cadre de se retrouver seul face à sa décision (qui risque de sortir, un jour, à un repas, mais ce n’est pas spécifique au vote électronique).

Anonymat et unicité

Mais dans le fond, comment peut fonctionner le vote électronique d’un point de vue technique ?

Afin de garantir l’anonymat et le secret du vote, David Chaum a développé, dans les années 801, le concept de blind signature. Pour l’anecdote, il développera même une monnaie digitale 20 ans avant le Bitcoin ! La blind signature est une forme de signature numérique dans laquelle le contenu du message est "caché" avant d’être signé. Un tiers peut donc vérifier que la signature correspond bien au message "caché" mais seul l’émetteur de la signature peut s’assurer qu’il s’agit bien de son message originel.

Il y a bien sûr des technicités à considérer mais l’idée consiste à:

  1. On vote.
  2. On met le vote dans une enveloppe en papier carbone de telle sorte que si quelqu’un écrit dessus, l’écriture soit répliquée sur le contenu de l’enveloppe (ici le vote).
  3. On envoie cette enveloppe dans une autre enveloppe à la personne en charge des élections.
  4. Elle ouvre le courrier, signe la lettre carbonée et la renvoie sans même l’avoir ouverte.
  5. Le votant peut alors ouvrir sa lettre carbonée, constater la présence de la signature et renvoyer son enveloppe en papier carbone au dépouillement.
  6. Le dépouillement peut s’assurer que le vote est valide par la présence de la signature de la personne en charge des élections.

Ce genre de propriété est souvent associée au concept de zero-knowledge proof, le secret (ou un dérivé direct), qui identifierait la personne, n’a pas besoin d’être échangé. Ce qui est échangé est indistinguable de l’aléatoire mais n’aurait pas pu être généré par une autre personne (avec une probabilité très faible, comparable au fait de trouver le mot de passe de la personne au hasard).

Tous les votes exprimés sont comptabilisés et vérification que son vote est bien repris

Mais là où est toute la magie, c’est que le système de comptabilisation des votes est capable de lire le vote pour le prendre en considération, mais il n’est pas attaché à une personne, il est bel et bien anonyme.

Maintenant pour s’assurer que son vote a été pris en considération. On peut regrouper des votants par paquet et appliquer une multi-signature2, l’idée étant que chaque intervenant peut vérifier que sa signature a bien été prise en compte.

Pour les problèmes liés au fait que tous les votes exprimés ont bien été comptabilisés, il existe un champ de la cryptographie qui s’attarde aux problèmes de faire collaborer différentes parties en vue de calculer une fonction sur toutes les entrées, tout en garantissant le fait que ces entrées restent privées. Ce sous-domaine est dénommé: Secure multi-party computation suite aux travaux de Yao en 19823.

Précautions

Attention, nous ne sommes nullement experts en cryptographie. Nous montrons uniquement qu’il existe des solutions connues, depuis un certain temps (40 ans), pour résoudre les différents problèmes techniques que l’on peut rencontrer dans le cadre du vote électronique. Ce n’est pas pour autant que chaque concept ait été prouvé et éprouvé, à tous les types d’attaques possibles et inimaginables. Il est même possible que la combinaison de ces différents concepts ne soit pas possible en pratique.

Ce que nous voulons surtout mettre en évidence, c’est que la technique n’est peut-être pas ce qui empêcherait le passage au vote électronique. Il y a d’autres facteurs à prendre en considération.

Une histoire de confiance

Nous avons vu dans la partie précédente comment il serait éventuellement possible d’organiser un vote électronique. Seulement, le problème est beaucoup plus profond. Il faut une expertise du domaine pour comprendre son fonctionnement, être capable de déceler les failles éventuelles et de prouver de manière formelle qu’il n’existe aucune attaque possible.

