Les monnaies locales et citoyennes

Une introduction aux monnaies locales complémentaire, des outils de transformation sociétale prometteurs

a marqué ce sujet comme résolu.

Salut entwanne

Bonne remarque ! En effet j’ai choisi de mettre l’accent sur les avantages des MLC. En soit l’usage d’une MLC, combiné à celui de l’euro (c’est le principe d’une monnaie complémentaire) n’a pas d’inconvénient convainquant à mon avis (mais c’est juste mon avis). Une MLC a de nombreuses limites (n’est utilisable que dans un territoire donné, chez des prestataires agréés, ne s’échange qu’à des comptoirs de change bien précis, n’est pas toujours électronique, etc). Mais pour cela il y a l’euro. Pour toute critique que l’on adresse à une monnaie locale complémentaire, l’euro est une solution. Le duo euro + MLC, lui, n’a selon moi que des avantages. D’où la notion de complémentarité.

Alors pourquoi tout le monde n’utilise pas des MLC avec des euros ? Un bon article détaille cela. En gros j’ai parlé de seuil critique pour le lancement d’une monnaie, d’environ 500 prestataires pour que le projet soit économiquement viable. Cela peut déjà poser un obstacle. Ensuite lorsque le projet est lancé il faut s’assurer que les prestataires soient bien interconnectés. Par exemple si ce n’est pas le cas, imaginons qu’un utilisateur lambda achète ses légumes en MLC, pour cela il converti 50 euros en 50 galléco, le commerçant récupère 50 galléco et faute de nouveaux prestataires pour les dépenser (car manque d’interconnectivité), il les échange à la banque contre des euros. La boucle est rapidement bouclée ; la MLC aura eu très peu d’impact sur l’économie. Pour palier ce manque de prestataire il faudrait que la population adopte les MLC de façon massive. Pour l’instant leur développement reste limité, confiné aux simples militants. Pour l’instant. Car malheureusement, encore trop peu de gens en dehors des militants prennent la peine de changer quelques euros contre de la MLC, car ce n’est pas "pratique". La plupart n’en entendent tout simplement pas parler, d’où l’intérêt de communiquer sur le sujet.

J’ai lu le brouillon, mais je ne comprends toujours pas trop. Qu’est-ce que permettent ces monnaies qu’on ne peut pas faire avec l’euro ? Si on veut des fournisseurs locaux, rien ne nous en empêche, si ? Si on ne veut pas que l’argent finisse sur un compte d’épargne, il suffit de ne pas l’y mettre, non ? Et si en plus il faut payer pour pouvoir l’utiliser, comment les commerçant peuvent-ils s’y retrouver ?

Je n’ai pas compris non plus si il est possible d’agir sur la quantité en circulation, si il y a une sorte de banque nationale (mais locale et citoyenne) qui peut faire des prêt, avec un taux d’intérêt sur lequel agir, etc.

Et pour d’autres endroits, il faudrait une référence : 500 commerces, 12€ de don, etc.

J’ai bien aimé l’idée, et c’est pour a que j’ai donné un pouce vert encourageant, mais je pense qu’il reste du travail, ne serait-ce d’explication que pour que les gens qui n’y connaissent rien tels que moi puissent comprendre les avantages.

Des remarques en tant que valido

  • comme fait remarquer Rockaround, essaye de plus vulgariser pour que ça soit plus clair ;
  • Essaye de mettre plus de sources (y’a des tonnes de ressources sur les monnaies locales en plus), c’est en corollaire du premier
  • Y’a des fautes de typographie (pas vérifier l’orthographe/grammaire)
  • Je mettrais peut-être des notions clés en gras pour attraper le regard

Voilà, mes 2 cents

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Hello

Merci pour ces retours très instructifs !

@Rockaround Je réponds à tes questions.

Qu’est-ce que permettent ces monnaies qu’on ne peut pas faire avec l’euro ? Si on veut des fournisseurs locaux, rien ne nous en empêche, si ?

