Bien le bonjour bonnes gens !
Aujourd’hui, je vous propose de découvrir un domaine méconnu des arts anciens, j’ai nommé l’héraldique !
D’accord, mais c’est quoi l’héraldique ?
Pour faire simple, disons que c’est l’art qui consiste à créer et interpréter les blasons, ces fameux dessins que l’on retrouve sur les boucliers et les drapeaux du Moyen Âge.
Nous parlerons de formes, de couleurs, et des règles qui régissent la création des blasons — et vous verrez qu’il y en a pas mal — et enfin, nous imaginerons un blason pour Zeste de Savoir, suivant ces quelques règles.
Vous êtes prêts ? Alors c’est parti !
Oui bah désolé, mais il n'y pas de smiley de chevalier, un pirate ça ira très bien !
- Un peu d'histoire
- L'écu et ses formes
- De dextre et de senestre
- Des métaux et des émaux
- Les pièces et les écus
- Un peu de contenu : les meubles
- Étudions quelques vrais blasons
- Créez vos blasons !
Un peu d'histoire
Avant de nous lancer dans le vif du sujet, parlons un instant de la raison d’être des blasons.
Ceux-ci ont été populaires du douzième siècle jusqu’en 1789, avec l’abolition des privilèges de la noblesse et de tout ce qui la représentait (c’est-à-dire, entre autres, les blasons). L’héraldique a donc été d’actualité pendant près de 600 ans, soit près d’une vingtaine de générations2, ce qui a son importance.
En effet, l’héraldique se base quasi-entièrement sur des symboles et des concepts, contrairement par exemple aux peintures rupestres. Ainsi, si l’on voit un tigre sur un blason, ça ne signifie par forcément (et même probablement pas) que les gens de cette époque voyaient des tigres dans la campagne environnante : ce sera plutôt un symbole de force et de courage que l’on pourra donc retrouver dans les villes avec un fort passé guerrier.
Les blasons pouvaient être utilisés dans beaucoup de domaines, et pas uniquement par les villes comme c’est le cas aujourd’hui1. Ainsi, des seigneurs, des corporations ou des corps de métiers pouvaient avoir un blason. Dans le cas des seigneurs, celui-ci représentait souvent une lignée plus qu’une personne en particulier, et c’est là que ma remarque de tout à l’heure prend son importance. L’héraldique permettait de transmettre, à travers ses symboles, les hauts-faits d’une famille sur plusieurs générations — chaque génération pouvant modifier son blason pour ajouter son haut-fait personnel.
Si vous voulez, l’équivalent du 21ème siècle serait de faire une grande fresque de selfies réalisés à tous les moments les plus importants de la vie des personnes de votre famille. Cette fresque étant bien sur affichée le plus possible à la vue de tous, pour montrer à tout le monde la grandeur de votre lignée.
Le terme « Héraldique » vient de « Hérauts », qui désigne ceux qui se chargeaient de transmettre les messages importants relatifs à la guerre au Moyen Âge. Ceux sont eux qui ont édictés les règles de l’héraldique dans la langue de l’époque, et qui ont créé un langage permettant de les décrire, ce qu’on appelle le blasonnement. Ce langage, resté figé depuis, permet de dessiner quasi-exactement un blason à partir de sa description3. On y reviendra plus en détail un peu plus tard.
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Cela dit, on en retrouve aussi ailleurs. Notamment, le drapeau français est affiché comme un blason (avec un écu moderne) devant les mairies, et les départements et les régions ont souvent eux aussi leurs blasons. Voici par exemple ceux du Finistère, de la Charente-Maritime ou des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). ↩
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À supposer qu’une génération dure environ 30 ans. ↩
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Oui, c’est un peu comme du HTML/CSS, sauf que ça se retient plus facilement. ↩
L'écu et ses formes
Avant de nous lancer dans le dessin du blason en lui-même, il nous faut d’abord nous pencher sur son support. En peinture, on choisi la matière du support (de la toile, du bois, de la faïence par exemple). En héraldique, on choisi la forme de l’écu.
