Un article assez intéressant: une analyse du programme de maths modernes:
http://jpdaubelcour.pagesperso-orange.fr/chapitre4.pdf
(dans le cadre d'articles sur l'enseignement mathématique au 20e siecle:
http://jpdaubelcour.pagesperso-orange.fr/histoire20.html
Je rejoins @dri1 sur l'histoire de l'utilité. Et quand je vois le programme de 72, je me demande justement ce qu'un gars qui ne continue pas dans les sciences va en retenir. Ils apprennent la géométrie comme un sous-chapitre de l'algèbre linéaire. Ils perdent du coup completement la vision intuitive des figures. A la limite, le gars il sort du lycée, il est incapable de reconnaitre un triangle équilatéral, mais par contre il connaitra par coeur son groupe de symétries… (et je pense que j'exagere à peine quand je dis ça, à la lecture des articles). Du coup celui qui continue en maths, ça lui sera surement tres profitable, mais les autres? D'ailleurs l'article au-dessus raconte que les profs de physique devaient faire leur propre cours de maths aux elèves parce que le programme de maths n'était pas adapté.
Et encore, pour un programme de Term S, je me dis que ça peut passer, mais c'est surtout le programme de collège de l'époque qui me choque (surtout pour l'histoire d'utilité des notions apprises). Exemple de programme (en gras la version courte tl;dr):
À l'école primaire, la « théorie des ensembles » et les bases de numération autres que la base 10 constituaient l'aspect le plus visible de la réforme. Le programme commençait par l'étude de la théorie naïve des ensembles en parallèle de l'arithmétique. Par exemple, la base 2, essentielle en électronique et en informatique, était présentée dès le CE1 (7 ans), ainsi qu'une rapide introduction à la base 3. Une première initiation à la théorie naïve des ensembles était enseignée au moyen de diagrammes bigarrés, également dès le CE1. On espérait ainsi développer la pensée logique et les facultés d'abstraction des élèves.
En sixième (11 ans) et en cinquième (12 ans), les élèves se penchaient à nouveau sur la « théorie des ensembles », cette fois sous l'angle des relations et des applications. Le programme était aussi caractérisé par une approche différente de l'arithmétique, et la mise en pratique du calcul était souvent remplacée par une approche théorique, plus abstraite.
En classe de quatrième (13 ans), dans certaines écoles, la géométrie était détachée de la notion de dessin et de construction, pour endosser une structure axiomatique plus absconse. Le théorème de Thalès était érigé en axiome à partir de la classe de quatrième. La notion de mesure algébrique, à mi-chemin entre la notion de distance et celle de vecteur, ajoutait à la confusion dans la formulation de cet axiome. En troisième (14 ans) et en seconde (15 ans), l'approche classique de la géométrie euclidienne était mêlée à des éléments théoriques inspirés du programme d'Erlangen.
L'algèbre abstraite était introduite dès la classe de seconde (15 ans), avec notamment les structures de groupe, de corps et d'espace vectoriel, en utilisant un symbolisme issu de la théorie des ensembles (quantificateurs logiques notamment). En classe de première (16 ans), beaucoup de temps était consacré aux espace vectoriels, aux applications linéaires et à l'algèbre linéaire, notamment aux matrices, et très peu à la géométrie. Au lycée, la géométrie n'était véritablement abordée qu'en terminale (17 ans), sous l'angle théorique des isométries.