De bons textes alternatifs pour vos médias

Un texte alternatif c’est bien… un bon, c’est mieux !

a marqué ce sujet comme résolu.

Tout le monde se secoue ! :D

J’ai commencé (dimanche 09 octobre 2022 à 19h49) la rédaction d’un tutoriel au doux nom de « De bons textes alternatifs pour vos médias » et j’ai pour objectif de proposer en validation un texte aux petits oignons. Je fais donc appel à votre bonté sans limites pour dénicher le moindre pépin, que ce soit à propos du fond ou de la forme. Vous pourrez consulter la bêta à votre guise à l’adresse suivante :

Merci !


Salut ! J’ai commencé à écrire quelques cours autour de l’accessibilité numérique, dans l’intention d’en faire une collection sur quelques sujets que je juge important, et peut-être à terme un plus gros cours sur comment rendre un site web ou une production numérique accessible, peut-être parler de RGAA, d’accessibilité IRL, etc.

Ce cours est le second vraiment rédigé que je publie en bêta, à quelques minutes près. Il s’adresse au cas spécifique des textes alternatifs et de la manière de les rédiger, en partant d’un constat : beaucoup de personnes confondent texte alternatif et légende, or ça n’a rien à voir !

Ce cours est déjà bien avancé, avec pas mal d’exemples, mais je me pose la question de la forme. Je commence avec une logique universelle et je la décline en plein d’exemples concrets. J’ai peur que les exemples prennent bien trop de place, enfin je ne sais pas trop. Est-ce intimidant ? Lourd ? Faudrait-il le rendre plus interactif, par exemple en masquant les réponses ou en en faisant un quizz quand ces derniers seront disponibles ? Je me pose la question.

Aussi, je discute pas mal avec des personnes concernées pour affiner au mieux la logique générale de rédaction d’un texte alternatif, et pour la présenter de la manière la plus simple qui soit. Une autre formulation à laquelle j’ai pensée et qui est un peu répandue, c’est de dire qu’un texte alternatif, c’est un peu comme si on décrivait une image à quelqu’un dans la pièce d’à-côté. Cette façon de présenter est peut-être plus claire, j’hésite encore un peu  — le but ayant d’avoir une logique super facile à retenir et appliquer.

Bref, il y a encore un peu de boulot, même si une première validation avait commencé. De peaufinage, de pédagogie peut-être, et de références croisées avec le cours plus général d’écriture pour un lecteur d’écran que j’écris également.

Zeste de Savoir Accessibility Universe

Mes autres cours en cours d’écriture, que je pense pour certains publier en bêta prochainement, traitent des sujets suivants.

  • Bien écrire pour un lecteur d’écran  — un cours général sur comment écrire et se comporter afin qu’un lecteur d’écran, utilisé par les personnes aveugles ou malvoyantes, comprenne au mieux le texte ; ce cours est complémentaire du cours sur les textes alternatifs.
  • De bons textes alternatifs pour vos médias  — complémentaire à ce cours, avec beaucoup plus de détails sur ce sujet en particulier, les deux cours se référenceront.
  • Sous-titrer Twitch ou YouTube Live en temps réel  — pour parler d’accessibilité dans le domaine techniquement complexe de la vidéo en direct.
  • Le petit guide de l’accessibilité sur les réseaux sociaux  — pour avoir une vue d’ensemble concrète et appliquée aux réseaux sociaux sur comment se comporter pour être accessible au mieux, et quels compromis faire entre le temps qu’on peut y passer, l’énergie qu’on peut donner à l’accessibilité, et le gain que ça a pour les personnes concernées.
  • Rendre un site web accessible par l’exemple  — l’esprit initial était de partir d’un exemple d’un site web pas accessible et de le rendre de mieux en mieux, point par point, ça se voulait plus orienté développement web ; ce serait potentiellement ce plus gros cours dont je parlais plus haut.

Je ne suis pas non plus le seul à écrire des cours d’accessibilité, je pense notamment à @viki53 qui en a écrit sur le focus et que je sais fort sensibilisé sur ce sujet (on s’est même croisés par hasard à un salon d’accessibilité, c’est dire !).


Merci pour vos retours ou avis, si vous en avez ! J’ai un peu traîné pour avancer ces cours, notamment à cause d’une période pas franchement évidente ; je commence à publier en bêta avant tout pour avoir in fine un contenu plus qualitatif, mais également pour me motiver à avancer et finir ces cours pas si complexes que ça à écrire, finalement :) .

