En algèbre linéaire tout se visualise assez bien. Néanmoins malgrés le fait que je comprends bien la démonstration j’ai du mal à comprendre ce que veux vraiment dire la formule de Laplace géométriquement.
Voilà la formule en question :
$$A ^t \widetilde{A} = \det A \text{ } I_n$$
Ou $\widetilde{A}$ est la comatrice de $A$. Déjà, un bon début c’est de comprendre géométriquement ce que représente : $\widetilde{A}$. Mais je dois avouer que j’ai du mal à voir.
On pourrait penser à un truc du genre : Pour avoir l’aire/volume de quelque chose, il faut décomposer cette chose en parties. Par exemple pour un parallélépipède on peut prendre ses faces (on les sommes pour avoir l’air totale).
Je savais qu’on allait me reprendre là dessus Néanmoins, la plupart des propriétés de bases jusqu’à la réduction à l’aide des valeurs propres, tout se visualise quand même plutôt bien.
Eur, historiquement c’est pas vraiment le cas. Surtout que ce que tu dis est un peu vague, élaborer une théorie sur ce qu’il est difficile de visualiser se baserait sur un point de vue subjectif.
Mais je pense que tu voulais le dire dans le sens : ça peut permettre de formellement décrire certains espaces de dimension supérieur à $3$ qu’il est difficile de conceptualiser, et donc cela permet de travailler avec.
Mais je pense que tu voulais le dire dans le sens : ça peut permettre de formellement décrire certains espaces de dimension supérieur à 3 qu’il est difficile de conceptualiser, et donc cela permet de travailler avec.
Je réponds un peu tard, mais comme ça il y aura une réponse. D’ailleurs il me semble vaguement que j’avais déjà vu ce sujet et qu’il avait plus de réponses, non ?
Explication avec des coordonnées
Imaginons qu’on ait n vecteurs indépendants x1,…,xn dans Rn, et qu’on veuille écrire y comme combinaison linéaire des xi. Comment récupérer le coefficient de x1 dans cette écriture, sans forcément calculer ceux des autres xi ? L’idée est que récupérer ce coefficient pour y est la même chose que de le récupérer pour y+λ2x2+⋯+λnxn, quel que soit λ2,…,λn. Du coup, on peut déjà « oublier » l’hyperplan généré par x2,…,xn. Et c’est exactement ce que fait le déterminant y↦det(y,x2,…,xn) : il nous donne y modulo un décalage dans l’hyperplan généré par x2,…,xn. C’est comme ça qu’on fait visuellement pour récupérer des coordonnées : on translate notre point jusqu’à l’axe voulu parallèlement aux autres axes. Pour récupérer le coefficient voulu, on commence par calculer det(y,x2,…,xn) : ça devrait suffire. Il ne manque plus qu’un facteur de normalisation, qui est det(x1,x2,…,xn), puisque lorsque y=x1, le coefficient voulu est 1. On obtient donc que le coefficient de x1 est
det(x1,…,xn)det(y,x2,…,xn).
On voit donc que l’application linéaire envoyant la base canonique de Rn sur (x1,…,xn) a pour inverse l’application linéaire
y↦det(x1,…,xn)1(det(y,x2,x3,…,xn),det(x1,y,x3,…,xn),…,det(x1,x2,…,y)).
Il ne reste plus qu’à traduire ça matriciellement.
Explication sans coordonnées
Pour ça, il faut savoir ce qu’est l’algèbre extérieure d’un espace vectoriel. Ça permet une approche qui ne dépend pas de la base. Soit V un espace vectoriel de dimension n et A:V→V un endomorphisme. Alors ΛnA est un endomorphisme de ΛnV, qui est de dimension 1. C’est donc un scalaire, et c’est en fait le déterminant de A : on prend une "unité de volume" et on regarde comment elle est transformée par A.
Si on connaît A(y), alors on connaît Λn−1A(v)∧A(y)=det(A)v∧y=v∧(det(A)y) pour tout v∈Λn−1V. Autrement dit, on connaît la « hauteur » de det(A)y par rapport à tout hyperplan. Cela suffit donc à connaître det(A)y (la forme bilinéaire Λn−1V⊗V→ΛnV est non dégénérée). La matrice des cofacteurs de A est Λn−1A exprimée dans une certaine base, par rapport à laquelle la forme bilinéaire est le produit scalaire standard, et son adjointe par rapport à cette forme bilinéaire est donc sa transposée par rapport à cette base. On a donc v∧(det(A)y)=Λn−1A(v)∧A(y)=v∧(tA~Ay), donc tA~A=det(A). (C’est la même idée que ce pourquoi l’inverse d’une isométrie est son adjoint par rapport au produit scalaire.)
Ça correspond à l’explication concrète si on détaille. Le calcul de l’adjointe comme transposée dans les bonnes bases correspond au calcul des coordonnées une par une qu’on a effectué à la première explication.
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