Même si les algorithmes mis en œuvre étaient corrects, leur implémentation serait potentiellement buguée. Pire que cela, quelles garanties avons-nous au niveau de l’ordinateur en lui-même, au niveau de l’affichage, du contrôleur ou du réseau ?

Même parmi les informaticiens, les gens sont généralement perdus par ces problèmes d’audit et de certification qui requièrent des compétences expertes, qui ne peuvent être toutes maîtrisées en même temps. La vérification doit s’effectuer à plusieurs niveaux :

  • Les algorithmes de cryptographie sont-ils absents d’attaques ?
  • Le code écrit est-il valide, est-ce que l’implémentation se comporte comme prévu (vérification formelle/synthèse de code) ?
  • Les logiciels sont-ils la parfaite représentation du code, ont-ils été bien compilés, le compilateur lui-même est-il certifié ?
  • A-t-on des certitudes sur la suite des logiciels lancés au démarrage jusqu’au lancement de l’application de vote ?
  • Existe-t-il des protections matérielles contre la modification du logiciel ? Ces procédures sont-elles elle-même vérifiées ? Peut-on altérer la machine ?
  • Peut-on certifier la machine et ses composantes ? Comment s’assurer que le vecteur d’attaque n’est pas dans le silicone lui-même ?

On peut aussi considérer la situation sous les deux angles. Il est plus facile de crier à la fraude électorale en présence de cette boîte noire, prouver l’inexistence de quelque chose est toujours bien plus difficile que l’existence. À l’inverse, si la boîte est parfaite, pourquoi ne pas l’employer dans des régions où les résultats sont souvent disputés ?

C’est vraiment la combinaison des deux facteurs que sont la complexité inhérente et le manque de transparence qui sont un frein à l’adhésion de ce mode de scrutin.


  1. CHAUM, David. Blind signatures for untraceable payments. In : Advances in cryptology. Springer, Boston, MA, 1983. p. 199–203.
  2. DIFFIE, Whitfield et HELLMAN, Martin. New directions in cryptography. IEEE transactions on Information Theory, 1976, vol. 22, no 6, p. 644–654.
  3. YAO, Andrew C. Protocols for secure computations. In : 23rd annual symposium on foundations of computer science (sfcs 1982). IEEE, 1982. p. 160–164.


Le vote électronique ne semble pas un problème en soit, puisque techniquement possible et mis en pratique dans de nombreux pays. Le problème réside dans la confiance du vote électronique et non dans le vote électronique en lui-même. Pourrait-on imaginer un monde intermédiaire où l’individu choisit le mode de scrutin qui lui convient le mieux ? Cela permettrait d’avoir un groupe témoin par la même occasion et éventuellement détecter les fraudes plus facilement (attention au biais d’échantillonnage, les jeunes seront davantage en faveur du vote électronique).

Nous avons remis sous la forme d’un tableau les principaux arguments associés à chaque mode de scrutin.

Vote électronique Vote papier

Vote électronique Vote papier
Moins de logistique (surtout dans le cadre du vote électronique), dans la production et le transport des votes, du rassemblement des individus pour organiser le scrutin et compter les résultats de l’élection. Infrastructure plus lourde mais 'classique/habituelle’, absence de gestion du parc, coûts de l’impression, affranchissement et mobilisation humaine.
Rapidité du dépouillement. Processus fastidieux sur plusieurs jours.
Plus écologique (si par Internet), pas de déplacements, d’infrastructure, uniquement de l’électricité potentiellement "verte". Surimpression et suppression des votes pour chaque candidat (on peut bien sûr prévoir un nombre plus adéquat sur base des sondages ou des résultats aux dernières élections).
Auditabilité particulièrement difficile à effectuer ou fournir des preuves de la fraude ou de son absence. Système particulièrement simple (même si audité par des comités internationaux).
Incompréhension du fonctionnement par le commun des mortels (même si les gens emploient un micro-onde sans connaître le fonctionnement). Tout le monde peut comprendre aisément le fonctionnement du scrutin.
Méconnaissance sur l’usage du mode du scrutin. Familiarité avec le papier.
Problème de la sincérité du vote dans le cas du vote par Internet. Garantie de l’isoloir (sinon même problème dans le cadre du vote postal).
Potentielle fracture numérique au prix d’une accessibilité accrue aux personnes porteuses d’un handicap (visuel ou moteur). Système de procuration, pas de risque de fracture numérique.
Pouvons-nous envisager l’usage d’un vote électronique connu comme "sécurisé" dans des pays moins regardant sur la démocratie ? Confiance plus facile à acquérir ainsi qu’à maintenir et assurer