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Excellente initiative ici aussi :)

Pareil, je l’ai parcouru en diagonale, et ici j’ai surtout deux points à remonter :

Dans les sections « Une photo, juste comme ça » et « Une photo d’une curiosité, ou d’un élément précis à montrer » : à valider avec les personnes concernées, mais j’ai l’impression que c’est les cas où il vaut mieux se limiter au maximum à ce qui est important. Je regarde assez souvent les textes alternatifs (surtout sur Mastodon, où il y en a pas mal) pour m’aider à en mettre des pertinents, et j’ai l’impression que beaucoup de textes alternatifs de cas de ce genre s’éparpillent dans des détails inutiles. Si je prends l’exemple du texte de la gare :

En retrait de la gare de Lille Flandres, dans un recoin tout à gauche de la gare, les voies 0 et 1. Ce sont des voies terminus. Il y a un peu de végétation qui a poussé au bout des deux voies.

La voie 0 est clairement la curiosité (d’ailleurs, ne vaudrait-il mieux pas mettre l’information plus tôt dans le texte ?). Le fait que ça soit dans un coin dans la gare semple utile, c’est une extrémité de la gare ça donne de la légitimité à la numérotation 0. Mais est-ce utile de préciser le fait que c’est un terminus et qu’il y de la végétation ? J’imagine que ça dépend de ce qu’on veut faire passer, mais j’imagine que le critère de choix est le message à faire passer plutôt que l’expérience complète de la photo.

D’ailleurs, c’est un bon critère de choix pour une photo d’illustration : est-ce qu’elle montre principalement ce qui doit être illustré, ou est-ce qu’elle ajoute plein de détails inutiles ?

L’autre point, c’est qu’il faut que la description soit correcte. Ce qui n’est pas le cas de celle de la matrice de Bayer :

Schéma d’une matrice de Bayer. Le schéma représente deux grilles de carrés en 3D l’une par dessus l’autre, collées. La grille inférieure est totalement grise, représente le capteur photographique. La grille supérieure a des carrés (représentant des filtres de couleur) alternés bleus et verts, en damier. Une ligne sur deux, les carrés bleus sont remplacés par des rouges (de façon à ce qu’il y ait moins de filtres rouge que les autres couleurs).

En fait, il y a deux fois plus de vert que de rouge ou de bleu (la matrice peut se découper en carrés 2x2 contenant chacun un rouge, un bleu et deux verts).

Merci !

D’ailleurs, c’est un bon critère de choix pour une photo d’illustration : est-ce qu’elle montre principalement ce qui doit être illustré, ou est-ce qu’elle ajoute plein de détails inutiles ?

Il y a notamment un point sur lequel il faut que j’insiste, et qui fait partie des éléments qui font que je ne suis pas encore content de ce cours, c’est précisément la priorisation des éléments. Donc je suis totalement d’accord avec ce point. J’en parle un peu dans l’autre cours, sur le fait d’aller du général au précis, quitte à ce que les auditeurs passent à la suite s’ils s’en foutent.

La difficulté c’est le dilemme entre d’un côté, aller à l’essentiel et se concentrer sur ce qui est le plus important, et d’un autre côté, permettre à tous  — y compris celles et ceux ne pouvant pas ou mal voir le contenu — d’avoir l’expérience complète sans faire de choix pour elles ou eux (ce qui implique de se disperser dans des détails, comme tu dis). C’est tout un élément moral de l’accessibilité, ne pas que le handicap (au sens large, pas forcément physique, dans le sens contrainte extérieur qui empêche d’avoir l’expérience complète) te rende dépendant·e du choix d’autrui. Mais parfois, c’est difficile à appliquer  — ici c’est un très bon exemple.

Une façon d’avoir les deux, c’est donc d’aller du général (en mettant l’essentiel en avant) jusqu’aux détails inutiles mais ajoutant au contexte, à la vibe, de l’image. Mais c’est pas toujours évident à faire.

Et je suis d’accord que je pourrais mieux ordonner sur la voie zéro, en commençant par ça suivi du fait que c’est dans un coin de la gare. Tu as totalement raison. Il faut que je le relise à froid, je pense que je modifierais pas mal de choses.

