Avoir son propre jardin, vraiment écolo ?

a marqué ce sujet comme résolu.

Hello tout le monde,

J’ai eu une mini révélation récemment, et je trouve le sujet assez intéressant pour avoir envie de récolter vos avis, et aussi (et surtout) les informations que vous pourriez y apporter.

La révélation la voici: Faire ses propres cultures n’est pas si écolo. Pour donner un peu de contexte je connais plein de gens qui ont leur propre jardin et cultivent, c’est le cas notamment dans ma famille et de temps en temps je m’occupe un peu au jardinage. C’est de ma dernière session que me vient ma réflexion.

Petit disclaimer parce que je pense que ce débat risque d’être un peu enflammé tant au premier abord ça semble illogique, je parles uniquement de l’aspect écolo de la chose. Pour l’avoir expérimenté les produits du jardin sont bons. Goûteux, et à n’en point douter probablement plus sein qu’un produit venant de mon super-marché. Et pour aller plus loin je dirais que ce n’est d’ailleurs pas forcément le cas pour tout ce qu’on préparerait soit même, mais passons, ce n’est pas vraiment le sujet.

Et donc pourquoi récolter ses propres fruits et légumes ne serait pas écolo ? Je vais prendre en exemple le jardin de ma mère, celui que je connais le mieux et le comparé à l’agriculture générale:

  • La terre n’est pas bonne et le rendement mauvais, et c’est un point évident mais non corrigé car… finalement le jardin est comme ça et on ne va pas tout changer, après tout ça nous suffit !
  • C’est bête mais il n’y a pas que la terre en elle même qui ne va pas, l’orientation n’est pas choisie, souvent trop ombragée (mais quand même c’est "plus sympa" un jardin avec de l’ombre), et le relief pose également problème
  • Pour ce jardin, on doit arroser, et en fait il faut arroser beaucoup… Avec l’eau potable du robinet (quid du chlore dans l’écosystème ?). Alors oui, beaucoup de monde essaie de récupérer les eaux pour le jardin car c’est le problème le plus évident, et c’est d’ailleurs le cas dans le jardin de ma mère, on récolte d’ailleurs vraiment plus d’eau que ce que les gens récupèrent grâce à une installation autonome (pas sûr que ça soit très légal… Mais théoriquement super écolo 🤫 ), mais cela ne suffit pas du tout, et d’ailleurs le jardin crie sans cesse qu’il veut de l’eau, mais il faut bien réguler un peu la consommation…
  • Evidemment nous sommes équipés, pas forcément beaucoup mais je ne peux pas m’empêcher que si chacun s’équipe de son côté, ça fait vraiment beaucoup d’équipement sous utilisé et donc un gâchi écologique
  • Pas de pesticides ? C’est pas vrai pour tout le monde. Il faut bien empêcher que nos fruits et légumes se fassent manger… Et d’ailleurs certains d’entre eux sont juste obligatoire, je pense à cette fameuse bouillie bordelaise, passage obligatoire qui est paraît-il plus toxique que le glyphosate qui fait tant débat ! (oui je sais, le glyphosate vient avec d’autres problèmes, c’était juste pour la note d’hypocrisie générale)
  • Finalement, une fois la récolte faite, ça ne loupe jamais: on en a trop (malgré le fait que ça ne soit pas optimisé, justifiant le fait de ne pas optimiser la production). Alors on fait quoi ? On en donne… Et surtout on congèle, si ça c’est pas le pire geste écolo ?!! Et d’ailleurs à la question "que faire de la récolte" on m’a répondu "bah chez nous on a 2 gros congélos comme ça on est tranquilles". Suis-je le seul à trouver ça… bizarre ?
  • En réalité j’ai pas l’impression d’avoir vraiment creusé, je crois qu’on peut trouver d’autres problèmes à tout cela (imaginez si tous les foyers cultivaient dans son jardin, un monde meilleur?).

Bon, bon, je fustige le jardin personnel. Mais parlons de l’agriculture de masse. Oui c’est optimisé. Mais quid de la diversité écologique ? J’ai assez peu d’arguments à part ça et les pesticides (qui ont tendance à baisser avec l’agriculture bio!). Mais c’est déjà des sujets assez préoccupants tout de même.