Le vote papier est avant tout "une" solution, simple et efficace, sur laquelle tout le monde peut se baser. Tant que les nouveaux modes de scrutin ne proposent pas un avantage suffisamment intéressant, le statu quo reste la meilleure solution.

21 commentaires

Pour plein de détails sur le fonctionnement et les problèmes posés par le vote électronique, je vous conseille la lecture du dossier « Vote électronique : progrès ou danger ? » dans le Canard PC Hardware n°52, avril-mai 2022. Peut-être encore disponible en kiosque, ou sinon sur leur site.

Si vous avez un compte sur le site mais que vous n’êtes pas abonnés, vous pouvez toujours « chouiner » sur les articles, avec un peu de chance un abonné vous les offrira.

Merci pour ce billet !

Par-contre, il me semble qu’il y a deux points qui entre en conflit dans les avantages de chacun :

  • La réduction de la fracture numérique.

vs

  • Pas d’infrastructure à mettre en place, tout le monde possède un ordinateur.

Ça ne peut pas être un avantage des deux cotés. Si on admet que le vote papier réduit la fracture numérique alors on admet que tout le monde n’a pas accès à un ordinateur (ou les connaissances / l’assurance pour s’en servir, ce qui revient au même).

Sinon, l’article parle de preuve et de certification mais pas de code source libre (software comme hardware). Même si ce n’est pas absolument obligatoire, ça facilite beaucoup de points comme la vérifiabilité et l’audit. Et c’est également moralement plus juste.

D’ailleurs le billet parle de mode de scrutin qui me semble faire référence au système de vote et pas aux modalités utilisées par ce système de vote dans sa mise en place (électronique ou papier).

Encode merci pour ce billet de qualité. Je complète pas un xkcd.

XKCD 2030: Voting Software

+0 -0

Salut,

Je rajoute cette petite anecdote qui ne va pas aider à avoir confiance. ^^

Même avec un système et un logiciel parfaits, le vote électronique reste sensible aux rayons cosmiques. C’est arrivé en 2003 à Schaerbeek (Belgique) où 4096 voix supplémentaires ont été enregistrées à cause d’une perturbation par une particule isolée.

J’ai retrouvé un article qui en parle, ainsi que la page Wikipédia qui relate l’événement.

+0 -0

Bon après, je suppose qu’une ram ECC suffit à contrebalancer ce problème de rayon cosmique. Pour les autres composants, on peut simplement faire l’opération plusieurs fois. La probabilité qu’une erreur soit la même plusieurs fois est tellement faible que le problème est résolu.

+1 -0

Pour qui cette question de rayonnement cosmique intéresserait, c’est un problème ultra-courant dans le spatial – où dès qu’on sort de l’orbite basse, on est plus protégé de l’immense majorité des rayonnements cosmiques. On utilise alors des technologies dites de durcissement électronique. On peut faire des composants qui résistent à des quantités ahurissantes de rayonnement, au prix de sévères contraintes sur le matériel et, évidemment, d’un prix sans rapport avec l’électronique grand public.

