PS : trouvez-vous que cela soit un "délire" de ma part, un "désir farfelu" , que de souhaiter travailler ainsi (c’est-à-dire avoir contractuellement des heures de mentorat/conseil pour ajouter un côté social et changer du dev) ? Car c’est ce que quelqu’un m’a dit et ça m’a un peu choqué même si je ne le lui ai pas dit. Pour moi c’est important de trouver un travail qui me plaise, surtout quand je vois où j’en suis actuellement.
Ceci est une réponse personnelle, partiale et subjective issue uniquement de mon propre vécu : non, ce n’est ni un délire, ni un désir farfelu. De façon un peu rabaissante on pourrait dire, à la rigueur, que c’est "la mode" ou "dans l’air du temps", mais il faudrait être stupide pour te répondre que c’est une lubie. Au contraire c’est quelque chose à prendre très au sérieux, d’autant que tu n’es pas, mais alors très loin de là, le seul dans ce cas.
Dans mon entourage, ces derniers temps, ce genre de désir est la norme plutôt que l’exception. Rien qu’en parlant de mon cas, je prévois cette année de fractionner mes semaines en passant à 80% sur mon métier d’ingé back pour consacrer une journée par semaine à la recherche, l’élaboration et la réalisation d’une activité alternative qui n’aura probablement rien à voir avec l’info, mais tous les gens avec qui je discute ces derniers temps nourrissent aussi un peu ce genre d’idées.
J’impute cette recrudescence à deux facteurs, brûlants dans l’actualité : le sens au travail (propulsé au premier plan des discussions par le gigantesque bouillon qui entoure la réforme des retraites en France depuis le mois de janvier) et l’urgence écologique et sociale avec le désir impérieux d’arrêter de consacrer son temps à bousiller le climat et creuser les inégalités sociales par passivité, et faire partie des solutions plutôt que des problèmes.
Cette conjoncture est un cocktail tout à fait propice à la naissance de projets visant à aller dans le bon sens, voire à imprimer un changement sur la société : quand la majorité des gens sont sur une perte plus ou moins marquée de leur sens au travail, il n’est pas surprenant de les voir ambitionner de faire autre chose et de repenser leur impact sur le monde par leur travail, et c’est une excellente chose. Et même sans aller jusqu’aux considérations sur la fin du monde, si transmettre tes connaissances est pour toi une source de plaisir, de motivation et d’accomplissement, alors fonce : on passe environ 80 000 heures de sa vie au boulot, il est primordial d’en tirer autre chose que juste un salaire !
Néanmoins, même si ça a déjà été dit : dans ton cas concret tu te fermes pas mal de portes en cherchant quelque chose de contractuel. Dans une boîte, pendant une semaine donnée, rien ne dit que ton équipe aura besoin de formation tous les mardis matins et de pairing le mercredi (ce qu’implique plus ou moins un découpage contractuel du temps de travail). Pourtant ce sont autant de choses que l’on peut faire naturellement (et souvent) en tant que simple développeur dans une équipe, pour peu que la structure soit dans cet état d’esprit comme le décrit @Mumbles. Quand on y pense, ça semble aussi plus raisonnable à concrétiser parce que pour signer un contrat avec X% de formation/pairing/coaching, il faut être capable de démontrer que tu as les compétences et l’expérience que tu vends par ce contrat. Ne pas chercher de structure contractuelle a le mérite de te permettre de faire tes preuves et ton expérience sur le terrain, que tu pourras vendre explicitement lors de ton prochain changement de poste.
Le mieux, c’est encore de le faire quand il y en a besoin, quoi qu’il soit écrit sur ton contrat, du moment que ta hiérarchie est OK.