Avant cela, un petit résumé du vocabulaire me semble utile.
- Le blason désigne le dessin en lui-même. On l’appelle parfois une armoirie.
- L’écu désigne le support du blason, souvent une armure.
- Enfin, l’héraldique est l’art du dessin les blasons et de leur interprétation.
Il faut savoir qu’à l’époque où les blasons étaient d’actualité, chaque peuple avait sa propre forme d’écu, adaptée à la forme de son bouclier traditionnel. En voici quelques-uns.
Numéro | Peuple |
---|---|
1 | Écu français ancien |
2 | Écu français moderne |
3 | Écu ovale (dit « des Dames ») |
4 | Écu losange (dit « des Demoiselles ») |
5 | Écu de tournoi ou bannière |
6 | Italien |
7 | Suisse |
8 | Anglais |
9 | Allemand |
10 | Polonais |
11 | Espagnol, portugais et flamand |
Ainsi, si vous voulez créer un blason pour un peuple ou une cité fictive par exemple, il faudra que vous commenciez par décider à quel peuple son écu fera référence. Cela dit, si c’est pour un univers fictif, rien ne vous empêche de créer une nouvelle forme d’écu.
De dextre et de senestre
Patience, nous arrivons bientôt à la conception. Mais avant cela, il me faut à nouveau introduire de la théorique : nous allons parler du positionnement des objets sur le blason.
Comme je le disais dans la première partie, le langage du blasonnement est resté figé dans le temps. Ainsi nous allons devoir parler en ancien français. On ne dira plus « à droite et à gauche » mais « de dextre et de senestre ».
Petite anecdote là-dessus :
On remarque que la dépréciation des gauchers a commencé il y a bien longtemps grâce l’étymologie. En effet, dextre a donné droite, qui désigne bien sur la droite mais aussi la positivité (on parle de droiture ou de droit chemin), tandis que senestre (du latin sinister, qui est du côté gauche) a donné gauche, qui désigne le contraire de droite mais qui désigne aussi une personne maladroite (oui oui, « mal à droite », un gaucher contrarié en somme). Mais senestre a aussi donné le mot sinistre, qui désigne quelque chose de malheureux. Comme quoi la ségrégation étymologique peut remonter à très loin…
Un blason sera toujours blasonné par rapport à la position du chevalier qui le tient, c’est à dire derrière. Ainsi, la droite (le dextre) d’un blason est à notre gauche quand on le regarde de face1. Le haut du blason se nomme le chef et le bas se nomme la pointe. Les côtés se nomment les flancs, un coin se nomme un canton. Enfin, le centre peut se nommer le centre (ah bon ?), le cœur ou l’abîme.
Pour blasonner un blason, on décrira généralement ses éléments dans le sens dextrogyre, c’est-à-dire le sens des aiguilles d’une montre. L’inverse est le sens senestrogyre. Eh oui, ces termes ont quand même survécus au 18ème siècle à travers quelques mots.
Pour plus de précision, on peut diviser un blason en neuf parts (pas forcément égales, un blason étant rarement carré).
Sur ce blason, les points bleus et rouges se nomment donc, dans le sens dextrogyre, en partant du point bleu en haut à gauche :
- le canton du chef dextre ;
- le point du chef (exception : ici, point désigne le centre) ;
- le canton du chef senestre ;
- le flanc senestre ;
- le canton de la pointe senestre ;
- la pointe ;
- le canton de la pointe dextre ;
- le flanc dextre ;
- le centre / cœur / abîme (au milieu).
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Je sais, ça parait difficile de le regarder de derrière, mais vous m’avez compris. ↩
Des métaux et des émaux
Dans cette courte partie, nous allons parler des couleurs. Il y a en effet plusieurs règles à respecter, et c’est ce que nous allons voir dès maintenant.