L’autre point, c’est qu’il faut que la description soit correcte. Ce qui n’est pas le cas de celle de la matrice de Bayer :

Schéma d’une matrice de Bayer. Le schéma représente deux grilles de carrés en 3D l’une par dessus l’autre, collées. La grille inférieure est totalement grise, représente le capteur photographique. La grille supérieure a des carrés (représentant des filtres de couleur) alternés bleus et verts, en damier. Une ligne sur deux, les carrés bleus sont remplacés par des rouges (de façon à ce qu’il y ait moins de filtres rouge que les autres couleurs).

En fait, il y a deux fois plus de vert que de rouge ou de bleu (la matrice peut se découper en carrés 2x2 contenant chacun un rouge, un bleu et deux verts).

C’est totalement une erreur d’inattention. Je vais corriger ça. Merci !

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Bonsoir,

Tes tutoriels sont une excellente initiative comme il y en a malheureusement bien trop peu. Je suis moi-même non-voyant et donc j’utilise un lecteur d’écran, donc en matière de conseil tu ne peux pas mieux tomber.

De façon générale, ce que tu dis sur le texte alternatif et tes exemples me paraissent pas mal. Tu rappelles à juste titre que s’il y a du texte, il doit être retranscrit tel quel; de même que l’importance de bien détailler les schémas et graphiques chiffrés. Pour les graphiques, j’irais même plus loin: il faudrait idéalement donner accès aux données qui ont été utilisées pour les construire, et si possible dans un format simple comme directement une table HTML ou le format CSV. Sais-tu qu’il existe des logiciels qui sont capables de représenter un graphique en audio ? C’est encore très expérimental, mais ça se développe !

J’ai quand même quelques critiques.

Premièrement, et je m’excuse si tu avais prévu d’en parler dans un autre tutoriel, mais tu ne parles pas du tout d’un type d’image très important: les éléments d’interface qui ont une fonction, comme par exemple un bouton graphique sans texte ou une icône.

Ce qu’il y a d’important à retenir pour les éléments d’interface, c’est que le texte alternatif doit expliciter la fonction de l’élément, et non pas sa description visuelle.

Exemple rapide: pour une application de dictaphone, les boutons doivent être labélisés "Lecture", "Stop" et "Enregistrer", et non pas "Triangle bleu pointant à droite", "Carré noir" et "Rond rouge".
Autre exemple stupide: "Format PDF" et non pas "Feuille de papier blanc avec coin supérieur gauche replié et petite hélice rouge à trois pales en bas à droite" (oui, j’exagère volontairement).

Dans ce genre de cas, la description purement visuelle ne sert à rien. JE ne suis pas né aveugle, donc je sais qu’un rond rouge signifie enregistrer. Mais si je ne sais pas, qu’est-ce qui se passe ? Si personne ne me l’a jamais dit, je ne peux pas le deviner. L’application peut bien être certifiée WCAG AAA+++, je dois quand même deviner ce que fait le bouton. Expérience utilisateur, bof ! C’est malheureusement une erreur courante et même sur des applications qui se prétendent accessibles (même si ce n’est pas aussi flagrant que dans mes exemples volontairement exagérés), c’est entres-autres pourquoi j’insiste souvent sur les grosses différences qu’il y a entre "techniquement accessible", "utilisable mais pas vraiment accessible", et réellement "accessible et agréable à utiliser".

Ne pas oublier que les textes alternatifs ne servent en fait pas qu’aux lecteurs d’écran. Les logiciels de commande vocale se servent aussi des textes alternatifs comme mots de commande. Dans mon exemple précédent, dire "Clique sur enregistrer" ou simplement "Enregistrer" déclenche le bouton. Les utilsiateurs de tels logiciels ont l’habitude, et ça ne parait pas très naturel de dire "Rond rouge", d’autant plus que la personne peut vouloir le nommer "Cercle rouge" et dans ce cas ça ne fonctionnerait pas. Raison de plus pour être concis et précis dans les interfaces utilisateur.

Deuxièmement, je n’ai pas l’impression que tu insistes sur une autre chose importante, ou peut-être pas assez: idéalement, la légende et le texte alternatif ne devraient pas donner la même information à double. Si tu dis quelque chose dans la légende, ne le dis pas dans le texte alternatif, ou inversément. Les redites, c’est agaçant. Peut-être que tu n’as pas besoin de texte alternatif si la légende en dit suffisament. Et puis, dans une logique inclusive, mieux vaut privilégier la légende, lisible par tout le monde, plutôt que le texte alternatif, réservé aux utilisateurs de lecteur d’écran.