Pour un utilisateur lambda, il est vrai qu’il y a moins d’avantages à utiliser une MLC que pour un prestataire (commerçant, artisan, etc). Mais il y en a quand même. Si tu veux que ton euro reste dans l’économie locale, tu peux toujours acheter local mais dès que tu as effectué ton achat tu n’as plus aucun contrôle dessus. Le vendeur peut très bien l’épargner, se fournir à l’étranger, investir dans ce qu’il souhaite. Une MLC sera forcée de rester dans la boucle d’un certain réseau de prestataires agréés, géographiquement concentrés et participant à l'économie sociale et solidaire.

Si on ne veut pas que l’argent finisse sur un compte d’épargne, il suffit de ne pas l’y mettre, non ?

Même réponse pour ta deuxième question : tu peux choisir de ne pas épargner tes euros, mais qu’en est-il des gens que tu payes en euros ? Ils peuvent très bien choisir d’épargner les euros que tu leur donne en échange de biens ou de services vendus. En outre certaines MLC sont fondantes, ce qui signifie qu’elles perdent de la valeur au cours du temps, ce qui dissuade la thésaurisation (l’épargne) et encourage les gens à la dépenser, ce qui fait tourner l’économie.

Je n’ai pas compris non plus si il est possible d’agir sur la quantité en circulation, si il y a une sorte de banque nationale (mais locale et citoyenne) qui peut faire des prêt, avec un taux d’intérêt sur lequel agir, etc.

Pour choisir de mettre plus de monnaie en circulation, c’est une décision collective à prendre avec l’accord des prestataires, partenaires et utilisateurs de la monnaie, si par exemple on se rend compte que les commerçants manquent de liquidité. Ensuite, je caricaturerais en disant qu’il suffit jute d’imprimer plus de coupons ;) Contrairement aux euros qui sont créés ex nihilo lorsqu’une banque commerciale fait crédit, une unité de monnaie locale complémentaire est mise en circulation dès qu’un euro est déposé dans un comptoir de change. Une banque peut être partenaire en servant de comptoir de change. C’est le cas du Crédit Coopératif. Je crois que la Nef fait ça aussi. En effet elle peut aussi proposer des micro-crédits à des taux quasi nuls.

Une chose m’est venue en tête lorsque j’ai lu vos remarques, il est possible que nous n’ayons pas les mêmes attentes vis-à-vis du format de l’article. Je précise que c’est la première fois que je publie sur ce site, donc il est fort possible que je me sois trompé de format. En réalité j’ai longtemps hésité entre le format "article" et le format "billet de blog". Mon intention était de faire un cours article pour amorcer le sujet des monnaies locales complémentaires, sans rentrer dans les détails techniques, l’approfondissement des notions abordées, mais en donnant suffisamment de contenu pour piquer la curiosité du lecteur. Vos remarques, très pertinentes, me font penser que vous attendiez quelque chose de plus complet, un genre de cours, objectif et bien sourcé. Ce n’est pas vraiment l’intention que j’ai voulu donner dans l’article, bien que ce soit quelque chose qui m’intéresse de faire. Je vais vous suggérer quelque chose, vous me dites si c’est la bonne façon de procéder ici ;) Je passe cet article sous forme de billet de blog presque tel quel (avec tout de même quelques simplifications, la bonne typo et les références manquantes), et je réserve vos suggestions d’approfondissement pour un article au format "article", qui pour le coup aura l’allure d’un vrai cours. Par conséquent cet article long abordera en détail les points suivants :

  • définition des concepts de base (prestataire, partenaire, collectivité, etc.)
  • approfondissement des avantages économiques d’une MLC, explication des notions de masse monétaire, de vélocité, pourquoi une monnaie qui circule bien est bénéfique pour l’économie
  • quels sont les avantages pour chaque agent économique ? Concrètement, quel avantage pour moi, pour mon commerçant, pour mon fournisseur ?
  • détail d’un cas particulier, celui de l’eusko. Il y a le WIR pour les entreprises en Suisse qui mérite un coup de projecteur
  • les limites de la MLC (ce qui freine son développement)
  • les pistes pour lever les principaux obstacles à son bon développement
  • pourquoi pas parler des trocs et des barters

Bref, je me rends compte qu’il y a beaucoup de choses à dire. C’était pas mon intention de base mais pourquoi pas :)

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