Ces contraintes font qu’il serait très improbable de retrouver ce genre de technologie dans des machines à voter ^^

Bon après, je suppose qu’une ram ECC suffit à contrebalancer ce problème de rayon cosmique. Pour les autres composants, on peut simplement faire l’opération plusieurs fois. La probabilité qu’une erreur soit la même plusieurs fois est tellement faible que le problème est résolu.

ache

Je suppose qu’une RAM ECC aiderait. Côté logiciel aussi, on peut avoir un système qui permet de détecter des corruptions, par exemple stocker les votes en chaîne de sorte que chaque maillon (un vote) présente un hash qui serait aussi fonction du hash du vote précédent, à la façon des arbres de Merkle.

+0 -0

Ça me semble ajouter beaucoup de complexité pour un truc qu’il suffit de faire 3 fois et c’est bon.

Surtout que ça détecte une erreur mais ne la corrige pas. Un ECC logiciel me parait déjà complexe pour la tâche (pourquoi pas hein) mais alors un arbre de hash ça devient un peu overkill je pense.

+0 -0

Oui il s’agit là uniquement de détection, ce n’est pas du code correcteur d’erreur comme de l’ECC. Le principe est utilisé dans pas mal d’applications en vrai : git, ZFS, certaines DB de niche, les blockchains. Après, un ECC corrige une erreur uniquement dans le cas où un bit serait renversé. Autrement, la correction est impossible (mais la détection reste possible) et un mécanisme suspend le système (un kernel panic sous Linux par exemple) plutôt que de persister dans l’erreur. Heureusement, ce cas de figure reste exceptionnel.

+0 -0

D’autant qu’en réalité, le matériel qu’on utilise tous les jours embarque déjà massivement de la détection et de la correction d’erreur. On en trouve dans virtuellement tous les protocoles de communication (y compris ceux internes aux machines) et tous les systèmes de stockages – y compris des aussi simples que les QR Codes ; la RAM non-ECC est plutôt l’exception qui confirme la règle. Simplement, les mécanismes de contournement sont souvent invisibles pour l’utilisateur : renvoi du paquet pour une transmission, correction silencieuse pour du stockage.

Si ça vous intéresse, les données SMART des disques durs indiquent le taux d’erreurs de lecture et le nombre d’erreurs non rectifiables rencontrées.

Par contre si vous avez connu les CD-ROM, vous avez sans doute déjà eu affaire à une erreur détectée non corrigée : c’est la fameuse erreur de CRC d’un CD trop abimé (ou mal gravé…)

“simples que les QR Codes”

Je suis pas tout à fait expert en Reed-Solomon. Là dernière fois que j’ai essayé de capter les maths derrière, … Ça s’est pas bien passé. J’ai mal à mon groupe de Galois. 🥴

M’enfin effectivement, une communication sans vérification d’intégrité (à minima quand c’est pas de la correction), c’est dur à trouver (I²C par exemple).

PS: Au sujet des SSD, c’est un peu hors sujet mais du j’ai trouvé ce lien sur le fonctionnement interne des SSD il y a peu.

Coding for SSDs

+0 -0

La facilité du vote électronique manque aux points positifs. Dans mon cas, j’ai pu voter au moment où je préfère (aux alentours de minuit), sans devoir trouver où le bureau de vote est, dans devoir me déplacer et sans devoir faire la queue. Sans ça, je suis pas sûr que j’aurais fait l’effort de voter. Le vote électronique a aussi l’avantage de permettre aux gens de voter, même s’ils ne sont pas chez eux le jour du vote (déplacement professionnel, vacances et autres).

Après le vote, ils donnent un reçu qui contient une référence permettant de contrôler que le bulletin a été pris en compte et une signature que la référence a bien été émise par le système de vote (et pas par Mme Michu). Tout ça me rappelle un autre xkcd:

Pour les curieux, il y a une description de comment le système utilisé pour les législatives 2022 fonctionne: https://verifiabilite-legislatives2022.fr/informations.html.

