Conseils pour des néodoctorants ?

Le problème exposé dans ce sujet a été résolu.

Qu’est ce que tu appelles neodoctorant ?
Personnellement mon 1er conseil serait de savoir vraiment qui tu as en face et de savoir si tu peux travailler avec cette personne avant de t’engager.
Ça peut paraître bête comme conseil mais j’ai connu des doctorants à la limite du burnout à cause d’un directeur de thèse tyrannique.

Dans quel domaine et quel pays ?

Sinon je seconde backmachine, j’en ai connu aussi dans mon labo.

Apres

  • De manière générale, je dirais de faire attention a toi et a ta santé (mentale). Un gros pourcentage de doctorants ont des problèmes de santé mentale durant la thèse (anxiete, stress), et dans les pires cas dépression et burn out.

  • Prépare toi a rédiger, beaucoup. C’est d’autant plus dur si tu es quelqu’un qui aime faire des choses.

  • Une thèse c’est pas 3 ans. Si tu retires les 6 derniers mois (redaction, revision de manuscrit, soutenance), les cours, les vacances et formations, tu as 12/14 mois de recherche a temps plein.

  • Prépare toi a voir ton travail critiqué sévèrement (et rejeté) dans les soumissions d’article. Y’a une jolie part d’aléatoire dans ce processus (le fameux reviewer 3 qui n’a pas lu ou pas compris…).

  • A un moment, tu as de grande chances de réaliser que ton travail ne servira jamais a rien ni personne. C’est comme ca, c’est la thèse.

  • Si jamais tu pars du monde de la recherche, y’a de grandes chances que ta thèse ne te serve a rien de concret.

  • Prépare l’apres-these tôt. Que ça soit pour continuer dans ce monde la ou partir faire autre chose. Si tu veux rester dans le monde la recherche, mieux vaut avoir un bon post-doc, donc une bonne thèse avec de bonnes publications. J’ai vu des post-doc galérer pendant pas mal d’années car ils avaient un mauvais dossier. Et plus le temps passe dans situation fixe, moins tes chances sont bonnes. Si tu veux quitter le monde universitaire, et en fonction de ton parcours (typiquement, tout a la fac), peut y’avoir un gros travail de préparation.

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Je plussoie avec force @Davidbrcz. J’ajouterai :

  • Utilise un gestionnaire de biblio dès le début. La biblio, tu en feras au tout début, lorsque tu tomberas sur un truc nouveau, pour l’écriture d’un article, et pour ta thèse. C’est tout. Tout ce qui est fait proprement (ce qui inclut classement, distinguo des trucs importants et résumé rapide de chaque article lus) aujourd’hui sera du temps gagné à la fin.
  • Commencer la rédaction tôt aide beaucoup. J’ai commencé, tranquillement, un an avant la fin de ma thèse. Ça m’a permis d’étoffer les parties qui le nécessitaient, de finir à l’heure et d’être beaucoup pus relaxe.
  • Concernant la santé mentale et les directeurs chiants, je rappelle qu’il existe tout un tas d’instance ayant pour mission de te protéger. Directeur de laboratoire, école doctorale, élus étudiants du labo ou de l’école doctorale, médecine (avec service psy), et bien sur syndicat.
  • Cherche des retours autant que tu peux. Il est très facile de s’isoler et de se perdre dans sa recherche.
  • Si tu es payé 3 ans, ta thèse dure 3 ans. Pas 40 mois, pas 4 ans. C’est de plus en vrai en science de la nature, et presque toujours faux en sciences humaines. Cependant, concrètement, un doctorant de mon labo a porté plainte pour travail dissimulé contre le labo, car il a continué sa thèse sans être payé, avec badge d’accès et cie. Il a gagné. Un encadrant qui pousse à mettre plus quitte à faire durer la thèse au-delà de sa durée de financement est illégale en France, et sera de moins en moins possible (car la justice et les écoles doctorales y veillent). Corollaire : il faut se débrouiller pour finir dans le temps imparti, car finir d’écrire sur le temps de chômage ne sera bientôt plus possible.
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+1 pour la biblio. J’utilisais Mendeley pour sa capacité a rechercher et compléter des références (et après pour la recherche d’emploi) mais ce sont clairement des connards en terme de comportement sur le soft. Zotero revenait régulièrement sinon

Savoir utiliser Google scholar. J’ai pas fait (du pdv de la recherche) un bon stage M2 et je savais pas bien faire des recherches. Je l’ai payé assez longtemps…

Après, en science dur, de bonnes bases de Latex. Pas besoin d’être un cador mais faut un minimum comprendre (j’ai vu une thèse de chimie sous word et mes yeux saignent encore).