Alors quand on est un vrai écolo, jardin ou pas ? Qu’en pensez-vous, avez vous des informations intéressantes (lien) à partager ? À vos claviers 🙃 !

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Il y a des arguments qui se tiennent (l’aspect sous optimal notamment, que ce soit pour la terre ou les outils) mais d’autres ou je suis plutôt en désaccord.

Congelé de la nourriture => Pourquoi ce serait si peu écolo (gaspillage énergétique ?) ? C’est quand même mieux que de jeter non ? La plupart de mes connaissances préfèrent cela dit donner le surplus ou faire des conserves (gaspillage énergétique de nouveau ?). Pour ce qui est de l’orientation je n’ai jamais vu quelqu’un faire un jardin à l’ombre, effectivement ça semble un non-sens.

Un truc qui me parait super important c’est que le jardinage n’a pas pour but de vivre en autarcie, c’est avant tout un loisir pour beaucoup de monde. Et comme tout les loisirs, il ne répond pas à une logique de consommation rationnelle. On achète des outils dont on se sert 3–6 mois dans l’année, on a un bout de terrain immobilisé pour ca etc… Mais entre avoir un bout de terrain pour se vider la tête ou aller voir un doc pour dépression parce qu’on leur prive leur loisir exterieur…

D’ailleurs sur le sujet de la sous utilisation des outils. C’est un faux problème. On a tous des trucs dont on se sert peu, la plupart lié aux loisirs d’ailleurs (un maillot de bain pour aller à la piscine une heure pas semaine ? Des jeux de plateaux qui sert une fois pas mois en voyant des amis etc…)

Et si on va chercher (très/trop?) loin, le potager individuel peut devenir source de relations sociales. "Tiens je te donne des haricots, merci pour les poires la semaine dernière elles étaient très bonnes !"

Bref, j’ai pas de potager (vis en appartement) mais j’aimerais bien m’y frotter pour autant.

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Une petite digression sur ce point :

D’ailleurs sur le sujet de la sous utilisation des outils. C’est un faux problème. On a tous des trucs dont on se sert peu, la plupart lié aux loisirs d’ailleurs (un maillot de bain pour aller à la piscine une heure pas semaine ? Des jeux de plateaux qui sert une fois pas mois en voyant des amis etc…)

Eskimon

En fait, les outils de loisir peuvent être conçus pour une utilisation de loisir. Si je prends l’exemple du maillot de bain, si tu ne tapes pas dans le maillot de compétition ou l’entrée de gamme, à raison d’une heure par semaine, le maillot va te tenir à peu près un an. Idem pour les lunettes de piscine (ici, les gens achètent beaucoup ces matériels à la rentrée, comme ça ils les terminent en été à la mer, qui est beaucoup plus agressive).

Les jeux de plateau, pour reprendre l’autre exemple, peuvent servir beaucoup plus qu’une fois par mois, mais sont rarement conçus pour un usage intensif : l’état des jeux dans un bar à jeu est souvent assez mauvais, parce que les jeux sont très vite très usés.

En fait c’est le même problème d’équilibre entre les outils grand public et les outils pro, de manière générale, et ça rejoint beaucoup les notions de ce que l’on a tendance à appeler « obsolescence programmée » et qui n’en est souvent pas. Le but du concepteur de l’outil, c’est de faire un outil assez solide pour qu’il convienne à son usage, mais pas trop solide parce que ça serai plus cher et consommera plus de matériaux et d’énergie pour le produire. Et quand le concepteur a trop rogné sur la qualité, ça donne des problèmes de fiabilité.


Pour l’arrosage, on peut en théorie beaucoup réduire le problème en plantant des plantes qui vivent naturellement dans la région, en respectant le rythme des saisons. Mais c’est rarement très intéressant en terme de choix ; et en cas de sécheresse on a rarement envie de perdre toute sa récolte.

Concernant les congélateurs, si quelqu’un a le courage de faire les calculs, je serais vraiment curieux de savoir quelle est la consommation énergétique d’un cas un peu extrême (deux gros congélateurs coffre) de légumes auto-produits. Je m’attends vraiment à tout sur ce résultat.

