Spectroscopie et commutativité

Le problème exposé dans ce sujet a été résolu.

Bonjour à tous,

Voilà j’étudie un peu la spectroscopie durant ces vacances de fin d’année et on y utilise beaucoup la théorie des groupes. Notamment pour appliquer une étiquette de symétrie aux différentes vibrations ou transition électronique.

Il m’est arrivé de croisé au sein des tables de caractère un nombre qui n’est pas 1-1 ni +1+1, parfois j’y ai même vue deux lignes pour une même étiquette quand on tape dans des groupes assez haut en couleur !

Ce qui m’intrigue c’est ça :

Table de caractère C3v
Table de caractère C3v

On peut y voir que la table de caractère, pour l’étiquette (label) EE on a le nombre +2+2 et je me demandais depuis un moment qu’est ce que cela signifie ? …

Puis une autre question m’est venu en tête, elle est naît d’une phrase que j’ai du mal à comprendre :

Le groupe D2hD_{2h} est un groupe abélien, alors que le groupe C3vC_{3v} ne l’est pas, cela revient à étudier des opération bidimensionnelle (matrice 2×22\times2)

Discours rapporté d’un enseignant
D’où mes deux questions :
  • Est-ce que le +2+2 est en relation direct avec le fait que le groupe C3vC_{3v} ne soit pas abélien ?
  • Qu’implique les commutativités de certains groupe ? En quoi est-ce important ?

Merci aux amis théoriciens et mathématiciens pour les futurs réponses !

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Si D2hD_{2h} est le groupe diédral et C3vC_{3v} est un groupe cyclique d’ordre 3v3v, c’est plutôt C3vC_{3v} qui est abélien et D2hD_{2h} qui ne l’est pas.

Et je ne comprends pas ton +2+2 non plus. Le groupe C3vC_{3v} est cyclique, donc un morphisme de C3vC_{3v} dans C×\mathbb{C}^{\times} est donc envoyé dans les racines 3v3v-de l’unité. Donc un caractère envoie un élément de ton groupe sur un complexe de module 11.

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Je ne comprends pas ce que tu veux dire. Je voulais dire en général il n’est pas abélien. Le groupe D2hD_{2h} est abélien uniquement pour h=1h = 1 ou bien h=2h = 2. Comme dans ton post tu n’as pas précisé la valeur de hh et qu’étudier les isométries d’un segment ou d’un point n’est pas très intéressant, j’en ai déduis que tu étudiais le groupe pour h>2h > 2 (et dans ce cas D2hD_{2h} n’est pas abélien).

Moi je croyais que hh ça voulait dire un truc genre horizontale. En opposition à vv pour verticale. Je ne pensais pas que ça pouvait prendre des valeurs.

En fait j’y connais vraiment rien, j’sais à peine utiliser la table de caractère donc tout ce que tu m’dis là c’est du pain béni pour moi :-° a chaque message j’en découvre un peu plus lol.

On étudie une molécule en fait, pour le cas de D2hD_{2h} si j’me trompe pas c’était l’éthène (H2C=CH2H_2C=CH_2) et pour le cas C3vC_{3v} c’était l’ammoniac (NH3NH_3) de mémoire. Le premier s’inscrit dans un plan le second dans une pyramide à base triangulaire.

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Hello !

Je ne sais pas si tu connais beaucoup de théorie des représentations donc je vais essayer de rappeler un peu comment on peut voir tout ça.

Le groupe que l’on considère ici est S3S_3 (le C3vC_{3v} chez toi), le groupe des permutations (ou groupe symétrique) d’un ensemble à trois éléments. Si je note {1,2,3}\{1,2,3\} cet ensemble, alors S3={id,(12),(23),(13),(123),(132)}S_3 = \{id, (12), (23), (13), (123), (132)\} où les éléments sont des cycles (idid est l’identité qui ne change rien). Par exemple, (123)(123) agit en envoyant 1 sur 2, 2 sur 3 et 3 sur 1.