Il y a trois types de couleurs en héraldique : les émaux, les métaux et les fourrures. Chaque couleur est supposée avoir une connotation ou une signification. Ce n’est toutefois pas une règle à suivre en priorité, l’esthétisme prime sur ce point. Voici les principales couleurs de chaque catégorie.
Les émaux
Les émaux rassemblent les couleurs à tendance sombre, assez profondes.
Nom courant | Nom héraldique | Symbolisme |
---|---|---|
Rouge | Gueules | L’amour, le courage, le sang, la guerre. |
Bleu | Azur | La fidélité, la persévérance, la loyauté, le ciel ou l’eau. |
Vert | Sinople | L’espérance, l’honneur, la joie, la charité et l’abondance. |
Noir | Sable | La simplicité, la sagesse. |
Les métaux
Les métaux rassemblent les couleurs vives.
Nom courant | Nom héraldique | Symbolisme |
---|---|---|
Blanc | Argent | L’humilité, la pureté, la tempérance et la franchise. |
Jaune | Or | La royauté, la noblesse, la richesse, la générosité. |
Les fourrures
Ces couleurs sont un peu particulières, dans le sens où ce ne sont pas vraiment des couleurs mais plutôt des motifs. Il y en a deux, qui évoquent toutes deux les habits royaux.
Les autres couleurs
Il y a d’autres couleurs, qui sont d’usages bien plus rares, mais qu’il me parait utile de présenter.
- L’acier, un émail qui se rapporte au gris.
- Le pourpre, pour un violet assez clair.
- La mûre, un violet plus foncé.
- L’aurore, pour le orange.
- La carnation, couleur de la peau, qu’on appellera du beige.
- Le tanné, une couleur marron ou brune.
Il est aussi possible de représenter les couleurs héraldiques par divers symboles, ce qui est surtout utile pour les gravures ou les impressions monochromes. Par exemple, l’azur sera représenté par des rayures horizontales, le gueules par des rayures verticales, ou l’or par des points. Pour plus d’informations sur le sujet, vous pouvez consulter cette page Wikipédia.
Il est en principe interdit de superposer deux couleurs d’une même catégorie. Ainsi, on ne devrait pas (en pratique, on peut se le permettre occasionnellement) mettre une fleur d’or sur un fond d’argent, car cela superposerait deux métaux.
Les pièces et les écus
Bien, nous avons vu la raison d’être des blasons et la forme des écus. Nous pouvons donc commencer à faire quelque chose de concret. Créons donc un blason pour la ville française de Trifouilly-les-Oies, avec un écu français moderne.
Pour l’instant, rien de très folichon me direz-vous. Et vous aurez raison : rajoutons une pièce !
En héraldique, une pièce est une forme qui vient se placer sur l’écu pour le compartimenter. Sa forme et sa couleur peuvent être variables. Pour l’instant, restons sobres avec une simple bande bleue en haut du blason, sur le chef.
Pour l’instant, on peut donc blasonner notre blason ainsi : « De gueules, au chef d’azur. ».
Les pièces les plus courantes
Pour ne pas alourdir la page, voici en spoiler, la liste des pièces les plus courantes en héraldique. Il en existe d’autres que vous pourrez trouver sur cette page Wikipédia.
On peut considérer un pairle comme la fusion des moitiés supérieures d’une bande et d’une barre et de la moitié inférieure d’une fasce. Quand le pairle se termine par des pointes au lieu de toucher les bords de l’écu, il est dit « alaisé » ou « aiguisé ».
Un chevron peut être inversé, il pointera alors vers le bas.
Une croix peut être alésée, c’est à dire qu’elle est raccourcie afin de ne pas toucher les bords de l’écu.
La largeur d’un franc-canton est un tiers de celle de l’écu. On trouve aussi le franc-quartier, dont la largeur vaut la moitié de celle de l’écu.
Des variations
Il y aussi quelques variations sur les pièces que l’on retrouve de temps en temps.