Pour la durée, je nuance légèrement. Soutenir dans les 3 ans est quasiment impossible. En général, ça va être dans 3 ans et 2/3 mois et ça se passe assez bien. La 4eme année demande des circonstances exceptionnelles (maladie par exemple). Cette pression des 3 ans pousse certains a dire que les thèses sont au rabais.

Pour les instances intermédiaires, ça va dépendre des lieux… J’ai vu bcp trop de complaisance et laisser aller pour y croire. En cas de pépin -> voir son généraliste, c’est a mon avis le plus sûr.

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Personnellement mon 1er conseil serait de savoir vraiment qui tu as en face et de savoir si tu peux travailler avec cette personne avant de t’engager.

Mon directeur est super cool, loin d’être tyrannique. Je l’ai eu pour mes mémoires de M1 et M2, je sais où je met les pieds.

  • De manière générale, je dirais de faire attention a toi et a ta santé (mentale). Un gros pourcentage de doctorants ont des problèmes de santé mentale durant la thèse (anxiete, stress), et dans les pires cas dépression et burn out.

Des conseils pour gérer l’anxiété et le stress ? J’ai un gros problème avec ça, depuis toujours.

  • Prépare toi a voir ton travail critiqué sévèrement (et rejeté) dans les soumissions d’article. Y’a une jolie part d’aléatoire dans ce processus (le fameux reviewer 3 qui n’a pas lu ou pas compris…).

OK, si ça fait partie du jeu…

  • Utilise un gestionnaire de biblio dès le début. La biblio, tu en feras au tout début, lorsque tu tomberas sur un truc nouveau, pour l’écriture d’un article, et pour ta thèse. C’est tout. Tout ce qui est fait proprement (ce qui inclut classement, distinguo des trucs importants et résumé rapide de chaque article lus) aujourd’hui sera du temps gagné à la fin.

Vu que j’ai rédigé le tuto Zotero sur ZDS… Je pense que tu t’en doute que je l’utilise (et intensivement :p)

  • Commencer la rédaction tôt aide beaucoup. J’ai commencé, tranquillement, un an avant la fin de ma thèse. Ça m’a permis d’étoffer les parties qui le nécessitaient, de finir à l’heure et d’être beaucoup pus relaxe.

J’ai tendance à vachement anticiper. Et c’est prévu dans mon planning de me laisser la dernière année à rédiger.

  • Concernant la santé mentale et les directeurs chiants, je rappelle qu’il existe tout un tas d’instance ayant pour mission de te protéger. Directeur de laboratoire, école doctorale, élus étudiants du labo ou de l’école doctorale, médecine (avec service psy), et bien sur syndicat.

Pour les syndicats, il y a quoi dans le supérieur ?

  • Cherche des retours autant que tu peux. Il est très facile de s’isoler et de se perdre dans sa recherche.

Je suis super bien accompagné. a priori (ce qui est prévu), un RDV tout les mois avec mon directeur de thèse.

Pour la durée, je nuance légèrement. Soutenir dans les 3 ans est quasiment impossible. En général, ça va être dans 3 ans et 2/3 mois et ça se passe assez bien. La 4eme année demande des circonstances exceptionnelles (maladie par exemple). Cette pression des 3 ans pousse certains a dire que les thèses sont au rabais.

Malheureusement, je crains que je vais devoir soutenir dans les 3 ans directement, et en SHS c’est pas franchement une bonne idée mais bon…

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J’utilisais Mendeley pour sa capacité a rechercher et compléter des références (et après pour la recherche d’emploi) mais ce sont clairement des connards en terme de comportement sur le soft. Zotero revenait régulièrement sinon

En libre, Jabref est pas mal aussi. Moins complet que Zotero, mais il utilise nativement du bibtex, donc c’est très facile à versionner.

Après, en science dur, de bonnes bases de Latex. Pas besoin d’être un cador mais faut un minimum comprendre (j’ai vu une thèse de chimie sous word et mes yeux saignent encore).

