Salut les zesteurs !
Je ne sais pas si ce topic va dans ce forum, et je m’en excuse si je me suis trompé.
Je vais vous parler d’une discipline que je pratique depuis le début de l’année à la fac, quoi que j’ai eu des notions plus ou moins vagues durant la primaire et le secondaire 1.
La géographie, dans sa version moderne, est une discipline relativement récente, par rapport aux mathématiques ou à la biologie, même si on retrouve à l’état embryonnaire chez les Grecs. Ces derniers, avaient coutumes de faire de la géologie, c’est-à-dire étudier la terre, les cailloux. C’est d’ailleurs l’astronome Eratosthène qui invente ce terme.
On a une image assez démodée de la géographie. On imagine le géographe avec une longue barbe, assis dans son bureau, en train de dessiner des cartes, et connaissant sur le bout des doigts toutes les villes, les chaînes de montagnes, les océans et les plaines du monde. Le petit prince, lorsqu’il rencontra le Géographe, le décrivit de la sorte cette discipline :
Ce n’est pas le géographe qui va faire le compte des villes, des fleuves, des montagnes, des mers, des océans et des déserts. Le géographe est trop important pour flâner. Il ne quitte pas son bureau. Mais il y reçoit les explorateurs. Il les interroge, et il prend en note leurs souvenirs. Et si les souvenirs de l’un d’entre eux lui paraissent intéressants, le géographe fait faire une enquête sur la moralité de l’explorateur. […] Les géographies, dit le géographe, sont les livres les plus précieux de tous les livres. Elles ne se démodent jamais. Il est très rare qu’une montagne change de place. Il est très rare qu’un océan se vide de son eau. Nous écrivons des choses éternelles.
Cette vision est extrêmement réductrice : on limite le champ de la discipline à seulement un peu de géologie et de toponymie (et avec un peu de cartographie). Mais, si on prend au sens strict la définition de la géographie, on peut la définir comme l’étude de l’organisation et de l’utilisation de l’espace. Une notion qui, en soi, englobe les activités humaines.
La géographie joue un enjeu fort : en effet, il est la marque de l’étendu d’un territoire. Au XIX, et aux siècles précédents, les cartes servent pour l’armée : où attaquer ? Quid des obstacles ? Il y avait une question de défense du territoire. Il sert aussi à marquer des frontières. On peut donc imaginer l’usage fait par les nationalistes.
Un grand géographe du XIXe, Elisée Reclus, était un anarchiste, et citoyen du monde. Il a rédigé sa Nouvelle Géographie universelle, en 19 tomes, décrivant avec précision la géographie humaine et physique. Il était réputé plus neutres que les autres ouvrages de son époque et cela reste une référence.
A l’aube du XX, Vidal, un autre grand géographe, fonde la géographe descriptive : c’était une description des paysages et de la nature. Il est fervent défenseur de la géographie, considéré comme un simple décor de l’histoire.
Dans les années 1960, Pierre Georges, un autre géographe sous influence marxiste, décide de réorganiser l’espace français. Puis, dans les années 1970-80, la géographie se modernise et se tourne de plus en plus vers les activités humaines : comment organiser l’espace pour les hommes (et la nature) ?
En somme, le géographe va se poser toujours la même question : pourquoi l’espace est organisé d’une telle manière ? Concrètement, cela a des répercutions concrètes : L’aménagement des villes, les corridors écologiques, les politiques d’aménagement du territoire, les conflits territoriaux, l’économie (comment faire cohabiter une activité avec une autre est une question typique).
Au final, c’est une discipline riche. Non, le géographe n’est pas (tout le temps) le nez dans des cartes (même si c’est drôle !). C’est un jonglage entre les sciences de la terre et les sciences humaines. Bref, quelque chose de passionnant !
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Non sérieusement, c’est une vaste blague la géographie au lycée, rien avoir avec la fac ! ↩