Les britaniques mettent fin involontairement au nom de domaine .io

Si vous prêtez attention, tout comme moi, aux URLs des sites que vous consultez, vous n’avez pas pu passer à côté. Que vous soyez plutôt gamer (Agar.io, Slither.io, itch.io) ou dans le monde des start-ups, les noms de domaine .io étaient très prisés. Et pour cause, ils étaient assez accessibles (compter environ 30 €/URL) et avait un aspect "tech". io pouvant faire référence à input/output. Mais voilà, tout a une fin, les Britanniques mettent involontairement un stop à ce nom de domaine.

Vous vous demandez sûrement, pourquoi involontairement ? Eh bien ce jeudi 3 octobre, le Royaume-Uni a conclu un accord avec l’île Maurice sur la souveraineté des îles Chagos (territoire britannique de l’océan indien). Or, comme beaucoup de territoires, celui-ci avait son propre domaine national de premiers niveaux. Vous l’aurez compris c’était le .io . Ainsi, l’extension devrait disparaître d’ici quelques années.

Il existe d’autres domaines de premiers niveaux appartenant des territoires qui ont été détourné ainsi. Vous connaissez sûrement les noms de domaines en .ai qui ne font pas référence à l’intelligence artificielle, mais à l’île d’Anguilla, et pareillement pour le .tv qui ne fait pas référence à la télévision, mais bien à l’île de Tuvalu.

Notez bien que pour ces petits territoires, la gestion de ces domaines de premiers niveaux sont une grosse part de leur économie.

Pour en savoir un peu plus sur l’accord entre l’île Maurice et le Royaume-Uni : https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/03/iles-chagos-le-royaume-uni-trouve-un-accord-historique-avec-maurice_6342762_3210.html

Pour plus d’histoire de disparition de domaine : https://every.to/p/the-disappearance-of-an-internet-domain



7 commentaires

J’au du mal à comprendre en quoi le changement de souveraineté amène la disparition du TLD, notamment ce passage de l’article cité

Once the country code no longer exists, the domain must cease to exist, too, ideally within three to five years. https://every.to/p/the-disappearance-of-an-internet-domain

Le territoire en question existe toujours, en quoi ce changement implique que le TLD soit perdu ? Il existe bien un TLD .re par exemple, même s’il s’agit d’un territoire français.

Intéressant, merci pour ce billet. Je me suis instinctivement dit qu’avec des mastodontes comme Microsoft et son github.io, la règle habituelle ne serait pas appliquée, puis j’ai découvert que ce nom de domaine renvoie désormais vers pages.github.com. Toutefois, ça ne doit pas faire bien longtemps, car la page en question mentionne encore le domaine github.io dans ses explications.

Edit : @entwanne Le territoire dispose d’un code ISO propre. En devenant sous souveraineté mauricienne, il devient (si j’ai bien compris) partie intégrante de l’État mauricien et perd donc son code ISO.

C’est l’occasion de se rappeler que le choix d’un TLD ce n’est pas qu’une question cosmétique.

Un TLD c’est une infrastructure complexe à gérer, derrière (qui gère les serveurs autorité de la zone). Tous ne se valent pas sur le plan technique, et tous n’ont pas les même moyens pour administrer cela, niveau sécurité, disponibilité, etc. D’ailleurs .IO ne s’est pas illustré en la matière : en 2017 (époque où la popularité des .io battait son plein) quand on s’est rendu compte que leur système permettait d’enregistrer un domaine qui correspondait en fait à leur serveurs DNS, ce qui permettait de prendre le contrôle de la zone entière (de tous les domaines en .io).

Un TLD c’est aussi une entité qui est soumise aux réglementations locales, et il vaut mieux savoir lesquelles (surtout quand le TLD en question dépend d’un régime peu démocratique).

Enfin, un TLD applique aussi ses règles : la politique d’attribution des noms, ce qui est prévu quand une entité prétend avoir plus le droit à un nom déjà enregistré, le choix des registrar avec qui travailler, qui a le droit ou non d’enregistrer un nom. Là encore, il vaut mieux vérifier qu’on est ok avec les règles du TLD.

Je pense qu’on parle trop vite. .io va clairement avoir moins la cote, mais de là à disparaître, on en a encore pour 10 ans au bas mot je pense. Déjà, il faut que le traité soit publié (pour l’instant, j’ai trouvé juste les éléments clés, par de document officiel, peut-être que la question est réglé dans le traité officiel ?), ensuite que l’ISO-3166 soit corrigé, puis que l’ICANN réagisse (elle laissera très certainement un temps de migration, 5 ans à minima d’après la politique annoncée de l’IANA).

Un petit article qui retrace ce qui s’est passé pour .yu, .zr, .an et .tp. Bien probable que .io suive à minima quelque chose comme ça.

Petit remise en contexte pour le problème de sécurité de 2017. Le write-up.

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