Une représentation (complexe) de ce groupe est un morphisme S3GLn(C)S_3 \rightarrow GL_n(\mathbb C), c’est à dire qu’on associe à chaque élément de S3S_3 un automorphisme d’un espace vectoriel de dimension nn (de manière sympathique pour conserver les lois des groupes). Le caractère d’une telle représentation est simplement la trace de la matrice associée (via le morphisme) à un élément de S3S_3. (Comme Tr(ghg1)=Tr(g1gh)Tr(ghg^{-1}) = Tr(g^{-1}gh) =Tr(g)=Tr(h)= Tr(h), ce caractère ne dépend que de la classe de conjugaison d’un élément, ce sont les colonnes dans la table.)

Les lignes de la table de caractères sont les valeurs des caractères irréductibles pour chaque classe de conjugaison (colonne). On est irréductible si on "mélange bien" tout l’espace sur lequel on agit, c’est-à-dire si il n’y a pas de sous espace strict qui soit stable sous tout les automorphismes.

Par exemple, dans le cas de la phrase que tu as du mal à comprendre (celle sur les matrices 2x2) : la troisième ligne de ton tableau est celle d’une représentation irréductible de degré 2, c’est à dire que le caractère est celui d’un morphisme S3GL2(C)S_3 \rightarrow GL_2(\mathbb C), d’où les matrices 2x2, ie les "opérations bidimensionnelles".

Avant de me perdre dans mes explications bancales, je vais peut être répondre directement à tes questions :

  • Le +2+2 est effectivement en relation directe avec le fait que C3v=S3C_{3v} = S_3 n’est pas abélien : si un groupe fini est abélien alors ses représentations irréductibles sont de dimension 1, et inversement, si il n’a que des représentations irréductibles de dimension 1 alors il est abélien. Le premier sens est un corollaire du lemme de Schur, le second est le simple fait que la somme des carrés des dimensions des représentations irréductibles est égale au cardinal de ton groupe.

Si on voulait dresser la table de S3S_3 nous-mêmes, on pourrait procéder ainsi :

  • on a trois classes de conjugaison, donc 3 colonnes et 3 lignes (c’est une proposition que le nombre de représentations irréductibles est égal au nombre de classes de conugaison),
  • la première ligne est facile : c’est la représentation triviale (on envoie tout sur l’identité),
  • la seconde est sympathique aussi : on prend le caractère donné par la signature d’une permutation,
  • la troisième ligne peut se compléter avec des relations d’orthogonalité.

Je voudrais quand même expliciter géométriquement le troisième caractère. On fait agit S3S_3 sur C3\mathbb C^3 en permutant les coordonnées des triplets : par exemple (12)(z1,z2,z3)=(z2,z1,z3)(12) \cdot (z_1,z_2,z_3) = (z_2,z_1,z_3). Cette représentation n’est pas irréductible : le droite Vect(1,1,1)={(z,z,z)C3}\mathrm{Vect}(1,1,1) = \{(z,z,z) \in \mathbb C^3\} est stable (permuter les coordonnées égales ne change rien). On prend un supplémentaire HC3H \subset \mathbb C^3 (tel que C3=HC(1,1,1)\mathbb C^3 = H \oplus \mathbb C (1,1,1)).

On restreint alors notre attention sur HH, de dimension 2 (le fameux "truc bidimentionnel").

J’espère ne pas trop m’être perdu.

+3 -0

théorie des représentations

Kanaal

Disons que les mathématiques que je connais c’est intégrer, dériver, calculer le déterminant de matrice, les vecteurs propres voir établir la matrice de passage. Au delà, j’utilise rien dans ma vie de chimiste, du coups… Ouais ça m’arrive d’être pommé.

En fait on utilise souvent la théorie des groupes (comme un accessoire) et quand j’ai eu envie d’aller plus loin, j’me retrouve avec ce genre de "barrière" qui me font vite comprendre : houlala, c’est bien trop compliqué pour moi.

Tr(ghg1)=Tr(g1gh)=Tr(g)Tr(ghg^{-1}) = Tr(g^{-1}gh) = Tr(g)

Kanaal

Par exemple là, je ne comprend pas pourquoi ça fait pas Tr(h)Tr(h). Mais j’imagine que ça vient du faire que je ne sache pas ce qu’est, mathématiquement(= formellement), un morphisme.

Par contre si j’ai bien compris la fin

  • la seconde est sympathique aussi : on prend le caractère donné par la signature d’une permutation
Kanaal

C’est directement lié à cette opération en fait ?

