demande d'aide + tuto Comment est faite la musique mélancolique

Quelques clés sur la construction de musiques tristes

a marqué ce sujet comme résolu.

D’un côté, ça me fait un peu penser à de la musique un peu plus orientale, type Hisaichi, où on utilise la gamme pentatonique, donc sans le IV et le VII. Du coup, plus de tensions, plus de résolutions, et on peut obtenir une musique plus posée.
Je spécule un peu, mais ça ne m’étonnerait pas que ce cher Joe se soit inspiré de Debussy.

Totalement !

Les premières mesures de Silence ne font aucun doute pour moi, y’a du Ravel, du Francis Poulenc et/ou du Debussy là-dedans :

Edit : L’utilisation des gammes pentatoniques est typique de la musique traditionnelle japonaise. Mais clairement, Joe Hisaishi compose comme un impressionniste, il "peint".

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Je viens de lire ce que tu as déjà fait.

Je vois juste un petit truc qu’on pourrait rajouter : des altérations "mineures" qui ajoutent une couleur mineure au V dans les cadences, pour le rendre un peu plus grandiloquant ou "soupirant".

Je pense par exemple à des accords comme V7(b9)(b13) [1-b7–3-b13-b9], ou encore plus "altéré" V7(#9)(b13) [1-b7–3-b13-#9]. Généralement un accord de dominante altéré comme ça, on s’attend vraiment à ce qu’il résolve sur un Im en l’alourdissant (sauf si on décide de surprendre et de résoudre sur un IMaj7, auquel cas le I sonne encore plus majeur que majeur, comme un soupir d’aise).

Edit: 'Tin c’est chiant de dire les trucs sur un forum sans avoir facilement un clavier ou une balise "partition" à la wikipedia pour faire entendre ce dont on parle. :D

Edit2: Voilà le genre de progression dont je parle :

Meh, je l’ai postée trop vite, j’aurais dû me relire :

  • C’est un E♭Maj9 à la troisième mesure
  • C’est un Am7♭13 à la quatrième mesure

Ça module beaucoup (on a connu des chemins plus directs entre un Fa mineur et un Do mineur), mais ça marche.

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Damned c’est quand je vois les notations de jazz que je prend conscience de mon ignorance dans ce domaine. En musique classique, on ne n’embête pas à mettre les 9, 11, 13, parce que le plus souvent on peut les interpréter comme des notes de passage ou des retards.

Mais effectivement, vu que le jazz se base beaucoup moins sur des partitions, c’est normal. Toujours est-il que pour savoir pourquoi tel accord va à tel endroit et pourquoi il un 9, 11 ou 13, ça me paraît beaucoup moins évident.

Niveau modulation il y a pire, mais ça reste correct. Ca s’explique super bien en musique tonale.

Pour aller de Fam à Dom, on passe par LaM (cf le cycle des quintes). On va d’abord de Fa à La en passant par Si-Mi : I-IV=II-V-I.

Là où j’ai du mal en revanche, c’est le D7 mesure 4. La modulation "canonique" serait La\flat-Fa\natural-Sol avec La\flat-La\natural-Si\flat à la basse pour une belle modulaiton chromatique. D’ailleurs je verrais plutôt un Fa à la place du La7.

Toujours est-il que pour savoir pourquoi tel accord va à tel endroit et pourquoi il un 9, 11 ou 13, ça me paraît beaucoup moins évident.

En fait, quand c’est noté en jazz (le plus souvent on se contente des accords de septième), c’est surtout quand le compositeur a une idée ultra-précise de la couleur qu’il veut.

Là où j’ai du mal en revanche, c’est le D7 mesure 4

Le D7 à la fin je le vois comme une dominante secondaire (V de V). Perso j’adore le "grognement" qu’il produit (il me donne l’impression de serrer le poing cet accord…), on a quand même une septième majeure (Fa# -> F), "clouée au sol" par le Ré grave. :)

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Là où j’ai du mal en revanche, c’est le D7 mesure 4

Le D7 à la fin je le vois comme une dominante secondaire (V de V). :)

nohar

En effet, ça fait sens (surtout avec le Do). Je n’ai pas de problèmes avec son existence, mais c’est simplement que j’aurais plutôt vu un accord de sol juste avant histoire de bien terminer la modulation. Mais ce sont des réflexes de musique classique.

De manière générale, j’aime bien les dominantes secondaires, mais je ne sais pas s’il est pertinent d’en parler dans ce tuto.

En revanche, des altérations avec par exemple une sixte, pourquoi pas, même si j’aurais du mal à expliquer le pourquoi du comment.

Ça permet de suggérer la qualité de la tonique.

Dans ce que je connais de l’harmonie tonale, que l’on soit dans une tonalité majeure ou mineure, on choisira pratiquement toujours de mettre un accord 7 (avec une tierce majeure) sur le degré V. Du coup, l’accord V7 est le même dans une tonalité majeure ou mineure. Or c’est celui qui crée le mouvement, donc il est ultra-utilisé, il "faut" donc l’altérer si on souhaite rappeler (ou anticiper) la couleur de sa tonique.

Typiquement, dans V7♭13, la ♭13 de V7, c’est la ♭3 de Im.

Après il y a d’autres utilisations des altérations, notamment comme notes d’approche, mais c’est à cet usage-là (la ♭13) que je pense en particulier sur ce sujet.

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Dans ce que je connais de l’harmonie tonale, que l’on soit dans une tonalité majeure ou mineure, on choisira pratiquement toujours de mettre un accord 7 (avec une tierce majeure) sur le degré V.

Typiquement, dans V7♭13, la ♭13 de V7, c’est la ♭3 de Im.

nohar

Je dirais que l’emploi de la septième n’est absolument pas systématique, mais il y a quand même certains styles où on l’utilise vraiment souvent.

D’ailleurs, pourquoi on raisonne pas modulo 7 pour éviter d’avoir des nombres un peu astronomiques ?

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Ça fait partie des trucs que m’a expliqués mon prof la dernière fois que je l’ai vu.

En fait, on considère que l’harmonie se sophistique en empilant des tierces.

Do (1) - Mi (3) - Sol (5) - Si (7) - Ré (9) - Fa (11) - La (13)

Si on raisonne comme ça :

  • Les trois premières "tierces" définissent la triade (majeure ici).
  • Si on lui ajoute une tierce, on arrive aux accords de septième d’espèce et on peut faire sauter la quinte. On atteint ici le strict minimum pour définir un accord dans l’harmonie du jazz : la structure de l’accord.
  • Les trois autres tierces sont des notes de "couleur" ou de "tension", elles n’ont pas vraiment de fonction harmonique. C’est la superstructure de l’accord.

Ensuite, y’a quelques subtilités, on considère que la tierce et la septième sont présentes par défaut.

  • Quand la tierce est absente, l’accord est "suspendu" et :

    • la neuvième s’appelle la seconde (accords sus2).
    • la onzième s’appelle la quarte (accords sus4).
  • Quand la septième est absente :

    • la treizième s’appelle la sixte (accords 6).

En fait, avec cette notation, on a une indication de "l’importance" des notes dans l’accord au premier coup d’oeil : en-dessous, la note a une vraie fonction harmonique, au-dessus ça devient une question de goûts et de couleurs. :)

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