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Sauvegarder des entités grâce à Doctrine

L’installation étant finie, nous pouvons maintenant utiliser Doctrine à proprement parler. Nous aborderons une opération de base dans Doctrine à savoir : la sauvegarde des données.

Toutes les configurations introduites dans ce chapitre seront primordiales pour la suite du cours. Il faudra donc porter une attention particulière sur les notions qui seront abordées.

Création des entités

Nous allons rentrer dans le vif du sujet en modélisant les utilisateurs qui participeront et créeront éventuellement les sondages.

Nous allons considérer qu’un utilisateur a un identifiant, un nom, un prénom et un rôle (administrateur, modérateur, etc.).

Cette classe simple peut représenter notre objet utilisateur.

<?php
# src/Entity/User.php

namespace Tuto\Entity;

class User
{
    protected $id;

    protected $firstname;

    protected $lastname;

    protected $role;

    public function getId()
    {
        return $this->id;
    }
     
    public function setId($id)
    {
        $this->id = $id;
    }
     
    public function getFirstname()
    {
        return $this->firstname;
    }
     
    public function setFirstname($firstname)
    {
        $this->firstname = $firstname;
    }
     
    public function getLastname()
    {
        return $this->lastname;
    }
     
    public function setLastname($lastname)
    {
        $this->lastname = $lastname;
    }
     
    public function getRole()
    {
        return $this->role;
    }
     
    public function setRole($role)
    {
        $this->role = $role;
    }
}

À l’état actuel, nous n’avons qu’une classe PHP comme tant d’autres. Pour l’utiliser avec Doctrine, nous devons le décorer.

Lier nos entités à Doctrine

Une bonne partie du fonctionnement de Doctrine est basée sur la configuration des entités. Pour ce faire nous disposons de quatre (4) moyens différents :

Les annotations PHP sont des blocs de commentaires qui permettent de rajouter un ensemble de métadonnées à du code. Elles peuvent être présentes sur les attributs des classes, les noms des méthodes et les noms des classes. Et elles sont utilisées par beaucoup de librairies PHP comme PHPUnit (@dataProvider, @expectedException, etc.) ou encore le framework Symfony (@Route, @Security, etc.).

Nous utiliserons les annotations tout le long du cours et c’est d’ailleurs la technique la plus répandue dans le monde PHP. Mais il faut garder en tête qu’il est relativement simple de passer d’un type de configuration à un autre.

Les annotations ont un grand atout car elles seront directement sur les entités que nous voulons décrire. Il sera donc facile de faire le pont entre nos entités et leurs correspondants dans notre base de données. Ainsi, toutes les modifications du modèle de données seront concentrées à un seul endroit de notre code ce qui facilitera sa prise en main.

Déclarer une entité

Toutes les annotations de Doctrine se trouvent dans l’espace de nom Doctrine\ORM\Mapping. Pour une meilleure lisibilité et un code plus concis, nous utiliserons l’alias ORM. Pour déclarer une entité, il suffit d’utiliser l’annotation Entity. Avec cette annotation, Doctrine sait qu’il doit prendre en compte cette classe.

Notre code devient maintenant :

<?php
# src/Entity/User.php

namespace Tuto\Entity;

use Doctrine\ORM\Mapping as ORM;

/**
* @ORM\Entity
*/
class User
{
    protected $id;

    protected $firstname;

    protected $lastname;

    protected $role;

    // getters et setters
}

Toutes les entités doivent avoir l’annotation Entity. C’est le lien obligatoire entre notre code PHP et Doctrine.

Configurer l’entité

Maintenant que l’entité est déclarée, nous pouvons maintenant la configurer à notre guise. Considérons donc que les identifiants des utilisateurs sont des entiers auto-incrémentés et que le nom, prénom et le rôle sont des chaines de caractères.

Toutes ses attributs sont déclarés en utilisant l’annotation Column. Cette annotation comporte plusieurs attributs dont type qui permet de définir le type de l’attribut.

