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Théorie musicale : Majeur et mineur

Les modes musicaux les plus utilisés

Majeur, mineur. Ce sont parmi les termes musicaux les plus connus. Et pour cause ! Ces deux modes sont à la base d’une grande partie de la musique occidentale depuis la Renaissance.

Mais alors, qu’est-ce qu’un mode ? Et puis à quoi ça sert ? Et surtout, que sont les modes majeur et mineur ?

Le but de ce tutoriel est de répondre à ces questions de manière la plus juste possible. Ainsi, il y aura pour chaque notion un paragraphe pour avoir l’intuition de la notion, suivi d’une description plus approfondie pour laquelle il est préférable d’avoir des notions de solfège.

Il y a beaucoup de termes spécifiques en musique, et tous les définir avant de les utiliser serait très lourd et pas franchement intéressant. Cependant, ils ont un sens intuitif souvent naturel. Je mettrai les liens vers des pages adaptées pour les plus curieux.

Quelques notions utiles

Juste avant de commencer, il y a quelques notions qui seront très importantes pour bien comprendre. Ces notions sont accessibles, même si vous n’êtes pas familiers de la théorie musicale.

La tonique

Dans notre musique occidentale, il y a sept notes que vous connaissez très certainement : do, ré, mi, fa, sol, la et si, qui correspondent aux touches blanches sur un piano.

Dans une phrase musicale donnée, il y a souvent une note qui revient plus que les autres, notamment à la basse. C’est d’ailleurs souvent cette même note qui commence et finit la phrase. On appelle cette note la tonique (plus de précisions sur la page wikipédia).

Dans l’exemple suivant, la note qui sert de base à la musique, qui commence et qui termine la phrase est un la (en rouge). La tonique est donc la.

Les degrés

Maintenant que l’on a vu grossièrement ce qu’était la tonique, on peut découvrir l’autre notion importante qui est la notion de degrés. Comme on a pu le voir, il y a pour une phrase musicale donnée une note plus importante que les autres appelée la tonique, et on lui attribue le chiffre I (en chiffres romains).

On attribue un degré (un nom et un chiffre) à chaque note qui vient après la tonique, de II à VII.

Par exemple, si la tonique (I) est Fa, alors on a les degrés suivants :

note fa sol la si do mi fa
chiffre I II III IV V VI VII I/VIII
nom tonique sus-tonique médiante sous-dominante dominante sur-dominante sensible tonique/octave

Pour ceux que ça intéresse, les degrés ont en général des utilisations différentes les uns des autres :

degré nom utilisation
I tonique base de la mélodie
II sus-tonique alternative à la sous-dominante : prépare la dominante
III médiante presque inutilisé 1
IV sous-dominante préparation de la dominante, peut mener à la tonique (par exemple lors d’une cadence plagale)
V dominante très utilisé, souvent utilisé avant/après une tonique
VI sus-dominante alternative à la tonique après une dominante
VII sensible pas utilisée en tant qu’accord, mais en tant que note dans un accord de dominante

L’utilité des degrés est de pouvoir parler des rôles des accords dans une phrase musicale indépendamment des notes.

Maintenant que nous avons toutes les notions nécessaires à la bonne compréhension du majeur et du mineur, on va pouvoir entrer dans le vif du sujet.


  1. Pour les intéressés, on ne l’utilise que rarement comme un III, et plutôt comme un I ou un V de la tonalité relative.

Qu'est-ce qu'un mode ?

Intuition

Admettons que j’aie un morceau de musique, disons plutôt joyeux, lumineux.

Comment faire pour changer l’ambiance de ce morceau ? Si je veux en faire une musique plus sombre ? Ou bien même inquiétante ?

Pour cela, il y a une solution bien pratique : pour se rapprocher d’une ambiance particulière, on peut utiliser un mode, qui est une sorte de "set prédéfini", nous disant quelles notes utiliser.