Salut,

En lisant le titre je ne pensais pas du tout que tu donnerais cette orientation au sujet. J’imaginais que ce serait autour de l’idéal d’avoir un jardin individuel et de ce que ça donnerait si chaque foyer en avait un, autant en terme écologique qu’en aménagement de l’espace, notamment les villes.

Pour ce qui est des points que tu énonces, je ne saurais dire s’ils sont plus ou moins écologiques que leurs équivalents dans l’agriculture, mais je pense que des jardins/potagers partagés entre plusieurs foyers peuvent en résoudre certains (arrosage, optimisation de l’espace, surabondance).

Salut,

Un avantage d’un point de vue écologie est la biodiversité. Les petits insectes sont très heureux dans nos jardins, les escargots et les limaces font le bonheur de nos oiseaux et hérissons etc …

Pour répondre à la question, il faudrait pouvoir comparer les différentes sources de production de nos légumes : chez soi, les petits maraichers et les gros producteurs.
Par exemple, en été dans nos campagnes, il n’est pas rare de voir des lances à eau arroser en plein après-midi. Quid de la bonne utilisation de cette eau ?

Edit : dans le village à côté de chez moi, de nombreux potagers partagés sont apparus et le modèle semble sympa d’un point de vue consommation d’eau. Hors sujet mais en plus dans ce cas le partage de connaissances et des outils est intéressant.

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Comme Eskimon le dit, c’est rare les gens qui veulent vivre avec uniquement la production de leur jardin. Pour la bonne raison que c’est de toute façon assez improbable d’avoir assez de terrain et de variétés pour tenir toute l’année ainsi.

Après je vais reprendre tes points :

La terre n’est pas bonne et le rendement mauvais, et c’est un point évident mais non corrigé car… finalement le jardin est comme ça et on ne va pas tout changer, après tout ça nous suffit !

Tout dépend de la variété qu’on plante, du terrain (un jardin n’est pas un autre), etc. Difficile de faire une généralité comme ça.

C’est bête mais il n’y a pas que la terre en elle même qui ne va pas, l’orientation n’est pas choisie, souvent trop ombragée (mais quand même c’est "plus sympa" un jardin avec de l’ombre), et le relief pose également problème

Suffit de choisir des espèces qui ont besoin de moins de soleil aussi pour y remédier.

Toutes les cultures ne se font pas dans des espaces plats et heureusement. En particulier les vergers ou les vignes.

Alors oui, beaucoup de monde essaie de récupérer les eaux pour le jardin car c’est le problème le plus évident, et c’est d’ailleurs le cas dans le jardin de ma mère, on récolte d’ailleurs vraiment plus d’eau que ce que les gens récupèrent grâce à une installation autonome (pas sûr que ça soit très légal… Mais théoriquement super écolo 🤫 ), mais cela ne suffit pas du tout, et d’ailleurs le jardin crie sans cesse qu’il veut de l’eau, mais il faut bien réguler un peu la consommation…

Ce n’est pas illégal de collecter et d’utiliser l’eau de pluie pour les toilettes, le lave linge et un usage extérieur. C’est normalement interdit pour des raisons d’hygiène pour la boisson / cuisson, la douche et le lave vaisselle.

Mais il faut que ce soit deux réseaux isolés l’un de l’autre dans la maison pour éviter les contaminations.

Normalement les opérateurs d’eau font payer un forfait minimal quelque soit ta consommation d’eau, en partie pour compenser le fait que certains rejettent de l’eau usés dans le circuit d’eau potable public sans l’avoir payé car le compteur n’a pas enregistré cette consommation.

Mais en effet, si le potager n’est pas immense et que la toiture est suffisante, il y a de quoi collecter l’eau de pluie en suffisance pour éviter l’usage d’eau potable à cet usage.

Puis il faut aussi adapter la culture à la pluviométrie de la région pour limiter les problèmes.

Evidemment nous sommes équipés, pas forcément beaucoup mais je ne peux pas m’empêcher que si chacun s’équipe de son côté, ça fait vraiment beaucoup d’équipement sous utilisé et donc un gâchi écologique

Ça dépend.