Doctrine supporte beaucoup de type de données et on peut citer entre autres :

  • string pour faire correspondre un VARCHAR en SQL en chaîne de caractères PHP ;
  • text pour faire correspondre un LONGTEXT en SQL en chaîne de caractères PHP ;
  • integer pour faire correspondre un INT en SQL en entier PHP ;
  • boolean pour faire correspondre un TINYINT en SQL en booléen PHP ;
  • datetime pour faire correspondre un DATETIME en SQL en date PHP.

La configuration de l’entité devient :

<?php
# src/Entity/User.php

namespace Tuto\Entity;

use Doctrine\ORM\Mapping as ORM;

/**
* @ORM\Entity
*/
class User
{
    /**
    * @ORM\Column(type="integer")
    */
    protected $id;

    /**
    * @ORM\Column(type="string")
    */
    protected $firstname;

    /**
    * @ORM\Column(type="string")
    */
    protected $lastname;

    /**
    * @ORM\Column(type="string")
    */
    protected $role;

    // ...
}

Maintenant, nous devons déclarer l’identifiant comme étant la clé primaire auto-incrémentée. Il existe une annotation Doctrine nommée Id qui permet de déclarer un attribut comme étant la clé primaire et l’annotation GeneratedValue permet quant à elle de gérer l’auto-incrémentation de celui-ci.

La configuration finale devient donc :

<?php
# src/Entity/User.php

namespace Tuto\Entity;

use Doctrine\ORM\Mapping as ORM;

/**
* @ORM\Entity
*/
class User
{
    /**
    * @ORM\Id
    * @ORM\GeneratedValue
    * @ORM\Column(type="integer")
    */
    protected $id;

    /**
    * @ORM\Column(type="string")
    */
    protected $firstname;

    /**
    * @ORM\Column(type="string")
    */
    protected $lastname;

    /**
    * @ORM\Column(type="string")
    */
    protected $role;

    // ...
}

Nous avons, à présent, une entité configurée comme il faut mais pour l’instant notre base de données n’a pas changé. Et c’est là que les commandes Doctrine entrent en jeu. Nous pouvons commencer par valider nos annotations en lançant la commande :

vendor/bin/doctrine orm:validate-schema
[Mapping]  OK - The mapping files are correct.
[Database] FAIL - The database schema is not in sync with the current mapping file.

Doctrine nous dit que les annotations sont correctes mais la base de données n’est pas synchronisé avec notre configuration.

Une autre commande nous permet de mettre à jour notre base de données ou de récupérer les requêtes SQL que Doctrine va exécuter pour faire la mise à jour.

Voyons la requête SQL que Doctrine va exécuter avec cette configuration :

-- vendor/bin/doctrine orm:schema-tool:update --dump-sql

CREATE TABLE User (id INT AUTO_INCREMENT NOT NULL, firstname VARCHAR(255) NOT NULL, lastname VARCHAR(255)
NOT NULL, role VARCHAR(255) NOT NULL, PRIMARY KEY(id)) DEFAULT CHARACTER SET utf8 COLLATE utf8_unicode_ci
ENGINE = InnoDB;

Pour l’instant, nous ne faisons qu’afficher la requête qui sera exécutée. Cela permet de faire une derniére vérification de l’ensemble des modifications que nous voulons appliquées.

Le nom de la table que Doctrine veut créer est User. Ce nom est exactement le même que celui de l’entité.

Mais par convention, les noms des tables SQL sont souvent en minuscules et au pluriel. Heureusement, avec l’annotation Table, nous pouvons définir le nom de chaque table. La configuration de l’entité devient maintenant :

<?php
# src/Entity/User.php

namespace Tuto\Entity;

use Doctrine\ORM\Mapping as ORM;

/**
* @ORM\Entity
* @ORM\Table(name="users")
*/
class User
{
    // ...
}

La configuration étant satisfaisante, nous pouvons créer la table des utilisateurs. Notez la présence de l’option --force qui permet d’exécuter la requête SQL.