Pour illustrer cela, il n’y a dans l’exemple suivant qu’un seul morceau de musique (une seule phrase musicale), mais joué 5 fois, chaque fois dans un mode différent. Les noms importent peu : il faut surtout remarquer que chaque mode donne lieu à une atmosphère particulière. Par exemple, le premier (mineur naturel) est plutôt mélancolique, alors que le troisième (majeur) est beaucoup plus lumineux. Le dernier, en revanche (dorien $\sharp$11), est plus dissonant et plus inquiétant.

Pour créer toutes ces différentes sonorités, il suffit simplement de changer de mode. Pas besoin de réfléchir ou d’avoir une inspiration quelconque, il suffit de connaître un peu les modes et d’en choisir un qui convient. J’espère que cela peut vous donner un aperçu de leur puissance !

Définition plus formelle

Les modes

Un mode est une échelle sonore définie par les hauteurs des six degrés au dessus de la tonique. Elle contient une et une seule fois chaque degré, et par conséquent une unique fois chacune des notes do, ré, mi, fa, sol, la et si.

Par exemple, quand la tonique est ré, les notes mi, fa, sol, la, si et do doivent toutes être présentes, mais une seule fois chacune. Ces notes peuvent être choisies de plusieurs manières, par exemple comme ceci :

Nous pouvons aussi ajouter un dièse ou un bémol (appelés altérations) à certains des 6 degrés au-dessus de la tonique. On obtient alors un autre mode, par exemple :

Nous venons de donner deux exemples de modes, et simplement en changeant les notes, l’exemple a une toute autre sonorité (original en mi ici).

Avec les altérations que l’on peut faire sur chacune des notes, cela fait énormément de modes possibles ! Cependant, il y a seulement sept modes qui ont été utilisés dans la musique occidentale du moyen-âge, et seulement deux qui restent couramment utilisés de nos jours. Ce sont ces deux modes que nous allons découvrir.

C’est cette limitation de possibilités qui a poussé les musiciens à explorer d’autres horizons, comme par exemple la gamme blues, liée à l'échelle pentatonique, mais nous n’en parlerons pas ici.

Construire un mode

Un mode est simplement défini par les hauteurs des 6 degrés autres que la tonique. On peut donc décrire un mode simplement avec les nombres de tons entre les notes successives.

Par exemple, en reprenant le mode du dernier exemple vidéo :

Degrés I II III IV V VI VII I
Notes mi fa\sharp sol la si\flat do
Écart (tons) 1 1 1/2 1 1/2 1 1

On peut donc résumer le mode aux écarts entre les degrés successifs : 1–1-1/2–1-1/2–1-1.

L’avantage est que le mode ne dépend pas de la tonique, et donc un mode sera toujours défini par les mêmes écarts de tons.

Par exemple, voici le même mode que dans le tableau ci-dessus, mais avec fa comme tonique : les écarts entre les degrés successifs sont les mêmes, donc le mode est le même, mais les notes diffèrent.

Degrés I II III IV V VI VII I
Notes fa sol la si\flat do \flat mi\flat fa
Écart (tons) 1 1 1/2 1 1/2 1 1

Exemple/Exercice dans l’autre sens : si la tonique est si et que le mode est défini par 1–1-1–1/2–1-1/2–1, quelles sont les 7 notes que l’on va utiliser ?

Degrés I II III IV V VI VII I
Écart (tons) 1 1 1 1/2 1 1/2 1
Notes si do\sharp \sharp mi\sharp fa\sharp sol\sharp la si

Par convention et pour s’y retrouver, chaque note n’est utilisée qu’une seule fois, car chaque note est associée à un degré. Dans l’exemple précédent, la tonique est si, donc même si mi\sharp est identique à un fa1, on dira mi\sharp car il s’agit du IV et non du V.

La tonalité

Point de vocabulaire important : la tonalité. La tonalité est simplement définie comme étant l’ensemble {tonique + mode}.

Si par exemple dans une phrase musicale, la tonique est fa et que le mode est mineur, alors la tonalité est fa mineur.

Je précise bien dans une phrase musicale, car il est courant que la tonalité change au cours d’un morceau.