Tout d’abord j’en connais qui utilisent assez intensivement leur outillage de jardinage. Donc ce n’est pas une critique si généralisable. Pour les jardinier en herbe plus occasionnels, les outils peuvent se louer ou se prêter dans un contexte de voisinage favorable.

Je pense d’ailleurs que la location d’objets qu’on utilise peu souvent (bricolage, jardinage, etc.) sera sans doute une tendance forte à l’avenir mais à voir.

Oui c’est optimisé. Mais quid de la diversité écologique ? J’ai assez peu d’arguments à part ça et les pesticides (qui ont tendance à baisser avec l’agriculture bio!). Mais c’est déjà des sujets assez préoccupants tout de même.

L’agriculture bio utilise des pesticides ou ingrédients loin d’être écolo. Sinon pour l’usage des pesticide, il faut faire le bilan des avantages et inconvénients. Cela améliore le rendement, donc autorise une production dans une surface plus faible, cela fiabilise la production en évitant des pertes colossales suivant les années et limite le gaspillage.

Du coup je ne trouve pas ton message très éclairant. Le jardinage étant essentiellement un loisir le rendement par rapport à l’agriculture conventionnelle est secondaire.

Tant que les jardiniers en herbe évitent de consommer de l’eau potable et de mettre 20 tonnes de pesticide dans leur potager, je pense qu’on peut difficilement reprocher quoique ce soit à cette pratique. Cela ne semble pas être une activité très polluante en soit, ni très gourmande en énergie ou matériaux. Cela peut même être plus intéressant pour la nature qu’une étendue de gazon bien nette à la place.

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Voici quelques contre-arguments, un peu en vrac, juste histoire de balancer ;)

  • La terre n’est pas bonne et le rendement mauvais, et c’est un point évident mais non corrigé car… finalement le jardin est comme ça et on ne va pas tout changer, après tout ça nous suffit !

Il y a des moyens d’améliorer la terre en la rendant plus accueillante pour la faune épigée et endogée notamment. Je ne vais pas rentrer dans les détails car je ne suis pas un spécialiste, mais tu peux te renseigner sur les travaux du couple Bourguignon à ce sujet, c’est très intéressant !

  • C’est bête mais il n’y a pas que la terre en elle même qui ne va pas, l’orientation n’est pas choisie, souvent trop ombragée (mais quand même c’est "plus sympa" un jardin avec de l’ombre), et le relief pose également problème

L’argument ne peut pas s’appliquer pour les personnes exposées en plein sud-ouest sans obstacle. Ce qui n’est pas une rareté en zone rurale.

  • Pour ce jardin, on doit arroser, et en fait il faut arroser beaucoup… Avec l’eau potable du robinet (quid du chlore dans l’écosystème ?). […]

Comme il a été dit, privilégier les espèces adaptées au climat et à la pluviométrie de ta région peut aider. Mais sinon, oui je pense que la récupération de l’eau de pluie est une solution complémentaire intéressante.

  • Evidemment nous sommes équipés, pas forcément beaucoup mais je ne peux pas m’empêcher que si chacun s’équipe de son côté, ça fait vraiment beaucoup d’équipement sous utilisé et donc un gâchi écologique

J’entends cet argument. Mais comment peut-on être certains que cette utilisation massive des équipements ne sera pas compensées par d’autres conséquences plus positives de la culture (non intensive) de plein de sols ?

  • Pas de pesticides ? C’est pas vrai pour tout le monde. Il faut bien empêcher que nos fruits et légumes se fassent manger…

Un potager de maison est, en général, une entreprise ludique et didactique plutôt que commerciale. Il est vrai que l’on préférera manger soi-même les fruit de son travail, mais dans le pire des cas tu contribues tout de même à l’écosystème puisque tu permets à la faune de se nourrir aussi. Que ce soit l’homme ou le campagnol qui mange les récoltes, il s’agit du même processus d’un point de vue de l’écosystème pris dans son ensemble, n’est-ce pas ? (à la différence près que le campagnol valorise ses déchets en les rendant à la terre, ce qui est possible avec des toilettes sèches pour l’homme mais c’est rare).
Bien entendu, cela s’applique dans le cadre d’un potager « plaisir », un potager dont tu ne dépends pas pour survivre ou vivre économiquement.