(12)(z1,z2,z3)=(z2,z1,z3)(12) \cdot (z_1,z_2,z_3) = (z_2,z_1,z_3).

Kanaal
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Sinon, pour une application plus "chimique", voir par exemple cette réponse.


Alors … Un caractère, c’est une trace de matrice. Quelle matrice ? Eh bien la matrice qui représente l’opération de symétrie en question (les mathématiciens qui sont probablement meilleurs que moi à ce jeu là diront "dans la base des représentations"). Prenons donc la matrice qui représente C^3(z)\hat C_3(z) (rotation de 120° autour de l’axe z):

C^3(z)=(cos(2π3)sin(2π3)0sin(2π3)cos(2π3)0001)\hat C_3(z) = \begin{pmatrix} \cos(\frac{2\pi}{3}) & -\sin(\frac{2\pi}{3}) & 0 \\ \sin(\frac{2\pi}{3}) & cos(\frac{2\pi}{3}) & 0\\ 0 & 0 &1 \end{pmatrix}

Avec cos(2π3)=12\cos(\frac{2\pi}{3})=-\frac{1}{2} et sin(2π3)=32\sin(\frac{2\pi}{3})=\frac{\sqrt{3}}{2}, donc

C^3(z)=(1232032120001)\hat C_3(z) = \begin{pmatrix} -\frac{1}{2} & -\frac{\sqrt{3}}{2} & 0 \\ \frac{\sqrt{3}}{2} & -\frac{1}{2} & 0\\ 0 & 0 &1 \end{pmatrix}

Appliquons maintenant ce magnifique opérateur à nos 3 axes carthésiens que sont exe_x, eye_y et eze_z:

C^3(z)(exeyez)=(1232032120001)(exeyez)=(12ex32ey32ex12eyez)\hat C_3(z)\,\begin{pmatrix}e_x\\e_y\\e_z\end{pmatrix} = \begin{pmatrix} -\frac{1}{2} & -\frac{\sqrt{3}}{2} & 0 \\ \frac{\sqrt{3}}{2} & -\frac{1}{2} & 0\\ 0 & 0 &1 \end{pmatrix}\,\begin{pmatrix}e_x\\e_y\\e_z\end{pmatrix} = \begin{pmatrix}-\frac{1}{2} e_x-\frac{\sqrt{3}}{2} e_y\\\frac{\sqrt{3}}{2}\,e_x -\frac{1}{2}\,e_y\\e_z\end{pmatrix}

Et là, tu vois que eze_z reste eze_z (tout seul dans son coin) et que exe_x et eye_y se mélangent. Ça, c’est le signe que que tu va pas pouvoir les traiter séparément, et que tu va avoir une représentation un peu plus complexe. On va donc traiter eze_z de manière isolée et exe_x et eye_y ensemble (les mathématiciens expliquerons mieux que moi pourquoi j’ai le droit de faire ça. Note qu’il faut aussi que je le vérifie pour les autres opérateurs, mais pour C3vC_{3v}, je sais que c’est le cas).

Si je me restreint ces deux derniers, j’ai

C^3(z)(exey)=(12323212)(exey)\hat C_3(z)\,\begin{pmatrix}e_x\\e_y\end{pmatrix} = \begin{pmatrix} -\frac{1}{2} & -\frac{\sqrt{3}}{2} \\ \frac{\sqrt{3}}{2} & -\frac{1}{2}\\ \end{pmatrix}\,\begin{pmatrix}e_x\\e_y\end{pmatrix}

Et le caractère, c’est bien la trace de la matrice, donc 1212=1-\frac{1}{2}-\frac{1}{2}=-1, ce qui est bien le caractère que tu retrouver dans la colonne C3C_3 de ta table :)

Le 2 en dessous de EE ? "Simplement" le fait que EE, c’est l’identité, donc que ça représentation matricielle, c’est la matrice identité:

E^(exey)=(1001)(exey)\hat E\,\begin{pmatrix}e_x\\e_y\end{pmatrix} = \begin{pmatrix} 1 & 0\\ 0 & 1\\ \end{pmatrix}\,\begin{pmatrix}e_x\\e_y\end{pmatrix}

… Dont la trace est bien de 2. Et ainsi de suite (je pourrais le faire avec σv\sigma_v, mais je trouve sa représentation matricielle un peu pénible et pas forcément intuitive).