Et Git. C’est bête à dire, mais un simple dépôt Git (sur gitlab par exemple) te permet d’avoir un gestionnaire de version, une sauvegarde en ligne et ta thèse sur tout support si tu veux bosser chez toi. Ça permet de créer des branches « en relecture par Machin » super facilement. L’investissement est assez lourd, j’en suis conscient, mais je pense que ça vaut le coup.

Soutenir dans les 3 ans est quasiment impossible. En général, ça va être dans 3 ans et 2/3 mois et ça se passe assez bien.

Bien sûr, on est pas à 2 mois près, mais ça devient de moins en moins admissible. À une époque pas si lointaine, vouloir finir dans les temps était considéré anormal. J’ai rendu avant la fin de mon contrat (mais soutenu après), et personne n’y a trouvé à redire.

Pour les instances intermédiaires, ça va dépendre des lieux… J’ai vu bcp trop de complaisance et laisser aller pour y croire.

Je suis malheureusement d’accord sur la première partie. Pour la deuxième partie, je peux attester personnellement que ça peut faire bouger les choses dans certains cas.

Je suis super bien accompagné. a priori (ce qui est prévu), un RDV tout les mois avec mon directeur de thèse.

Yep, mais chercher des retours à l’extérieur aide aussi. Normalement, tu vas facilement avoir des opportunités (équipe sur un domaine proche, autres doctorants, conférences…), saisis-les. ;)

Pour les syndicats, il y a quoi dans le supérieur ?

Des biens ? Aucune idée. J’étais dans un labo où syndicaliste était considéré comme une insulte. J’en parlais pour être complet en termes de référent en cas de problème.

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Et Git. C’est bête à dire, mais un simple dépôt Git (sur gitlab par exemple) te permet d’avoir un gestionnaire de version, une sauvegarde en ligne et ta thèse sur tout support si tu veux bosser chez toi. Ça permet de créer des branches « en relecture par Machin » super facilement. L’investissement est assez lourd, j’en suis conscient, mais je pense que ça vaut le coup.

Je serais pas super à l’aise à l’idée d’avoir ma thèse en ligne avant que je la considère finie …

Et des conseils pour gérer l’anxiété et le stress ? J’ai un gros problème avec ça, depuis toujours.

qwerty

J’ai envie de dire qu’il y a de très bons professionnels pour ça … mais je peux deviner que c’est peut-être pas la réponse que tu veux entendre.

Amha trois règles d’or :

  • Ce qui n’est pas fait en heures de bureau sera fait un autre jour (ne pas travailler de nuit en raison "d’urgences" qui n’en sont pas). Il n’y a pas d’urgence en recherche : pas de vie en jeu, sauf la tienne.
  • Il faut accepter de passer du temps sur des choses qui ne donneront rien. Apprendre, tenter des choses qui vont échouer … ça fait partie du travail. Et c’est même une part culturelle (savoir par exemple ce qui ne marche pas) qui est cruciale, même si elle sera invisible dans ta thèse.
  • C’est triste à dire, mais tu seras jugé entièrement sur ton travail de recherche. (Du moins en maths c’est comme ça.) Ton enseignement peut être génial, ce sera quasiment inutile sur ton CV. Alors qu’une ou deux publications de plus feront une grosse différence. Donc ne pas investir trop de temps sur les activités annexes, si ce qui t’intéresse est d’avoir une carrière dans la recherche. Si tu perds 6 mois de recherche parce que tu fais 6 mois d’enseignement, tes étudiants seront (peut-être) un peu plus contents, mais toi tu seras au chômage (façon de dire, tu seras évidemment pas au chômage)

Ouch pour l’enseignement… Mes profs m’incitent au contraire à faire de l’enseignement. Une différence de stratégie en SHS ?

Non, ce qu’Holosmos dit est d’éviter de tomber dans l’excès et en faire des caisses pour préparer tes cours. Par contre, je suis en profond désaccord avec l’affirmation que l’enseignement est quasi-inutile sur le CV. Pouvoir montrer que tu sais faire autre chose et notamment que tu as de l’expérience en enseignement, c’est plutôt utile. Surtout pour se faire recruter en enseignant-chercheur (et plus tard en professeur). T’as l’air d’un guignol si tu postules à ce genre de poste sans avoir jamais enseigné. Et comme c’est pas en post-doc qu’on enseigne (parce que là on a vraiment pas le temps), ben c’est bien d’en faire en thèse. Sans compter que c’est aussi pas mal de pouvoir se dire certaines semaines qu’on aura au moins fait un truc productif si t’es en bas régime côté recherche.

