Je cherche l’expression de l’accélération d’une masse ponctuelle A dans un MCU :
aA=dtd(vA)
Connaissant la vitesse VA et en me basant sur la formule ci-dessus, je ne tiens pas compte de l’accélération centrifuge.
J’ajoute « à la main » cette accélération centrifuge qui vaut Rω².
En fait, je ne comprends pas d’où vient physiquement cette accélération centrifuge et comment arriver à son expression.
Cela revient à se poser la question suivante : pourquoi la masse fuit-elle le centre ?
Comment cela se marque-t-il dans les équations mathématiques ? Wikipédia n’est pas d’une grande aide, je ne comprends pas leurs explications.
C’est pas que la masse fuit le centre, c’est que sans force extérieure nette, la masse irait en ligne droite. Si tu veux la faire aller en cercle, il faut lui appliquer une force centripète (assurée par une corde par exemple, ou bien par l’interaction gravitationnelle si tu prends le cas de deux planètes tournant l’une autour de l’autre).
Dans un référentiel galiléen (donc non tournant), on peut écrire ma=fc avec fc la force centripète. Lorsqu’on passe dans un référentiel tournant, on ne peut plus écrire ∑f=ma. Il faut prendre en compte l’accélération du repère tournant par rapport au repère galiléen. On va pouvoir écrire dans ce repère ∑f=m(a+ac) avec ac l’accélération centrifuge. Si on réarrange dans le cas où on a seulement une force centripète, on obtient ma=fc−mac. Le terme −mac, qui est juste un terme de changement de repère, est ce que certains appellent la "force centrifuge" mais qui n’est pas une force au sens physique du terme. Dans le cas d’un MCU, la masse ne bouge pas dans le repère tournant (i.e. a=0), on a donc fc=mac directement.
Concernant l’expression, j’ai un peu réfléchi à comment présenter ça de façon simple, dis moi si c’est compréhensible.
Prends un repère cartésien galiléen à deux dimensions, avec x^ et y^ les vecteurs unitaires dans les deux directions. Si tu tournes en rond autour du centre de ce repère avec une vitesse de rotation ω et à une distance R du centre, ta position p en fonction du temps dans ce repère est
p=R(cos(ωt)x^+sin(ωt)y^)
(c’est juste de la trigo, tu peux t’en convaincre facilement avec un petit dessin).
Ton accélération dans ce repère (i.e. l’accélération centripète à appliquer pour que la masse fasse ce mouvement circulaire) est donc
dt2d2p=−Rω2(cos(ωt)x^+sin(ωt)y^)
Si on se place maintenant dans un repère tournant, on peut remarquer que le vecteur unitaire dans la direction radiale r^ n’est autre que cos(ωt)x^+sin(ωt)y^ (là encore, de la trigo).
Dans ce repère, on a p=Rr^ et (dt2d2p)c=−Rω2r^. (Le c en indice de la dérivée seconde indique que le calcul est effectué dans le repère cartésien.) Ça, c’est l’accélération centripète, mais comme vu dans mon précédent message, l’accélération radiale étant nulle pour un MCU, on peut en déduire l’expression de l’accélération centrifuge qui est telle que ac+(dt2d2p)c=0, soit
@adri1 : Dans ton premier message, lorsque tu écris vers la fin fc=mac, pourquoi la force centripète est-elle dans la même direction que l’accélération centrifuge ?
Pour la formalisation, je fais ça sur un bout de papier et je reviens vers le sujet.
@Blackline : je suis pas sûr de voir ce que tu veux démontrer, là… C’est un peu circulaire (ahah) de se servir de l’expression de l’énergie de rotation et du moment d’inertie pour en déduire l’expression de l’accélération radiale. Techniquement, c’est l’inverse qu’on fait, on voit que dans un repère tournant on a une pseudo-force qui apparaît, et c’est à partir de ça qu’on construit les énergies associées.
Ça vient juste du fait que je l’ai construite dans le sens opposé au sens classique (qui est celui utilisé dans mon deuxième message). En soit, ça a peu d’importance, ça dépend juste de si tu écris a+ac=m1∑f (premier message, pas usuel) ou si tu écris a=ac+m1∑f (sens classique qui fait "mieux" apparaître le terme d’accélération centrifuge comme une force).
J’essayais de répondre à "comment arriver à son expression", une méthode rapide pour retrouver l’égalité. Mais je suis d’accord avec toi, ce n’est pas comme ça qu’est défini cette accélération.
La position, la vitesse et l’accélération at de la masse sont nulles dans le repère tournant parce que dernier est attaché à la masse.