  • Finalement, une fois la récolte faite, ça ne loupe jamais: on en a trop (malgré le fait que ça ne soit pas optimisé, justifiant le fait de ne pas optimiser la production). Alors on fait quoi ? On en donne…

C’est simple : tu peux tout jeter par terre et laisser se gâter. Le sol et la faune saura quoi en faire.
Équivalent plus moderne : faire un compost de bonne qualité qui contribuera à la qualité du sol pour les futures récoltes. Cela fait donc écho au premier point quant à la qualité du sol.

Alors pour info, quand même, il y a potentiellement une problématique qui est la pollution des sols. Je crois pas que grand monde fasse une étude de son sol avant de faire un potager.

D’ailleurs dans le même esprit tu pollues ton sol avec les eaux de pluie, qui ruisselle sur ton toit qui est plein de dépôts de pollution (source nécessaire, j’avais lu un truc comme ca il y a très longtemps)

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D’ailleurs dans le même esprit tu pollues ton sol avec les eaux de pluie, qui ruisselle sur ton toit qui est plein de dépôts de pollution (source nécessaire, j’avais lu un truc comme ca il y a très longtemps)

Le principal problème n’est pas tellement la pollution mais que l’eau de pluie ainsi récoltée peut contenir des bactéries à cause des animaux morts sur le toits (ou dans la cuve suivant comment c’est collecté).

Après suivant le toit et son état tu peux, peut être, avoir d’autres type de contaminants.

Normalement il est rare qu’un potager ne soit arrosé que via l’eau de pluie collecté. Cela s’alterne avec une pluie classique qui lave aussi les cultures en partie.

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Alors pour info, quand même, il y a potentiellement une problématique qui est la pollution des sols. Je crois pas que grand monde fasse une étude de son sol avant de faire un potager.

Phigger

Pas sûr que ça préoccupe beaucoup d’agriculteurs non plus, pour le coup.

Un gros point manquant au post d’origine c’est le transport : de son jardin à son assiette c’est rapide et simple et demande rarement d’effort particulier (sauf peut-être une cucurbitacée un peu encombrante). D’un champ à une coopérative, une usine de conditionnement, une grossiste, un supermarché, jusqu’à chez soi il y a beaucoup de transport (donc pollution), de manipulations (qui engendrent des pertes) et d’emballages.

Eh ben. Je vois que tout le monde a un avis très tranché sur le sujet. Mais personne n’a pu sortir de chiffres, dommage (et pas même moi qui vient proposer ce débat haha).

Pour ce qui est des points que tu énonces, je ne saurais dire s’ils sont plus ou moins écologiques que leurs équivalents dans l’agriculture, mais je pense que des jardins/potagers partagés entre plusieurs foyers peuvent en résoudre certains (arrosage, optimisation de l’espace, surabondance).

entwanne

Ouais je ne l’ai pas dit mais si problème il y a, ce genre de fonctionnement sonne comme une bonne alternative à mes oreilles aussi !

Sinon de manière générale vous avez énoncé beaucoup de solutions aux problèmes que j’ai énoncé, et je n’ai jamais dit qu’ils étaient insolvables. Mais ces solutions que très rarement mises en pratique.

Par contre je constate avec surprise que je suis le seul à jeter le surplus de légumes que ma mère me force à emporter chez moi "pour pas gâcher". Ma foi, je me sens coupable dans un sens du coup.

C’est simple : tu peux tout jeter par terre et laisser se gâter. Le sol et la faune saura quoi en faire.

Ça c’est bien vrai, et indéniablement une bonne réponse, finalement les déchets c’est ok dans le sens où on peut en faire quelque chose. Reste qu’on a quand même produit pour rien et utilisé eau et potentiel pesticides pour rien… 🤔

Le jardinage étant essentiellement un loisir le rendement par rapport à l’agriculture conventionnelle est secondaire.

Et si finalement je pensais trop écolo en pensant jardinage alors qu’il s’agit d’un passe temps avant tout, et que comme tout autre passe temps il a son emprunte carbone à lui et tant pis ?