+1 -0

Les questions techniques c’est bien, mais ce qui se passe dans le monde réel, c’est plus nuancé.
Souvenons nous des élections présidentielles américaines.
Les électeurs pouvaient voter sur papier, avec un système de collecte permettant de multiples fraudes. ils pouvaient aussi se rendre dans un bureau de vote plus ou moins facilement accessible. La localisation de ces bureau induit déjà un biais certain.
Dans certains états, il y a des machines à voter présentant des failles potentielles.

Toutes ces incertitudes ont abouti au sac du capitole, avec un candidat qui affirme qu’on a volé le résultat du vote au peuple américain. De mon point de vue, ces élections ont manque d’efficacité.

A contrario, personne n’a contesté les résultats du scrutin présidentiel français de 2022. Je peux participer au dépouillement sur le lieu de vote, noter les résultats et vérifier que c’est bien ce qui est présenté dans la presse régionale. J’ai aussi les moyens de consomider moi-même au niveau départemental, régoinal et national. bref, j’ai confiance dans la sincéeité des résultats du scrutin.

Pourtant, les les français résidents à Shanghai, n’ont pas pu voter. D’une manière générale, les français résidents à l’étranger doivent se rendre dans un consulat parfois difficilement accessible. Je pense que pour cette catégorie d’électeurs, le vote par correspondance (double enveloppe classique) ou le vote électronique à distance aurait été bien plus efficace.

D’une façon plus générale, tout ssystème de vote a des failles. Je pense qu’il faut raisonner en terme d’efficacité et non pas de focaliser sur telle ou telle faille.

+0 -0

À chaque fois qu’on parle de vote électronique, je ne comprends pas que le point de la sincérité soit autant laissé de côté. C’est de mon point de vue le point le plus problématique, en cela qu’il n’existe à ma connaissance aucun moyen technique permettant de la garantir pour tous les votes à distance (dont le vote par courrier, qui a beaucoup été mis en avant lors de l’invasion du capitole).

Ces principes [fondamentaux du droit électoral] sont : l’égalité, la liberté et le caractère secret du vote. Ils sont d’ailleurs si importants qu’ils font l’objet, dans la plupart des démocraties respectueuses de l’État de droit d’une consécration constitutionnelle.

https://www.conseil-constitutionnel.fr/nouveaux-cahiers-du-conseil-constitutionnel/la-notion-de-sincerite-du-scrutin

Comment garantir que personne n’a fait pression sur vous si vous pouvez voter chez vous, soit la menace d’un revolver, ou avec votre conjoint violent dans la pièce d’à côté ? C’est une vraie question, et tant qu’on ne saura pas faire mieux que l’isoloir, et bah, il faudra garder l’isoloir.

+1 -0

Je pense que c’est un faux problème.

Ou plutôt que c’est un vrai problème qui pour l’instant devrait rester marginal.

En pratique si on devait résoudre ce problème, on autoriserait les gens à voter uniquement dans des bureaux de vote / consulats, ce qui serait déjà beaucoup plus pratique qu’actuellement.

J’en tiens pour preuves les autres pays européens qui ont adopté le vote par correspondance et qui n’ont pas, à priori, de problème de sincérité.

+0 -0

En pratique si on devait résoudre ce problème, on autoriserait les gens à voter uniquement dans des bureaux de vote / consulats, ce qui serait déjà beaucoup plus pratique qu’actuellement.

À part pour les français de l’étranger, c’est le cas actuellement, non ?

J’en tiens pour preuves les autres pays européens qui ont adopté le vote par correspondance et qui n’ont pas, à priori, de problème de sincérité.

Ils n’ont pas rapportés de problème de sincérité, mais celle-ci n’est plus garantie. Et aux USA au moins, ça a déjà posé problème.

+1 -0

À part pour les français de l’étranger, c’est le cas actuellement, non ?

En France, on a un bureau de vote dédié on ne peut pas aller dans un autre bureau de vote de France. Ma phrase était peu claire sur ce point.