Quelques fioritures
Un blason peut aussi être doté d’une bande ou d’une barre, par exemple. Une bande va du canton du chef dextre au canton de la pointe senestre, tandis qu’une barre va du canton du chef senestre au canton de la pointe dextre. L’une est donc la symétrique de l’autre.
Un blason divisé en quatre carrés est dit « écartelé ». S’il est divisé en quatre triangles (deux sur les côtés, un pour le haut et un pour le bas), il sera dit « écartelé en sautoir ».
L’écu peut-être doté d’autant de pièces que l’on veut, et on peut même rajouter des pièces dans d’autres pièces.
Voici par exemple les armoiries d’Antoine de Bourbon. Le blason est coupé en quatre (écartelé, donc), et le canton du chef senestre est doté d’une barre de gueules.
Un peu de contenu : les meubles
Maintenant que nous avons un blason coloré et que nous avons vus quelles sont les couleurs réglementaires, remplissons-le un peu avec des objets, que l’on appellera des meubles.
Les plus communs sont les animaux, mais il y en a plein d’autres. On peut trouver des moulins, des châteaux, des bottes de blé, des épées ou des bateaux par exemple.
Un peu de vocabulaire pour le blasonnement
Quand les meubles sont représentés de profil (souvent les animaux), ils ont par défaut le regard vers le dextre. S’ils regardent vers le senestre, ils sont dits « contournés ».
Pour les animaux en général, quand certaines parties de leurs corps sont d’une autre couleur, on le précise dans le blasonnement. Prenons un animal quelconque. Si ses pattes sont d’or, il sera « membré d’or ». Pour son bec, il sera « becqué d’or ». Pour ses onglons, il sera « onglé d’or ». Pour sa langue, il sera « langué d’or », etc.
Pour les animaux terrestres (lions, chevaux, etc), quand ceux-ci sont dressés sur leurs pattes arrières, ils sont dits « rampants » (aussi étrange que ça puisse paraitre). S’ils sont sur toutes leurs pattes ou presque (sur 3 ou sur 4 pour des animaux quadrupèdes), ils sont dits « passants ».
Pour les animaux marins, si leurs nageoires sont d’une autre couleur que leur corps, ils seront dits « lorés ». Par exemple, un brochet d’argent aux nageoires et à la langue de gueules se dira « brochet d’argent, langué et loré de gueules ».
Si vous voulez en savoir plus sur le langage de l’héraldique, vous pouvez consulter les trois pages suivantes :
Retournons à Trifouilly-les-Oies. Disons qu’elle était la ville qui fournissait les oies et les anguilles pour la cuisine de la cour royale. Elle pourrait en être fière et donc l’afficher sur son blason. Allons-y ! Ajoutons sur le chef des fleurs de lys, symbole de la royauté, et ajoutons une oie. Disons que l’élevage des oies est quelque chose de nouveau dans la ville : nous allons donc diviser le blason en deux, avec une moitié de gueules, et l’autre de sinople, symbolisant le renouveau.
Voilà notre blason ! Maintenant, décrivons-le avec le langage de l’héraldique.
Précisons un peu cela.
- « Coupé, de gueules […] et de sinople » : L’écu est coupé en deux, il est de gueules à gauche et de sinople à droite.
- « aux trois anguilles contournées d’argent et lorée d’or » : Les trois anguilles regardent vers le senestre, elles sont donc contournées. Leur corps est d’argent, mais leurs nageoires étant d’une autre couleur, elles sont dites lorées.
- « à l’oie volante d’argent, becquée et membrée de gueules » : L’oie de senestre a un corps d’argent, et son bec et ses pattes sont de gueules.
- « de chef d’azur aux trois fleurs de lys. » : Le chef du blason est d’azur et est doté de trois fleurs de lys.