  1. Pour un piano : ce n’est pas le cas pour d’autres instruments, comme le violon.

Le mode majeur

Intuition

Le mode majeur est le mode clair, lumineux, souvent joyeux. Les accords de I, IV et V (les plus utilisés) sont majeurs et participent à cette tendance. Ce mode est utilisé par exemple dans les musiques d’aventure ou dans des musiques festives et rigolotes. Cela n’empêche pas certains morceaux majeurs d’être plutôt tristes.

Construction

Le majeur est connu historiquement comme le mode de Do, c’est-à-dire qu’il se construit en allant de Do à Do sans aucune altération (\sharp et \flat).

Cela nous donne les écarts entre les degrés. On peut alors résumer le mode majeur par les écarts entre les degrés successifs :

Description du mode Majeur
Description du mode Majeur

Quelque soit la tonalité, le mode majeur est défini par ces intervalles entre les degrés. Mais il est important de noter (et de radoter dans mon cas) : les écarts entre les degrés sont les mêmes, par forcément les notes ! Par exemple, en mi majeur, les écarts sont les mêmes, mais les notes ne sont pas les mêmes qu’en do majeur :

Gamme de mi majeur
Gamme de mi majeur

La sensible

Pour ceux qui veulent aller au fond des choses, il me faut parler un peu de la sensible (le septième degré). C’est une notion est importante dans les histoires de modes.

En majeur, la sensible n’est qu’à 1/2 ton de la tonique. Comme le I est le degré principal, l’utilisation de la sensible crée une tension qui demande à être résolue sur la tonique.

Un exemple sera plus parlant que de longues et laborieuses explications. La sensible est la note en vert.

Le mode mineur

Intuition

L’autre mode principal est le mode mineur. Il s’utilise dans les cas ou le mode majeur serait trop lumineux, donc par exemple dans les musiques tristes, mélancoliques, sentimentales, mais également dans les musiques épiques. Mais attention à ne pas tomber dans le cliché mineur=triste, car on peut trouver des musiques joyeuses en mineur.

Les trois formes du mode mineur

Le mode mineur est un peu plus complexe que le mode majeur, et possède trois formes. Cependant, les différentes formes mineures ont toutes un point commun qui est également la différence fondamentale avec le majeur : l’intervalle I-III est mineur au lieu d’être majeur.

S’il y a bien quelque chose à retenir à propos de la différence entre le majeur et le mineur, c’est ça :

Un accord de tonique sera mineur en mineur et majeur en majeur (ça semble plutôt intuitif).

Mais comme ici, on ne se contente pas du strict nécessaire, nous allons voir tout ça dans le détail.

Mode mineur naturel

Historiquement, le mode mineur vient du mode de la, et c’est cela que l’on appelle mode mineur naturel. C’est ce que l’on obtient si on se place en la et sans altérations (on va de la à la sur les touches blanches du clavier). Sa spécification est la suivante :

Ce qui revient en toute généralité aux écarts suivants :

Mode mineur naturel
Mode mineur naturel

Pour faire du mineur dans une tonalité donnée, il suffit donc de respecter les écarts de tons entre degrés : 1–1/2–1-1–1/2–1-1 en partant de la tonique.

Par exemple, en Do M, il n’y a aucune altération, mais pour passer en Do m, on doit ajouter trois bémols, si, mi et la.

Ça sonne très sombre, et la sensible loin de la tonique (1 ton au lieu de 1/2 en majeur) ne donne pas vraiment lieu à des tensions et des résolutions.

De plus, contrairement au majeur, les accord de tonique, sous-dominante et dominante sont tous mineurs. Cela a pour conséquence de donner un caractère bien plus sombre. Dans l’exemple suivant, il y a deux fois le même extrait, mais une fois en majeur et une fois en mineur naturel. La différence de sonorité est flagrante :

Le mode mineur harmonique

Avec l’arrivée de la musique tonale, les choses ont un peu changé. Comme signalé plus haut, la sensible, qui est à un demi-ton de la tonique est très utilisée pour pouvoir jouer sur des effets de tension et de détente.

Le problème, c’est que la sensible est à un ton de la tonique en mineur naturel, et on perd les effets de tension. On va donc augmenter la sensible d’un demi-ton (on parle d’altération ascendante) pour résoudre ce problème.

C’est ainsi qu’est construit le mode mineur harmonique.