Ils n’ont pas rapportés de problème de sincérité, mais celle-ci n’est plus garantie. Et aux USA au moins, ça a déjà posé problème.

Certes, c’est effectivement un problème pour certains pays “sous-développés”. Ça pourrait le devenir en Europe également un jour. Auquel cas ben on sera obligé de revenir à des bureaux de vote, comme tu l’as dis, il n’y a pas d’autres solutions.

+0 -0

À chaque fois qu’on parle de vote électronique, je ne comprends pas que le point de la sincérité soit autant laissé de côté. C’est de mon point de vue le point le plus problématique, en cela qu’il n’existe à ma connaissance aucun moyen technique permettant de la garantir pour tous les votes à distance

Gabbro

Supprimer toutes les options de vote à distance ne garanti pas la sincérité des votes. Si quelqu’un a moyen de faire pression pour un vote à distance, elle a probablement aussi moyen de faire pression pour avoir procuration. Sans procuration, il est aussi possible que la personne qui fasse pression se rende au bureau de vote avec la/les victime(s) après s’être assuré qu’elle n’a aucun bulletin sur elle, regarde les bulletins pris au bureau et vérifie après être sorite du bureau que la victime ait tous les bulletins sur elle, à l’exception de celui qu’elle devait voter. On peut aussi imaginer des scénarios où la victime doit se filmer dans l’isoloir.

La vrai question n’est pas ce qui est possible avec ou sans le vote électronique, mais si l’augmentation du risque de fraude peut se justifier par un plus grand nombre de gens qui vont effectivement voter.

Bonsoir,

Le concept d’isoloir n’existe pas en Suisse, et pourtant, personne ne remet en cause la sincérité du vote. D’ailleurs, le bulletin est déjà rempli quand on va au bureau de vote, on ne le remplit jamais sur place en principe…

Personne ne remet jamais en cause non plus la poste ou les potentiels intermédiaire indésirables qu’il pourrait y avoir quand on vote par correspondance.

Pourtant, il y a déjà eu des cas de fraude, ou des tentatives au moins. C’est très rare, mais c’est déjà arrivé.

En fait, j’ai l’impression que par chez nous, c’est surtout l’aspect sécuritaire, la "boîte noire incontrôlable" qui ressort, et qui fait peur.

Et puis, parler d’open source, c’est comme si on vous disait que n’importe qui peut ouvrir le capot de sa voiture. C’est certes techniquement vrai, mais pour qui n’est pas garagiste, ouvrir le capot de la voiture ne pourra jamais rassurer sur la fiabilité du système !

Pendant ce temps, de mon côté, je dois nécessairement faire confiance à une tierce personne pour pouvoir voter, et c’est dommage; mais c’est ainsi, probablement encore pour un bon moment.

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Bonsoir,

Le concept d’isoloir n’existe pas en Suisse, et pourtant, personne ne remet en cause la sincérité du vote. D’ailleurs, le bulletin est déjà rempli quand on va au bureau de vote, on ne le remplit jamais sur place en principe…

Heureux de le savoir ! Merci de me l’apprendre.

Et puis, parler d’open source, c’est comme si on vous disait que n’importe qui peut ouvrir le capot de sa voiture. C’est certes techniquement vrai, mais pour qui n’est pas garagiste, ouvrir le capot de la voiture ne pourra jamais rassurer sur la fiabilité du système !

Pendant ce temps, de mon côté, je dois nécessairement faire confiance à une tierce personne pour pouvoir voter, et c’est dommage; mais c’est ainsi, probablement encore pour un bon moment.

QuentinC

Et c’est tout à fait vrai. C’est un point valide. Après l’idée des sources ouvertes c’est pas vraiment que chacun puisse comprendre le code source mais plutôt qui puisse être auditer facilement. Ça n’entre pas en contradiction avec ton point.

Pour ton point, je dirais plutôt que lors d’une élection il faut avoir une certaine confiance en l’organisation de l’élection.

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