Je vous écris aujourd’hui depuis la Moldavie, ce petit pays d’Europe de l’Est coincé entre la Roumanie et l’Ukraine. Je suis ici avec la volonté de mieux connaître ce pays, sa culture et son histoire, car de là vient une partie de ma famille. Je vous propose donc une série de billets qui vont le présenter, à travers mes yeux et mon appareil photo.
Un long voyage
Tout commence un samedi à Porte de la Villette, dans le XIXème arrondissement de Paris. Ici, nous montons dans le bus qui va nous emmener, deux jours durant, de la France à la Moldavie en passant par l’Allemagne, la Tchéquie, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie. Rien de bien inhabituel, c’est un grand car, avec la TV certes, mais pas de Wifi, contrairement à ce qui est indiqué sur la vitre. Pas grave, je peux utiliser la 4G en illimité jusqu’en Roumanie inclue, grâce à l’Union Européenne et à la fin des frais de roamming au sein de celle-ci.
Nous partons d’abord vers Villeneuve-Saint-George, où vivent également de nombreux moldaves, avant de mettre définitivement cap vers l’Est, en empruntant l’A4.
Le soir tombe, la fatigue s’installe et je quitte l’Allemagne vers Stuttgart, ne retrouvant l’état éveillé qu’en plein milieu de la République Tchèque. J’aurais eu, néamoins, le temps d’apprécier les charmantes villes allemandes, bien que très rapidement.
Ensuite, la campagne tchèque puis slovaque défilent rapidement, surtout la deuxième, parce que la distance entre la frontière tchéco-slovaque et slovaco-hongroise n’est pas très grande. Nous passerons près de Bratislava, mais rien d’intéressant à photographier.
La Hongrie, hormi sa langue extrèmement différente de toutes les autres autours, ne présente pas de particularité marquante et nous arrivons finalement à la frontière roumano-hongroise. Ici, les choses se compliquent un peu.
En effet, nous sommes sur l’un des itinéraires favoris pour les moldaves souhaitant passer les vacances au pays. Il y a donc énormément de monde et donc de l’attente : nous ne passerons pas avant 3h d’attente. En plus des voitures des pays adjacents comme les hongroises ou roumaines, j’ai noté énormément de voitures françaises et italiennes, ces deux pays étant des destinations de vie et de travail populaires chez les moldaves.
S’il y a des contrôles, c’est parce que la Roumanie, bien que membre de l’Union Européenne, ne fait pas partie de l’Espace Schengen, et il y a donc des contrôles à toutes ses frontières, même avec la Hongrie ou la Bulgarie.
Passer là-bas vous rappelle également que la corruption est une réalité quotidienne pour l’Europe de l’Est, encore aujourd’hui. Nous avons du laisser 50€ à un douanier hongrois qui refusait de nous laisser passer car, selon lui, le passeport moldave n’était pas en règle.
Ce facheux incident terminé, nous entrons en territore roumain puis nous arrêtons, après environ une heure, dans un restaurant des plus charmants. Là-bas, on goûte à une délicieuse soupe ainsi qu’à de la purée maison et une viande juteuse dont le nom m’échappe. Après plus d’une journée et demi à manger des sandwishs et autres trucs du genre, un repas léger mais succulent est des plus bienvenus.
La nuit tombe, alors je me replonge dans les épisodes de Ranma ½, profitant de la 4G comme à la maison. Cependant, la traversée est bien plus longue en Roumanie qu’ailleurs, car le pays n’a quasiment aucune autoroute et nous empruntons des routes de montagnes, où nous ne roulons qu’à 50km/h en moyenne. Ce n’est qu’au bout de 9h que nous arrivons finalement à la frontière moldave, à Stânca côté roumain, Costești côté moldave.
La frontière se traverse bien plus vite qu’avec la Hongrie, personne ne nous cherche de problème et nous passons tous sans encombre. Enfin nous y somme, la République Socialiste Soviétique de Moldavie ! Voici la dernière photo de ce récit, les champs de Moldavie au lever du soleil, avec, pour nous, la joie de savoir qu’il ne reste plus qu’une heure de route de ce long trajet, de déjà plus de 35h.
En conclusion
Faire 2200km en bus, c’est quelque chose à faire une fois dans sa vie au moins. Ceci dit, j’avais déjà fait France - Ukraine et France - Portugal en voiture donc je savais à quoi m’attendre, c’est à dire des jolis photos mais une envie grandissante d’arriver, avec toujours la même question « Pourquoi j’ai fait ça ? »
Rendez-vous très vite pour d’autres aventures moldaves !