Mode mineur harmonique
Mode mineur harmonique

Le mineur harmonique garde donc les sonorités sombres du mineur naturel, mais ajoute en plus les effets de tension et de détente comme dans le majeur.

Il y a cependant un problème critique avec le mineur naturel. En augmentant la sensible, on crée un grand intervalle de seconde augmentée (1+1/2 tons) entre le VI et le VII qui ne sonne pas toujours bien.

Par exemple, voici le corps d’un morceau dont le thème est en mineur naturel. Quand on le passe en mineur harmonique, la mélodie reste bien (notamment mesure 4), mais l’accompagnement n’est plus adapté. Par exemple, aux mesures 1–2 et 4–5, la basse (Do\sharp-Si\sharp-La) est très maladroite.

Et un lien vers l’original, parce qu’il est bien quand même.

Le mode mineur mélodique

Pour éviter de faire entendre cette sensible augmentée, et notamment la seconde augmentée avec la sus-dominante, il y a deux solutions qui donnent lieu aux deux formes du mineur harmonique.

Forme ascendante

Dans la forme ascendante, on augmente le VI (à l’aide d’une autre altération ascendante). Ainsi l’intervalle VI-VII passe d’un ton et demi à seulement un ton.

mineur mélodique ascendant
mineur mélodique ascendant

Pour avoir un autre point de repère un peu informel, le mode mineur mélodique ascendant est identique au mode majeur, mais avec une tierce mineure entre le I et le III.

Le mode mineur mélodique ascendant est ce qui caractérise le mode mélodique, donc on dira parfois mineur mélodique pour mineur mélodique ascendant.

Forme descendante

L’autre solution pour éviter l’intervalle de seconde augmentée est de ne pas augmenter la sensible. En effet, la sensible augmentée n’est utile que dans certains cas, notamment pour un effet de tension lorsque l’on monte vers la tonique. Ainsi, quand la sensible descend et n’a pas vocation à être résolue (enchaînement d’accords V-IV par exemple), il n’est pas utile de l’augmenter.

Par conséquent, lorsque la sensible descend ou qu’il n’est pas nécessaire de l’augmenter, on utilise simplement le mineur naturel (que l’on appelle alors mineur mélodique descendant).

Résumé du mode mélodique

Une petite illustration pour résumer le mineur mélodique.

Mode mineur mélodique
Mode mineur mélodique
Exemple

L’exemple suivant est en Sol mineur mélodique. Pendant toute la partie où il n’y a pas besoin de tension, on utilise le mineur mélodique descendant. En revanche, lorsque l’on introduit une tension (à la fin), on passe en mineur mélodique descendant avec un VI augmenté (en vert) et un VII augmenté (en rouge).

Et le lien vers l’original quand même.

Je n’ai en aucun cas dis que le mineur mélodique était mieux que le mineur naturel. Seulement, la musique "classique" (comprendre classique, baroque, romantique) s’est beaucoup appuyée sur le jeu de tensions/résolutions induit par une sensible proche de la tonique. Mais il y a des cas où la sensible gagne a être à un ton de la tonique, même en cadence, et par conséquent où le mineur naturel est à privilégier.

Par exemple, le mineur mélodique et le mineur harmonique, contrairement au mineur naturel, ont un accord de dominante en majeur. Par conséquent, le mode naturel sera plus efficace que les autres modes mineurs pour des musiques à but triste ou mélancolique.

Récapitulatif

C’est l’heure de récapituler tout ça avec un bon gros tableau des familles !

Construction

mode construction usage (à titre indicatif)
Majeur musiques d’aventure, joyeuses, de cartoon
mineur naturel musiques dramatiques, épiques, planantes, mélancoliques
mineur harmonique pas vraiment utilisé en pratique, voir plutôt mineur mélodique
mineur mélodique ascendant : ascendant descendant : descendant musiques dramatiques, épiques, de tension

Exercice

Un petit exercice pour finir : essayez de trouver le mode, majeur ou mineur, des extraits qui passeront. Si c’est mineur, vous pouvez même essayer de deviner la forme mais c’est clairement le next level, d’autant plus que les extraits sont trop courts pour bien entendre la différence.