Ce qui fait qu’en chimie, on peut ce qui se trouve dans la colonne EE comme "la taille de la représentation" (autrement dit, le fait que la représentation contient "2 trucs en même temps"). D’ailleurs, si tu regarde, dans la dernières colonne de ta table, on retrouve entre autres (x,y)(x,y), ce qui signifie que les axes cartésiens exe_x et eye_y appartiennent à cette représentation ensemble. On remarque aussi que eze_z appartient en fait à la représentation A1A_1.


Mais évidement, +1 à ce qui a été dit avant (et désolé pour la théorie des groupes que j’applique comme un sagouin, c’est comme ça qu’on fait en spectro)

EDIT: la commutativité (et le fait qu’un groupe sois Abélien) n’est pas spécialement importante en spectro, mais implique en tout cas que l’ordre dans lequel tu fais les choses à de l’importance si tu venais à appliquer deux opérations de symétrie de suite. Ici, C3×σvσv×C3C_3\times \sigma_v \neq \sigma_v \times C_3 : regarde par exemple sur exe_x.

+1 -0

Et bah la méthode sagouin est bien parlante pour l’amateur que je suis ! :honte:

Question un peu HS

Le EE de la ligne représente un état doublement dégénéré ? Au même titre que A=1A=1, E=2E=2, T=3T=3 ou ça n’a rien à voir ?

+0 -0

Le EE de la ligne représente un état doublement dégénéré ? Au même titre que A=1A=1, E=2E=2, T=3T=3 ou ça n’a rien à voir ?

Blackline

Tu te rendra compte que les orbitales moléculaires dégénérées (par exemple) correspondront effectivement à des représentation doubles, et etc ;)

Note que tu peux avoir aussi BB à la place de AA (si il y a une rotation impropre dans les éléments de symétrie).

+1 -0

Je suis content d’avoir posé ces questions et je suis très content d’avoir reveillé la ruche des mathématiciens :D Plus sérieusement merci pour vos réponses, j’imagine que je reviendrais vous embêter encore avec ces histoires. Les partiels de janvier toussa toussa :-°

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Banni

J’ai essayé de comprendre les tables de caractères telles qu’utilisées par les chimistes, mais je n’ai pas compris ce que veulent dire les deux dernières colonnes avec les xx, RzR_z, y2y^2, etc. D’après ce que je comprends, on a en fait un groupe plus une représentation de degré 33, et ces xx, RzR_z, etc. décrivent un certain lien entre les représentations irréductibles et cette représentation de degré 33.

D’ailleurs, si tu regarde, dans la dernières colonne de ta table, on retrouve entre autres (x,y)(x,y), ce qui signifie que les axes cartésiens exe_x et eye_y appartiennent à cette représentation ensemble. On remarque aussi que eze_z appartient en fait à la représentation A1A_1.

pierre_24

À partir de ça, je crois comprendre ce que veulent dire xx, yy et zz. Ça veut dire que l’axe correspondant est laissé invariant par la représentation de degré 33 considérée et que sa restriction à cet axe est la représentation irréductible de la ligne. Mais que veulent dire RzR_z, xyxy ou encore x2+y2x^2 + y^2, par exemple ?


  • Le +2+2 est effectivement en relation directe avec le fait que C3v=S3C_{3v} = S_3 n’est pas abélien : si un groupe fini est abélien alors ses représentations irréductibles sont de dimension 1, et inversement, si il n’a que des représentations irréductibles de dimension 1 alors il est abélien. Le premier sens est un corollaire du lemme de Schur, le second est le simple fait que la somme des carrés des dimensions des représentations irréductibles est égale au cardinal de ton groupe.
Kanaal

C’est pas très important pour le sujet mais comment vois-tu le premier sens avec le lemme de Schur et le deuxième sens comme tu dis ? Le premier sens peut se montrer par diagonalisation simultanée d’endomorphismes commutant et le deuxième par le fait que la représentation régulière est fidèle, donc si on peut diagonaliser les images des éléments du groupe de manière simultanée, ces éléments commutent.