Sujet intéressant, que je suis content de voir abordé sur ZdS ! :) Je m’intéresse depuis plusieurs année au jardinage potager.

À mon avis, il y a deux axes de lecture possibles à la problématique soulevée :

  1. Le jardinage en tant que pur loisir
  2. Le jardinage en tant qu’acte de production (potagère, mais pas que)

Pour le premier cas, pas grand chose à dire. Ou alors il faut se demander si avoir un terrain de foot ou de rugby qui va servir à peine quelques heures dans la semaine est bénéfique pour la société. Idem pour le terrain de tennis, que l’on pourrait accuser de réchauffer l’atmosphère ambiant, ce qui en plein été, à 38°, n’est pas génial. Faire du sport automobile, sauter en parachute, etc., pollue. Mais dans la mesure où c’est du loisir, il est difficile d’émettre une critique.

Pour le deuxième cas, c’est plus compliqué, car là encore il y a deux axes possibles :

  1. Un jardin entretenu dans le respect de la nature
  2. Un jardin entretenu dans le non respect de la nature (j’entends par là mettre du round-up et autres produits).

Dans le premier cas, la réponse à la question "est-ce écologique d’avoir un jardin" est oui; dans le deuxième cas, la réponse peut être oui également. En effet, à partir du moment où un jardin permet à des animaux d’y vivre, on peut dire que c’est écologique dans le sens où la biodiversité peut y vivre voire s’y épanouir. Je rappelle que selon certaines études, en 30 ans près de 80% des insectes ont disparus en Europe, et qu'en cinquante ans, près de 3 milliards d’oiseaux ont disparu en Amérique du Nord. Si ton jardin permet de sauver quelques abeilles (domestiques ou non), coccinelles, hérissons, oiseaux etc., je pense que ça vaut le coup.

Après si on veut comparer un jardin potager à une exploitation "classique", ce sont deux choses complètement opposées que l’on peut difficilement comparer. Le premier est là pour nourrir une famille durant quelques mois de l’année, et encore sans être autonome (certains le sont partiellement toute l’année, mais c’est plus rare), l’autre est là pour nourrir des centaines voire des milliers de personnes. Le but n’est pas le même, les moyens non plus.

Là où dans un potager on peut planter serré, avoir plusieurs variétés qui se côtoient, dans un champ c’est impossible, car la récolte se fait à la machine. Au final, un bon jardinier peut avoir bien plus de rendement au mètre carré qu’en agriculture "conventionnelle". Mais attention, je parle d’un bon jardinier. Et ça ne s’improvise pas (enfin si, mais c’est long et il faut avoir la fibre). Le jardinier du dimanche qui plante ses tomates chaque année dans sa terre, avec éventuellement un peu de terreau et/ou de compost n’est pas un bon jardinier en terme de rendement. Mais il y a des techniques pour ça, la plus connue étant sans doute la permaculture.

Tu mentionnais le rôle de l’eau, élément vital pour toute plante. En permaculture par exemple, il y a deux solutions principales pour arroser moins :

  1. Avoir une terre meuble, composée de beaucoup d’humus, qui va garder l’eau.
  2. Protéger le sol, ne jamais le laisser à nu, souvent en mettant de la paille ou de la tonte d’herbe sèche, ce qui aura pour effet une non évaporation de l’eau (car sous le paillage).

Un jardin est un ensemble complexe, qu’il faut savoir analyser sur plusieurs années. Et pour le comprendre, il faut se documenter; on peut apprendre le jardinage comme on peut apprendre la programmation. C’est (je trouve) un sujet passionnant. Fut un temps où je réfléchissais à faire des billets là-dessus sur ZdS, mais faute de temps…

Je m’arrête là, tout en me disant que je ne suis pas sûr d’être dans le sujet initial. :)

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Alors pour info, quand même, il y a potentiellement une problématique qui est la pollution des sols. Je crois pas que grand monde fasse une étude de son sol avant de faire un potager.

Phigger

Pas sûr que ça préoccupe beaucoup d’agriculteurs non plus, pour le coup.

viki53

Les agriculteurs sont soumis à la réglementation. Si leurs produirs venaient à être pollués, c’est interdiction de vente. Les analyses de sol sont monnaie courante en agriculture (peut-être même obligatoire, faudrait que je check ça). Et les terrains agricoles ne sont pas en ville, où il y a des niveaux de pollution extraordinaires.