Ensuite, pour bien choisir le bon niveau de détail des illustrations, ni trop, ni trop peu, c’est important de se rappeler le contexte général dans lequel on écrit. Pour faire simple, je n’ai certainement pas besoin d’avoir autant de détails dans un article de presse que pour un écrit littéraire. Par ailleurs, le plus souvent, on se fiche plus ou moins totalement des illustrations qui n’apportent rien au texte et qui sont là juste pour ahérer ou décorer: dans ce cas, le texte alternatif vide va très bien.

La tendance générale est au raccourci autant que possible. Comme tu l’as dit si bien, il faut faire passer le message, l’émotion ou le détail que tu veux mettre en évidence, mais il faut quand même rester concis.

A noter que certains lecteurs d’écran coupent sauvagement les textes alternatifs trop long, ça peut être un paramètre réglable (en pratique peu customisé), et en fait ça peut être relativement peu selon ce que tu as à exprimer. J’ai déjà lu çà et là des limites indiquées à 150 caractères… Cela dit, ça date un peu, ce n’est peut-être plus d’actualité, et je n’ai jamais vraiment fait de test pour vérifier.

NE pas oublier non plus que les textes peuvent être rendus non pas vocalement par une synthèse vocale, mais sur une plage braille, ou en langage des signes (je ne sais pas si ça existe mais on peut l’imaginer), ou encore autre chose d’autre qu’on ne connaît pas encore.

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Salut @QuentinC, et merci infiniment pour tes précieux retours ! J’y répond un peu tard, n’ayant pas eu le temps ou l’énergie pour avancer là dessus la semaine passée.

Je me suis basé sur des discussions et échanges avec des personnes concernées pour écrire ce cours, mais des retours supplémentaires de telles personnes permettent d’ajouter de la nuance, de toute évidence tout le monde n’a pas la même expérience. C’est précisément pour ça que j’ai mis ce tutoriel en bêta.

Pour les graphiques, j’irais même plus loin: il faudrait idéalement donner accès aux données qui ont été utilisées pour les construire, et si possible dans un format simple comme directement une table HTML ou le format CSV. Sais-tu qu’il existe des logiciels qui sont capables de représenter un graphique en audio ? C’est encore très expérimental, mais ça se développe !

@QuentinC

Bonne remarque, je vais voir pour le mentionner :) Et non, j’ignorais ! Automatiquement et efficacement ? Intéressant à suivre ça.

Premièrement, et je m’excuse si tu avais prévu d’en parler dans un autre tutoriel, mais tu ne parles pas du tout d’un type d’image très important: les éléments d’interface qui ont une fonction, comme par exemple un bouton graphique sans texte ou une icône. […]

@QuentinC

Je n’avais pas forcément pensé à en parler pour une raison simple : initialement, j’ai dérivé ces quelques points de conseils que je donnais ou voyais donner d’accessibilité sur les réseaux sociaux. J’ai inconsciemment gardé ce prisme en tête mais c’est une bonne idée de mentionner ça. Je vais ajouter une section je pense, ou autre.

Deuxièmement, je n’ai pas l’impression que tu insistes sur une autre chose importante, ou peut-être pas assez : idéalement, la légende et le texte alternatif ne devraient pas donner la même information à double. […]

@QuentinC

Merci de le souligner, je vais réfléchir pour voir comment préciser ça bien !

Et puis, dans une logique inclusive, mieux vaut privilégier la légende, lisible par tout le monde, plutôt que le texte alternatif, réservé aux utilisateurs de lecteur d’écran.

@QuentinC

C’est une remarque intéressante ! Je ne l’avais pas concrétisée aussi clairement (alors qu’à y réfléchir, je l’applique).

La tendance générale est au raccourci autant que possible. Comme tu l’as dit si bien, il faut faire passer le message, l’émotion ou le détail que tu veux mettre en évidence, mais il faut quand même rester concis. A noter que certains lecteurs d’écran coupent sauvagement les textes alternatifs trop longs […].

@QuentinC

C’est amusant, j’ai pu échanger avec des utilisateurs et utilisatrices de lecteurs d’écran me disant l’inverse, que comme on peut passer à la suite et qu’un lecteur lit vite, écrire des romans n’est pas un problème tant qu’on va du général au spécifique. Mais comme tu le soulignais, c’est oublier les plages brailles et que tout le monde n’a pas le même lecteur. Je vais nuancer tout ça, merci :) .

(Sur ce à quoi je n’ai pas répondu explicitement, je le prends aussi en compte, merci beaucoup pour l’ensemble.)

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