L’accélération ag de la masse vue du repère galiléen et exprimée à l’aide des vecteurs de la base tournante (r,θ,z) vaut :
ag=−Rω2r^(ω=θ˙)
Si l’on souhaite exprimer maintenant at à partir de ag, on obtient :
at=ag+ac=0
L’accélération inconnue ac vaut donc : ac=Rω2r^
Cette accélération ac, appelée accélération centrifuge, est donc une accélération « virtuelle » qui exprime que la masse ne bouge pas dans le repère tournant.
Je crois que la méthode de @adri est la plus proche de comment ces accélérations sont définies. Il faut partir du fait que l’on a deux référentiels, l’un galiléen "fixe" R, et l’un en rotation R′.
Les formules importantes sont :
dtd⋅=δtδ⋅+ω∧⋅
La première dérivée est la dérivée par rapport référentiel galiléen, la seconde est la dérivée par rapport au référentiel en rotation, et ω décrit la rotation du référentiel. On a alors:
dtdro=δtδro′+ω∧ro′+dtdbva=vr+ve
avec ve=ω∧ro′+dtdb la vitesse d’entrainement et v=δtδro′ la vitesse relative (et b la position de l’origine du repère en rotation).
Il suffit de réappliquer une fois la formule pour avoir l’accélération:
dt2d2ro=(δtδ⋅+ω∧⋅)(δtδro′+ω∧ro′+dtdb)dt2d2ro=δt2δ2ro′+dt2d2b+ω∧(ω∧ro′)+dtdω∧ro′+2ω∧δtδro′aa=ar+ae+ac
Où ar=δt2δ2ro′ est l’accélération relative, ae=dt2d2b+ω∧(ω∧ro′)+dtdω∧ro′ est l’accélération d’entrainement et ac=2ω∧δtδro′ est l’accélération de Coriolis.
Voilà Voilà . Dans ton cas, on a un objet qui est astreint à se mouvoir sur un cerlce par une force, on a donc b=0. L’accélération de coriolis et relative valent aussi zéro (l’un entraîne l’autre) et la rotation est à vitesse constante. On a donc aa=ω∧(ω∧ro′)=−ω2ro′.
Cette accélération n’est que la manifestation que le repère est en rotation (du point de vue du référentiel galliléen. Du point de vue du référentiel en rotation, multiplie par m et change e membre et tu as l’impression qu’il y a une force en plus.
PS: la full demo:
Il faut partir du fait que l’on a deux référentiels, l’un galiléen "fixe" R, et l’un en rotation R′.
Tu peux définir la postion de l’objet comme:
(ro)R=(ro)R′+(rR′)R
Les lois de Newton sont valides dans les référentiels galiléens, il nous faut donc dériver par rapport au temps (ro)R dans ce référentiel.
(dtd(ro)R)R=(dtd(ro)R′)R+(dtd(rR′)R)R
Il faut choisir une base dans R pour faire les dérivées dans ce référentiel. On peut écrire (ro)R=i∑XiE^i et (ro)R′=i∑xix^i où E^i sont les vecteurs de la base dans R et e^i sont les vecteurs de la base dans R′. On a alors:
La dérivée des coordonnées xi par rapport au temps est la même dans le référentiel R et R′. Il ne reste plus qu’à écrire comment les vecteurs e^i, constant dans R′, varie dans R. Mettons que l’on aie Z^=z^ l’axe de rotation de R′, qui tourne à une vitesse angulaire ω. Le lien entre les vecteurs (X^,Y^) du repère fixe et (x^,y^) du repère en rotation est une matrice de rotation:
(x^y^)=(cos(ωt)−sin(ωt)sin(ωt)cos(ωt))(X^Y^)dtd(x^y^)R=ω(−sin(ωt)−cos(ωt)cos(ωt)−sin(ωt))(X^Y^)=ω(y^−x^)
Que l’on peut réécrire (dtde^i)R=ω∧ei^ avec ω=⎝⎛00ω⎠⎞.
On a donc au final:
(dtd(ro)R)R=(dtd(ro)R′)R′+ω∧roR′+(dtd(rR′)R)R
Ce que l’on réécrit souvent plus simplement comme:
dtdro=δtδro′+ω∧ro′+dtdbva=vr+ve
avec ve=ω∧ro′+dtdb la vitesse d’entrainement et v=δtδro′ la vitesse relative.
Il suffit de réappliquer une fois la formule pour avoir l’accélération:
dt2d2ro=(δtδ⋅+ω∧⋅)(δtδro′+ω∧ro′+dtdb)dt2d2ro=δt2δ2ro′+dt2d2b+ω∧(ω∧ro′)+dtdω∧ro′+2ω∧δtδro′aa=ar+ae+ac
Où ar=δt2δ2ro′ est l’accélération relative, ae=dt2d2b+ω∧(ω∧ro′)+dtdω∧ro′ est l’accélération d’entrainement et ac=2ω∧δtδro′ est l’accélération de Coriolis.
EDIT: ah ben c’est passé en résolu pendant que j’écrivais XD.
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