Après dans l’ensemble, vos conseils sont bons, mais bon sang, qu’est-ce qu’ils sont négatifs ! On a l’impression à vous lire qu’une thèse est une guerre contre l’esclavage et le surmenage intellectuel. Oui une thèse c’est fondamentalement dur (il s’agit de repousser la connaissance humaine, donc oui, c’est pas simple, ça m’a toujours surpris qu’il y en a toujours qui semblent tomber des nues en réalisant ça :-°), et oui indéniablement il y a des soucis grave de fonctionnement dans certains labos. Mais à côté de ça, ça se passe très bien pour beaucoup de thésards et c’est une expérience fantastique. Mon conseil, c’est donc surtout de se détendre, prendre conscience de la difficulté intrinsèque de la tâche pour ne pas commencer à penser qu’on est nul parce qu’on est bloqué et se mettre inutilement la pression, et surtout de profiter pleine balle de cette expérience. J’ai l’impression qu’une part importante des thésards qui sont effectivement en difficulté vient de la pression qu’ils se mettent eux-mêmes. C’est quand même dommage.

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T’as l’air d’un guignol si tu postules à ce genre de poste sans avoir jamais enseigné

Je dis pas le contraire. Ceci dit entre enseigner trois ans en L1 et juste un an, ça fait pas de différence. Et puis selon les domaines, enseigner et même pas vraiment évalué correctement. Qui peut dire si le doctorant a bien enseigné avec un minimum d’investissement?

Quant au recrutement en prof, ce qui s’est passé en thèse n’intéresse personne en dehors de ce qui a été publié. Entre temps y a eu l’HDR, et ce qui peut faire la diff c’est d’avoir encadré des thésards

Mais d’accord sur le reste. La thèse c’est aussi finalement une rare occasion de pouvoir faire 3 années de recherche sans objectif à très cours terme (1 an), et sans charge administrative (pas besoin de négocier des financements, ou organiser des choses pour le labo)

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Ceci dit entre enseigner trois ans en L1 et juste un an, ça fait pas de différence.

Mouais, tu peux avoir droit à la question "pourquoi t’as arrêté? T’arrivais pas à gérer les deux en même temps?".

Quant au recrutement en prof, ce qui s’est passé en thèse n’intéresse personne […]

Bien sûr, mais avant d’être recruté prof, en général on passe par la case maître de conf. Donc si ton but professionnel c’est d’être prof un jour, vaut mieux enseigner en thèse. C’est voir à long terme et ça ne garanti rien, on est bien d’accord, mais c’est bon de le garder en tête. Ce serait dommage que jouer un peu trop la facilité en début de carrière académique joue des tours plus tard. Parce que bon, justement, à moins d’en faire des caisses (et ça s’est vu bien sûr), faire 64 heures de TD par an, ça plombe pas la productivité académique. En étant très large sur le temps de préparation et en comptant le double de nombre d’heures, ça fait 4 semaines à temps plein de "perdues" par an. C’est pas monstrueux. Dans certains cas, la "distraction" occasionnelle engendrée et revoir des notions de base peut même donner des idées.

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Surtout que je fais de l’enseignement aux L2 (stats bivariés) et qu’à titre personnel, ça m’a fait réviser quelques notions. Pour ça je trouvais bizarre cette remarque sur l’enseignement !

Bon, je pense qu’ouvrirais, à l’instar de certains zestes, une série de billets sur le doctorat…

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64 heures de TD par an, ça plombe pas la productivité académique. En étant très large sur le temps de préparation et en comptant le double de nombre d’heures, ça fait 4 semaines à temps plein de "perdues" par an.

C’est pas si facile d’y passer si peu de temps. Pour peu que le TD soit pas deja prêt, sélectionner les exos, savoir les faire, et faire en sorte que ça s’enseigne, c’est assez demandeur en temps de travail.

D’où ma remarque sur « ne pas y passer 6 mois »

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