Attention j’suis pas sur de pas dire de connerie :-°

L’axe laissé invariant est plutôt indiqué par l’indice de l’étiquette si j’ai bien compris. A1A_1 et A2A_2 par exemple, désigne l’axe invariant tel que :

  • z=1z=1
  • x=2x=2
  • y=3y=3

Et les linear equation ou autre colonne, permettent entre autre de relier :

  • Les étiquettes de symétrie à des orbitales (dx²y²d_{x²-y²}, dz²d_{z²}, pzp_z ou encore sx²+y²+z²s_{x²+y²+z²}…)
  • Permettent de nous renseigner sur la visibilité ou non d’une certaine transition dans une méthode.

En gros on peu relier la variation du moment dipolaire ou la variation du champ de polarisabilité à ces colonnes et définir quel transition on verra dans tel ou tel analyse. @Pierre_24 saura mieux l’expliquer que moi je pense.

  • On a une méthode qui est basé sur la variation de moment dipolaire (spectro infrarouge)
  • Et une méthode sur la variation de la polarisabilité (spectro Raman)

Et selon ces deux dernières colonnes de la table des caractères on peut discrimner quelles vont être les transitions observable dans l’une ou l’autre spectrosocpie.

+0 -0

RzR_z désigne la rotation autour de l’axe zz. Autrement dit, comment se comporte une rotation quelconque autour de l’axe zz quand tu lui appliques les éléments de symétrie (la question étant en fait "est ce que le sens de rotation s’inverse ou pas"). Par exemple, σv\sigma_v (plan de symétrie situé par exemple dans le plan xzxz) va inverser le sens de rotation d’une rotation autour de l’axe zz, d’où un caractère de -1 et son appartenance à A2A_2. J’imagine qu’on peut regarder ce qui se passe de manière matricielle, mais en pratique je triche un peu. Par contre, ça me sert uniquement à remplir des lignes dans la table de caractères pour pouvoir utiliser le théorème d’orthogonalité après, soit pas à grand chose en spectroscopie de base (je crois que les spectro chirales peuvent se baser dessus).

Les trucs plus complexes représentent ce qui arrive quand tu t’amuse à mettre différents axes cartésien ensembles, par exemple dans le cadre de tenseurs. Prenons par exemple un développement en série de Taylor (ici de du moment dipolaire, soit un vecteur en fonction du champ électrique, un autre vecteur, dans un espace à 3 dimensions): μ(E)=μ0+αE+\vec{\mu}(\vec{E}) = \vec\mu_0 + \alpha\cdot \vec{E} + \ldots, on a α\alpha qui est un tenseur d’ordre 2. Et qui possède, pour le coup, des composantes du type αxx\alpha_{xx} ou αyz\alpha_{yz}. Ces trucs bizarres décrivent alors à quel représentation appartiennent chacune des différentes composantes du tenseur, tout comme (x,y)(x,y) décrit également à quel représentation appartiennent les composantes xx et yy du moment dipolaire (aka comment elles se transforment sous application d’une opération de symétrie). Ça permet effectivement de faire des choses drôles en spectroscopie (ou, en gros, si ta fonction d’onde appartient pas à la bonne représentation, c’est mort).

Techniquement, c’est simple à calculer: pour xzxz, on devrait prendre le produit scalaire de la représentation pour xx et celle pour zz, obtenir une nouvelle représentation, et espérer qu’elle soit irréductible. Pour les groupes "gentil", genre C2v, c’est le cas et dans ce cas on voit bien que si je veux xzxz, je prend A1B1A_1\cdot B_1 (en plus c’est Abélien) et ça me donne bien sagement B2B_2 (bon, ici c’est facile parce qu’il y a A1A_1). Pour C3vC_{3v}, c’est évidement pas le cas, déjà parce qu’on ne peut pas traiter xx sans yy. D’où le fait qu’on en a un peu dans tout les sens (j’ai plus le processus exact, mais pour xyxy en C3v, on réduit la représentation correspondante à EE=E+A1+A2E\cdot E = E + A_1 + A_2 et on regarde un peu ce que ça donne).

Je crois savoir que y’a un lien avec les polynômes correspondants, mais je serais bien en mal de l’expliquer correctement.

EDIT: nan, c’est pas avec les polynomes que ça a un rapport (enfin, pas directement), c’est avec les harmoniques sphériques. Comment j’ai pu oublier ça ? :p

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