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@Phigger : le problème c’est que les tests ne sont faits que pour certains produits. Certains produits utilisés par les agriculteurs peuvent être polluants, voire interdits à la vente pour les particuliers, mais utilisés quand même dans les champs parce qu’ils ont des autorisations spécifiques. On peut en voir l’exemple avec les néonicotinoïdes. La règlementation est malheureusement gérée par des gens qui veulent du rendement avant tout.


Le jardinage est bien un passe-temps pour beaucoup de gens, et même si les rendement ne sont pas au niveau de l’agriculture à grande échelle au final on est pas trop loin de l’agriculture bio, juste à petite échelle.

L’avantage étant que chacun peut ainsi se garantir un minimum de nourriture à moindre coût, sans dépendre des autres, tout en ayant un jardin globalement meilleur pour la planète que s’il était couvert de gazon bien tondu. J’ai par exemple eu des plants de tomates et tomates cerises cet été qu’on m’a donnés. Je les ai plantés dans un parterre de fleurs que mes proprios avaient libéré, j’ai juste arrosé avec de l’eau de pluie, mis des piquets récupérés… et c’est tout. J’en suis déjà à plusieurs kilos de tomates avec très peu d’entretien et aucun produit ajouté !

Il y a toujours un équilibre à trouver avec l’écologie : si on cherche à être super écolo partout on finira par créer des lacunes ou des failles ailleurs. En créant un système global on en devient dépendants.

@Phigger: Attendez, je passe ma vie avec des ingénieurs agronomes (et nucléaire). Je peux leur poser quelques questions.

Donc, pour les analyses des sols, ils en font couramment mais ce ne sont absolument pas des analyses phytosanitaires. Pour ça, ils en font au début de l’exploitation du terrain et pour le reste, il y a des contrôles où c’est pratiqué.

Voilà, en espérant avoir aidé au moins sur un point.

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@Phigger : le problème c’est que les tests ne sont faits que pour certains produits. Certains produits utilisés par les agriculteurs peuvent être polluants, voire interdits à la vente pour les particuliers, mais utilisés quand même dans les champs parce qu’ils ont des autorisations spécifiques. On peut en voir l’exemple avec les néonicotinoïdes. La règlementation est malheureusement gérée par des gens qui veulent du rendement avant tout.

viki53

Mais il n’y a aucun contrôle auprès des particuliers, et je parle de pollution type plombs, où ce que peut entraîner la pollution atmosphérique due au traffic routier. Et en plus de ça, les particuliers peuvent tout aussi bien asperger leur portager de pesticides.

La réglementation n’est pas gérée par des gens qui veulent du rendement avant tout mais par des gens qui doivent jongler entre des demandes et nécessités de toute sorte dans tous les sens, à une époque où deux modèles différents s’affrontent.

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Typiquement pour l’eau, entre un puits et la récupération d’eau de pluie, mes parents n’arrosent jamais à l’eau du robinet. Ils utilisent autant que possible le puits (vu qu’il n’est pas étanche contrairement aux cuves de récupération, on ne peut pas savoir quand il sera vide ou non), puis l’eau de pluie. Étant donné la taille du potager, les mesures prises pour économiser l’eau (paillage…), et les réserves, même si parfois les cultures tirent un peu la tronche, ça n’a jamais vraiment foiré par manque d’eau.

Notons que cette eau sert également à abreuver les quelques poules qu’ils ont (en priorité sur le potager, et pour le coup elles n’ont littéralement jamais manqué, et il n’y a jamais eu besoin d’y aller au robinet).

Pour la qualité de la terre tu t’en sors avec le compost et la biodiversité locale. Pour les pesticides etc, mes parents n’utilisent rien à part des pièges pour certains animaux (plastique réutilisable, et le contenu est généralement fait à partir de petites quantités de denrées alimentaires diverses). Du traitement mécanique/manuel aussi. Certaines plantes attirent certains insectes qui protègent d’autres, également. Et pour les maladies… ben quand ça arrive y’a des pertes, mais c’est loin d’être systématique, donc ça va.