-- vendor/bin/doctrine orm:schema-tool:update --dump-sql --force

CREATE TABLE users (id INT AUTO_INCREMENT NOT NULL, firstname VARCHAR(255) NOT NULL, lastname VARCHAR(255)
NOT NULL, role VARCHAR(255) NOT NULL, PRIMARY KEY(id)) DEFAULT CHARACTER SET utf8 COLLATE utf8_unicode_ci 
ENGINE = InnoDB;

-- Updating database schema...
-- Database schema updated successfully! "1" query was executed

Nous revalidons l’état de notre configuration.

 vendor/bin/doctrine orm:validate-schema
[Mapping]  OK - The mapping files are correct.
[Database] OK - The database schema is in sync with the mapping files.
Création de la table users
Création de la table users

Notre base de données est maintenant synchronisée !

Par défaut, les noms des colonnes sont créés en se basant sur les noms des attributs des entités. Mais nous pouvons les décolérer en utilisant l’attribut name dans les annotations Column.

Ainsi @ORM\Column(type="string", name="my_column") créerait une colonne nommée my_column peut importe le nom de l’attribut sur lequel il est situé.

Il est possible de supprimer la contrainte NOT NULL sur un attribut de notre entité en spécifiant le paramètre nullable de l’annotation Column à true. Ainsi, cet attribut pourra être nul (valeur à null).

Bref, nous avons là une configuration fonctionnelle mais qui repose sur un grand nombre de paramètre par défaut de Doctrine. Mais il est toujours possible de personnaliser à souhait notre configuration.

Sauvegarder les entités : À la découverte du gestionnaire d'entités

Maintenant que notre entité est bien configurée et que la base de données est à jour, nous pouvons utiliser l’ORM pour la manipuler.

Nous avons à notre disposition un objet que vous avez sûrement remarqué durant l’étape d’installation et de configuration de Doctrine : le gestionnaire d’entités (entity manager).

Comme son nom l’indique, cet objet est le chef d’orchestre de l’ORM Doctrine. Toutes nos opérations sur les entités se feront directement ou indirectement par son intermédiaire.

Nous l’appellerons durant le reste du cours avec son nom anglais : entity manager.

Pour créer notre premier utilisateur, nous allons créer un fichier create-user.php. Avec Doctrine, la création d’une entité se réduit à deux actions :

  • l’instanciation de l’entité ;
  • la persistance de celle-ci grâce à l'entity manager.

Voyez par vous-même.

<?php
# create-user.php

$entityManager = require_once join(DIRECTORY_SEPARATOR, [__DIR__, 'bootstrap.php']);

use Tuto\Entity\User;

// Instanciation de l'utilisateur

$admin = new User();
$admin->setFirstname("First");
$admin->setLastname("LAST");
$admin->setRole("admin");

// Gestion de la persistance
$entityManager->persist($admin);
$entityManager->flush();

// Vérification du résultats
echo "Identifiant de l'utilisateur créé : ", $admin->getId();

Si nous exécutons ce code, nous obtenons comme résultat :

Identifiant de l'utilisateur créé : 1
Création du premier utilisateur
Création du premier utilisateur

En utilisant la méthode persist de l'entity manager, nous disons à Doctrine qu’il peut planifier la sauvegarde de cet objet. Mais à ce stade, aucune requête SQL n’est exécutée.

C’est à l’appel de la méthode flush que Doctrine effectue la sauvegarde réelle de l’entité. Nous verrons plus tard l’intérêt de l’utilisation de ces deux méthodes distinctes.

Un dernier point intéressant à relever aussi est l’affectation automatique d’un identifiant à notre utilisateur. En effet, grâce à Doctrine, l’identifiant SQL auto-incrémenté est récupéré dès qu’on fait appel à la méthode flush. Notre entité se retrouve donc tout le temps en parfaite synchronisation avec la base de données.


La configuration des entités est le moteur de toute application voulant profiter des fonctionnalités de Doctrine. N’hésitez donc pas rajouter des propriétés, modifier le nom des colonnes, etc. pour bien cerner les mécanismes derrière l’ORM.

La première opération de sauvegarde n’est que le début d’une longue série pour obtenir rapidement un système de CRUD1 (Créer, Lire, Mettre à jour et Supprimer ) simple et fonctionnel avec Doctrine. Aucune ligne de code SQL n’a été et ne sera écrite par nos soins.


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