Récemment, je suis tombé par hasard sur ce billet de la série Dire, ne pas dire, sur le site de L’Académie française. Ce très bref billet nous éclaire sur l’usage de « jointer », « jointoyer » et « joindre » selon le contexte.
Voici la phrase qui a attiré mon intention :
On ne confondra pas ce verbe [(jointoyer)] avec jointer, un synonyme paresseux de joindre quand il n’est pas employé en technologie avec le sens de « rapprocher et coller deux feuilles de placage dans la fabrication de panneaux de contre-plaqué ».
Cela implique que l’on peut donc utiliser « jointer » légitimement en technologie sans que cela soit un abus paresseux. En l’occurrence, l’Académie française fait référence à une technologie non informatique mais son exemple s’illustre tout de même plutôt bien en SQL. Faire un JOIN
s’apparente à coller deux tables ensembles, n’est-ce pas ? Et on est bien « en technologie » quand on parle de SQL, n’est-ce pas ?
L’usage de « jointer » serait donc permis (voire suggéré ?), dans une discussion portant sur le SQL, je pense qu’il est donc préférable de dire cela :
J’ai jointé soixante-deux tables entre elles et MySQL n’a pas aimé cela. Pourquoi ne peut-on pas jointer plus de soixante-et-une tables ?
plutôt que :
J’ai joint soixante-deux tables entre elles et MySQL n’a pas aimé cela. Pourquoi ne peut-on pas joindre plus de soixante-et-une tables ?
Comme dans beaucoup d’autres domaines, en informatique on est souvent embêté par la friction qu’il peut y avoir entre notre jargon et notre langue. Mais pour une fois, j’ai l’impression que l’on peut raisonnablement dériver de l’exemple donné par l’Académie français pour légitimer « jointer » quand on cause SQL. Au moins, le terme aura l’atout d’être cocasse quand vous l’emploierez dans vos discussions avec vos collègues !