Même si c’est pas toujours idéal, je doute que ça pose des problèmes d’écologie, au contraire. En effet des chiffres seraient intéressants, mais même à vue de pif, ça fait ça de nourriture qui n’a pas de transport et n’a pas nécessité de produits chimiques (enfin c’est selon les gens ça). Et tant que c’est pas de l’eau traitée, je ne pense pas que ce soit un problème sur ce plan non plus. Enfin pour la biodiversité et les sols, ça me semble préférable à un gazon ou une terrasse…

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Ceratines de tes considérations concernent en effet l’écologie, dautres non :

  • La terre n’est pas bonne et le rendement mauvais, et c’est un point évident mais non corrigé car… finalement le jardin est comme ça et on ne va pas tout changer, après tout ça nous suffit !

Ne concerne pas l’écologie. Serait-il écologique d’y remédier ?

  • C’est bête mais il n’y a pas que la terre en elle même qui ne va pas, l’orientation n’est pas choisie, souvent trop ombragée (mais quand même c’est "plus sympa" un jardin avec de l’ombre), et le reliCoef pose également problème.

Je ne vois pas le rapport avec l’écologie.

  • Pour ce jardin, on doit arroser, et en fait il faut arroser beaucoup… Avec l’eau potable du robinet (quid du chlore dans l’écosystème ?). Alors oui, beaucoup de monde essaie de récupérer les eaux pour le jardin car c’est le problème le plus évident, et c’est d’ailleurs le cas dans le jardin de ma mère, on récolte d’ailleurs vraiment plus d’eau que ce que les gens récupèrent grâce à une installation autonome (pas sûr que ça soit très légal… Mais théoriquement super écolo 🤫 ), mais cela ne suffit pas du tout, et d’ailleurs le jardin crie sans cesse qu’il veut de l’eau, mais il faut bien réguler un peu la consommation…

Alors là, d’accord, c’est clairement un gaspillage que d’utiliser de l’eau potable pour arroser son jardin. Autant utiliser l’eau de pluie ou l’eau d’un puit.

  • Evidemment nous sommes équipés, pas forcément beaucoup mais je ne peux pas m’empêcher que si chacun s’équipe de son côté, ça fait vraiment beaucoup d’équipement sous utilisé et donc un gâchi écologique.

Ne me semble pas un soucis écologique majeur. A ce compye là, il ne faudrait pas non plus cuisiner la production du potager, ni la consommer dans une salle à manger. A comparer avec les autres possibilités

Troll.

  • Finalement, une fois la récolte faite, ça ne loupe jamais: on en a trop (malgré le fait que ça ne soit pas optimisé, justifiant le fait de ne pas optimiser la production). Alors on fait quoi ? On en donne… Et surtout on congèle, si ça c’est pas le pire geste écolo ?!! Et d’ailleurs à la question "que faire de la récolte" on m’a répondu "bah chez nous on a 2 gros congélos comme ça on est tranquilles". Suis-je le seul à trouver ça… bizarre ?

On peut aussi composter pour améliorerr le terrain ?

  • En réalité j’ai pas l’impression d’avoir vraiment creusé, je crois qu’on peut trouver d’autres problèmes à tout cela (imaginez si tous les foyers cultivaient dans son jardin, un monde meilleur?).

Alors là, on s’éloigne du propos sur le jardinage et l’écologie. Quoi qu’il en soit, tout le monde n’a pas son jardin, mais cela n’empêche pas de jardiner. Je pense qu’il vaut mieux un jardin qui produit qu’une pelouse tondue.

Bon, bon, je fustige le jardin personnel. Mais parlons de l’agriculture de masse. Oui c’est optimisé. Mais quid de la diversité écologique ? J’ai assez peu d’arguments à part ça et les pesticides (qui ont tendance à baisser avec l’agriculture bio!). Mais c’est déjà des sujets assez préoccupants tout de même.

Alors quand on est un vrai écolo, jardin ou pas ? Qu’en pensez-vous, avez vous des informations intéressantes (lien) à partager ? À vos claviers 🙃 !

Nek
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