-
Source de l’oie. Les autres images viennent du projet Wikipédia cité dans la conclusion. ↩
Étudions quelques vrais blasons
Maintenant que vous savez créer et interpréter un blason assez riche, je vous propose que l’on s’entraine un peu avec des blasons qui existent réellement.
Pour chacun d’eux, nous verrons le blason, leur blasonnement et enfin la ou les raisons historiques qui ont conduit aux choix de leurs meubles.
Nantes - Loire-Atlantique - France
Voici son blasonnement officiel.
Le blasonnement est assez simple. L’écu est de gueules, on y voit un bateau d’or (j’ignore pourquoi il est dit « équipé d’or »), dont les voiles sont dotées d’hermines. L’eau en dessous est de sinople, va jusqu’à la pointe et on y voit des ondulations d’argent. Enfin, le chef est décoré avec des hermines.
Histoire
Tout d’abord, Nantes était une des villes les plus influentes du duché de Bretagne, avant que celui-ci ne soit annexé à la France en 1532 et qu’il disparaisse pour devenir une région française en 1790. La ville a gardé un fort attachement à cette région, comme en témoignent les hermines que l’on voit sur les voiles du navire et sur le chef. En effet, le drapeau de la Bretagne (Gwenn ha Du en Breton) est principalement reconnaissable à ses hermines noires et blanches (de sable et d’argent, donc).
La ville a aussi un fort passé commercial. Dès le début de notre ère (vers l’an 0), la ville est déjà un grand port de pêche, et sera plus tard un des plus grands ports d’Europe de l’Ouest. Au 18ème siècle, elle gagne de nouveau en richesse et en prospérité avec le tristement célèbre marché triangulaire, c’est-à-dire le commerce des esclaves. Le bateau sur le blason est là pour rappeler ce fort passé commercial, d’autant plus connoté que le bateau est d’or, synonyme de richesse.
Enfin, l’eau de sinople est le symbole de la Loire, un des fleuves de France qui était à l’époque l’un des plus actifs, et qui passe à Nantes. À l’époque, Nantes était d’ailleurs surnommée la Venise de l’Ouest en raison des nombreux fleuves qui y passaient1.
Province du Québec - Canada2
Celui-ci est déjà plus complexe. Tout d’abord, il est doté de fioritures, ce dont nous n’avons pas parlés. Il arrive en effet que certains blasons soient entourés de décorations, qui peuvent être des lions, des personnes, des tissus ou des parchemins.
Le blason est tiercé en fasce, ce qui signifie qu’il est divisé en trois par une pièce nommée fasce, qui est une bande3 horizontale. Le premier tiers est d’azur et est doté de trois fleurs de lys (ou de lis, c’est pareil) d’or.
Le deuxième tiers est de gueule avec un léopard d’or, dont les griffes (armé) et la langue (lampassé) sont d’azur (lampassé est un synonyme de langué).
Le troisième tiers est d’or et décoré d’une branche d’érable de sinople (sa couleur naturelle, donc) à trois feuilles dotées de nervures dites « du champ ». Le champ désigne en héraldique le fond. Une nervure du champ est donc une nervure ayant la même couleur que le fond derrière le meuble : ici, l’or.
Le blason est timbré — c’est-à-dire coiffé ou surmonté — d’une couronne. Enfin, il y a un listel (un ruban) d’argent bordé d’azur (blanc avec un bord bleu4), où est écrit avec les mêmes couleurs « JE ME SOUVIENS ».
Histoire5, 6
À partir de 1534, des colons français s’installent dans la Nouvelle-France, un grand territoire en Amérique du Nord, s’étendant plus ou moins dans les moitiés Est des actuels Canada et États-Unis. Ils se feront plus tard repousser par les anglais et ne garderont pendant un temps qu’un mince territoire qui s’étendait du lac Nipissing à l’estuaire du Saint-Laurent, soit environ 700km de long (un quart de la taille de la Nouvelle-France). En effet, la guerre de sept ans ente l’Angleterre et la France conduira cette dernière à céder sont territoire à l’Angleterre, qui en fera la province du Québec.
