Au boulot on m’a demandé de filer mon numéro à un client donc je l’ai fait, c’était juste pour faire un point sur les besoins du client vu que récemment ça a pas mal changé de ce côté-là. Néanmoins à la fin de ma conversation téléphonique avec le client, ce dernier a souhaité que je lui redonne mon 06 (bon le même que celui avec lequel je l’appelais mais passons ), pour, je cite, m’appeler en cas d’alerte.
Oui mais bien qu’étant cadre sur mon CDI, j’ai pas envie d’être appelé en fin de journée, surtout si mon chef de projet n’est pas au courant car du coup je ne peux même pas demander d’heures supp.
Bref j’suis un peu deg, j’ai l’impression d’avoir perdu de ma liberté, je peux faire quoi maintenant selon vous ? Je me rappelle de @SpaceFox qui m’avait mis en garde de ne jamais donner mon numéro perso à un client, mais je n’ai aucune résistance face aux gens donc j’ai pas su dire "non" et je ne voyais pas comment le faire de toute façon.
Suis-je définitivement perdu et condamné à servir le client nuits et jours tel un esclave à sa merci ?
Merci d’avance, bonne journée à vous tous et bonnes fêtes de la Toussaint.
Au boulot, si tu as besoin d’utiliser un téléphone, c’est à ta boîte de t’en filer un. Soit un fixe, soit un portable, soit les deux. Donc de base, ce n’était pas normal, tu ne devrais jamais donner ton numéro à un client ou en appeler un avec ton numéro perso.
Il me semble que ta seule solution est de bloquer le numéro de ce client, à moins que tu n’arrives à lui expliquer que c’est un numéro perso et qu’il ne devrait pas l’utiliser.
Tu notes son numéro, tu te trouves une app' qui bloque des numéros pendant une certaine plage horaire (avec message custom' ? Ca doit bien exister non ?) et puis voila.
Et la prochaine tu seras plus malin et tu répondras "désolé, je n’ai pas de mobile professionnel, par contre je suis joignable très facilement sur mon mail pro herbequibenchetsquat@lentreprise.fr pendant les heures de bureau"
Si le client veut t’appeler « en cas d’alerte » et en dehors des heures de travail habituelles, ça s’appelle une astreinte et tu dois être payé pour ta disponibilité. À voir avec ton patron si le client paie pour ce service (si tu ne sais pas, la réponse est probablement « non »).
Il y a un truc que les patrons n’aiment pas, c’est apprendre une mauvaise nouvelle par le client.
Si ton client appelle, et laisse 2 ou 3 messages, et que tu fais le mort, parce que c’est Week-end, ton patron va l’apprendre, via le client, et il sera fâché tout rouge.
Donc tu vas voir ton boss et tu lui racontes tout ça. Tu lui dis que tu n’as pas su dire non, il n’y a pas de honte à ça. Et tu lui demandes des conseils. S’il te dit de black-lister le client , le problème est résolu. S’il te dit de surtout décrocher dans la minute, tu lui fais remarquer que ce n’est pas dans ton contrat de travail.
Et s’il te dit : Le projet est solide, le client t’a demandé ton numéro, mais je parie qu’il n’appellera jamais, alors tu es plus ou moins rassuré.
Peut-être aussi que lui même va contacter le client, pour lui donner une autre procédure pour contacter l’entreprise en cas d’urgence, ou pour rappeler au client que la hot-line 7/7 24/24 n’est pas prévue dans le contrat.
Et si tu penses que tu ne peux pas en parler avec ton patron, parce qu’il va mal gérer la situation, alors change de patron.
Je te l’accorde, rembarrer proprement le client dans cette situation précise et sans le temps de réfléchir à une réponse courtoise nécessite une certaine agilité. Ne te culpabilise pas de ne pas avoir su trouver les mots, c’est tout un art et ça viendra peut-être avec l’expérience.
Maintenant que c’est fait, je ferais simplement comme les autres ont dit : ignorer le numéro aux heures déraisonnables.
Mais sans oublier une chose : en parler au supérieur. Manifestement, il y a eu une demande client claire : celle de pouvoir contacter le staff en cas d’alerte. Très bien, c’est une demande à faire remonter pour qu’on puisse lui faire un devis en conséquence et ainsi t’équiper d’un téléphone pro voire formaliser des astreintes (ou un collègue). Si toutefois ils sont d’accord pour fournir cette prestation précise. Si non, je n’attendrais pas moins d’eux qu’ils préviennent le client qu’il ne va pas pouvoir bénéficier de ce niveau de service et que de t’appeler sur ton perso serait ainsi indélicat.
Et y a un truc qu’on passe sous silence mais qui aurait pas du arriver, c’est ta première phrase :
Au boulot on m’a demandé de filer mon numéro à un client donc je l’ai fait
Non. Ton taf a pas a te demandé de donner ton numéro au client. Si tu dois appeler le client c’est avec le téléphone de la boite si tu es dans les bureaux ou via un service idoine
Cette toute première phrase de Herbe… disait une chose et son contraire.