Sans oublier les sources des morceaux en entier : Indiana Jones, An Unfinished Life, Luminous Days, Tonari no Totoro, Acid Rain, Les chariots de feu et For The Win.


En connaissant le mode majeur et le mode mineur, on peut mieux comprendre un grand nombre d’œuvres musicales, et notamment une grande partie de la musique classique, baroque, romantique et même actuelle.
Cependant, il existe d’autres modes et échelles qui n’entrent pas dans le cadre de ces modes, mais ce sera pour une autre fois ;)

Je tiens à remercier nohar pour sa relecture et ses bons conseils (comme toujours quand il s’agit de musique) ainsi que Vayel pour toutes ses remarques pertinentes qui ont permis d’améliorer grandement la qualité ce tutoriel. Enfin, merci à Holosmos pour la prise en charge de la validation.

Merci de votre lecture !

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5 commentaires

Encore un grand merci pour ce super tuto !

C’est cette limitation de possibilités qui a poussé les musiciens à explorer d’autres horizons

Cette remarque ouvre remarquablement bien sur l’harmonie du XXe siècle. J’aimerais tellement écrire des trucs là-dessus :

  • le dodécaphonisme de Schönberg (quand la moitié des compositeurs "classiques contemporains" se sont mis à faire complètement n’imp, mais avec des règles bien précises),
  • les conceptions post-modernes qui ont suivi ("bon les gars, on arrête la fête du slip et on refait de la vraie musique maintenant"),
  • les gammes bebop de Barry Harris,
  • la pelletée de gammes dérivées du mode Lydien de Georges Russel ("parce que si on mesure précisément au centième de ton près, c’est le Fa dièse et non le Fa qui apparait en premier dans la série des harmoniques naturelles de Do")
  • l’"harmonie négative" dérivée des travaux de Ernst Levy, qui considère do mineur absolu comme étant Fa mineur (appelé "Fa mineur tellurique" pour l’occasion), parce que la triade de Fa mineur est symétrique à celle de Do majeur par rapport à Do (le "centre tonal").
  • et tellement d’autres…

Un jour, peut-être (quand j’aurai achevé mes autres tutos d’initiation déjà), j’espère qu’on en arrivera là. C’est un domaine absolument passionnant !

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Re,

Parce que toute cette théorie ne doit surtout pas nous éloigner de l’essentiel (faire de la musique), j’ai essayé un truc en rapport avec ce tuto : j’ai pris un extrait d’un de mes morceaux préférés de l’ami Joe Hisaishi (Hana-Bi), en Sol mineur et je me suis amusé à le transposer en Sol majeur.

Je trouve le résultat intéressant : non seulement l’ambiance change du tout au tout (enfin ça c’était prévisible), mais surtout, moyennant un ou deux petits ajustements, ça donne quelque chose qui tient la route. L’émotion est tout aussi forte, c’est juste pas la même.

Je vous laisse deviner laquelle des deux versions est jouée en premier/second. :p

PS : En fait c’est pas évident à deviner car il y a pas mal d’endroits où la tonique est substituée par un degré III ou VI. Comme le tuto le dit si bien, ces degrés remplissent la même fonction que la tonique, sauf que dans une tonalité mineure, le III et le IV sont des accords majeurs, et vice-versa.

En conséquence, quel que soit le mode, le morceau garde un peu "le cul entre deux chaises" : en mineur, les III et VI "éclairent le paysage" en apportant un peu de légèreté dans la déprime ambiante, alors qu’en majeur, ils contribuent à l’aspect émotionnel, ce qui renforce encore un peu plus la "chaleur" qui se dégage des autres accords.

À noter aussi que dans les deux cas, les accords sont légèrement enrichis (en leur ajoutant la neuvième), ce qui leur donne une sonorité un petit peu plus moderne/vibrante, permet de faire passer certaines autres notes qui seraient dissonantes sans ça, et accentue encore leur caractère majeur/mineur.

J’ai encore bien choisi mon exemple, tiens… Heureusement je joue l’accord de tonique pour laisser un indice avant chaque version.

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