En 1774, les colons français se voient finalement octroyer un vaste territoire, et un mélange culturel commencera à s’opérer. Plus tard, avec l’indépendance des États-Unis, les loyalistes arrivent dans les terres anglaises de l’actuel Canada, ce qui provoquera une grande scission entre anglophones et francophones. Finalement, les deux territoires s’unissent de nouveau entre 1841 et 1867, pour donner le Canada que l’on connait aujourd’hui.
Ce blason raconte donc l’histoire du Canada en trois parties.
- Le passé du côté Anglais, symbolisé par le lion, provenant des armoiries de l’Angleterre.
- Le passé du côté Français, symbolisé par le bleu (couleur de la royauté) et les fleurs de lys.
- Le présent et la culture Canadienne, symbolisée par la branche d’Érable, arbre emblématique du Canada que l’on retrouve d’ailleurs sur son drapeau.
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À savoir la Loire, la Sèvre et l’Erdre. ↩
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Je suis désolé, mais c’est un fait : le Québec est une province du Canada. ↩
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Ici, je parles de bande dans le sens courant. En héraldique, une bande est en diagonale. ↩
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Bord bleu qui, je l’admets, ne se voit pas vraiment ici. ↩
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Sources : http://svowebmaster.free.fr/drapeaux_Quebec.htm et https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Québec. ↩
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Ma connaissance de l’histoire du Québec étant très limitée, il est possible que ce passage présente des erreurs, n’hésitez donc pas à me les signaler. ↩
Créez vos blasons !
Nous arrivons à la fin de ce billet, et je vous remercie de m’avoir suivi jusque là. Si vous êtes intéressés pour réaliser vous même un blason, voici quelques ressources qui vous y aideront.
- Pour le logiciel, je vous conseille Inkscape. Il s’agit d’un logiciel libre de dessin vectoriel, disponible sur les trois principaux OS. La plupart des images de base pour l’héraldique étant en SVG, l’usage d’un tel logiciel est plus que recommandé.
- Vous trouverez un grand nombre de conseils et de ressources sur cette page de projet Wikipédia : Projet : Création de blasons.
- Si vous ne trouvez pas votre bonheur parmi les meubles disponibles, vous pouvez aussi essayer de chercher « heraldic SUJET » sur Wikipédia Commons pour trouver des créations anglaises.
- Vous pourrez aussi trouver des images SVG à personnaliser sur Pixabay et Clker.
Enfin, n’hésitez pas à visiter les pages suivantes pour voir d’autres exemples de blasons avec leurs blasonnements :
Voici le blason que j’ai humblement réalisé pour Zeste de Savoir, qui sert de logo à ce billet. Vous pouvez cliquer dessus pour en afficher une version plus grande.
Personnellement, je le blasonnerais ainsi. Les meubles sont bien sur complètement anachroniques.
Tiercé en pairle renversé au un de gueules au moniteur de sable à l’image d’argent, au deux d’un phylactère en bulle de sable plain, au trois d’azur à l’atome de Bohr de sable ; au cœur d’une clémentine d’aurore, languée de sable, allumée d’argent et de sable, feuillée de sinople, brochante sur le tout.
La bulle est dite « de sable plain » car elle en est remplie et ne possède pas de contours. Le terme « allumée » désigne ici les yeux, mais peut aussi désigner la flamme d’un flambeau. Enfin, la clémentine est dite « brochante sur le tout » car elle recouvre plusieurs parties de l’écu.
Conclusion
Merci d’avoir lu ce billet !
Cet article est originaire d’un billet que vous pouvez retrouver ici : Introduction à l’héraldique.
Je tiens à remercier Gabbro qui s’est occupé de la validation de cet article, ainsi que tous ceux qui ont postés leurs retours sur le billet dont cet article provient.
Si vous avez des suggestions ou des remarques, ou si vous créez votre propre blason, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires ou sur le forum.