A priori, C’est Herbe qui a appelé le client avec son portable perso (à la demande de l’entreprise). Et le client a profité de cet appel pour demander le n°.
Et si tu avais eu un téléphone professionnel, tu serais probablement tombé sur le même obstacle. Si demain tu as un téléphone professionnel, méfie-toi de ne pas refaire la même erreur.
Un appel téléphonique, ça se prépare. Avant d’appeler, pose-toi 5 minutes. Essaie d’anticiper les questions embarrassantes. Tu pouvais anticiper cette question, et te dire : Je réponds quoi, s’il me demande mon numéro ?
Toi, tu soulèves une partie du problème : mon téléphone sonne, je vois qu’il sonne et je ne veux pas répondre.
Moi, je soulève une autre partie du problème : mon téléphone a sonné, je n’ai pas répondu et je dois rendre des comptes à mon boss le lendemain parce que le client a appelé mon boss en direct.
Mon droit m’autorise à ne pas répondre. Mais mon client ne sait pas si j’ai un contrat d’astreinte, ou ceci ou cela, il ne sait pas quels jours je suis en RTT… Donc à moi d’informer mon client de mes disponibilités, mes intentions, pour anticiper ça. Ou, comme disait Aabu :
Si le client veut t’appeler « en cas d’alerte » et en dehors des heures de travail habituelles, ça s’appelle une astreinte et tu dois être payé pour ta disponibilité. À voir avec ton patron si le client paie pour ce service
Cela dit, dans le cas particulier de l’astreinte, le client n’a pas à supposer que tu en as. S’il y en a une, il la paie et il a le numéro d’appel dédié (ou la liste de numéros selon comme c’est organisé). Donc, si je n’ai pas d’astreinte, que le client a quand même appelé à pas d’heure et qu’après il est allé râler auprès de mon boss que je n’ai pas répondu, je n’ai aucun compte à rendre.
Est-ce que tout ce dont vous parlez s’applique à un cadre ? Dans ma boîte précédente on m’avait dit qu’un cadre doit obligatoirement rester au travail tant que ses taches ne sont pas faites, mais que le salaire est important du coup.
Dans ma boîte précédente on m’avait dit qu’un cadre doit obligatoirement rester au travail tant que ses taches ne sont pas faites
(Désolé, mais ça me semble la seule réponse cohérente à ces propos, d’autant plus qu’on peut être cadre avec une salaire proche de la moyenne française)
Ça c’est une différence entre forfait jour et contrat au nombre d’heures. Mais au forfait jour, même si on peut te demander des choses un peu moins normées, ça ne veut pas dire pour autant que tu dois être disponible n’importe quand, tu as un droit à la connexion.
Par contre, les deux statuts ne changent absolument rien au téléphone pro.
Je débarque un peu après la bataille, mais je tiens à apporter une précision sur ce point:
Tout dépend de ton contrat de travail : forfait horaire ou forfait jour ?
Tu peux être cadre et être en forfait horaire ou forfait jour. J’ai fait les deux, mon poste précédent était en forfait jour, mon poste actuel (avec un peu plus de responsabilité) est en forfait horaire (39h/semaine).
Dans le cadre du forfait horaire tu es tenu de faire tes heures, si tu dois en faire plus, tu peux demander à avoir des heures supplémentaires. Maintenant quand t’as un peu de responsabilité et que la boite est compréhensive (mais c’est pas ton cas apparemment), tu peux gérer les périodes avec plus ou moins de charge. Le forfait horaire implique souvent des horaires de présence obligatoire.
Le forfait jour, pour la convention metallurgie n’est normalement applicable qu’à des personnes de niveau III, c’est-à-dire disposant d’une certaine autonomie dans leur quotidien. En théorie les horaires de présence obligatoire ne s’applique pas à cette catégorie de salariés. Et dans ce cas oui tu dois réaliser les tâches qui te sont données, mais tu es libre de le faire comme tu le souhaite, du moment que c’est fait en temps et en heure.
Maintenant comme tu dois avoir une certaine autonomie, tu ne peux normalement pas être un simple exécutant avec des tâches "simple" au jour le jour : faire une mise à jour d’un logiciel, réparer un ordinateur, etc. C’est pas l’esprit de ce type de poste.
Dans mon poste précédent en forfait jour, comment ça se traduisait ? Je développais des cartes électronique, c’était par périodes. Quand on avait pas grand chose je pouvais faire du 10h-17h, en revanche lorsqu’on développais une carte (routage notamment), bah je pouvais faire du 9h30–19h30/20h du lundi au vendredi pendant 1 mois ou 2 (ça m’est arrivé en juillet/aout), parce qu’il y a une deadline à tenir.
En tant que débutant ce n’est pas facile de comprendre toutes ces subtilités et surtout de faire valoir ses droits auprès de ses responsables. Ne pas oublier non plus que les RH sont payés par la société et ne sont pas neutres : ils sont là pour défendre les intérêts de l’entreprise et non ceux des salariés (dans la limite de la loi… mais bon…)
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